Il ne manquait plus que ça.

— N'a-t'il pas reçu ma missive ?

— Eh bien il semblerait que non hélas. Que dois-je faire ?

— Tu n'as qu'a l'installer dans le second petit salon, je dois aller voir mon oncle, donc il attendra.

— Bien madame.

Une fois Laura partie, je continue ma route et lorsque j'arrive devant les appartements de mon oncle, son valet, Peter, m'ouvre avec un air contrarié sur le visage.

— Bien le bonjour madame.

— Bonjour Peter, ou est mon oncle ?

— Je suis navré mais monsieur Archéon est parti pour le village il y a peu. Voulez-vous que je lui transmette une missive ?

— Non ce ne sera pas la peine. Merci Peter.

Je sors de la pièce et il ne me reste plus qu'à aller rendre visite à Maxon Samuels. Bien que cette entrevue ne m'enchante guère, surtout dans ses circonstances, je suis néanmoins curieuse de le rencontrer. Bien que ma famille vit sur ses terres depuis longtemps, je n'ai jamais eu l'envie de me rendre au village, contrairement à Lisa qui y passe le plus clair de son temps lorsqu'elle le peut. De ce fait Lisa à une meilleure réputation que moi de la part des villageois, mais je n'en ai que faire. Un jour ce sera moi qui dirigerais ses terres et je comptes bien le faite en étant respectée de tous et de toutes.

Lorsque j'arrive devant la porte du second petit salon, une boule se forme au creux de mon estomac. Même si ce n'est pas moi qui suit concerné, je ne peux m'empêcher de me rappeler d'un moment passé ou je me suis trouvée dans une situation similaire. A un détails, car c'était moi qui en était la cause.

J'inspire, et j'entre dans le salon.

Le jeune homme en question est débout, prêt d'une des grandes fenêtres de la pièce et lorsqu'il se rend compte de ma présence, il se tourne de manière brutale et effectue une révérence digne d'un enfant de cinq ans.

— Miss Archéon, c'est un plaisir de vous voir.

Je me rapproche de lui afin de l'examiner, et à première vue, son visage n'est pas dans état déplorable, aucune cicatrices visibles, une belle nature de cheveux, bouclés de couleur blond cendré, des yeux bleus, une peau légèrement dorée. Cette première analyse physique et pour le moment satisfaisante. Je l'invite à s'asseoir sur l'un des divan de la pièce et une fois que nous sommes installés il ne perd pas de temps à évoquer le principal sujet de sa visite.

— Miss Archéon, je sais bien que ma visite ne vous enchante pas, mais j'espère pouvoir vous convaincre qu'elle n'aura pas servi à rien.

— Monsieur Samuels je vous écoute.

— Alors voilà, si je suis ici ce matin c'est pour vous parler de votre soeur cadette Lisa. En effet je suis rentré il y a quelques semaines de la capitale ou j'ai débuté des études de médecine afin de devenir médecin, comme mon père. Et à mon retour, j'ai croisé la route de votre soeur, et je peux vous assurer que je n'ai jamais vu pareille beauté. J'ai été obnubilé par son charme et son élégance et je souhaiterais, avec votre accord pouvoir faire d'elle ma femme.

Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit rire face à ce qu'il vient de me dire. Je lui lance alors un regard froid mais à la fois sérieux. Maxon pâli et c'est exactement ce que je voulais.

— Vous savez sans doute que ma soeur est une personne issue de la noblesse et qu'elle devra un jour épouser une autre personne de la même condition.

Maxon regarde alors ses chaussures et j'en déduis qu'il à compris la réponse que je m'apprête à dire.

— Autrement dit, vous n'épouserez jamais Lisa, dis-je en le regardant droit dans les yeux.

Le jeune homme se lève, son regard ne quitte pas le miens et au fil des secondes qui s'écoulent je peux sentir de la frustration monter en lui. Après-tout cela est bien normal.

— Comment pouvez-vous manquer de coeur à ce point ? J'ai entendu nombre de rumeurs sur vous mais je n'y faisais pas attention, je me préservais le droit de me faire mon propre avis en vous rencontrant, mais il semble que vous soyez encore pire. Vous ne savez pas ce que c'est que l'amour, le vrai alors ne me parlait pas de renoncer à la femme que j'aime. Je vous l'interdis.

Excédée par son comportement, je me lève à mon tour et lui insigne une gifle.

— La prochaine fois que vous me parlez sur ce ton jeune homme, je serais moins clémente est-ce clair ? Alors maintient sortez d'ici avant que l'envie me prenne de vous faire fouetter pour votre insolence !

