Chapitre 7

Lorsque que nous parlons de la vie étudiante, une des premières choses à laquelle nous pensons sont les soirées étudiantes. L'alcool qui coule à flot, les corps de ces jeunes adultes qui se déchaînent au rythme de la musique, chacun et chacune venant dans l'espoir de mettre de côté leurs partiels ou leurs problèmes, et le fait que je pense vraiment que se soit un excellent moyen pour oublier ferait de moi une mauvaise psychologue. Évidemment je n'ai pas prévu d'exercer cette profession, et tant que je peux en profiter, je le fais.

Malgré le fait que ces soirées soient pour ma part importantes, vu les événements récents, je ne suis pas sûre d'y aller. Mes nuits de sommeil se font courtes, sans parler d'Elias qui ne cesse de hanter mon esprit et les entraînements de danse, je suis tout simplement épuisée.

- Bryséis ? m'appelle discrètement mon amie.

Certains étudiants n'ayant pas échappé à ça nous jette des regards noirs auxquels je ne prête pas attention et détourne mes yeux du professeur pour regarder Eden.

- Tu viens toujours chez moi après les cours ?
- Je sais pas Eden, je suis vraiment fatiguée en ce moment...
- Je pense surtout que tu as besoin de faire une pause, m'assure t-elle. Écoute Bryséis, je suis peut-être nulle en psychologie mais je vois bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas... Tu sais que tu peux tout me dire.
- Oui je sais... Ne t'inquiète pas c'est juste les auditions de danse qui me stressent et en plus je suis pas sûre d'avoir réussi les partiels...

Eden pose sa main sur mon avant bras et m'offre un sourire rassurant. La vérité c'est que je n'en ai rien à faire des partiels, mais comment je pourrais lui expliquer que ce sont des cauchemars qui me mettent dans cet état ? Je ne pourrais pas sans paraître pour une gamine ou une folle.

- Bryséis, tu es une des personnes les plus brillantes que je connaisse, si quelqu'un est capable de réussir son audition et aussi ses partiels, c'est bien toi.

Elle me sourit un peu plus, son sourire provoque le mien et ses paroles réchauffent mon cœur.

- Merci Eden.

La rousse se reconcentre sur le cours et j'en fais autant. Aucun mot du professeur ne reste dans ma tête bien longtemps, je divague automatiquement vers un certain brun aux yeux noirs, et les choses qu'il m'a dites et que je lui ai dites résonnent dans ma tête. Le fait que je sois plus préoccupée par lui que par mes cauchemars successifs n'est définitivement pas normal, je devrais plus m'inquiéter là dessus que gaspiller mon énergie à culpabiliser sur ce qu'il s'est passé avec Elias.
Je culpabilise, oui.
Cette nuit là remonte déjà au début de la semaine, et depuis j'ai une boule dans l'estomac. Il a été si dur, je l'ai été aussi, il le méritait c'est certain, mais le regard qu'il avait après que je lui aie déblatéré toute ma colère était étrangement douloureux, et ça continue à me faire mal.

Eden me donne soudainement un cou de coude, me sortant de mes rêveries. Ses sourcils sont froncés et elle fait un mouvement de tête vers mon ordinateur. Évidemment, je n'ai rien écrit. Je racle le fond de ma gorge et me concentre de nouveau sur le cours.

- De plus, les comportements humains sont influencés par des facteurs nombreux et également divers : les stimuli de l'instant présent, l'héritage génétique, le système physiologique, le système cognitif..., explique calmement mon professeur.

Je commence donc à prendre enfin quelques notes, parce que même si je veux faire carrière dans la danse, j'ai besoin d'une issue de secours au cas où cela ne fonctionnerait pas.
Je relève les yeux de mon ordinateur, et automatiquement, mon regard est attiré vers un mouvement dans le coin de l'amphithéâtre. Je sursaute. Un homme se tiens debout, ses vêtements sont sales, comparables à un pyjama, mais ce qui me frappe le plus est l'énorme entaille visible sur son torse couvert de sang. Les cheveux grisonnants et d'énormes cernes sous les yeux, il me fixe sans ciller.

