Chapitre 10
Qu'est-ce que je suis en train de faire ?
Au lieu de faire ce qu'on me disait, je me suis lancée à leur poursuite, et maintenant dans la forêt avec pour seul éclairage la lune, je regrette. Je suis totalement inconsciente de faire ça, ou tout simplement folle, ce qui est plus probable vu mes récentes hallucinations... Mais maintenant je me retrouve dans le pétrin, au milieu de la forêt sombre, seule, et sans aucun réseau, j'ai l'impression de vivre le pire cliché qui existe. Je suis si stupide, je n'ai pas réfléchi un seul un instant en me mettant à courir dans la direction qu'ils ont pris.
Il faut que je trouve un moyen de sortir d'ici, sauf qu'on n'y voit presque rien, il n'y a que des arbres autour de moi, et je suis morte de peur. Pas de panique, ce n'est pas comme ça que je trouverai comme sortir de là. Je reviens sur mes pas, en espérant que ça soit bien par là que je suis passée, de toute façon c'est la seule chose que je puisse faire.
Mais le temps passe et j'ai juste l'impression de m'enfoncer encore plus, il fait de plus en plus froid, n'importe qui pourrait entendre mes dents claquer. Je me sens tellement fatiguée, mes jambes me font mal, elles tremblent, je ne vais pas tenir très longtemps encore debout.
Un hurlement résonne soudain.
C'est un loup. Ses hurlements se font de plus en plus en plus forts et de plus en plus nombreux. Il faut que je parte d'ici, alors malgré la défaillance de mes jambes, je me mets à courir, apeurée. Ma respiration est lourde et bruyante, je suis pourtant très endurante, mais dans le cas présent je suis complètement paniquée. Je ne sais plus où je vais, mais il faut que je m'éloigne de ces cris coûte que coûte. J'ai l'horrible impression qu'ils sont tout près, alors j'accélère.
Je suis brusquement stoppée dans ma course effrénée par quelqu'un surgit de nulle part et me barre la route. Surprise, je sursaute et laisse échapper un cri.
- Bryséis ! C'est moi, calme toi !
Elias accroche fermement ses mains à mes épaules, j'aperçois la lueur de ces yeux. Je soupire, la respiration tremblante, mon cœur qui bat la chamade. Je suis soulagée.
- Elias... peiné-je à prononcer.
- Mais putain je peux savoir ce que tu fous là ?! Tu es complètement inconsciente !
Il a totalement raison. Je baisse les yeux, on dirait une enfant réprimandée par son père. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je devais juste courir pour le rejoindre, c'est ce que mon corps voulait. Il est en colère, très en colère, mais je décèle aussi de l'inquiétude, il me crie pas dessus pour être méchant, il été inquiet.
- Je t'avais dit de partir ! me réprimande-t-il.
- Je suis désolée...
- Tu n'en fais qu'à ta tête Bryséis, tu te rends compte dans quelle merde tu t'es mise ?!
- C'est bon j'ai compris ! Et je me suis excusée, m'emporté-je à mon tour.
Elias ouvre la bouche pour parler une nouvelle fois mais il est coupé par l'arrivée de Jake.
- Il faut partir !
Elias hoche la tête, Jake a l'air complètement paniqué, comme si une catastrophe approchait.
- Bryséis, surtout ne lâche jamais ma main compris ? dit sérieusement Elias en attrapant ma main.
J'acquiesce. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais son sérieux me fait peur, quelque chose ne va pas, encore une fois. Sans plus attendre, Jake se met à courir, Elias se retourne pour le suivre mais il se bloque net.
- Elias ? hésité-je.
Jake se retourne vers nous, le visage grave.
- C'est trop tard, annonce Elias.
- Trop tard pour quoi ? demandé-je.
- Jake, tu l'emmènes avec toi, je vais le retenir, fait-il en ignorant ma question.
- Retenir qui ? continué-je à paniquer.
