Le jour de mon anniversaire arriva à grande vitesse.
Je viens d'avoir vingts ans. Un âge qui pour ma part ne m'affecte en rien, bien que cela ne soit pas l'opinion de ma famille, en particulier pour ma grand-mère.
Laura qui arrive tous les matins à huit heures précise, à déposer sur le plateau de mon petit déjeuner une bougie sur une tranche de brioche.
— Joyeux anniversaire mademoiselle !, crie-t'elle enthousiaste.
Je la remercie, souffle la bougie et Laura m'ordonne de faite un voeux. Je m'exécute et je mange mon petit déjeuner, lentement, afin de retarder au mieux les événements de cette journée qui s'annonce rude.
Après avoir manger, Laura m'aide à faire ma toilette et m'habille. Pour cette occasion, je ne vais pas simplement porter l'une de mes robes habituelles, mais une robe de bal sur ordre de ma grand-mère, de couleur beige clair. Mes cheveux blonds sont attachés en un chignon relevé, très élégant, et une fois prête, je sors de mes appartements en compagnie de Laura.
Je suis sur le chemin des appartements de mon oncle, lorsqu'une silhouette familière s'immobilise devant moi. Il s'agit de Lisa, encore vêtue de sa robe de chambre, les cheveux en vrac et son visage fatigué. Que fait-elle hors de sa chambre à cette heure, et dans cette tenue ?
— Bonjour Lénora, me dit-elle d'un ton solennel.
— Bonjour Lisa, vas-tu mieux depuis hier ?
— Oui, et j'ai bien écouté tes conseils, et également ceux de grand-mère. Donc je t'informe que je ne souhaite plus épouser Maxon.
Surprise de cette décision pour le moins rapide, je lui souris en espérant que ce choix est définitif et non un mensonge afin de ne pas me contrarier le jour de mon anniversaire.
— Bien c'est une bonne nouvelle, tu as fais le bon choix Lisa. Mais tu es sûre que tout va bien ?
— Mais oui grande soeur ! D'ailleurs je voulais te souhaiter un joyeux anniversaire !
— Merci Lisa. Bon je suis navrée mais je dois allé voir notre oncle, je vais devoir te laisser.
— Ne t'en fait pas je m'en vais. À tout à l'heure !
Je salue Lisa et nous continuons, moi et Laura, notre marche. Sur le trajet je ne peux m'empêcher de me questionner sur l'attitude de Lisa. Hier encore elle pleurait à chaud de larme et ce matin elle m'annonce sans le moindre remord qu'elle à renoncé a Maxon Samuels. Cela me laisse perplexe, et je doute fort que Lisa ne m'ait tout dévoilé. J'en saurais sûrement plus dans les jours à venir, mais cette affaire ne me rassure en aucun cas. Je connais bien Lisa, et elle n'abandonne pas aussi facilement une chose qu'elle désire réellement.
Le reste du trajet se fait dans le silence et nous croisons quelques fois des domestiques d'attardant à leurs fonctions afin de préparer la réception de ce soir. Arrivée devant la porte des appartements de mon oncle, je congédie Laura et toque. Peter m'ouvre la porte mais il ne semble pas être au mieux de sa forme. Des cernes entourant ses yeux et je peux sentir d'ici qu'il n'a pas beaucoup dormi cette nuit. Il m'indique que mon oncle est encore endormi, après avoir selon ses dires passé la nuit à la bibliothèque, et que Peter l'a également aidé dans ses recherches, d'ou son air exténué de ce matin.
— Mais puis-je savoir sur quel domaine de recherche mon oncle et vous vous êtes-vous attelés si tard dans la nuit ? De plus la vielle d'une des journées les plus importantes de l'année.
— Je suis navré mademoiselle mais je n'ai pas le droit de vous le dire.
— Comment cela ? J'exige que vous me le disiez de suite Peter ! Dis-je dors est déjà agacée par le commencement de cette journée.
— Mademoiselle s'il vous plaît, je n'ai pas envie d'avoir de problèmes avec votre oncle...
— Et moi je vou-
— Lénora il suffit !
La voix de grand-mère Anna résonne dans le couloir et je me tourne afin de lui faire face.
— Grand-mère Anna, bien le bonjour, dis-je en la saluant.
— Bonjour mon enfant, puis-je te parler en privé ? Il faut que nous ayons une conversation.
Le ton de sa voix est sérieux, tout comme son regard, et j'en déduis qu'il s'agit inévitablement de la réception qui aura lieu en fin de journée. Je laisse donc Peter et suis grand-mère Anna jusqu'à l'un des salons du manoir.
Nous nous asseyons, et à la fois impatiente et anxieuse, je ne peux m'empêcher d'entremêler mes doigts les uns avec les autres.
— Tu es très ravissante dans cette tenue, je suis sûre que tu plairas à de nombreux jeunes hommes. Mais je ne suis pas là pour te parler de ce sujet, je voudrais que tu comprennes que même s'il s'agit de ton anniversaire, ce jour est également celui de la lune de sang. De ce fait nous saurons le nom de la future jeune fille qui sera offerte à la bête, mais cela tu le sais déjà.
— Où voulez-vous en venir ?
— Je veux que tu comprennes que pour les villageois de Blacksails, cette journée n'est qu'angoisse et peur. Après-tout ce jour n'arrive q'une fois par an, et que ce funeste jour tombe sur celui de ton anniversaire, fait courir parmi la populace des rumeurs, et une en particulier, étant celle que tu seras la proie de la bête. Mais ne t'inquiète pas, cela n'arrivera pas.