Mon cœur s'emballe, je commence à paniquer, je tourne la tête et constate qu'aucun étudiant ne semble l'avoir remarqué. Rapidement, je donne un coup à ma voisine et me penche vers elle.

- Est-ce que tu le vois ? lui demandé-je en tremblant.
- Qui ? m'interroge t-elle, perdue.
- Lui, (je le pointe du doigt), tu ne vois pas cet homme ?
- Il y a personne Bryséis...

Des sueurs froides perlent mon front, c'est quoi encore ce bordel ? Je suis définitivement folle, il est toujours là, il ne bouge pas. Mes mains commencent à trembler, ma respiration s'alourdit. L'air semble de moins en moins accessible dans la pièce, et la Terre tourne autour de moi.

Il faut que je sorte d'ici.

Avec le peu de forces qui me reste encore dans les jambes, je me lève de mon siège.

- Bryséis ? Qu'est-ce que tu fous ? souffle mon amie.

Sans l'écouter, je me faufile difficilement à travers les sièges pour enfin quitter l'amphithéâtre.
En me soutenant avec le mur, j'arrive jusqu'aux toilettes. Je n'arrive plus à respirer, je retire immédiatement mon manteau et pousse la porte d'une cabine. Je m'effondre contre celle-ci une fois à l'intérieur. Je peine à respirer, engendrant une respiration bruyante, mes jambes cèdent sous mon poids et, prise de tremblements, je finis par vomir dans les toilettes.

- Bryséis ?! Tu es là ?! résonne la voix d'Eden.

Je prends une grande inspiration, calmée, avant de tirer la chasse d'eau. La rousse ouvre la porte des toilettes.

- Putain Bryséis, ça va ? demande t-elle, paniquée.

Je hoche positivement la tête, alors que mon corps se calme enfin. Eden m'aide à me relever et me sort de la cabine. Je m'appuie contre le lavabo, les battements de mon cœur ralentissent et je retrouve peu à peu une bonne respiration.

- Tu veux bien m'expliquer ce qui t'arrive ?
- Je... une crise de panique, soufflé-je.
- C'était déjà arrivé avant ?

Je secoue la tête négativement.

- Me dis pas que c'est le stress des examen qui te font ça Bryséis, dit-elle durement. Dis moi ce qui se passe.

Je relève les yeux vers mon amie. Un mélange de panique et de colère peint sur le visage, elle attend les bras croisés ma réponse.

- Je ne dors plus depuis quelques semaines...
- Pourquoi ?
- Je fais des cauchemars.
- Comment ça ?
-  Ils sont de plus en plus réels et violents... et je crois que je commence à confondre rêve et réalité, je...

Elle me coupe d'un soupir.

- Il faut que tu ailles voir un médecin Bryséis.
- C'est pas nécessaire...
- Bien sur que ça l'est ! s'énerve la rousse. Tu n'auras pas ton mot à dire.

***

Eden m'a tiré jusque chez le médecin, et après avoir attendu une bonne demi-heure, je suis finalement parvenu à avoir une consultation. Alors, tout en détails, j'ai expliqué ce qui m'arrivait. Selon lui c'est simplement du stress et ce que j'ai vu dans l'amphithéâtre n'est qu'une hallucination due à mon manque de sommeil. Il m'a conseillé d'aller voir un psychologue pour mon stress et m'a donné des somnifères pour la semaine.
On était au milieu de l'après-midi quand on est rentrées chez Eden, et je me suis tout simplement écroulée sur son lit.

Maintenant l'horloge annonce vingt heures, et je sors à peine du lit. Je pars à la recherche de la rousse dans son appartement, et comme je l'avais prédi, celle-ci se prépare à sortir. Face au miroir elle essaie de choisir une de ses robes. Elle se tourne vers moi quand je rentre dans la salle de bain, et un grand sourire illumine son visage.

