Chapitre 11
La dilatation du temps, fondamentalement, indique que plus nous allons vite, plus le temps est affecté.
J'ai beau ne pas bouger, le temps s'écoule comme une torture, si lentement. Chaque seconde, je la ressens, et pourtant ce que je veux, c'est aller plus vite, arriver au moment où tout ce qui s'est passé ne sera qu'un lointain souvenir. J'ai mal, à chaque minute de chaque heure, j'ai mal, pour une raison qui m'échappe. Cela fait maintenant plusieurs jours que j'ai quitté l'hôpital, et c'est toujours aussi horrible. Les images sont toujours aussi nettes, comme un cauchemar, elles me hantent, et la voix d'Elias résonne sans cesse dans ma tête.
« Pourtant c'est vrai. »
Comment est-ce possible ? Je sais ce que j'ai vu, mais je refuse de l'admettre à voix haute, c'est si effrayant, comme si le dire tout haut rendait les choses si réelles.
Je fais des cauchemars chaque nuit depuis ma sortie de l'hôpital, tous aussi atroces, j'ai peur de jour comme de nuit, comment ne pas être effrayée sachant que de tel créatures existent ? Qu'est-ce qu'ils sont ? Des loups garous ? Ça sonne si ridicule...
Mes parents sont finalement venus, ils logent dans un hôtel et passent toute leurs journée avec moi, je ne cesse de leurs répéter que tout va bien afin qu'ils repartent en France. Je ne suis pas mécontente de les voir au contraire, les voir me fait énormément de bien, mais cet endroit n'est pas sûr, je préfère qu'ils y restent le moins de temps possible.
Il est à peine huit heures lorsque j'entends ma porte d'entrée claquer. Bizarrement, je n'entends qu'une personne. On ouvre la porte de ma chambre, une chevelure rousse apparaît, Eden, prête à aller en cours.
- Ça t'arrive de bouger de ton lit ?
- Non, marmonné-je.
Emmitouflée sous la couverture, Eden secoue la tête, elle retire ses chaussures et grimpe sur le lit avant de se glisser sous la couverture. On reste un instant comme ça, l'une face à l'autre, sans un mot, je sais qu'elle s'inquiète.
- Tu vas me dire ce que tu ne me dis pas ?
C'est évident qu'elle sait que je cache quelque chose, elle me connait mieux que personne.
- Je ne peux pas en parler, déclaré-je.
- Comment ça ?
- Fais moi confiance Eden.
Celle-ci me scrute quelques instants et finit par hocher la tête. La rousse attrape ma main, elle la serre doucement.
- Tu sais que je suis là ?
- Je sais, murmuré-je.
Elle me sourit. J'ai vraiment beaucoup de chance de l'avoir, je lui fais entièrement confiance, et c'est réciproque, elle n'a pas besoin que je lui dise quoi que ce soit, elle sait déjà, elle sait qu'il s'est passé quelque chose. Je lui suis reconnaissante de ne pas insister à ce sujet.
- Parlons d'autres choses s'il te plaît, lui prié-je.
- Je peux te parler de mon abruti d'ex.
J'acquiesce, mon amie commence alors me parler de celui-ci, qui a essayé de reprendre contact avec elle. Elle l'a envoyé promené, mais même si elle ne le montre pas, je sais que ça l'affecte plus qu'elle ne laisse paraître. Elle est forte.
Eden finit par malheureusement me quitter, elle se lève du lit, remet ses chaussures et se tourne vers moi.
- Je reviens après les cours, je reste dormir ici.
- Eden je t'assure que ça va c'est pas nécessaire, essayé-je de la rassurer.
- Si ça l'est. (elle me fait un grand sourire) À ce soir !
Puis elle sort de ma chambre pour finalement quitter mon appartement.
***
Mes parents sont arrivés peu de temps après Eden, comme promis ils sont restés toute la journée avec moi, ils m'ont traînée avec eux faire des courses afin de remplir mon frigo qui selon mon père ne l'est pas assez, « Tu es sûre que tu te nourris correctement chérie ? » m'a t-il sorti. Mon père est probablement le cliché du paternel, protecteur envers sa petite fille. Lorsque ma mère me contait l'histoire de mon adoption, elle disait qu'il avait toujours su que j'étais sa fille, alors que ma mère a mis plus de temps. « Et un jour je t'ai prise dans mes bras et tu étais ma fille ». Ils se sont battus pour moi, les services d'adoption sont un vrai cauchemar pour les couples souhaitant adopter, ils ont failli me perdre, donc forcément cela laisse des séquelles, mes parents étaient toujours inquiets de voir un jour les services sociaux débarquer et m'emmener loin d'eux.
Je suis heureuse de les avoir, je m'estime extrêmement chanceuse.