Je vais exploser, mon cœur menace de jaillir de ma cage thoracique, je frôle la crise d'angoisse.
- Veille sur elle, ordonne presque Elias.
- Je te le promets, opine Jake en s'approchant de moi.
Il attrape mon bras alors qu'Elias lâche ma main. Je me dégage rapidement de son emprise et m'éloigne des deux hommes.
- Dites moi ce qui se passe !
- S'il te plaît, (Elias se rapproche de moi), pars avec Jake.
- Non arrête ça ! J'ai le droit de savoir !
- Putain Bryséis, tout ce que je veux c'est te protéger.
- Mais de quoi ?!
Un grognement nous coupe. Je me fige, le corps complètement figé, et Elias lève les yeux pour regarder quelque chose derrière moi. Vivement, je me retourne. Malgré la pénombre, je peux clairement distinguer un loup. Je n'en avais jamais vu d'aussi grand auparavant. Il est énorme, terrifiant, le poil gris, les yeux brillants fixés sur nous, montrant les crocs en continuant de pousser des grognements.
- On mon dieu...
Il grogne un peu plus, son pelage complètement irisé, sa patte gratte le sol comme s'il était prêt à nous charger.
Elias passe devant moi, son bras collé contre mon corps pour me maintenir derrière lui, n'a t-il pas peur ? Son visage n'en montre rien, il est complètement fou.
- Elias il faut partir, murmuré-je angoissée.
Il m'ignore, les yeux rivés vers ce loup. Qu'est-ce qu'il fait ? Il pense sincèrement pouvoir l'affronter ? J'attrape son bras et tire dessus, il ne sourcille pas.
- Elias s'il te plaît...
Jake se positionne à côté de moi, les yeux aussi rivés sur l'animal. Je suis terrifiée, tout mon corps tremble.
- Dégage, ordonne Elias froidement.
Il parle au loup ? Sérieusement ?
Le loup grogne un peu plus fort, je sursaute, nous allons mourir si nous ne fuyons pas.
En une fraction de seconde, je vois le loup gris foncé sur nous, et au même moment, Elias me pousse plus loin. Je retombe violemment sur le sol, la douleur sur propage dans mon corps, je serre les dents.
Je relève la tête, alarmée, le cœur bondissant. Et dès que je repose les yeux sur la scène, mon sang ne fait qu'un tour et j'ai l'impression de quitter mon corps.
Le temps me paraît s'arrêter. En une autre fraction de seconde, je vois le corps de Elias se déformer, se transformer, et j'ai l'impression de pouvoir détailler chaque craquement d'os et chaque étape qui laisse place à une masse couverte de poils noirs.
Un loup.
Il s'est transformé en loup.
C'est impossible non. J'ai une autre hallucination, et le coup que j'ai reçu sur la tête m'a assommée. Alors pendant un court instant, je tente de retrouver mes esprits et faire revenir l'imagine d'Elias. Mais Jake court jusqu'à moi, et je me rends compte que je ne peux pas halluciner aussi clairement et longtemps. Il est bien réel, les loups aussi, et ce que je viens de voir également.
Les larmes brouillent ma vue, je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Elias vient de se transformer en un grand loup noir, et pousse un long grognement contre le loup gris. Je sursaute, ce dernier ne semble pas vouloir capituler et s'élance vers le loup noir.
Je hurle.
Le loup noir, déconcentré, tourne la tête vers moi, et ses yeux jaunes étincelants me scrutent un instant. J'ai l'impression d'étouffer. Dans ce regard, je reconnais la lueur inexplicable que je lis dans celui d'Elias.
Le loup gris profite de cet instant pour lui sauter dessus, un hoquet de surprise sort de ma bouche, mon cœur me fait affreusement mal.
Je vois Jake essayer de m'approcher et en croisant son regard, tout m'apparaît comme une évidence. Il était au courant de tout ça, et si ça se trouve il est capable de se changer aussi.