- Tu vas mieux ?
- Oui beaucoup mieux, merci.
- Il y a du café dans la cuisine si tu veux.
- Ça ira t'inquiète pas, est-ce que je peux t'emprunter ta douche ?

Elle sort de la salle de bain pour me laisser prendre ma douche rapidement, l'eau chaude me fait tout de suite beaucoup de bien. Au bout d'une dizaine de minutes, je finis par sortir, j'enroule une serviette autour de mon corps et enfile mes sous-vêtements.

- Eden ? cris-je pour qu'elle m'entende.
- Oui ? (elle ouvre la porte de la salle de bain)
- Tu n'aurais pas quelque chose à me prêter pour ce soir ?
- Bryséis... souffle t-elle, tu es sûre que c'est une bonne idée que tu sortes ?
- J'ai vraiment besoin de me vider la tête.

Elle me considère quelques instants et finit par céder.

- Je te préviens au moindre problème je te ramène de force s'il le faut, me prévient Eden.
- Oui maman, plaisanté-je.

Elle roule des yeux avant de partir à la recherche d'une robe, et revient très vite avec une d'entre elles. Je la remercie avant d'enfiler la petite robe noire qui m'arrive jusqu'au dessus des genoux, simple, exactement ce qu'il me fallait.

- Parfait ! Allons-y ! s'excite mon amie.

***

La maison est immense, d'après Eden, elle appartient à un étudiant en médecine, pas loin de la forêt, elle nous offre un grand espace de verdure.
La fête est déjà bien entamée, il y a énormément de monde, et se faufiler à travers la foule s'avère plus compliqué que prévu. Les étudiants dansent, boivent, rient, ils s'amusent follement.

- Les gars sont là-bas, m'indique Eden.

Elle attrape ma main et me guide jusqu'au garçon, les deux garçons sont près du bar, tous deux très élégants, ils entretiennent une conversation animée par leurs rires. Esteban est le premier à nous voir arriver.

- Enfin vous voilà !

Automatiquement Chris toune la tête vers nous, un magnifique sourire se dessine sur ses lèvres.

- Vous allez bien ? leur demandé-je.
- Super et vous ? répond Esteban joyeusement.
- Bien, fait Eden.

Elle me lance un regard plein de sous entendu, faisant allusion à ma crise de panique. Ils ne sont pas obligés de le savoir.

- Bon, on est pas ici pour parler de la pluie et du beau temps mais pour s'éclater ! déclare-t-elle finalement.
- Tu as tout à fait raison, dit Esteban. C'est pour ça qu'il vous faut ça.

Il nous tend un verre chacune. J'accepte sans broncher et l'apporte à mes lèvres, le goût de l'alcool chauffe le fond de ma gorge, atténué par le jus de fruits. Habituellement je ne bois pas, non pas parce que je n'aime pas ça, mais à cause de mes entraînements de danse, enfin notre entraîneur nous le déconseille vivement. Autrement dit, si on vient avec la gueule de bois, elle nous vire. Mais ce soir, je m'en contre fiche, avec la journée que je viens d'avoir, tout ce que je veux, c'est lâcher prise.
D'une traite, je finis mon verre.

- Tu as une sacrée descente Bry, rigole Chris.
- Je t'en ressers un ! s'exclame Esteban.

Lui aussi a sûrement besoin de lâcher prise, en même temps avec ses études de médecine, il ne sort pas souvent la tête de ses bouquins. Si seulement ce n'était que ça mon problème...

- Tu devrais y aller plus doucement, me réprimande Eden.
- Laisse la faire ce qu'elle veut Eden, depuis quand tu déconseilles de boire toi ? remarque le métis.

La rousse lance un regard noir au brun, qui me tend un nouveau verre, je le remercie en l'attrapant et je commence à boire le contenu. Eden me lance quelques regards soucieux.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? demande Chris.
- Rien, tout va bien, assuré-je.
- Elle a fait une crise de panique ce matin en cours.

