JiMin - 12 août année 22

Allongé sur mon lit, j'ai fait une recherche en ligne sur mon téléphone. Il y avait un article à propos de SeokJin révélant les transactions illégales de son père. En regardant l'interview, je pouvais sentir la détermination de SeokJin à affronter ça en gardant la tête haute. Même après la diffusion de l'interview, le plan de réaménagement et le nom de SeokJin étaient parmi les mots les plus recherchés.

Après avoir lu quelques autres commentaires sous les articles, j'ai lancé mon téléphone sur le lit. Je me suis levé et j'ai jeté un coup d'œil par la fenêtre. C'était la mi-août, l'atmosphère de l'extérieur était brumeuse et étouffante. Et je me suis souvenu de la dernière chose que SeokJin avait dite dans l'interview.

"J'admettrai toutes mes erreurs et mes fautes. Je ne me cacherai ou ne m'enfuirai pas." Pourrais-je faire face à mes propres erreurs et fautes ? Pourrais-je ne pas m'enfuir ou me cacher ?


L'arrêt de bus pour la navette vers le Jardin Botanique Arboretum était brûlant sous le soleil d'été. Le soleil était à son zénith, ne projetant pratiquement aucune ombre à mes pieds. Il n'y avait aucun endroit pour s'en cacher. Je me suis retourné pour voir si le bus arrivait. J'ai vu le panneau routier pour le Jardin Botanique Arboretum. J'ai baissé les yeux sur mes pieds. Mon cou était chaud et de la sueur y coulait.

Assis à l'arrêt de bus, j'ai laissé deux bus passer. Sous le soleil brûlant, j'avais chaud et mal à la tête, et j'ai hésité, incapable de prendre une décision. Mon corps était collant de sueur et mes épaules étaient douloureuses à cause de la tension. Tout en poussant un soupir, je me suis appuyé contre le banc de l'arrêt de bus. Le soleil est arrivé directement sur mon visage. Je ne pouvais pas garder les yeux ouverts et j'avais l'impression que ma peau brûlait.

J'ai senti quelqu'un s'asseoir à côté de moi. Aussi étrange que ça puisse paraître, ça m'a fait me sentir soulagé et à l'aise. Mais quand j'ai regardé, il n'y avait personne. Le chauffeur de bus a crié, "Tu te décides à monter ou quoi ?"

Je me suis assis au milieu du bus près de la fenêtre. Une dame tenant un bébé dans ses bras et la grand-mère du bébé se sont assises plus près du conducteur, et un couple de collégiens s'est assis plus à l'arrière.

Le bus a démarré. Il roulait directement vers un endroit dont je m'étais tenu à l'écart pendant tout ce temps. Je me suis frotté le bras et j'ai regardé autour de moi. Il faisait froid dans le bus climatisé.

"Je ne savais pas que les hortensias étaient des fleurs d'été. J'aime les hortensias." Ce n'est que lorsque j'ai entendu le jeune couple parler que je me suis rendu compte que le Jardin Botanique Arboretum était un lieu de fleurs et de plantes. Je me souvenais que l'endroit était humide avec de la boue qui coulait. Pour certains, c'était un lieu excitant, mais pour quelqu'un d'autre, c'était un endroit qu'il voulait oublier. Ce n'était pas juste.

J'ai baissé la tête et fermé les yeux. Ce jour-là, j'avais dû être assis dans le bus, excité et heureux. J'avais dû regarder le paysage défilant par la fenêtre avec des yeux curieux, grignotant des biscuits et chantant avec mes amis. Parce que c'était le jour du pique-nique de l'école. J'ai senti mes mains et mes pieds rétrécir.

Je me suis réveillé avec un bruit sourd. J'avais dû m'assoupir après être resté trop longtemps au soleil, tout tendu. Le bus s'est arrêté. Les autres passagers ont dû descendre ; je ne pouvais pas les voir.

Il pleuvait dehors. Quand j'étais monté dans le bus, il avait fait grand jour, mais désormais il faisait si sombre que je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. Des éclairs traversèrent le ciel sombre, suivis du tonnerre.