Affalée sur mon canapé, je profite de mon père à mes côtés qui, même dans un pays différent ne change pas ses habitudes. Grand fan de basketball, il est programmé comme une horloge, il sait exactement quand il y a un match et quand son équipe joue. Je n'apprécie pas particulièrement ce sport, mais j'aime le regarder avec mon père, c'est un petit moment à nous.
- Bryséis c'est quoi ça ? interroge ma mère.
Je me retourne vers elle qui sort tout juste de la cuisine, ma boîte de somnifère a la main, les sourcils froncés et l'inquiétude qui plane dans le fond de ses yeux. Mince, j'aurai peut-être dû le cacher. Je ne tiens pas à les inquiéter inutilement, même si je n'ai aucune idée de ce dont je souffre, ni même de la gravité du problème, je ne veux pas les impliquer.
- Bryséis ? insiste t-elle.
- C'est rien maman, c'est un médecin qui me les a prescrit, soupiré-je.
- Je ne doute pas de ça, je n'insinue pas que tu es une droguée, dit-elle en s'approchant. La question est pourquoi tu les prends ?
- J'ai eu quelques problèmes de sommeil mais je vous assure que tout va bien, tenté-je de les rassurer.
Mes parents se regardent peu convaincus, l'inquiétude se lit sur leurs visages.
- Ma puce, souffle mon père, tu dois nous le dire lorsque ça ne va pas.
- Désolée...
Ma mère serre le petit flacon dans sa main mate, ses yeux font des allers-retours entre moi et ces médicaments.
- Peut-être que ça serait mieux pour toi que tu reviennes à la maison, suggère ma mère.
- Quoi ? Non maman ! Je t'assure que tout va bien.
- Rachel... soupire mon père, cesse de t'inquiéter autant, avoir des somnifères ne signifie pas qu'elle a un gros problème de santé.
Mon père est médecin, chirurgien plus précisément, et contrairement à ce qu'on pourrait penser, il a toujours pris du temps pour nous, il n'a jamais été un mari ou un père absent. Sa connaissance dans le domaine médical suffit quelque fois à apaiser ma mère mais il semblerait que cette fois elle ne soit pas convaincue, c'est bien la première fois.
- Maman je te le promets, je vais bien, lui assuré-je d'une voix douce.
Elle finit par enfin hocher la tête, et d'un geste tendre et protecteur, elle embrasse mon front, tandis que mon père nous offre un grand sourire apaisant.
***
Mes parents sont retournés à l'hôtel il y a de ça plus d'une heure, et depuis tout ce temps, je patauge dans l'eau chaude. J'avais pensé qu'un bain me ferait du bien, il faut croire que j'ai eu tort, cela ne fait que ruminer ce que j'essaie d'oublier. Ce sont les images qui me hantent, je le revois encore et encore, son corps se métamorphosant en loup, mais comment c'est possible ? Et pourquoi je ne pense qu'à lui ? Cette attraction que je trouvais anormale entre nous doit venir de là, du fait qu'il ne soit pas humain, c'est quelque chose de surnaturel, je ne vois que cette explication.
Cette douleur dans la poitrine ne disparaît pas, j'ai presque que l'impression que c'est de pire en pire, elle me ronge et l'idée de le revoir me donne la nausée. J'ai peur, qu'elle personne sensée ne serait pas terrifiée par ce que je viens de voir ?
Tout tourne au ralenti, chaque goutte d'eau qui tombe sur la surface de l'eau me sont perceptible, le silence de cette pièce est presque oppressante, j'ai l'horrible impression de ne pas être seule. C'est l'un de ces horribles pressentiments, qui vous paralyse, quelque chose au fond de vous qui vous ordonne de vous méfier. Pourtant il n'y a personne, les portes et les fenêtres sont fermées, je n'ai absolument aucune raison de m'inquiéter. Et pourtant, je ne me sens pas en sécurité.
Je sursaute lorsque la porte d'entrée claque, mon cœur accélère dans la seconde qui suit.
- Bryséis ?
Eden.
Je soupire soulagée, je ne vais vraiment pas bien, depuis quand j'ai peur pour un rien ? Ce n'est pas moi ça, il faut que je me reprenne avant de sombrer dans cette peur sans nom.
Je sors de ma baignoire, puis j'enroule une serviette autour de mon corps trempé.
- Je suis dans la salle de bain, lui indiqué-je.
Rapidement, j'enfile des vêtements avant de sortir rejoindre la rousse. Lorsque celle-ci m'aperçoit, une drôle d'expression se lit sur son visage.
- Tu as une sale tête.
Je roule des yeux, à la fois amusée et exaspérée.
- Merci beaucoup, fais-je ironique.
Mon amie sourit de toutes ses dents.
- Bon, fini de plaisanter, on a du travail ma cocotte ! dit-elle en sortant son ordinateur.