Je me relève sur mes pieds rapidement tout en dégageant sa main. Sans me retourner, je cours dans la direction opposée, il faut que je parte d'ici. Ma tête est brouillée, j'entends mon cœur battre dans mon crâne et mon sang bouillir dans mes veines. J'ai l'impression d'être à moitié endormie, toujours sonnée par ma chute et par ce que je viens de voir. Je peine à respirer, les larmes ruissellent mes joues. Je veux à tout prix me convaincre que c'est encore une hallucination, mais toutes mes sensations sont trop réelles, ma tête me fait trop mal, mes émotions sont trop bouleversées. Je sais que c'est vrai, au fond de moi je l'ai compris, je ne me réveillerai pas de ce cauchemar là.
À cet instant, je n'arrive même plus à réfléchir correctement. Tout ne se résume qu'à la terreur que ce monstre a fait naître en moi. Après ces rêves, ces visions, maintenant ça. Qu'est ce qu'il se passe ici ? Pourquoi est-ce que j'ai l'impression d'être hors du temps, hors du monde, pourquoi tout me paraît s'écrouler ? Je ne l'ai pas imaginé, je viens de découvrir une partie d'Elias aussi surréaliste que terrifiante, et je ferais tout pour l'oublier. Ça n'arrive pas à entrer en moi, je ne parviens pas à l'envisager. Accepter une telle chose ferait s'effondrer un monde entier de convictions.
Je dois aller plus vite, ils pourraient me rattraper.
La respiration saccadée, les larmes qui me brouillent la vue, je tente de slalomer entre les arbres, les hurlements des loups se font encore entendre et me poussent à courir plus vite.
Je tombe sur le sol, encore et encore, les douleurs s'accumulent dans tout mon corps mais le plus importante est de fuir, partir le plus loin possible.
J'arrive finalement à sortir et je retrouve la route, vacillante. Je me sens si faible, la pluie commence à tomber à torrents, je vois mes mains couverte de sang, avant de tomber sur le béton, à bout de force.
J'arrive à distinguer deux lumières vives, aveuglantes, qui foncent droit sur moi, comme les phares d'une voiture, un violent coup de frein, puis plus rien.
***
La première chose que je perçois sont les bruits incessants de diverses machines, j'arrive ensuite à ouvrir les yeux après plusieurs tentatives, et je peux voir un simple plafond blanc.
J'ai mal partout, je me sens faible, et si fatiguée. Quelqu'un me tient la main, je peux sentir sa chaleur. Je tourne doucement la tête pour en voir une autre, installée sur mon lit. Sa chevelure rousse m'empêche de correctement voir son visage mais je sais de qui il s'agit. Eden.
Je bouge ma main, mon amie se réveille presque en sursaut, lorsque ses yeux croisent les miens, elle sourit.
- Bon retour parmi nous.
- Où est-ce que je suis ? sonne faiblement ma voix.
- Tu es à l'hôpital, un chauffeur t'a trouvée allongée au milieu de la route hier inconsciente, il a bien failli t'écraser !
D'un seul coup, je suis frappée par les souvenirs de la veille. Ma petite balade dans la forêt, le loup gris, Elias qui se transforme en loup. Je sens une vague de panique me serrer la poitrine, et mon moniteur cardiaque indique une accélération de mon rythme cardiaque. Eden fronce les sourcils.
- Bryséis calme toi, tout va bien tu es en sécurité.
Je hoche simplement la tête, peu convaincue.
- Et puis tu sais que j'écraserai quiconque viendra pour te faire du mal.
Je ris, faisant sourire mon amie.
- Merci Eden.