Elle peut pas se taire ? Je laisse un long soupire sortir de mes lèvres sans manquer d'adresser un regard noir à mon amie.

- C'est vrai ? s'empresse de demander le blond.
- Oui, et c'est justement pour ça qu'on devrait me laisser boire, réponds-je sèchement.
- Bryséis..., commence Eden.
- Non, je suis venu ici pour m'amuser, pas pour qu'on parle de ça.
- C'est vrai, alors allons nous amuser, rajoute Esteban.

Le métis m'offre un grand sourire, il attrape mon verre pour le poser sur la table, et avant que je puisse râler, il prend ma main et me tire vers les étudiants qui dansent déjà.
Esteban commence à bouger dans tout les sens devant moi, c'est absolument ridicule. J'éclate de rire, le pire c'est qu'il semble fier de ce qu'il fait.
Après tout on est bien là pour s'amuser, l'avis des autres de compte pas.
Je me met à bouger au rythme de la musique, les basses font vibrer l'intégralité de mon corps, la chaleur ne tarde pas à se faire ressentir, et très vite Eden et Chris se joignent à nous.

Sans faire attention aux autres, je balance mes hanches en rythme, le haut de mon corps suit le mouvement, plus rien n'a d'importance, je me sens entièrement moi même. Ce sont ces moments là qui m'apportent une certaine paix, une échappatoire à la vie quotidienne, je suis libre de faire ce qu'il me plaît. Lorsque nous dansons, c'est chacun pour soi, nous sommes disposés à nous abandonner, à nous enfuir, et le plus important c'est de s'amuser.

Les musiques défilent, mes amis rient devant les tentatives d'Esteban à danser correctement, mais il s'en fiche, un grand sourire orne ses lèvres, je souris. Tous les quatre, nous bougeons avec frénésie et ça n'a absolument aucun sens. Mes pieds commencent à me faire mal, la chaleur devient presque étouffante, et je pleure de rire toutes les cinq minutes, on a sûrement dû nous traiter de fou.

- Je vais prendre l'air ! préviens-je Eden.

La rousse hoche la tête, je me faufile entre les corps transpirants des étudiants et rejoins le bar. Je soupire, la température de mon corps est affreusement élevée, j'attrape un verre et le remplis d'alcool.

- Je croyais que tu ne buvais pas.

Je lève les yeux, Jake me sourit de toute ses dents. Habillé d'un tee-shirt noir, il sait se mettre en valeur. J'entrouvre les lèvres, surprise de le voir, et rapidement, mes yeux sont attirés par l'homme à ses côtés. Elias.
Mon cœur s'emballe dès que ses yeux noirs croisent les miens, contrairement à Jake, Elias ne semble pas s'être préparé pour cette soirée. Les cheveux en bataille, sa chemise qu'à moitié fermée me laisse entrevoir une parti de sa peau bronzée. J'ai l'impression qu'il fait de plus en plus chaud, mon corps va prendre feu.

Mais à chaque fois qu'il me regarde, je perds mes mots.

Je brise notre contact pour regarder de nouveau Jake.

- À certaines occasions ça m'arrive, fais-je en tentant de sourire. Excuse-moi il faut que j'aille prendre l'air.

Sans un mot de plus, je leur tourne le dos et pars vers la sortie. J'ai l'impression d'étouffer, mais plus je m'éloigne, plus ça fais mal, je suis complètement perdue, sûre de rien, j'avance en aveugle.

Je suis en train de me perdre.

Je prends une grosse bouffée d'air fraîche lorsque je sors enfin, je ne sais pas exactement ce qui se passe, et même en faisant des études de psychologie je suis incapable de m'analyser, c'est scientifiquement impossible. Elle ne serait pas objective dans tous les cas. Je ne comprends pas ce qu'il me fait, mon corps réagit instinctivement en sa présence. Je sors de la propriété, et sans réfléchir je pars dans une direction, je veux juste souffler.

