Partie 2: chapitre 3

Quand Jamil et Golthias partirent laissant Morgiane et Aladdin seuls, Iluri et Alibaba se regardèrent le moment allaient venir. Ils attendirent encore un peu.

- Ton ami est mort, déclara Morgiane sur un ton froid.

- Elle me rappelle une certaine armoire à glace, chuchota Iluri. Les fanalis sont vraiment différents des uns des autres.

- Tu en connais d'autres ?, demanda Alibaba sur le même ton.

Iluri hocha la tête, elle n'en dirait pas plus pour le moment. Elle écouta de nouveau la conversation.

- Quel est ton nom ?, demanda Aladdin dans un sourire.

Ce sourire, Iluri fondait devant le sourire innocent du jeune enfant. Même si elle n'avait jamais eu d'attaches particulière envers les enfants, au contraire, elle avait beaucoup de mal avec eux. Voir la fanalis aussi stoïque lui ramena quelques souvenirs en mémoire : ceux de ses deux amis fanalis de l'époque. Le petit couple de la compagnie où ils avaient grandis, encore maintenant, Iluri savait que sans les évènements du premier Sindoria ses deux-là seraient encore ensemble à vivre des aventures folles et qui sait peut-être aurait-il eu des enfants fanalis dans quelques années. Personne ne le saurait, Naoru avait décidé de vivre à Reims, de ce que son maître lui avait dit elle avait rejoint le corps d'armée des fanalis, elle avait même emprunté le nom des Alexius auquel elle se retrouvait liée dans les actes qu'elle faisait. Son maître lui avait dit aussi qu'elle avait entrepris un long voyage afin de trouver d'autres fanalis dernièrement. Iluri retint un soupir se fixant de nouveau sur la conversation à écouter sans penser au passé. Alors qu'elle tournait la tête vers le blond, elle le vit en train de sauter vers Aladdin. Iluri suffoqua, ne comptait-il pas la prévenir ?

- Par Solomon !, souffla-t-elle en sautant à son tour.

La magicienne amortit sa chute avec sa magie et son regard se fixa sur la fanalis avec un sourire courtois au visage.

- Toujours en vie ! Et bien vivante, déclara-t-elle en posant ses mains sur les hanches.

- Comment ?, souffla la fanalis choquée, mais son expression se reprit vite et s'emplit de colère.

- Oulà, on est immortelle, bon fuyons maintenant ! Les fanalis sont dangereux, parole d'une femme qui en a une pour amie d'enfance.

Iluri sourit simplement gardant son regard froid, elle reprit sa baguette et grâce à son sortilège de gravité elle reprit son envol vers leur cachette et la bonne solution. Elle savait au cri d'Alibaba que les deux garçons la suivaient tout les deux sur le turban magique d'Aladdin. Quand ils se posèrent devant la jeune femme, elle les attendait.

- Ils sont dangereux ces fanalis !, s'écria Alibaba.

- Je vous l'avais dit, non ? Les fanalis possèdent une grande force que ce soit dans leurs jambes ou leurs bras, rétorqua Iluri en faisant demi-tour. Venez le bon chemin est par là.

- Tu as dit que tu avais eu une amie fanalis ?

- Oui, je ne l'ai pas vu depuis un moment mais ce n'est pas de cela qu'on devrait discuter, je pense.

Alibaba se tut devant le ton froid de la magicienne qui les éclairait de sa baguette. Enfin, ils arrivèrent devant deux grandes portes battantes dont deux mains droites se dessinaient dessus. Iluri sourit, en observant la beauté du lieu. C'était un lieu épuré et blanc, simple mais joli. Les deux garçons se mirent devant les portes observant ces dernières avec forte réflexion et elle soupira. Étaient-ils stupides ?

- Deux mains droites, deux personnes, idiots, déclara-t-elle. Et activez-vous, je ne tiens pas à moisir ici.

- As-tu déjà vu une porte comme celle-ci ?, demanda Alibaba.

- Non, le donjon que nous avons exploré autrefois a été vite fini, plus qu'écourter et au final, ce donjon a mené à la perte de beaucoup de gens et de personnes que j'aimais autrefois. Ce donjon a été la source de beaucoup de malheurs.

Aladdin fixa son regard bleu dans les yeux d'Iluri, ces yeux avaient toujours eu une étrange couleur, une couleur faisant penser aux dragons qu'Alibaba lui avait décrit. Un mélange fin et discret d'un violet lavande et d'un bleu très clair dont les deux pupilles verticales accentués le côté reptilien de la chose. Mais son regard était aussi froid que vide, elle semblait à peine plus vieille que le blond à ses côtés et pourtant elle agissait comme si elle avait déjà vécue tout cela ou se fichait royalement des gens. Mais si elle les avaient suivis c'étaient bien pour une raison, non ? Iluri grogna en remarquant que le magi ne bougeait pas et se posta devant la porte et y apposa sa main droite, comprenant ce qu'elle faisait Alibaba l'imita.

- Et maintenant, la formule magique : «sésame ouvre-toi » !