Eden reste avec moi encore quelques minutes sans me poser de questions sur ce qu'il m'est arrivé, avant de sortir de la chambre lorsqu'un médecin entre dans la pièce. Je ne présente rien de bien inquiétant maintenant, cependant je suis arrivée hier en hypothermie et avec de nombreuses plaies, dont une nécessitant des point de sutures, d'où mon bandage au bras. Par la suite, la police fait éruption dans ma chambre afin de m'interroger sur ce qu'il s'est passé, après leur avoir déblatéré un beau mensonge, ils partent. Comment aurais-je pu leur dire la vérité ?
Esteban déboule dans la chambre, suivi de Chris et Eden.
- Tu vas bien ? demande le métis inquiet.
- Je vais bien ne t'inquiète pas, le rassuré-je.
Mon ami s'assied sur mon lit, de l'autre côté Eden en fait de même, et quant à Chris, il reste silencieux au pied du lit.
- On a appelé tes parents, déclare Eden.
- Quoi ? fais-je outrée, pourquoi vous avez fait ça ?
- On était très inquiets, s'explique Esteban.
Je soupire, il va falloir à ce que je m'attende à ce qu'ils débarquent ici, en espérant qu'ils ne me ramènent pas de force en France.
- Tu vas nous dire ce qu'il t'est arrivé ? demande soudainement Chris.
C'est exactement ce que je voulais éviter, j'avale difficilement ma salive, confrontée à leurs regards interrogateurs qui n'attendent qu'une explication, mais je ne peux pas leur dire la vérité. Ils me prendraient pour une folle, ils auraient probablement raison, mais je ne peux pas. Mentir à mes amis est plus dur que de mentir à la police, je n'ai aucune attache avec eux contrairement aux trois personnes dans cette pièce, ça me fait mal de devoir leur cacher la vérité.
- C'est lui qui t'a fait ça ?
Je fronce les sourcils. Chris soupire, il perd patience, et passe sa main nerveusement dans sa chevelure blonde.
- Le mec que tu as ramené hier, c'est lui qui t'a fait ça ? peste-t-il entre ses dents.
- Elias ? Non ! m'offusqué-je.
Bien qu'il soit la cause de mes tourments, mon état physique est entièrement de ma faute, et puis même, il ne m'a pas réellement fait de mal, si ce n'est que d'avoir caché sa véritable nature. J'admets que s'il me l'avait avoué, je lui aurais ri au nez, quel bordel...
- Bryséis... souffle Eden, tu peux nous le dire tu sais ? Tu n'as-
- Puisque je vous dis que ce n'est pas lui ! la coupé-je.
- Alors qu'est-ce qui s'est passé ? demande brusquement Chris.
Je soupire, puis je finis par leur conter le mensonge que j'ai sorti aux flics. Après que Elias m'ait laissée, j'ai coupé par la forêt pour arriver plus tôt chez moi, je me suis perdue, et pendant plusieurs heures j'ai erré dans la nuit, causant mes chutes.
Mes trois amis me regardent sans rien dire, je panique. Ils ne me croient probablement pas, mais difficile de savoir avec l'expression neutre qu'ils affichent.
- C'est tout toi ça, déclare Esteban, un léger sourire rassurant aux lèvres.
- Ça c'est sûr, confirme Eden.
***
Les médecins ont voulu me garder encore cette nuit, pour être sûrs que tout aille bien, normalement je pourrai sortir demain matin. Mes amis sont partis il y a de ça quelques heures, et depuis je suis envahie par les souvenirs d'hier. Avec eux, je n'y pensais pas, et maintenant je ne fais que ça. L'image d'Elias se transformant en un loup se rejoue encore et encore, j'en ai des frissons.
Assise sur une chaise près de la fenêtre, je fixe la pleine lune. Les légendes qui se lient à elle n'en sont que nombreuses, et évidemment que j'ai déjà entendu celle des hommes capables de se transformer en loup durant la pleine lune. Un loup garou... Ça ne peut pas être vrai, non c'est impossible, je suis incapable de l'imaginer, je ne peux pas y croire.
- Pourtant c'est vrai.