J'ai jeté un coup d'œil par la porte du bus, mais il n'y avait personne. J'ai couru jusqu'à l'entrée de l'arboretum en me couvrant la tête avec mes mains. La pluie s'est abattue sur moi. Avant même que j'aie pu faire quelques pas, mon pantalon s'est trempé. C'était exactement comme ce jour-là.

Le jour du pique-nique de l'école. Mes parents n'avaient pas pu venir, alors j'étais resté aux côtés de mon professeur toute la journée. Malgré les conseils de mon professeur, j'avais décidé de rentrer chez moi tout seul. Il avait commencé à pleuvoir quand je venais juste de sortir par le portail de l'arboretum. La soudaine averse s'était transformée en pluie torrentielle où je ne pouvais rien voir. J'étais trempé et tremblant de froid. J'avais couru en tenant mon sac à dos au-dessus de ma tête. Il n'y avait eu personne pour m'aider et je m'étais retrouvé à courir vers le portail arrière de l'arboretum. Il y avait un bâtiment ressemblant à un entrepôt près de la porte. J'avais ouvert la porte et étais entré.

Dix ans s'étaient écoulés depuis. Pour oublier ce jour-là et en effacer les souvenirs, j'avais fait des allers-retours dans les hôpitaux, pris des médicaments, menti et subi des crises. Depuis ce jour-là, j'avais fait de mon mieux pour m'enfuir de cet endroit. Mais je me suis souvenu de ce que SeokJin avait dit, "J'admettrai toutes mes erreurs et mes fautes. Je ne me cacherai ou ne m'enfuirai pas." J'ai traversé l'arboretum. Il pleuvait toujours à verse, mais je n'ai pas couru ni essayé de l'éviter. J'ai marché lentement jusqu'au portail arrière.

Dans mes souvenirs, l'endroit était immense. Tellement immense que les gens ignoreraient ce qui se passait à chaque coin. Dix ans plus tard, je me suis rendu compte d'à quel point l'endroit était ridiculement petit. Il y avait un petit parking et des parterres de fleurs à l'entrée, et j'ai vu un bureau de direction un peu au loin. En suivant le sentier du bosquet, il faudrait moins de trois minutes à un adulte pour se rendre à l'entrepôt depuis le bureau de direction.

Et j'ai enfin vu le portail arrière. Ainsi que l'entrepôt. Inconsciemment, je me suis arrêté. L'entrepôt avec la porte en fer rouillé était exactement comme dans mes souvenirs. Une obscurité qui semblait familière s'échappait de la porte entrouverte. J'ai fait un pas de plus mais je me suis arrêté à nouveau. Toujours trempé et tremblant de froid, j'ai essayé de prendre une profonde inspiration, mais je ne pouvais pas m'empêcher de trembler.


Ce jour-là, j'avais couru dans l'entrepôt sombre. J'étais dégoulinant de pluie et l'air du début d'avril était froid. Je m'étais accroupi dans un coin. J'étais content d'être à l'abri de la pluie, mais rapidement, je m'étais mis à trembler de froid. Je m'étais couvert de papiers déchirés et d'emballages au sol et m'étais recroquevillé.

J'avais été réveillé par le bruit de la porte en fer qui se fermait. Et j'avais entendu quelqu'un respirer. J'étais resté tout recroquevillé comme avant, sans bouger un muscle. Il faisait sombre à l'intérieur de l'entrepôt. Il y avait des étagères avec des choses amassées dans une rangée, des choses dont j'ignorais à quoi elles servaient.

Il y avait une odeur de pluie et de terre. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait, mais je savais une chose : je ne devais pas être découvert. L'endroit était chargé de tension.

Lorsque mes yeux s'étaient adaptés à l'obscurité, j'avais commencé à distinguer l'intérieur. L'entrepôt faisait la taille d'une salle de classe. J'étais caché près de la porte de derrière. Il y avait une toute petite pièce où se trouverait le podium s'il s'agissait d'une salle de classe. Une faible lumière brillait par la fenêtre de la pièce. Et j'avais entendu un halètement. Comme un signal pour me faire savoir que quelqu'un était là.

Je m'étais levé. Je savais que je ne devrais pas, mais j'avais rampé vers la fenêtre. Je savais que je ne devrais pas regarder ce qu'il y avait derrière la fenêtre, mais j'avais quand même rampé vers la fenêtre. Mes jambes tremblaient. Les gouttes de pluie tombaient de mes cheveux et coulaient dans mon cou.

