Prologue

Je me demande à partir de quel moment j'ai omis ta présence. À partir de quel moment ai-je réussi à me débarrasser de ton spectre me hantant jusque dans mes rêves. À quel moment ai-je commencé à voir mes souvenirs de toi, mes visions se troubler ? S'éclipser ? Je me demande si ça n'a pas commencé ce soir-là.

Celui où j'ai soudainement pris conscience que toi et moi, ce n'était tout simplement pas possible. Franchement, ça a eu l'effet d'une claque dans la gueule, le genre mémorable et dont on garde la trace assez longtemps pour s'en souvenir. J'aurai dû partir en colère parce que je l'ai été tellement longtemps. J'étais vexé. Contrarié. Je ne comprenais plus ce que tu faisais et tu sais quoi ? Je n'ai plus eu besoin de comprendre, car ce que tu faisais ne dépendait plus de moi. À vrai dire, ça n'a jamais dépendu de moi, même si les nuits durant tu me disais ô combien tu avais besoin de moi. Mais ce n'est pas vrai. Tu n'as pas besoin de moi. Tu n'en as jamais eu besoin.

En revanche, moi, j'ai eu besoin de toi. J'ai eu besoin que tu m'aides. Que tu me guides. Que tu me relèves et que tu me montres le bon chemin. Ce n'est pas le plus droit non plus, mais que veux-tu ? J'ai fait avec ou j'ai essayé. Vraiment. J'ai fait de mon mieux pour essayer de m'intégrer à ton monde. J'ai essayé de faire partie de ta vie, mais le truc c'est que je n'y avais pas ma place.

Tu vois, il y a un moment qui arrive dans la vie d'un homme où, on réalise subitement que les efforts ne valent plus la peine d'être jetés par les fenêtres. Il arrive un moment dans la vie d'un homme où ce dernier comprend qu'il faut aller de l'avant, tourner la page et ne pas s'acharner.

Moi, je l'ai vraiment réalisé ce soir-là, quand je t'ai vu te débattre avec ton plus gros problème : toi-même. Je n'ai jamais eu le pouvoir de te sauver, et ce, encore moins de toi-même et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais je crois que ce n'est juste pas pour moi. Je ne suis pas ce genre d'homme, ce genre de personne. Je suis le genre à s'assurer de sa propre survie avant d'essayer de sauver ceux qui l'entourent. Égoïste hein ? Mais que veux-tu, tu m'as assez fait comprendre que les choses ne seront jamais différentes pour moi.

Tu ne le réalises peut-être pas, mais maintenant tout est différent. Tu n'es plus là. Tu n'es plus dans ma tête. Tu n'es plus dans mon cœur. Tu n'es plus dans mes rêves. Tu n'es plus ancré au plus profond de moi à me rendre malade, à te désirer comme jamais encore je n'ai désiré quelque chose.

Tu n'es plus là.

Et ainsi soit-il ! Toi et moi, n'avons plus rien à faire ensemble. 

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