Je bondis de ma chaise, mon dos plaqué contre la paroi de la vitre, et c'est avec horreur que je vois Elias à l'entrée de ma chambre. Qu'est-ce qu'il vient de dire ? C'est comme s'il venait de répondre à ma question, comme s'il venait de lire dans mes pensées, c'est délirant. Je suis complètement effrayée, mon corps tremble comme une feuille, mon cœur bat à un rythme irrégulier et des sueurs froides traversent mon front. J'ai l'impression d'étouffer, il est trop près, beaucoup trop près, pourtant une partie de moi continue de ressentir cette attraction. Il est beau, il a un regard magnétique, une aura inexplicable, surnaturelle. C'est injuste, la raison pour laquelle je suis terrorisée par lui est la même qui m'aimante.
- Pars, articulé-je.
- Bryséis s'il te plaît... supplie-t-il.
Sa voix sonne désespérée, bien que cela me provoque un pincement au cœur, lorsqu'il fait un pas vers moi, je me colle un peu plus contre la paroi, comme si c'était possible...
Elias voit mon geste et se fige. Un long soupir s'échappe de ses lèvres, son visage affiche une mine douloureuse, comme s'il souffrait. Mais moi je veux qu'il parte le plus vite possible, le plus loin de moi. Je ne supporte pas le fait de l'avoir dans la même pièce, il me fait terriblement peur. Mais le plus horrible, c'est que je la vois encore, cette lueur, cette étincelle dans ses yeux, et je ne le veux plus la voir.
Mes épaules s'affaissent, et sans que je m'en rende compte, les larmes coulent le long de mes joues.
- Bryséis... murmure Elias. Je ne veux pas te faire du mal... crois-moi je t'en prie.
- Pars, sangloté-je.
- Non Bryséis s'il te plaît...
Sa voix rocailleuse se brise, étrangement tremblotante. Mon cœur se serre encore plus, il me fait souffrir mais j'ai peur, la seule chose que je vois en le regardant est ce loup terrifiant.
J'attrape le gobelet encore présent sur mon plateau repas et le jette violemment vers lui.
- Pars ! hurlé-je.
Je n'arrive pas à repousser les sanglots dans ma voix, et ma respiration saccadée résonne partout en moi. Elias secoue la tête, il passe sa main dans ses boucles, puis me regarde tristement avant de me tourner le dos.
- Je suis tellement désolé...
Sans plus dire un mot, il ouvre la porte et quitte la pièce.
Dès que je me retrouve seule, je suis prise par de gros sanglots, et mes jambes cèdent petit à petit sous mon poids, je glisse doucement jusqu'au sol. Je ramène mes jambes contre ma poitrine, mes pleurs résonnent dans toute la pièce. J'ai tellement mal, sans réellement savoir pourquoi. J'ai bien trop mal pour une personne que je connais si peu, bien trop mal pour quelqu'un que je devrais pouvoir rayer facilement de mon esprit. Quelque chose ne va pas en moi, quelque chose que je ne peux pas définir et qui me terrorise. Je suis effondrée par le chagrin et la colère. Mon cœur me fait mal, comme si j'avais un trou béant dans la poitrine.
Et tout ce que je veux, c'est que ce cauchemar s'arrête.
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Enfin la grande révélation sur Elias !
Le chapitre est un peu plus court que les autres, mais de base tout ça devait se trouver dans le chapitre 9 mais ça aurait fait beaucoup trop long alors j'ai décidé de couper.
Mais j'espère qu'il vous a plu ! J'ai adoré écrire ce chapitre et la suite va être très importante, c'est vraiment à partir de là que démarre toute l'histoire ❤
Que pensez-vous de la réaction de Bryséis ? Qui était ce loup gris ? Et qu'est-ce qui va se passer maintenant entre Elias et Bryséis ? Tellement de question sans réponses... il va falloir attendre 😏
N'hésitez pas à me donner votre avis !
Bisous mes louveteaux ❤
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