Maxon surpris, et apeuré ne prend pas la peine de me saluer et sort de la pièce en n'osant me regarder dans les yeux. Satisfaite de notre entretient, je sors à mon tour de la pièce et vais rejoindre la bibliothèque afin de penser à des choses plus guais qu'a celles que je ne vais pas tarder à évoquer avec le maire du village quant à la future Cérémonie.

****

L'après-midi ayant déjà commencé, je me rends comme convenu au village afin de commencer les préparatifs de la Cérémonie de cette année. Ce sacrifice est à renouveler chaque année afin de pouvoir avoir une tranquillité certaine le reste de l'année. Ainsi les paysans peuvent travailler sur leur récolte sans avoir d'inquiétude vis-à-vis de la bête.

Accompagnée de Laura, le trajet en calèche jusqu'au village se fit dans le silence et une fois arrivé, je congédie Laura et m'avance vers le petit bâtiment qui fait office de mairie. L'hiver étant déjà là, je ressert ma cape doublé de fourrure afin de me réchauffer. Cet hiver sera rude à en croire les températures dors est déjà glaciale pour un début de saison.

Lorsque j'arrive devant la marie du village je peux sentir que les regards des villageois présents sur la place publique sont tournés vers ma personne. Chose qui ne me surprends guère car je fais très peu d'apparition publique. J'entre dans le bâtiment et je croise dans le hall la fille du maire, Ella Winters. Fille unique du maire, Ella n'a jamais manqué de rien, ce qui fait d'elle une jeune fille capricieuse et odieuse avec ceux qu'elle juge indigne. Nous avons le même âge, et bien qu'elle m'est déjà demandé d'être son amie j'ai toujours refusé de la fréquenter. Elle me salue d'une révérence, je la salue d'un hochement de tête et monte les escaliers en bois afin de rejoindre le bureau de son père.

Je toque à la porte et entre quelques instants plus tard. Marc Winters, assis derrière son bureau de bois me regarde et se lève afin de me saluer.

— Bien le bonjour Miss Archéon, avez-vous fais bon voyage ?

— Oui merci, bien monsieur Winters venons en au fait je vous pris. Les préparatifs de la prochaine Cérémonie vont bientôt débuter, alors allons droit au but.

— Comme il vous plaira mademoiselle, dit-il en s'asseyant.

Je l'imite et nous commençons :

— Comme vous le savez, nous allons devoir nous séparer d'une jeune fille cette année afin de respecter le traité fait avec la bête il y a plusieurs siècles de cela. Et cette année c'est vous, est non votre grand-mère, qui sera chargé des préparatifs avec mon aide. Savez-vous comment une Cérémonie se passe ?

— Non, car personne n'est autorisé à y assisté. Alors comment pourrais-je le savoir ?

— Oui...vous avez raison. Et bien cela n'est pas bien compliqué, le soir de la pleine lune de sang, qui arrivera cette année dans trois jours, nous saurons le nom de la jeune fille qui fera office de sacrifice. Une fois le nom révélé, il faut attendre le jour de la Cérémonie, afin de que la demoiselle choisie puisse revêtir le vêtement qui fera d'elle la promise de la bête.

Le maire se lève et se dirige vers une armoire d'ou il sort une cape entièrement teinté de rouge. Le rouge en question n'est pas n'importe quel rouge il s'agit à l'évidence à la couleur du sang. Rien que d'imaginer l'une des jeunes filles du village porter cela m'effraie.

— Et pour la suite, poursuit le maire, je n'ai pas besoin de vous l'expliquer.

— Non en effet, dis-je timidement.

Monsieur Winters toujours début, m'incite à le suivre à l'extérieur du bureau et quelques minutes plus tard, me revoilà sur la place publique du village. Nous traversons le village et curieuse de connaître le lieu ou il me conduit j'ose lui poser la question.

— Il est désormais de votre devoir de connaître chaque détails de la Cérémonie, et la dernière étape consiste à accompagner la promise jusqu'au lieu de l'offrande, qui se situe à l'entrée de la forêt.

Alors que nous marchons, je sens alors une étrange présence autour de nous. Perplexe, je m'arrête et le monsieur Winters me regarde curieux.

— Mademoiselle ?

Je sens bien que quelque chose m'observe, mais je ne saurais dire de quoi il s'agit. Soudain craquement provenant des bois m'interpelle et je regarde dans cette direction. Je suis sûre qu'il y a quelque chose qui nous observe.

— Mademoiselle ? Tout va bien ?, les paroles du maire ne parviennent cependant pas à me ramener au moment présent.

C'est alors qu'a travers les arbres recouvert d'une épaisse couche de neige, je perçois deux points dorés regardant dans ma direction. Serait-ce...