A ses mots, les portes s'ouvrirent en grand comme emprunt d'une volonté propre. La lumière les aveugla un petit moment et quand ils purent voir de nouveau, ils virent une ville aux allures purement désertes se dressaient devant eux. Un vent frais joua dans les cheveux d'Iluri et des deux hommes. Non, cette fois elle ne devait pas échouer. Prenant la tête du convoi, elle se dirigea vers le centre de la ville : la salle aux trésors, là où se trouvait le djinn. Le propriétaire de la ville. Elle n'écoutait pas la discussion entre les deux garçons qui parlaient de la ville, son seul objectif était de voir le djinn. De le rallier à elle, d'empêcher les tourments du monde. Un monde qu'il ne connaissait guère mais qui si tout se concrétisait correctement alors il aurait sans aucun doute son importance. Non, il l'aurait si ses souvenirs étaient justes.
Quand ils arrivèrent dans la grande salle du trésor, Iluri remarqua bien vite l'objet qui contenait le djinn, elle ne devait cependant pas leur montrer à eux qu'elle savait où il était. D'autant que parmi tout ses objets en pierre il passait inaperçu. Trop inaperçu. Elle soupira et descendit les escaliers à la volée, sauta les dernières marches.

- Cherchez un objet qui pourrait sembler être fait de métal mais qui se fondrait parfaitement dans la masse, ordonna-t-elle. Ce djinn aime jouer à cache-cache.

Iluri se mit à fouiller les alentours se retenant d'ajouter que le djinn était aussi loufoque que déjanté. Elle n'eut pas le temps de fouiller plus que cela la salle du trésor qu'elle et Aladdin étaient envoyés dans le mur loin derrière eux. Son dos heurta le mur avec force et violence, son souffle fut coupé par la violence du choc et elle atterrit sur le ventre. Ses côtes furent douloureuses durant un instant, pourtant elle se releva difficilement et essuya la bave qui coulait des coins de sa bouche mais aussi le peu de sang qu'elle savait qui coulait de sa bouche. Le goût âpre et métallique du liquide rouge emplissait sa bouche. Son regard se fixa sur la fanalis au loin, la fanalis qui pointait désormais une épée sur le torse d'Alibaba. Elle n'avait même pas entendu leur discussion tant sa tête la faisait souffrir. Agissant par réflexe, elle lança son sort de gravité et s'élança rapidement sur Jamil qui observait en souriant, fier déjà de sa victoire sur le blondinet. Pourtant elle et Aladdin ne laisserait pas cela arrivait. La magicienne lança son sort de glace le plus puissant piégeant les jambes de Jamil dans la glace, l'empêchant de bouger. Aladdin avait pris un bâton qui traînait là et s'était relevé. Les rukhs volèrent devant les yeux d'Iluri quand l'épée que Morgiane baissait sur le torse d'Alibaba disparaissait sous le regard incrédule de la fanalis et du jeune homme.

- Ouf, personne n'est mort aujourd'hui, souffla Iluri en dégageant ses cheveux de son visage.

- C'est tout ce qui t'importe ?, demanda Aladdin alors qu'il lançait son sort sur Morgiane pour l'empêcher de bouger.

- Bah, oui, ce serait dommage de perdre encore plus de monde dans ce labyrinthe surtout auprès d'un magi.

- Magi, aidez-moi !

- Toi, la ferme, le mécréant. Tes actions t'ont amené jusqu'ici, ne crois jamais les personnes qui pensent que ton destin est écrit.

Iluri tourna le dos et pointa du doigt l'écrin enchanté qui contenait le djinn. Aladdin parut surpris mais s'approcha rapidement pour le toucher du bout des doigts. Une lumière en sortit puis un géant bleu à la bedaine rebondissante, Iluri pouffa dans sa manche se rappelant de Zepar et sa bedaine rebondissante aussi. Le géant les fixa un long moment, caressant sa barbe blanche.

- Je me présente, je suis Amon, déclara finalement le vieillard. Qui sera le roi ?

- Je suis magicienne, seigneur Amon, avoua Iluri. Je ne pourrai donc pas faire partie de cette liste de roi.

- Ohoh, tu es la petite protégé du magi, rit le géant sous les rougissements de la magicienne. La fanalis ne pourra pas avoir de djinn aussi à cause de son magoi en faible quantité.

- Ne prêtez pas attention au sauvage dans la glace également, indiqua Iluri. Si il est incapable de s'en défaire alors il n'est pas digne du titre de roi. Oh, j'en oublie les bonnes manières, je suis Iluri et voici Aladdin... !

Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, Iluri fut interrompu par la flûte d'Aladdin et le géant qui en sortit. Elle en fut surprise mais une chose lui vint à l'esprit : Ugo savait faire son entrée en scène. Elle laissa Ugo parlait avec des signes de mains et qu'Amon semblait comprendre les paroles d'Ugo. Iluri ne comprenait rien mais elle s'en fichait pas mal. La conversation prit fin quand le sol se mit à trembler.

- Un magi est en train de détruire mon labyrinthe, déclara Amon en faisant un geste de la main et y faisant apparaître un portail vers la sortie.

- Bon, sortons !

Illuri ne prêta pas plus attention aux autres et entra dans le portail s'y asseyant en tailleur. Le reste ne la concernait pas, elle n'avait en plus aucune envie de se lier d'amitié avec ses gens : tout ce qui lui importait était d'arriver à la prochaine étape de son voyage. Si elle avait entrepris tout cela c'était aussi pour parvenir à changer les choses : du moins celle qu'elle connaissait. Elle lança un regard à Jamil qui suppliait visiblement la fanalis de l'aider mais l'autre homme qui les accompagnaient la força à les suivre eux et il emmena lui même le gouverneur de la ville vers la mort libérant au passage une enfant de sa vie d'esclave.

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