À ce moment, une petite main blanche était soudainement apparue à la fenêtre et avait disparu. J'avais haleté, figé sur place. Chaque cellule de mon corps m'avait crié de m'enfuir, mais mes jambes n'avaient pas voulu bouger. Mon regard était devenu vide.

Et j'avais entendu quelqu'un siffler dehors. La porte s'était ouverte dans un cliquetis. J'avais bondi et rampé sous un bureau pour me cacher. Un homme était entré et avait cherché quelque chose, produisant le bruit de métal raclant contre le métal.

L'homme était entré dans la pièce, laissant la porte ouverte, alors j'avais pu regarder à l'intérieur. Là aussi il faisait sombre, mais ce qu'il y avait à l'intérieur était visible. Ça ressemblait à une pièce pour stocker de l'engrais. Il était entré et, les jambes écartées, il avait regardé quelque chose.

Les yeux de l'homme étaient tombés sur un petit garçon gisant sur le sol, tout recroquevillé. Il avait des bleus sur les bras et les jambes et des cicatrices sur ses poignets d'avoir été attaché avec une corde pendant trop longtemps. L'homme avait ramassé une serviette sur l'étagère et avait essuyé la sueur de son propre visage et de ses mains.

Le garçon avait ouvert les yeux. Pendant un bref instant, ses yeux avaient rencontré les miens alors que j'étais tout accroupi sous le bureau. Le garçon gisait apparemment mort sous les yeux perçants de l'homme.

Les yeux du garçon m'avaient parlé. Il faisait noir et il était loin, mais je l'avais su. Il était impossible que je ne le sache pas. Il avait demandé de l'aide. Aide-moi. Sauve-moi. Aide-moi à m'enfuir.

L'homme, sentant quelque chose, s'était retourné et avait regardé partout dans l'entrepôt. Je m'étais fait plus petit. La main du garçon avait tâtonné le sol, comme s'il cherchait quelque chose. Et il avait lentement levé son corps. Il tremblait. Avec de grosses larmes qui coulaient sur ses joues. Il avait levé la main. Il tenait quelque chose de brillant dans sa main. Un cutter.

Il avait coupé l'homme à la cuisse avec le cutter. Celui-ci avait hurlé de douleur en se retournant. Le garçon avait essayé de lui donner un nouveau coup, mais il n'avait pas réussi. L'homme avait désarmé le garçon en un rien de temps, et il avait jeté le cutter. Et il avait claqué la porte. Je l'avais entendu pester contre le garçon. Le garçon avait crié. J'avais entendu quelque chose se briser, se fendre et s'écraser. Il y avait aussi eu un étrange bruit de cliquetis.

J'avais pu sortir de sous le bureau en rampant grâce au bruit. J'avais rampé jusqu'à la porte avec mes jambes tremblantes. J'avais fait de mon mieux pour ne pas faire de bruit. J'avais rampé juste sous la fenêtre pour ne pas être vu depuis celle-ci. Les cris du garçon s'étaient transformés en gémissements et s'étaient progressivement atténués.

Dès que j'étais sorti, j'avais presque éclaté en cris. Le bruit de la pluie battante m'avait submergé. Les larmes avaient coulé. En fuyant, mes jambes s'étaient dérobées et j'étais tombé dans la boue. Je m'étais relevé et j'avais couru. Je voulais crier à l'aide, que quelqu'un me sauve, mais il n'y avait personne aux alentours. Mes pieds avaient encore glissé. Mon pantalon s'était déchiré et mes genoux avaient été écorchés. Immédiatement, le sang s'était mis à couler à travers le pantalon.

Sans le vouloir, j'avais fini par regarder en arrière. À ce moment-là, j'étais sorti par le portail arrière de l'arboretum. L'entrepôt semblait flou. Devant mes yeux, j'avais vu la main blanche du garçon. Il saignait.

La seule chose dont je me souvenais ensuite était l'hôpital. J'avais vu mes parents, un médecin et une infirmière. Et tout le monde m'avait demandé une chose, "Que s'est-il passé ?" J'avais dit que je ne m'en souvenais pas. Et c'était vrai. À l'époque, je ne pouvais vraiment pas me rappeler.

