Partie 1: Chapitre 1:
Le bruit qui lui parvenait aux oreilles ressemblait à des chuchotements, mais ces chuchotements furent interrompus par une voix féminine forte. L'esprit vague elle ne comprit pas les paroles de cette femme. Elle sentait que son esprit était faible et elle ne pouvait pas ouvrir ses yeux.
Elle finit par les ouvrir, regarda autour d'elle paniquée. La petite fille ne reconnaissait en rien la pièce où elle se trouvait. Remplie d'eau, une seule fenêtre éclairait toute la pièce. Elle regarda ses petites mains potelées et paniqua encore plus à la vue de ses cheveux longs et rouges.
- C'est étrange et bizarre, marmonna la petite fille. Il fait froid en plus...
La petite fille soupira, enroulant ses petits bras autour d'elle dans l'espoir vain de se réchauffer. Elle remarqua alors que l'eau ne montait pas plus haut que ses chevilles, ses pieds nus semblaient enchaînés entre eux par une grosse chaîne en fer. Alors qu'elle continuait l'inspection de son corps sur sa robe blanche, trop grande pour elle, bien trop grande, elle laissait presque voir toute sa poitrine d'enfant tant elle flottait dedans. Enfin, elle sentit quelque chose à son cou, du bout des doigts elle toucha son cou. C'est alors que la fillette sentit le lourd collier qu'elle portait autour du cou, paniquée elle essaya de l'enlever mais se fit plus mal qu'elle ne l'imaginait et cessa immédiatement de vouloir le retirer aussi violemment. Elle se posa en boule dans un coin de cette pièce vide, elle parvenait à entendre les voix de plusieurs personnes venant de dehors sans réussir à se focaliser sur une seule.
Alors que les heures tournaient, que le soleil baissait laissant planer le silence et le noir environnant de la nuit dans sa sombre prison, la porte s'ouvrit enfin. L'enfant se jeta sur ses pieds, sur ses gardes, son instinct de survie lui dictait de faire attention à tout.
D'un regard qu'elle voulait froid elle fixa la grande femme qui entra dans sa prison. Quand elle la vit, un frisson parcourut son échine, elle la reconnaissait, elle l'avait déjà vue quelque part, et le fait de l'avoir devant elle la paralysait dans le coin qu'elle s'était trouvé.
Un sourire se dessina sur les lèvres de la femme alors qu'elle regardait la fillette se tassait devant elle. Ses enfants avaient bien vu le fait qu'elle avait le même visage que son enfant Masrur, une autre fanalis se trouvait devant elle. Madaura esquissa un sourire en pensant aux dégâts qu'elle ferait chez ses adversaires commerciaux avec deux fanalis à son service.
- Bonjour mon enfant, susurra Madaura faisant sursauter la petite fille aux cheveux rouges. Comment t'appelles-tu ?
La petite fille en question déglutit, sa mère lui avait appris qu'il fallait être polie et répondre aux questions qu'on lui posait pourtant la femme qui se tenait devant elle n'avait en somme aucune bonne intention. Elle sentit la sueur perlait dans le creux de son cou, elle était prise au dépourvu ne sachant pas quoi faire. Un nouveau frisson la parcourut face au regard de Madaura, le froid lui semblait peu important, elle devait simplement sauver sa vie.
- Naoru, marmonna la fillette.
- Que c'est un joli prénom, pardonne-moi de t'avoir enfermé ici, ma petite, mais nous avons été pris au dépourvu par ta présence soudaine au sein de notre établissement, susurra Madaura. Tu dois avoir très froid ici, viens avec moi, petite. Sais-tu quel âge tu as ?
Naoru fronça un sourcil se levant sur ses gardes tant son instinct lui hurlait de se méfier de la femme. Elle-même ne savait pas son âge exact, elle ne pouvait décemment pas lui répondre vingt ans alors qu'elle semblait se trouver dans le corps d'une gamine de peut-être quatre ans. Enfin même ainsi, elle semblait petite, elle n'arrivait même pas aux genoux de Madaura, elle devait mesurer moins d'un mètre, elle en mettrait aisément sa main à couper. Naoru ouvrit la bouche et murmura doucement, comme pour s'en persuader elle-même :
- Quatre ans.
- Tu parais si petite en comparaison des autres enfants de cette âge, lui sourit la femme qui fit signe à l'enfant de la suivre.
D'abord, méfiante, Naoru finit par suivre Madaura dans les longs couloirs de sa macabre organisation commerciale. Elle regarda les enfants leur lançant un regard glacé, les enfants ne la regardait même pas fixant toute leur attention sur Madaura. Elles mirent une dizaine de minutes à parcourir les longs couloirs de l'entreprise, Madaura entra alors dans une pièce incitant même la fillette à la suivre. Doucement, Naoru la suivit toujours sur ses gardes, elle vit alors une grande salle où se trouvait du matériel d'entraînement. Son regard remarqua bien vite un garçon qui s'entraînait seul dans son coin, un boulet à la cheville qui devait peser plus lourd que la fillette elle-même.