Pas loin de la maison, un petit parc borde la forêt, c'est exactement ce dont j'avais besoin, éclairé par les lampadaires, je m'assoie sur un des banc. J'aime savoir ce qui se passe autour de moi, comprendre et analyser, j'ai toujours fonctionné ainsi, mais depuis que je connais Elias, je me laisse déborder par les émotions sans aucune logique. Peut-être que c'est un abruti, mais j'en ai déjà croisés auparavant et jamais je n'ai réagi comme ça.

Mes yeux se plongent dans le ciel étoilé, seule, sans aucun bruit, je redescends doucement. Je suis coupée du monde.

Je sursaute lorsque quelqu'un s'assied à côté de moi, et mon cœur s'emballe une nouvelle fois. Elias. Qu'est-ce qu'il fout là ? Je vais réellement devenir folle.

Je détourne les yeux, je lutte de toutes mes forces pour ignorer les pulsions de mon corps qui m'attirent vers lui. Le fond de ma gorge sèche, joue nerveusement avec mon jean et m'efforce de garder les yeux sur l'horizon.

- Je suis désolé.

Mon cœur s'arrête d'un seul coup, est-ce que j'ai bien entendu ? Je tourne la tête vers lui. Vient-il vraiment de s'excuser ?

- Quoi ?

Elias soupire, puis pivote vers moi. La profondeur de ses yeux me frappe, ils semblent parler pour lui, et je le vois. Mon cœur se serre.

- Je suis désolé, pour tout ce que je t'ai dit, tu ne le méritais pas, répète-t-il.

Le poids qui pesait sur mes épaules durant ces dernières semaines disparaît d'un coup, le fait qu'il s'excuse me soulage, mais est-ce qu'il est vraiment sincère ? J'ai envie de le croire, quelque chose me dit de le faire, mais ce qu'il m'a dit était si dur alors pourquoi ce revirement ?

Je réfléchis trop.

- Je m'excuse aussi... murmuré-je au bout de quelques secondes.

Un sourire s'étire sur le coin de ses lèvres, mon rythme cardiaque s'accélère encore, il est magnifique. Je me sens bien, sereine, comme si maintenant rien ne pouvait m'atteindre, c'est bizarre non ? Je suis pas une partisante des coups de foudre, mais comment expliquer cette attraction ? Le brun se repositionne droit, et les yeux fixés sur la lune, il passe une main dans ses boucles. Je frissonne lorsque que nos épaules se touchent.

- Pourquoi tu es partie ? demande t-il d'une voix rauque.

J'avale difficilement ma salive et détourne les yeux.

- J'avais besoin de prendre l'air, il faisait vraiment trop chaud...

Il hoche tout simplement la tête.

- Et toi qu'est-ce que tu fais ici ? Tu m'as suivie ? plaisanté-je.

Un rire s'échappe de ses lèvres.

- J'avais besoin de prendre l'air, susurre-t-il.

Il me jette un coup d'œil, un sourire narquois ornant son visage.

- Dis-moi... pourquoi une jeune française viendrait-elle faire ses études dans un coin perdu des États-Unis ?

Je glousse doucement, je réalise à peine ce qui est en train de se passer.

- Quoi ?
- On va vraiment faire ça ? Parler comme si nous étions soudainement devenus amis ? demandé-je incrédule.
- Pourquoi pas, répond-il en haussant les épaules.

Je marque une pause pour le considérer en silence, le cœur battant.

- J'ai toujours voulu venir aux Etats-Unis, en plus il y a une grande université et des cours de danse, expliqué-je finalement.
- Tu danses ? s'étonne-t-il
- Depuis que je suis petite, oui...

Elias ne fait que me regarder, mon cœur bat frénétiquement, mon souffle se fait court, je suis dans le même état que si je venais de courir, essoufflée, haletante.

