Partie 1: chapitre 3:
Naoru regardait Masrur fronçant un sourcil, elle avait du mal à comprendre en quoi ce plan était génial, il mettait la vie des enfants en danger.
- Naoru?, appela Sinbad.
- Oui?, répondit la fillette.
- Pourquoi t'avait-elle enfermée?
- La manière dont je la regardais et dont je lui parlais ne lui plaisait pas, répondit la fillette.
Masrur regardait l'enfant fanalis en silence, il trouvait sa punition stupide et idiote, qui punirait une enfant pour ça?
- Oh, et c'est à cause de mon vocabulaire, ajouta la fanalis. Elle le trouve trop évolué pour mon âge. J'ai juste été bien éduqué et je ne vais pas non-plus lui sortir le mot 'anticonstitutionnellement' là oui je comprendrais !
D'un air boudeur, Naoru croisa les bras, faisant rire Sinbad. Se reprenant rapidement et sachant que la femme qui gérait cette compagnie reviendrait vite, il devait l'attendre près du port. D'un hochement de tête, Naoru et Masrur rejoignirent les autres enfants.
Ce fut au bout d'une heure, qu'enfin leur plan se mit à exécution, Madaura était rentrée au sein de la compagnie après une réunion sur le continent, et comme pour lui donner le signal, les enfants esclavagés avaient alors pris les armes contre les soldats. Les deux fanalis étaient deux adversaires redoutables pour leur âge, les coups de pieds de l'enfant de quatre ans pouvait être fatale pour son adversaire s'il était mal placé. Pourtant elle faisait attention à ne pas blesser mortellement les soldats qui au final ne faisait que leur travail. Les deux fanalis assommaient plus de soldats à eux deux que tous les enfants réunis. Naoru esquiva un coup de lance d'un bon en arrière laissant Masrur assommer le soldat.
Ce fut au bout de quelques heures que les combats cessèrent sur ordre de Sinbad, se plaçant à côté de Sinbad, l'enfant aux cheveux rouges pour écouter la discussion entre les deux personnes. Un petit sourire aux lèvres, elle voyait le visage déconfit de Madaura, l'ancienne cheffe venait de tout perdre, que ce soit sa compagnie commerciale, ou bien les enfants qu'elle contrôlait, même sa plus fidèle enfant venait de mourir devant ses yeux pour la protéger. Naoru trouvait cette personne stupide de croire en Madaura mais qu'y pouvait-elle vraiment au fond ?
Une fois que Sinbad eut fini de signer le contrat avec Madaura, il se leva regardant l'enfant à côté de lui. Le sourire qu'elle lui offrit le fit soupirer.
- Sinbad ? Où allons-nous aller ?, demanda innocemment Naoru.
- Où ?, répéta l'adolescent.
- C'est ce que je viens de te demander oui, répondit l'enfant. Il y a certains enfants qui ont passés l'arme à gauche lors de notre petit affrontement, mais ceux qui sont encore là n'ont pour la plupart pas d'endroits où retourner vivre, comme moi et Masrur. Si nous souhaitons reprendre notre liberté seule, on serait vite harcelé par d'autres marchands. Alors, je te le demande, où irons-nous maintenant ?
Naoru suivait Sinbad en trottinant derrière lui, alors qu'ils arrivaient sur la cour où se trouvaient les autres enfants, les blessés, les enfants qui avaient également péri dans cet affrontement étaient allongés au sol, seul un drap les couvrait. Soupirant, Sinbad se demanda comment il avait pu mettre la vie d'autant d'enfants en danger. Il lança un regard à l'enfant, qui le regardait en levant la tête, puis sentit le regard glacé de Masrur sur lui.
- Hé, bien je pense qu'on pourrait tous vous recueillir à la compagnie le temps de vous trouver un nouveau foyer ?, glissa Sinbad.
- Ça me va, moi !, s'écria Naoru en souriant.
Chantonnant joyeusement, comme si rien ne s'était passé aujourd'hui même, l'enfant s'éloigna de Sinbad qui resta pour discuter quelques minutes supplémentaires avec Masrur. Après cela, il rejoignit le port, il devait trouver un bateau afin de partir de cette maudite île. Il ne s'attendait pas à voir l'un des navires de sa propre compagnie arriver au port, et d'en voir sortir Ja'far mais aussi Rurumu. Après les explications à ses compagnons qui acceptèrent de recueillir les enfants en attendant de leur trouver un nouveau foyer. Soupirant de soulagement, Sinbad remercia Ja'far et l'Imuchakk qui réunissait déjà les enfants.
Alors que Ja'fa crier sur Sinbad concernant ses actes, il remarqua l'enfant qui avait au départ fait de lui un esclave. A ses côtés, une fillette qui passait son temps à faire la discussion seule puisque son compagnon répondait peu.
- Ils se ressemblent beaucoup, fit remarquer Ja'far. Hormis, que la fille a les cheveux plus rouges et les yeux violets elle a le même visage que le garçon.
