J'ai finalement réussi à me lever l'après-midi. J'ai souffert de violents coups de froid pendant deux jours après être descendu de la montagne. Je n'arrivais pas à me souvenir des détails de ces deux jours. Je tremblais et frissonnais de fièvre. Je revenais parfois à moi-même mais ça ne durait pas longtemps.

Mon drap était trempé. Je me sentais toujours étourdi. Je suis sorti de mon studio, essayant de rester stable. Je suis allé à l'hôpital pour recevoir une perfusion intraveineuse, puis je me suis forcé à manger. Mais j'ai tout recraché. J'ai lu le message de JiMin pendant que je me rinçais la bouche dans les toilettes. Bien que le numéro à côté du message ait changé, il n'y avait pas de réponses.

J'ai marché le long de la voie ferrée et suis arrivé à l'arrêt de bus. Il y avait un bâtiment inachevé au loin. La construction avait été interrompue depuis des mois. Le magasin de musique était légèrement en haut de la colline après être passé devant ce bâtiment. Je me suis arrêté devant le magasin de musique. Il n'y avait pas de crépitement de flammes ou d'air de piano lent et maladroit. Je n'avais pas l'énergie de me pencher, de ramasser une pierre et de la lancer. Tout ça ressemblait à un passé lointain et me faisait me demander si c'était vraiment arrivé. Je pouvais voir un piano à travers la vitrine.

"Tu vois pas que nous aussi on souffre ? Tu vois pas ça ?" Les souvenirs de cette journée étaient tous emmêlés dans ma tête. Mais je me souvenais distinctement que HoSeok était quelque peu différent. Ce n'était pas la première fois que HoSeok était en colère contre moi. Il n'avait jamais été aussi sur les nerfs, mais il m'avait toujours poussé, tiré et encouragé à chaque fois que je tombais. Pourquoi est-ce que j'avais l'impression que c'était différent ?

J'ai rouvert le message de JiMin. "T'es où, HoSeok ?" Plusieurs heures s'étaient écoulées, mais HoSeok n'avait pas répondu. J'ai réalisé que je l'avais laissé tomber. J'avais l'impression que quelque chose en moi s'agitait et se bousculait. HoSeok se mettait souvent en colère et nous poussait. Mais il n'était jamais tombé dans le silence et ne détournait jamais le regard. C'était lui qui ouvrait la voie pour que je revienne, peu importe à quel point je m'étais égaré. Pas cette fois. Ça semblait irrévocable cette fois.