Il n'y avait personne dans la salle de classe transformée en débarras. Nous ne nous donnions jamais de rendez-vous à l'avance, mais elle était la plupart du temps remplie de gens et de murmures. Un tel silence était rare. En entrant, j'ai remarqué une plante en pot près de la fenêtre. Qui aurait pu apporter une plante ici ? La pièce était toujours sombre, sans électricité, et les feuilles vertes semblaient encore plus vertes dans la faible lumière du jour qui traversait les fenêtres sales. J'ai pris des photos avec mon téléphone. Comme je m'y attendais, les photos n'ont pas bien rendu. J'ai toujours pensé que les photos ne pouvaient pas capturer ce que l'œil humain pouvait voir.

Quand je me suis approché du pot, j'ai pu voir la lettre "P" écrite sur le sol, à moitié couverte par le pot. J'ai levé le pot pour y découvrir "plante de HoSeok" griffonné. J'ai ricané. J'aurais dû m'en douter. J'ai repositionné le pot pour couvrir complètement l'écriture et ai regardé autour de moi. Je ne l'avais pas remarqué auparavant, mais les rebords des fenêtres étaient couverts de graffitis et de griffonnages. Les rebords des fenêtres, les murs et même le plafond étaient couverts de phrases comme "Admission à l'université ou à la mort !", de déclarations d'amour non réciproques, de dates et d'innombrables noms qui étaient à peine reconnaissables. Cette salle de stockage avait dû servir de salle de classe comme toutes les autres. Elle avait dû voir des élèves se présenter aux cours tous les matins et repartir l'après-midi. Durant les jours de rentrée, des élèves avaient dû remplir cette salle qui avait été vide tout au long des vacances, bavardant bruyamment. Certains d'entre eux avaient probablement étés punis pour avoir été en retard et avoir sécher des cours, tout comme nous. Est-ce que cette classe avait vu des enseignants qui utilisaient la violence, les contrôles sans fin et les devoirs ? Y avait-il des étudiants comme moi qui avaient dénoncé leurs amis au directeur ?

Soudain, j'ai commencé à me demander si le nom de papa était sur le mur. Papa est aussi diplômé de cette école. Il croyait que fréquenter le même lycée et la même université de génération en génération ajoutait au prestige de notre famille. J'ai parcouru chaque nom et ai finalement trouvé le sien parmi ceux écrits au milieu de la colonne de gauche. Sous son nom, il était écrit : Tout est parti de là.