Les souvenirs de ce jour m'étaient revenus un jour lors de ma première année de lycée alors que je rentrais de l'école. Je marchais avec HoSeok quand j'avais vu ce garçon dans la navette qui allait au Jardin Botanique Arboretum. Ses yeux vides ne me parlaient plus.


Ils n'ont publié que le nom de famille du garçon, Choi, et il avait cinq ans à l'époque. J'avais découvert ça en ligne. Plusieurs articles avaient détaillé l'incident. Il avait été découvert près de la montagne Hwayong le 10 avril et il souffrait d'une amnésie temporaire à cause du choc. La police cherchait des indices pour mener une enquête sur l'affaire, mais il n'y avait pas plus d'articles à ce sujet.

Je me demandais comment il avait survécu. Je me demandais s'il aurait été possible pour lui et moi d'être épargnés par ce que nous avions subi. D'avoir un passé différent dans lequel le garçon aurait passé cette journée à jouer avec ses amis au lieu d'être traîné jusqu'à l'arboretum par un inconnu, et où je serais resté à la maison avec un rhume au lieu d'aller au pique-nique de l'école.

Je connaissais déjà la réponse, mais tandis que mon esprit s'interrogeait sur des possibilités insignifiantes, je suis arrivé à l'entrepôt près du portail arrière de l'arboretum. Je ne pouvais pas changer le passé. Je n'avais aucun moyen de corriger mes erreurs et mes fautes passées. Ce jour-là, j'étais venu ici pour un pique-nique à l'école, et en y traînant par moi-même, je m'étais trempé sous la pluie. J'étais entré dans l'entrepôt et m'étais enfui par moi-même, abandonnant derrière moi un garçon dans la douleur et le désespoir.

Au loin, sous la pluie battante, je m'enfuyais. Mes petits pieds, mes vêtements trempés, les larmes coulant sur mon visage et mes yeux terrifiés. Ce jour-là, j'étais à bout de souffle, haletant et nauséeux. Je courais en équilibre instable comme si j'allais m'effondrer à tout moment. Un court instant plus tard, mes pieds ont glissé et je suis tombé. Je suis resté étendu et vide, mais alarmé par quelque chose, j'ai commencé à m'enfuir. La boue qui recouvrait mon visage et mes coudes s'est effritée et est tombée. Je devais fuir indéfiniment des souvenirs auxquels je ne pouvais pas échapper.

Je me suis rapproché du garçon. Il courait plus vite. Pour le rattraper, je devais courir plus vite. J'ai éclaboussé de la boue avec mes pieds et j'ai glissé plusieurs fois. Je me suis laissé tomber dans la boue et me suis affalé dedans. Finalement, je l'ai rattrapé. J'ai saisi ses épaules et l'ai fait se tourner.

Il m'a regardé avec ses yeux terrifiés. Ses yeux me parlaient et me demandaient ce qui lui arrivait. Je ne pouvais rien lui dire. "Tout ira bien..." Les mots me sont montés à la gorge, mais je ne pouvais pas les prononcer à voix haute. Les mots que je pouvais dire facilement aux autres, mais pourquoi est-ce que je ne pouvais pas me les dire à moi-même ?

J'ai serré le garçon effrayé dans mes bras. J'ai senti son corps trempé et son cœur qui palpitait. J'ai parlé lentement, en balbutiant, "Attends juste encore un peu. Quand tu grandiras un peu, tu rencontreras des amis merveilleux. Quand tu seras avec tes amis, tu deviendras une meilleure personne. Ensuite, tout ira bien. Alors attends juste encore un peu et accroche-toi."

Avec ça, je l'ai étreint plus fort. Mes yeux se sont emplis de larmes. Je ne pouvais plus me retenir et j'ai pleuré.

Je n'avais aucune idée du temps qui s'était écoulé. Quand j'ai ouvert les yeux, le petit garçon, moi, était parti. Je me suis essuyé les yeux et ai regardé le ciel. Il était clair, sans le moindre nuage, et tout était calme. Il n'y avait aucune trace de pluie nulle part.

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