- Et toi ? batifolé-je.
- Je suis né ici, je n'ai jamais été ailleurs.
- Tu n'as pas envie de voir d'autres horizons ?
- Non, j'ai tout ce qu'il me faut ici, murmure-t-il.

Des milliers de frissons parcourent mon corps, aussi étrange qu'extraordinaire, je ressens absolument tout les effets violents de cette attraction, mais je lutte contre elle. Pourquoi ? Parce que je ne le connais pas, et je ne peux pas m'empêcher de me méfier, d'avoir peur de ce que pourrait nous amener cette attirance. Malgré le fait qu'il se soit montré gentil ce soir, je m'interroge encore sur l'intention de ses actes, je ne fais que penser à ça.

- Je peux te poser une question ? hésité-je.
- Essaie toujours.
- Pourquoi tu t'es acharné sur moi dès le début ?

Elias soupire, il détourne son regard vers la lune encore une fois, semblant plus crispé. Il se braque, la façon dont il a soudainement évité mon regard et son redressement précipité montre qu'il n'a vraiment pas envie de répondre à cette question. Le seul point positif, c'est qu'il ne m'a pas envoyée balader, enfin pas encore.
Il est troublant, je ne sais pas si c'est lui qui se donne cet air ou si c'est vraiment le cas, mais on dirait qu'il est un mystère complet. C'est tellement cliché.

- Franchement, je n'ai aucune explication, souffle enfin le brun.

Connerie. Mais je n'insiste pas, ce n'est pas une bonne idée, il a fait un pas vers moi et pour l'instant je préfère me concentrer sur ça.

- Et pourquoi tu t'es décidé à venir t'excuser ? enchaîné-je curieuse.
- Tu es beaucoup trop curieuse Bryséis.

Je fronce les sourcils, piquée par le ton qu'il vient d'employer. Il ne reste pas aimable longtemps.

- Désolé, soupire Elias, je n'aime pas parler de moi.
- Je vois ça... marmonné-je.
- Mais je suppose que je pourrai faire un effort pour une prochaine fois, sourit-il.

Un sourire s'étire sur mes lèvres, je suis presque sûre que mes joues sont devenue rouges. Il veut qu'on se revoit. Mais comment je réagis ? Comme une adolescente de douze ans. C'est pathétique, il faut que je me reprenne.

- J'ai hâte de voir ça alors...

Elias affiche un plus grand sourire, et mon cœur s'affole. Son sourire illumine son visage, il semble différent, mais aussi incroyablement beau. Pendant quelques secondes, je me perds dans la contemplation de sa beauté inhumaine, et en oublie presque le monde.
Soudain, il brise le moment en tournant brusquement la tête et se lève d'un seul coup, les yeux fixés vers la forêt.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Elias ?
- Il faut que tu partes d'ici.
- Quoi ?
- Écoute, (il se tourne vers moi), arrête de poser des questions et casse toi d'ici, ordonne-t-il froidement.

Je ne comprends pas, j'ai l'horrible impression de ne pas être en sécurité, Elias est alarmé et ça ne me rassure pas du tout.

- Elias, (je me lève du banc) Explique moi.
- Bryséis... soupire t-il.

Il pose ses mains sur mes épaules, la chaleur de celles-ci se propagent dans mon corps, et je suis prise de plusieurs frissons brûlants.

- Retourne à la fête, insiste-t-il. Pars d'ici avec tes amis, ne pose pas de question, fais le.

Alors, après quelques instants a peser le pour et le contre, je me défais de son étreinte et pars comme il me l'a dit, troublée.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

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Voilà un autre chapitre que je poste rapidement pour me faire pardonner de mon retard de la dernière fois !

Petit rapprochement entre Bryséis et Elias, qu'est-ce que vous en pensez ?
Très bientôt vous en serez un peu plus sur lui, et les choses vont rapidement bouger ! 🙄

N'hésitez pas à me donner vos avis, en espérant que celui-ci vous aura plu ! 🤞🏼

Bisous à vous

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