Partie 1: Chapitre 10:
Naoru observait le soleil, assisse sur l'un des étals de la compagnie commerciale de Sindoria qui ne cessait de grandir. Elle souffla sur l'une des mèches qui tombaient sur ses yeux. Depuis leur retour du continent noir, elle passait la majeure partie de son temps à s'entraîner avec Masrur et Hinahoho. Cela faisait presque deux mois qu'ils étaient rentrés du continent noir, et elle n'avait pas pris le temps de discuter de ce qu'il s'était passé là-bas avec Masrur et Sharrkan. Elle savait juste que le temps qu'ils seraient à Balbadd leur sécurité était assurée. Deux mois qu'ils étaient rentrés et voilà que Sinbad parlait d'un nouveau voyage, cette fois pour trouver la terre qui accueillerait son royaume.
Naoru regarda les gardes autour d'elle, et remarqua que les gens ne s'occupait pas d'elle trop occupée à leur tâche. Naoru se leva de là où elle était, et marcha vers la ville et les bas-quartiers, les quartiers les plus malfamés de Balbad où Rurumu lui avait strictement interdit d'aller.
Elle se glissait entre les gens et quand enfin elle arriva dans les quartiers pauvres, elle se dirigea automatiquement vers les bidonvilles de Balbad. Elle savait d'avance quel genre de réaction aurait Rurumu mais s'en fichait pas mal, elle ne voulait que de se dégourdir les jambes. Depuis que Lurme était partie, elle se sentait étrangement seule malgré la présence de Masrur à ses côtés. Elle était l'une des plus jeunes enfants de la compagnie commerciale en dehors des enfants d'Hinahoho et cela la fatiguait plus qu'elle ne voulait le faire croire. Naoru secoua la tête, balançant ses courts cheveux rouges autour de son visage.
Un rire lui échappa, un corps d'enfant pour l'esprit d'une jeune femme de vingt ans. C'était super ça. Elle regarda autour d'elle, cherchant sans aucun doute son chemin, son flair la mena directement vers les bas quartiers du bidonville. Ignorant les adultes plus pauvres les uns que les autres, et leurs regards qui lui disaient clairement qu'elle n'avait rien à faire ici, surtout au vu de ses vêtements qui reflétaient de quel milieu elle venait, le milieu du commerce. Un milieu aisé et qu'il serait sans doute facile de la voler ou de réclamer une rançon vu qu'elle n'était qu'une enfant. Haussant les épaules, Naoru continua sa visite comme si de rien n'était.
Sa visite se contentait de chercher des enfants de son âge, et si ses souvenirs étaient bons elle n'en cherchait que deux. Elle entendit des cris d'enfants qui semblaient jouer et se dirigea vers ses derniers. Quand elle arriva devant les monts qui servaient de cabane et de terrains de jeux aux enfants des bidonvilles, Naoru pinça son nez tant l'odeur était insupportable pour ses pauvres narines sensibles. Elle observa les enfants jouaient quelques instants avant de s'approcher d'eux, d'un air timide. Son cœur battait la chamade à la simple idée de devoir leur parler et franchement ça la rassurait pas de savoir que ce trait de caractère faisait encore parti d'elle. Elle inspira puis tapota l'épaule d'un des enfants qui se tourna vers elle.
- Je peux jouer avec vous?, demanda timidement la fanalis.
- Tu es qui?, demanda alors un jeune garçon, un blondinet le seul visiblement.
- Je m'appelle Naoru, je suis une fanalis, répondit Naoru.
- Une fanalis? Et tu viens d'où pour avoir de tels habits?, demanda un autre garçon.
- Je viens de.... Nulle part?, expliqua Naoru. Pour ce qui est des fanalis, nous sommes peu et nous avons une force surhumaine qui nous donne un net avantage lors des combats, bien que je me batte sans arme.
- Tu t'es déjà battu?, demanda le blond.
- Alibaba, nous aussi on s'bat ici, ajouta l'autre garçon.
- Contre des adultes oui, même si techniquement ils n'étaient que des marchands d'esclaves, répondit Naoru d'un air fier.
- Tu as été esclave?, demanda le blond.
-Une courte période et franchement, je m'en fous un peu, je me souviens même plus de ça. Au fait, vous êtes qui?
- Moi c'est Alibaba!, lui dit le blond avec un grand sourire faisant rire l'enfant. Et lui c'est Kassim.
- Ouais salut.
- Donc, je peux jouer avec vous?, demanda de nouveau Naoru. On s'ennuit tout seul avec personnes de son âge, et prendre des leçons pour lire et écrire avec un tyran comme professeur c'est effrayant. Passer pour la gamine plus intelligente qu'une princesse c'est amusant par contre.
- Tu parles beaucoup trop, p'tite, affirma Kassim.
- 'P'tite'? Je ne suis pas si petite que ça!
- Tu as quel âge, alors?
- Euh, je dois avoir quatre ans? Cinq peut-être? Je ne sais pas.
- Tu es au courant que tu es toute petite pour une enfant de ton âge?, rétorqua Kassim qui n'eut pour seule réponse qu'une grimace de l'enfant.
Alibaba rit un peu prenant la main de l'enfant fanalis et l'emmena vers les autres enfants pour jouer.
Naoru passa le reste de la journée avec les enfants des bidonvilles, c'est quand elle remarqua que le soleil baissait dans le ciel et que les enfants commençaient tous à rentrer un par un qu'elle décida elle aussi de rentrer et subir les foudres des adultes de la compagnie. Après un dernier signe de main vers les deux garçons avec qui elle était devenue amie, elle regagna la rue principale. Sa robe ce matin d'un blanc immaculé était maintenant couverte de saletés, et la fanalis se doutait que son odeur devait être pire que tout. Elle se rapprochait de la compagnie commerciale quand elle entendit les voix de ses compagnons qui l'appelaient.
Elle ricana dans sa manche en entendant leurs voix inquiètes, elle marcha rapidement pour se cacher dans les jambes de Drakon.
- M'sieur Drakon, je suis là, vous savez? Ça sert à rien de gueuler comme si j'avais disparu, affirma l'enfant faisant sursauter Drakon qui eut peur de l'écraser.
- Naoru! Où étais-tu?, questionna Drakon faisant accourir le reste de ses compagnons.
- Tu es partie toute la journée!, s'écria Hinahoho.
- Depuis quand vous vous en faites tellement pour une gamine? Enfin, c'est pas tout ça mais j'ai faim, j'ai besoin d'un bain et au dodo!, affirma l'enfant en secouant la tête pour rentrer dans le grand bâtiment de la compagnie.
- Elle ne se rends pas compte de ces paroles?
- J'm'en rends compte mais je m'en fous!, cria la fanalis. Moins quand Rurumu m'engueulera!
C'est ainsi que Naoru commença par se laver, pour son jeune âge elle était débrouillarde et visiblement se laver seule ne la dérangeait pas. Elle enchaîna ensuite avec son repas qu'elle prit seule vu que ses compagnons semblaient encore travaillé, elle fut cependant rejointe par Rurumu qui ne put s'empêcher de l'engueuler pour son comportement de la journée, l'Imuchakk trouva cependant le temps de la border au lit et de l'endormir. Même si Naoru faisait mine de ne pas s'en faire de tout, l'attention que Rurumu lui portait lui faisait beaucoup de bien. Épuisée de sa journée de jeu aux bidonvilles, elle s'endormit rapidement se promettant de retourner aux bidonvilles quand sa punition sera levée et qu'elle n'aura plus de chaperons sur le dos.
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