« Alors que mes joues ne cessent de devenir de plus en plus froide, j'essaie de maintenir la chaleur de mon corps en essayant de frotter mes mains attachées derrière mon dos. Le ciel est terne, gris, sans neige, sans le moindre volatile, ce qui ne prédit qu'une seule chose, que la bête arrive. Je repose ma tête contre le poteau en bois de chêne, servant d'autel d'offrande.

Je retiens mon souffle, stressée, apeurée. Que va-t'il m'arriver lorsque la bête arrivera devant moi ? Va t'elle me dévorer d'un seul coup, ou bien m'emmener dans son repère ? Nul ne le sait car personne n'assiste au sacrifice, cela est interdit, sous peine d'une mort lente et douloureuse.

Des bruits proviennent des arbres recouverts de neige, et soudain je peux sentir une sombre présence qui s'approche dangereusement de moi. C'est « elle », cela ne fait aucun doute. Je ferme les yeux quelques instants afin de me remémorer le visage de tous ceux qui me sont chères : Lisa, grand-mère Anna, oncle Harvey, Laura et puis... Stephen.

— Pourquoi fermer les yeux alors que la mort ne cesse de se rapprocher de toi jeune Archéon ?

La voix de la créature résonne dans mon esprit, et j'ouvre immédiatement les yeux afin de « la » voir. Mais je ne viens rien de nouveau devant et autour de moi. Mon souffle commence à s'accélérer et je sens que mes oreilles bourdonnent.

— Ne sois pas effrayée jeune Archéon, je ne vais pas te dévorer de suite, si c'est de cela dont tu as peur. Je suis juste derrière toi si jamais tu me cherches du regard en ce moment même. Je vais te détacher de ce poteau et ensuite tu devras me suivre. Et ne tente en aucune façon de t'échapper, certaines ayant eu cet audace n'ont cependant jamais connu autre que chose que la douleur. Me suis-je bien fais comprendre Lénora ?

Tout mon corps tremble, je suis paralysée par la peur. Je réussis néanmoins à hocher la tête ne signe de réponse à la créature. Quelques secondes plus tard mes mains étaient détachées, et je me précipite fin de les placer contre ma poitrine. Je me retourne également afin de faire face à la bête mais ce que je vis n'était pas une bête, ou un monstre répugnant.

Non. Il s'agit d'un être humain. D'un être humain que je croyais ne plus jamais revoir. »