C'était l'aube quand je me suis réveillé. L'odeur et le ronflement familiers de papa s'échappaient de sa chambre. Des morceaux de verre étaient dispersés devant la porte d'entrée. Il n'y avait que trois pas entre l'entrée étroite où les chaussures étaient éparpillées et la chambre principale. J'avais commencé à dormir là depuis je ne sais pas quand.

J'ai senti une pression sur mon dos et mes épaules tandis que je me relevais. Je suis sorti avec un verre d'eau à la main. J'ai glissé négligemment dans n'importe quelle chaussure et j'ai marché lentement. J'ai passé le poste de police, l'allée et la passerelle pour piétons, et la voie ferrée de l'autre côté est apparue. C'était avant le lever du soleil et la rue était plongée dans le silence, aucune voiture n'étant encore sortie. Le vomi de quelqu'un plus tôt dans la nuit empestait.

J'ai marché le long de la voie ferrée. Un, deux, trois, quatre. Je me suis arrêté devant le quatrième conteneur depuis la fin. C'était celui de NamJoon. J'ai tendu la main vers la poignée de porte et me suis arrêté. NamJoon devait être endormi. Et ce que j'ai vu la nuit dernière dans mon rêve ne devait être rien de plus qu'un cauchemar.

J'ai pris une gorgée d'eau et me suis retourné. La gare et la voie ferrée délabrés, les maisons abandonnées et les arbres et les mauvaises herbes qui poussaient entre de façon désordonnée. Un sac en plastique noir a roulé vers moi puis s'est envolé dans les airs. C'était un quartier pauvre.

Dans mon rêve, cette zone était enveloppée par les flammes. La scène entière semblait chatoyer et onduler. C'était peut-être à cause de la chaleur ou peut-être parce que je rêvais. Le cri de quelqu'un, une sorte de fracas, le bruit de pleurs et le son de quelque chose qui s'effondrait se sont tous réunis et ont inondé mon esprit. Les images qui chatoyaient au loin se rapprochèrent soudainement à toute vitesse. Je me suis senti nauséeux et j'ai fermé les yeux, mais c'était un rêve. Je ne pouvais pas m'en débarrasser en fermant les yeux.

Mon regard, d'abord bloqué par les flammes, passa à travers les gens qui se tenaient debout dos à moi la minute suivante, puis s'arrêta brusquement. Un, deux, trois, quatre. Le quatrième conteneur était celui de NamJoon. La porte était tombée. Il y avait des taches de sang. Les flammes déferlaient à l'intérieur. Les gens s'écartèrent les uns après les autres. Le sol est apparu. NamJoon gisait là. Quelqu'un a lâché. "Il est mort."

J'ai ouvert les yeux pour trouver le plafond de ma maison. Je pouvais entendre le ronflement de papa. Ce n'était qu'un rêve. Ma paume me fit soudainement mal. J'ai fait couler l'eau froide du robinet et ai tendu ma paume. Elle était engourdie sous le jet d'eau. J'ai rempli une tasse d'eau et l'ai bu. C'était un rêve. Un cauchemar.