- Oh ? Oui, ce sont des fanalis, expliqua Sinbad en fixant les enfants. Ne te fie pas à leurs âges, ils sont très dangereux et puissants, la petite de quatre ans peux aussi te tuer d'un coup de pied si elle le voulait et juste pour avoir touché la fille, Masrur te tuerait sur le champ.
- Je vois, donc, tu veux les avoir près de toi ?
Sans un mot, Sinbad ne répondit pas à son ami et collègue.
***
Iluri dessinait tranquillement quand elle entendit soudain beaucoup de bruits venant du réfectoire mais aussi quand elle vit le nombre anormal de papillon blancs dans le bâtiment de la compagnie sindorienne. Silencieusement, elle trottina vers le réfectoire, elle entrouvrit la porte pour voir un nombre anormal d'enfants manger et discuter. Prenant peur, l'enfant fit rapidement demi-tour, il y avait trop de monde dans cette salle.
Enfermée dans sa chambre, terrorisée par la peur, Iluri ne voulait plus sortir de sa chambre pour l'instant. Elle finit par entendre du bruit venant des toits, elle se roula en boule dans un coin de la chambre terrifiée. Elle entendit également une petite voix qui criait venant de l'extérieur :
- Masrur, monsieur Hinahoho ! Y'a des habitations en dessous de vous !, cria la petite voix aigüe. Faites attention un peu !
Prenant son courage à deux mains, l'enfant se décida à aller voir à la fenêtre de sa chambre. Regardant à l'extérieur, elle remarqua vite dans la cour, le petit groupe qui s'était composée pour observer le combat qui se faisait sur le toit. Observant le groupe durant de longues secondes, puis elle vit la petite de son âge, intriguée elle l'observa longuement. Iluri remarqua bien vite que les rukhs de cette petite était différent de ceux qui l'accompagnaient. Elle regarda la petite fanalis un moment jusqu'à voir le garçon fanalis et l'homme Imuchakk rejoindre le reste du groupe. Iluir voulait aller voir cette autre enfant mais elle ne voulait pas affronter le nouveau monde que Sinbad avait ramené.
La nuit tomba rapidement sur la compagnie, bien que d'ordinaire on venait la forcer à manger avec les autres. Ce soir, Drakon lui ramena son assiette dans sa chambre, en compagnie de la petite fanalis qui était montée sur son dos.
- Bonsoir!!, s'écria la fanalis faisant sursauter Iluri.
- Naoru, calme-toi, veux-tu?, demanda Drakon.
- Pardon, je ne voulais pas t'effrayer, simplement te saluer, répondit Naoru d'un air peiné.
D'un geste de la tête, Iluri fit signe que tout allait bien, Drakon posa le plateau sur le bureau de la chambre en silence. Iluir s'approcha pour sniffer le plateau.
- Rurumu a pensé que vu le monde qu'il y aurait ce soir à la compagnie, il ne valait mieux pas te forcer à sortir, expliqua Drakon.
- J- je penserais à la remercier, souffla l'enfant
- Drakon, tu peux me poser s'il te plait?, demanda Naoru.
Drakon soupira hochant la tête, il s'agenouilla pour faire descendre l'enfant de son dos. Souriante, la fanalis remercia l'ancien soldat de la Parthévia et se tourna vers l'enfant aux cheveux blancs.
- Je ne me suis pas présentée! Mon nom c'est Naoru!, lança l'enfant aux cheveux rouges. Et toi? C'est quoi ton nom?
- Iluri, répondit l'enfant.
- Je vais vous laisser dans ce cas, Naoru pense à aller te coucher après, Masrur serait inquiet sinon, lui dit Drakon.
- Oui, oui! Allez monsieur le grand lézard, à demain et bonne nuit!
Iluir se mit à rire face à la réaction de Naoru et au visage blasé de Drakon qui semblait exaspéré de la situation. Il finit par sortir de la chambre en silence, et Naoru se tourna de nouveau vers Iluir.
- Depuis que je suis arrivée ici, on me dit que mon vocabulaire est trop avancée pour mon âge, tu penses aussi que c'est le cas?, demanda Naoru. Tu me comprends n'est-ce pas?
- Oui, lui dit Lurme.
- Oh, tu devrais manger! Il ne faut jamais rater un repas, foie de moi!
Lurme ne put s'empêcher de rire une nouvelle fois, et regarda les rukhs volaient autour de l'enfant.
- Tu sais, mon visage il est là pas à côté, bouda Naoru.
- P- pardon! Mais tes rukhs... Ils sont différents, expliqua Lurme.
- Différent? Comment ça? Différent, j'suis qu'une fanalis banale avec des yeux violets dans ce monde!
- 'Ce monde'? Tu ne viens pas de ce monde?
- Héhé, c'est un peu la première fois que j'en parle mais oui, mon monde était différent d'ailleurs, souffla la fanalis.
- Le mien aussi était différent, ajouta Iluri dans un soupir. D'ailleurs, je n'aime pas Serendine.
- Moi non-plus!
Sur un petit rire des deux enfants, elles continuèrent de discuter durant de longues heures, jusqu'à ce Ja'far viennent les interrompre en hurlant qu'il était l'heure de dormir.
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