— Comment pouvez-vous en être certaine ?
— Tu n'as pas à le savoir.
Je n'insiste pas davantage, mais je reste tout de même suspicieuse. Entre les paroles de mon oncle hier et celle de grand-mère ce jour-même, je reste assez sur mes gardes quant au déroulement de la journée. Il y a quelque chose que l'on ne me dit pas, et cela à forcement un lien avec moi.
Le reste de la journée se passe à une vitesse impressionnante et l'heure de la réception à sonné. Je réajuste ma robe et fait mon entré dans le salon principal. Une cinquantaine d'invités on jeté conviés et la plupart ont un ou plusieurs descendants, pouvant devenir un jour mon fiancé. Les regards se tournent tous vers moi et je peux entendre à certains coin de la pièce des murmures. Cette situation ne me gêne aucunement et je continu mon chemin jusqu'a mon oncle et ma grand-mère au milieu de la pièce, discutant avec un lord du comté voisin, lord Kanvagh.
— Oh mais voilà l'élue du jour ! Je suis ravie de vous revoir mademoiselle Archéon. Comment allez-vous ?
— Bonsoir lord Kanvagh, je me porte bien, répondis-je simplement.
— Fort bien, vous vous souvenez de mon fils, Henry ? Je suis sur qu'il sera ravi de vous revoir après tout ce temps.
— Je vai-
— Lénora en sera enchanté, déclare ma grand-mère en me coupant au passage la parole.
Je lui envoi un regard peu aimable mais ne répond rien. J'essaie alors de me rappeler de ce Henry , et lorsque son visage me revient en mémoire, je vois alors de qui il s'agit. Dans mes souvenirs c'était un jeune homme galant, bien élevé, et très amusant. Mais notre dernière rencontre remonte à il y cinq ans, et je doute q'il ait gardé le même visage. D'ailleurs je ne saurais dire q'il saura me reconnaître également.
Lord Kanvagh, l'air satisfait de la réponse de grand-mère Anna nous laisse prétextant devoir voler au secours de sa seconde épouse. Ce qui me laisse donc avec les charmants membres de ma famille.
— Comment te sens-tu Lénora ?, demande oncle Harvey.
— Un peu stressée je l'avoue, mais ce n'est pas cette fête qui en ai la cause.
— Tu penses à la future jeune fille sacrifiée n'est-ce pas, dit grand-mère
J'hoche la tête en guise de réponse mais elle pose ses mains sur les miennes.
— Ne t'en fait pas, tout va bien se passer. Et puis c'est tout de même ton anniversaire alors pense à autre chose, même si je conçois que cela est compliqué.
— Oui grand-mère.
Je laisse grand-mère et oncle Harvey afin de me rendre devant le buffet, mais je sens alors une présence qui m'est familière. Trop familière. Je m'arrête dans ma marche et regarde attentivement autour de moi afin de vérifier qu'il n'est pas, ou bien si il est là. Mais en regardant attentivement je ne vois rien de particulier. Je me remets en route lorsqu'une main vient se poser sur mon épaule. Je me retourne et vois le visage d'un jeune homme d'une vingtaine d'année. Je ne le reconnais pas de suite, jusqu'à ce q'il me dise son nom.
— Bonsoir mademoiselle Archéon, je suis Henry Kanvagh, le fils de lors Kanvagh, j'espère que vous vous souvenez de moi, déclare t'il avec un sourire.
Ses cheveux bruns, sa peau claire, ses yeux noisettes et ses taches de rousseurs, c'est bel et bien lui, mais son visage et son corps on tout de même évolué. Et en regardant attentivement je dois avouer qu'il est assez agréable à regarder.
— Bonsoir Henry, j'espère que le voyage n'a pas été trop rude, surtout en un temps comme celui-ci, dis-je ne me forçant à sourire.
— Non ne vous inquiétez pas, et puis on ne faite pas ses vingts ans tous les ans ! Dans tout les cas j'ai eu du mal à vous reconnaître. Vous avez beaucoup changé en cinq années. V-vous êtes devenus très belle, dit-il en rougissant.
— Merci, dis-je avant de le laisser afin de manger quelque chose.
En me retournant, je ne peux m'empêcher de sourire face à son compliment. Cette soirée ne s'annonce peut-être pas aussi détestable que prévu. Lorsque j'arrive devant le buffet je prends une bouchée de chaque plats, mon estomac criant famine, et le visage de Lisa fait son apparition. Elle me regarde avec un sourire et je peux comprendre qu'elle me cache quelque chose. Impatiente je lui demande :
— Qu'est-ce qui te fait sourire ?
— Toi. Tu viens de sourire après avoir parlé au fils de lors Kanvagh non ?
— Et alors ?
— Eh bien je ne t'avais pas beaucoup vu sourire après son départ, alors cela me surprend. Mais sache que depuis q'il t'a reconnu, il ne te quitte pas des yeux.
— Oh arrête veux-tu ?, dis-je gênée.
Lisa et moi partons alors dans un rire général lorsque le maire du village fait son entré, coupant toutes les conversations dans la pièce. Un air grave est inscrit sur son visage.
— Nous connaissons le nom de la future jeune fille qui fera honneur de sacrifice, déclare t'il d'une voix grave et puissante. Il s'agit de Lisa Annabella Archéon.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top