J'ai marché pendant un long moment, les mains enfouies dans mes poches. J'ai fait de mon mieux pour ne pas lever les yeux vers le ciel ou regarder autour de moi. Je suis passé devant le studio de YoonGi, un chantier de construction, la station-service Naeri, les appartements Mokryeon et l'hôpital Gyeongil. Si je levais les yeux, j'avais peur de me souvenir de ce que SeokJin m'avait dit, alors je marchais les yeux fixés au sol.

SeokJin nous l'avait dit de façon détachée, mais nous ne pouvions pas l'écouter de façon détachée. Ce qu'il avait dit n'était pas quelque chose que l'on pouvait écouter calmement. Je me le suis repassé un nombre incalculable de fois. Je pensais que ce n'était que des rêves, mais tout était vraiment arrivé. Une fois que SeokJin avait fini de parler, le silence avait duré longtemps. Personne n'avait parlé, mais le silence tonitruant avait secoué le conteneur.

Ce n'est que lorsque je suis arrivé à mon graffiti que j'ai finalement levé les yeux. Le SeokJin de mon cauchemar était toujours là. Je n'ai pas ressenti un seul frisson. Je n'avais plus peur. J'ai touché ses yeux vides. Le destin existait-il vraiment ?

J'ai entendu quelqu'un chanter au loin. Si tout avait été décidé, alors le fait que je me tienne ici maintenant avait été décidé également ? Alors quelqu'un parmi nous mourra ou aura un accident. Peut-être que nous avions tous survécu et que j'étais toujours là parce qu'il ne nous avait pas abandonnés.

J'ai dessiné les pupilles avec mes doigts. Peut-être que le futur changerait selon la façon dont nous allions dessiner le présent maintenant.

J'ai quitté la ruelle et ai regardé la ville. J'ai vu le lycée Songju Jeil au loin. Derrière, il y avait la voie ferrée et le fleuve. Au-delà se trouverait l'immense, vaste monde. J'étais sur le point de pleurer, alors j'ai remis mes mains dans mes poches et j'ai marché la tête basse.