Je prends le mien et nous nous installons confortablement pour travailler. Elle me donne les cours que j'ai raté, et en le voyant, je suis presque déçue de ne pas y avoir assister. Il traitait de l'hystérie, un trouble qui se manifeste de façon physique sans cause organique. La complexité de ce trouble a attiré plus d'un scientifique à le traiter, comme Freud. Il semblait avoir une réponse à tout, aurait-il également une réponse à mes questions ? Dans tous les cas il est mort, et personne n'a encore trouvé le moyen de réveiller les morts.
Alors qui pourrait me dire ce qui se passe ? Je me souviens que dans la librairie de Anne, beaucoup de ces livres traitent de légendes, de surnaturel, mais rien ne me garantit que c'est vrai, c'est tellement insensé. Plus j'y pense, plus des idées plus terrifiantes les unes que les autres émergents de mon esprit. Ils peuvent être des centaines, peut-être bien qu'il existe d'autres créatures, comme des vampires.
Un frisson parcourt mon corps, je délire complètement.
- Tu veux que je reste dormir ce soir ?
Je secoue vigoureusement la tête et lui accorde un franc sourire afin de la rassurer.
- Non t'inquiète pas ça va aller, lui affirmé-je.
- Tu sais, commence-t-elle en soufflant, un jour il va falloir que tu m'en parles.
- De quoi veux-tu que je parle ? demandé-je un peu trop sèchement.
- Qu'est-ce que tu faisais dans cette forêt Bryséis ?
Je soupire espérant camoufler mes tremblements. En parler me replonge dans ce souvenir, et je peux absolument tout voir, tout sentir, comme si j'y étais encore. Comment je pourrais lui dire sans explication ? Je ne peux pas simplement dire « j'ai vu des loups garou ». C'est fou, il y a forcément autre chose.
- Je sais que je t'ai dit que je te laisserai du temps mais je ne peux pas rester là sans rien faire alors que tu souffres... (elle soupire), alors dis moi, supplie-t-elle.
J'évite de croiser son regard, au risque de craquer et ça je me le refuse, je ne peux pas lui dire.
- Il n'y a rien à dire Eden.
- Je suis sûre que non, tranche mon amie.
- Eden... fais-je entre mes dents. Tu devrais partir.
Un long soupir s'échappe de ses lèvres, le visage déformé par une colère naissante. Mon cœur se serre, je suis injuste avec elle, mais si je la laisse faire je vais exploser. J'ai un poids sur la poitrine qui m'empêche de correctement respirer, qui ne demande qu'à être expulsé, mais cela signifierait dire à voix haute ce que j'ai vu.
La rousse me lance un dernier regard avant de se lever, elle embarque ses affaires au passage, puis elle me tourne le dos et marche jusqu'à la porte.
La porte claque.
Un silence presque oppressant règne dans l'appartement, la lumière a laissé place à l'obscurité, c'est à ce moment là que j'ai encore l'impression de les voir, ses yeux brillants. Je me sens impuissante, vulnérable, je déteste ces sentiments, je suis plantée là et je ne peux rien faire, absolument tout m'échappe.
Je traîne des pieds jusqu'à ma chambre, j'enfile quelque chose de plus confortable puis me laisse tomber sur mon lit. Vidée de toute énergie, les images se bousculent dans la tête, je veux que ça s'arrête.
Mes paupières se ferment.
***
Des hurlements.
Mes yeux s'ouvrent, les hurlements continuent, toujours allongée sur mon lit, j'ose à peine bouger, la sueur froide perle mon front, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Il y a quelque chose d'anormal, de terrifiant.
Ce n'est pas ma chambre.
Rapidement je me redresse, j'inspecte chaque mur de cette pièce, un fracas se fait entendre derrière la porte. Je prends une grande inspiration et sors du lit, mes pieds nus touchent le sol froid, les hurlements redoublent encore plus, qu'est-ce qui se passe ? Lentement, j'avance jusqu'à la porte, mes jambes tremblent, je suis terrifiée, chaque cri traduit une terreur que je ne connaissais pas auparavant.
Je pose ma main sur la poignée, un autre hurlement résonne.
Un loup.
Tout mon corps se fige, ma respiration alertante. Pitié pas ça, tout sauf ça. Les hurlements de loups se font de plus en plus forts, de plus en plus nombreux, je ne bouge toujours pas, puis soudainement un hurlement se distingue des autres. Il est horriblement douloureux, mon cœur se serre, qu'est-ce qui le pousse à pousser un tel cri ? Des larmes coulent le long de mes joues, je suis inquiète, j'ai peur, je la ressens jusqu'au fond de mes entrailles, elle m'empêche de respirer.
Il hurle encore, j'ouvre la porte.
Plus rien, seulement le silence.
