Je me tenais devant un miroir. J'ai baissé les lumières et me suis regardé. Sans mettre de musique, j'ai fait un tour dans la salle de danse un samedi après-midi sans personne aux alentours. La pièce était inondée de bruit provenant de l'intérieur et de l'extérieur du bâtiment. J'ai répété le tour les yeux fixés sur moi-même dans le miroir. Je ne voulais penser à rien. Je me suis concentré sur le bout de mes doigts, les degrés de mes pieds et de mes genoux, et la vitesse du tour. Je me sentais chaud et en sueur, et mes muscles se sont rapidement détendus.

Ma cheville a cédé et j'ai été éjecté alors que je retombais d'un saut en hauteur. La main qui s'est appuyée sur le sol pour atténuer la chute était engourdie. Mon t-shirt était trempé et j'ai senti un frisson provenant du sol grimper dans mon dos. Le son de mon halètement était tout ce que je pouvais entendre.

J'aimais me regarder danser. Quand je dansais, je planais sans que mes pieds ne touchent le sol, libéré des regards et du jugement des gens. Rien ne comptait à part bouger mon corps avec la musique et exprimer ce qui était dans mon cœur avec mon corps. Parfois, j'étais capable de sauter incroyablement haut et de devenir mon vrai moi.

Mais la personne que je voyais dans le miroir à chaque fois que je tournais était moi, moi en réalité. Celui qui s'est effondré sur le pont après avoir appris que sa chère tante était gravement malade, celui qui a failli tomber dans les escaliers en essayant de courir après sa mère, et celui qui avait été impuissant devant TaeHyung alors qu'il s'emportait et désespérait contre son père. Même dans cet état, je me suis forcé à sourire, disant que tout irait bien. Quand j'ai essayé de ne pas voir ce côté de moi, j'ai perdu l'équilibre et je suis tombé au sol.

Je me suis souvenu du jour de l'averse inattendue. Des gens qui se précipitaient dans notre restaurant pour éviter l'averse. De la sonnerie hystérique des téléphones ce jour-là. L'averse s'était terminée aussi soudainement qu'elle avait commencé, et les gens avaient continué leur chemin comme si de rien n'était, mais le chaos et la peur qui avaient suivi sont restés avec moi et m'ont terrifié pendant longtemps. J'ai ressenti la même chose que ce jour-là. Le même sentiment d'impuissance.