NamJoon - 7 août année 22

Je suis sorti de la station-service. Il faisait nuit depuis longtemps, mais toute la chaleur de la journée semblait avoir élu domicile sur la route. J'ai jeté un coup d'œil au centre-ville où TaeHyung et moi avions traîné.

Ce qui s'était passé quelques jours plus tôt semblait dater d'il y a très longtemps. Après être revenu de la salle de classe ce jour-là, j'avais dû me réhabituer à ma routine en un rien de temps. Gagner ma vie restait le plus important. En plus de mon travail à la station-service, j'avais trouvé un autre emploi temporaire. Quand j'avais traîné ce corps mort de fatigue qu'était le mien jusqu'à chez moi, j'avais fini par m'écraser sur le lit.

Quand je suis arrivé au village de conteneurs, la sensation de quelque chose d'étrange dans l'air de la nuit a soufflé sur mon visage. Je jetais des regards furtifs dans le crépuscule. Une annonce était affichée sur les conteneurs : Conformément au plan de réaménagement de la ville de Songju, cette zone sera vidée à partir du 30 septembre.

Allaient-ils vraiment évacuer la zone ? J'avais reçu l'annonce plusieurs fois, et une personne de la mairie était passée voir. Il avait dit que les résidents d'ici, y compris moi, n'avions pas le moindre droit. Il avait raison. Nous étions simplement venus ici et avions fait de ces conteneurs abandonnés nos maisons, donc nous n'avions bien évidemment aucun droit de propriété.

"Est-ce qu'ils vont vraiment faire ce qu'ils ont dit ?" a demandé un homme qui vivait dans l'un des derniers conteneurs en me mettant l'annonce sous le nez. "Je sais pas, mais vu l'état actuel des choses, je pense pas qu'ils bluffent." Il a regardé l'annonce de haut en bas et l'a déchirée en morceaux. "Comment ils peuvent faire ça alors qu'ils savent que des gens vivent ici ? Je vais voir s'ils vont mettre leur menace à exécution. S'ils vont le faire."

Le document divulguant l'accord de non-intervention de la police même en cas de violence a été rendu public, et les journaux et médias ont émis des critiques quant à la poursuite du projet. Il y a eu des protestations contre Kim ChangJun et le maire de Songju. Quelques résidents du village pensaient que les choses n'étaient pas si désespérées. Mais je me demandais si les médias nous protégeraient vraiment.

Il y avait des gens qui bénéficieraient du réaménagement, c'était certain, et ils avaient leurs raisons. Le monde n'était pas rangé du côté des pauvres impuissants dont les seuls moyens de lutter étaient de frapper et crier. Les autres pouvaient compatir avec nous une fois ou deux, mais pas longtemps. La loi et le système n'étaient jamais de notre côté.

Je me suis accroupi devant un conteneur. Il ne restait qu'un mois et demi avant qu'ils ne nous expulsent. Je n'avais pas d'autre choix que de séjourner dans la pièce à l'arrière de la station-service. Il y avait des gens ici qui n'avaient nulle part où aller. Des gens qui n'avaient pas d'autres moyens que de crier de toutes leurs forces ou faire face à la violence avec rien d'autre que leur corps. Des gens qui n'avaient pas de meilleure alternative, pas même de pire alternative. Et j'ai pensé à WooChang.

J'ai sorti mon téléphone. J'ai ouvert un message de SeokJin qui datait de plusieurs jours. NamJoon, je suis désolé et merci. On parlera plus tard. Je t'appellerai. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top