Je fronce les sourcils, le couloir est plongé dans le noir, c'est sinistre. Je continue de marcher, la tête haute, mes yeux guettent pour éviter toute mauvaise surprise.
Puis, mes pieds heurtent une masse, je baisse les yeux.
Un corps.
Mon cri résonne dans tout le couloir. Il est couvert de sang et j'arrive à peine à voir son visage, mais je finis par le reconnaître. C'est Jake. Mon souffle se coupe, les larmes redoublent, il faut que j'avance.
J'enjambe le corps et continue d'avancer. Je prends les escaliers pour rejoindre le rez-de-chaussée, des corps s'entassent dans le salon, mon cœur cogne affreusement fort, je peine à respirer. L'air froid me frappe, la porte d'entrée est ouverte, je continue d'avancer. Une fois dehors, je découvre d'autres corps couverts de sang, puis mes yeux se posent sur un corps en particulier. Je le vois au milieu des arbres.
Elias.
Mon cœur me semble arrêter de battre, laissant place à une affreuse douleur, je ne ressens que du vide. Mes jambes fléchissent quand j'arrive à la hauteur de son corps inerte, et la gorge serrée, je suis plongée dans d'immenses ténèbres. L'horreur qui m'entoure me laisse sans voix, je suis bouleversée, comment peut-on vivre dans un monde où des individus sont capables d'une telle atrocité ? J'ai l'impression de suffoquer, tous ces cadavres laissent une odeur nauséabonde planer dans l'air et m'étouffent. Les yeux fixés sur le corps de Elias, espérant en vain qu'il ouvre subitement les siens, j'affaisse les épaules et tremble. Sa poitrine ne se soulève pas comme une personne est censée faire pour respirer. Il est mort, ses paupières ne s'ouvriront plus sur le monde réel, comme Jake, comme tous ceux qui sont ici. Un lourd sanglot s'échappe de mes lèvres, les larmes coulent le long de mes joues, c'est un cauchemar.
- Regarde ce qu'ils ont fait...
Brusquement, je me lève tout en me tournant vers la source de cette voix.
Encore cette femme.
Son visage est maintenant dégagé. Avec sa robe tachée de sang, elle semble sortir des enfers, les yeux divaguant sur les différents corps, l'air grave sur son visage. Mon dernier souvenir d'elle me terrifie. Un frisson me traverse l'échine, je tremble une nouvelle fois, la peur est tout ce que je ressens à cet instant, elle me paralyse.
Je prends une grande inspiration avant de demander :
- Qui ?
Elle pose ses yeux sur moi.
Ses joues sont à présent noyées dans des larmes, les yeux rouges, elle est complètement horrifiée par ce qu'elle voit, déformée par la tristesse. Elle souffre énormément de ce qu'elle voit, mon cœur se serre un peu plus. La peur laisse place à la tristesse, elle n'a pas l'air de quelqu'un qui veuille faire du mal, cette femme est vraiment affectée par cette scène affreuse.
- Eux, me répond-elle finalement en pointant quelque chose du doigt.
Je découvre alors un groupe d'hommes et de femmes qui semblent se réjouir du spectacle qu'ils ont sous les yeux. Un se démarque plus que les autres, il est en avant, droit comme un piquet, approchant de la cinquantaine. Son air presque sadique me fait froid dans le dos. Il a une cicatrice blanche sur la joue droite, et regarde attentivement chaque cadavre. Lorsqu'il s'attarde sur celui de Elias, je frissonne violemment, prête à bondir, ou à m'effondrer. Et quelques secondes plus tard, je suis pétrifiée lorsque ses yeux rouges croisent les miens.
***
J'ouvre brusquement les yeux, enfin tirée de ce cauchemar, et je me rends vite compte que je suis debout, dehors.
Je resserre mes bras autour de moi, mes pied nus contre le bitume, je claque des dents. C'est quoi ce bordel ?
Je regarde tout autour de moi, soulagée de finalement constater que je suis seulement en bas de mon immeuble mais je ne comprends pas. J'ai certes étant petite fait des terreurs nocturnes, mais jamais à ce point, je ne suis jamais sortie de chez moi. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je n'ai aucune explication, et l'ignorance est une des pires choses, elle pousse certain individus à perdre la raison.
Je veux savoir ce qui ne va pas chez moi, peu importe la réponse à ma question, peu importe les conséquences, je dois savoir ce qui se passe.
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Je m'excuse une nouvelle fois du retard que j'ai pris, j'essaie de trouver du temps pour vous et pour les révisions et ça s'avère compliqué 😅
Le chapitre est légèrement plus court que d'habitude, mais la suite sera plus longue et plus mouvementée vous inquiétez pas 😉
Dites moi ce que vous pensez de son rêves, vos hypothèses ?
J'espère que le chapitre vous aura plu !
Je vous embrasse ❤
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