Partie 1: chapitre 11:

Bien loin de Balbadd, Iluri s'entraînait à la magie, ça faisait déjà plusieurs mois qu'elle avait quitté la compagnie commerciale de Sindoria, et malgré son air impassible, elle ne pouvait s'empêcher d'être triste d'être loin de certains de ses amis.

Entre ses entraînements, elle essayait toujours d'en savoir un peu plus sur les agissements de Serendine, même si la princesse se méfiait d'elle et ne lui confiait donc rien. La princesse semblait d'ailleurs même détester la petite magicienne, qui se rappelait comment son amie fanalis n'avait pas hésité à l'insulter. Rien que d'y repenser la faisait rire, les airs de confiance de madame s'était brisée en quelques secondes envolées par les paroles d'une fillette que les gens prenaient pour une sur-douée: si ils savaient vraiment que derrière son apparence d'enfant se cachait l'esprit d'une jeune femme, ils ne penseraient jamais ainsi mais soit leur réaction était amusante aux yeux d'Iluri.

Ainsi, Iluri passa pas mal de temps à s'entraîner et elle comprit bien vite que déjà deux années s'étaient écoulés. Désormais âgée d'environ six-sept ans, Lurme avait fait le calcul dans sa tête. Qui dit que deux années se sont écoulées dit que bientôt la guerre de Parthévia contre Sindoria débuterait. En deux ans, Iluri n'avait pas appris grand chose sur les agissements de Serendine qui passait pas mal de temps avec Judal et Falan. Falan qui d'ailleurs adoré étrangement Lurme, bien que l'enfant savait très bien pourquoi elle l'adorait autant. Actuellement, en train de s'entraîner, Iluri entendait vaguement les gens qui l'appelaient, son borg était plus solide qu'avant et malgré toutes ses tentatives certains de ses sorts semblaient échouer. Elle laissa tomber son bras qui tenait sa baguette et observa le ciel, elle remarqua que les rukhs s'agitaient autour d'elle et tourna la tête vers le magi noir.

- Tu m'entends enfin ?, s'écria Judal. Ça fait plus de cinq minutes que je t'appelle, t'es longue à réagir !

- Sympa, marmonna l'enfant regardant le magi attendant d'en savoir plus.

- Enfin, maintenant que tu m'écoutes, écoute-ça ! Le Sinbad a enfin trouvé un royaume où s'installait, Serendine compte aller le voir au plus vite ! Elle pensait à t'emmener avec elle.

- C'est rare qu'elle pense à moi, la vieille sorcière, déclara Iluri en fronçant un sourcil. Dis-lui que j'accepte, j'ai des choses à faire là-bas !

Iluri étira un sourire discret en voyant le magi s'éloigner, mais retrouva vite sa mine habituelle. C'était enfin le moment pour elle de revoir certains de ses vieux amis, alors qu'elle allait reprendre son entraînement, elle sentit que la pluie s'abattait sur elle. L'enfant soupira doucement décidant de rentrer pour le moment, avec un peu de chance ça ne durerait pas si longtemps que cela ?

***

Posant enfin la dernière caisse, Naoru soupira. Depuis quelques mois elle travaillait enfin pour la compagnie et ne passait plus ses journées à tirer au flanc ou ne rien faire du tout en dehors de ses sorties qui finissait souvent sur une punition de la part de sa mère adoptive. La fanalis de sept ans avait compris une chose dans la compagnie au cours de ses deux années, Rurumu portait la culotte, dans son couple, dans sa vie de mère et en tant que l'une des dirigeantes de la compagnie commerciale. C'était même assez effrayant de voir une femme de plus de deux mètres dirigeait la compagnie d'une main de maître. Sous le ciel du nouveau royaume de Sindoria nouvellement fondée, Naoru essuya son front couvert de sueur et se dit qu'elle pourrait fuir son travail pour profiter de l'air marin qui était totalement différent de Balbadd. Forte de cette décision, elle chercha son meilleur complice pour éviter les corvées nommé Masrur. Elle finit par le trouver qui somnolait à l'ombre d'une maison, souriante, elle décida de lui sauter dessus sachant déjà qu'il avait du la sentir.

- Allons voir la mer !, déclara Naoru dans un grand sourire.

Masrur regarda un instant l'enfant devant elle, lui aussi avait grandi pourtant en comparaison, Naoru ressemblait toujours à une enfant en bas-âge dépassant à peine les un mètre dix. Le fanalis hocha finalement la tête et porta l'enfant, qui balançait ses pieds comme si elle se fichait du reste.

- Tu sais qu'on va se faire engueuler ?, demanda Masrur.

- Mon dieu ! Pourquoi tu participes à ma fugue alors ?, s'écria Naoru dans un rire.

Masrur étira simplement un sourire face à la bêtise de ce que disait sa jeune amie. Aujourd'hui encore, les gens la trouvaient sur-douée dans ce qu'elle entreprenait, elle adorait lire et bien qu'elle ait encore du mal avec les chiffres, elle n'en était pas moins douée avec ses derniers et les stocks de la compagnie. Masrur avait du mal à comprendre son intérêt pour ces choses qu'il ne comprenait pas mais soit. Ainsi les deux fanalis passèrent la journée à observer la mer et profiter de l'air marin comme l'avait voulu la plus jeune des fanalis et ne rentrèrent qu'au soir, bien qu'elle ait été avec Masrur, Naoru n'échappa pas beaucoup à la punition de Rurumu.

Pourtant les beaux jours de leurs vies ne tarderaient pas à prendre fin, et les deux enfants le savaient sans aucun doute. 

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