- Masrur, mon enfant, j'aimerais te présenter cette jeune enfant, commença Madaura attirant l'attention du petit fanalis.
- Bonjour ?, lança timidement Naoru.
Masrur la regarda longuement dans les yeux d'un air que Naoru perçu comme surpris. Madaura ricana doucement, puis Naoru sentit qu'elle s'éloignait laissant les deux enfants seuls.
- Tu es une fanalis ?, demanda alors Masrur.
- Hein ? Peut-être ? Je ne sais pas, je viens à peine de sortir de sa prison, souffla Naoru en repoussant une de ses longues mèches de cheveux. Dis, tu sais où je pourrais couper mes cheveux ? Ils sont trop longs, c'est énervant.
Masrur fronça un sourcil indiquant à la fillette de le suivre, ce qu'elle fit en trottinant. Elle lui confia ainsi son prénom, mais aussi qu'il ne fallait pas faire confiance à cette bonne femme de Madaura. La première chose que remarqua le fanalis, c'est que cette enfant parlait mieux que n'importe quel enfant dans la compagnie de son âge, mais aussi que pour une fanalis elle avait les yeux violets et non roses. Il la regarda attraper ce qui lui tombait sous la main pour accomplir sa tâche de couper ses longs cheveux et les mèches de cheveux tomber au sol.
***
La compagnie commerciale de Sindoria était en panique, alors que leur chef Sinbad était parti arranger les choses concernant leur faillite imminente, une petite fille aux cheveux blancs avaient rejoint leur rang. Elle était apparue de nulle part, inconsciente devant leurs portes. Pourtant, à l'heure actuelle, personne n'avait le temps de discuter avec la fillette enfermée dans sa chambre d'où elle refusait de sortir. Après tout, le plus important pour eux était de retrouver leur chef désormais aux mains de la compagnie commerciale qui les avaient aussi ruinés. Alors que les employés s'évertuaient à trouver un moyen d'aider leur chef, la fillette regardait le plafond de sa chambre somme toute banale : un lit, une armoire avec quelques vêtements, et elle avait même un accès à une salle de bain.
Plongée dans ses pensées, elle sursauta au coup soudain fait sur la porte. Elle n'eut pas le temps de se cacher, de faire semblant de dormir que cette personne était déjà dans sa chambre. La chevelure rose, les yeux bleus, un plateau en main, la princesse Serendine fixa la fillette, elle soupira d'agacement en voyant la fillette ainsi allongée. Elle posa le plateau sur la commode à côté du lit, puis s'installa sur le bord du lit. Certes, faire ce genre de travail l'agaçait mais l'Imuchakk lui avait déjà assez remise les idées en place : pas de travail, pas de place au sein de la compagnie.
- Je vois que tu es réveillée, je vais te mener au chef de cette compagnie, ordonna la femme. Mais tu manges avant. Il me semble que tu n'as pas mangé un seul repas depuis que tu es ici.
Serendine regarda la fillette avec le regard qui disait clairement que si elle ne mangeait pas d'elle même, ce serait l'adulte qui le lui ferait manger son repas. Soupirant de défaite, la fillette aux cheveux blancs prit le plateau et grignota quelques aliments.
- D'ailleurs, ce serait bien qu'on est ton prénom, fit alors la princesse aux cheveux roses.
- Iluri, chuchota l'enfant après une minute d'un nouveau silence.
- Ton âge?
- Je ne sais pas.
Serendine fronça les sourcils alors que l'enfant reposait le plateau sur la commode. L'enfant semblait apeurée mais pourtant Serendine semblait comprendre que c'était par elle. La princesse se leva alors soupirant puis fit signe à Iluri de faire de même. D'abord, hésitante puis face au regard dur de la femme l'enfant se leva. Serendine prit la petite main d'Iluri dans la sienne, elle se montrait certes dur mais elle restait une enfant qui avait besoin de manger pour grandir, même grignoter. Elles sortirent toutes deux de la chambre, Iluri trottinait derrière Serendine qui avançait à grands pas vers le bureau du chef de leur compagnie.
Sans un mot, Serendine toqua à la porte du bureau, Iluri entendit un vague 'entrez', Serendine tira Lurme dans la pièce encombrée de papiers. L'enfant remarqua une grande femme aux cheveux bleus et un enfant aux cheveux blancs.
- L'enfant est réveillée, je l'ai amené ici, expliqua Serendine.
- Je vois, merci Serendine, remercia la grande femme. Approche mon enfant. Dis-moi quel est ton prénom?
La présence rassurante de la femme contrastait avec l'aura de vengeance que possédait Serendine. En fait, non, cette aura et cette présence n'était présente que parce que elle le sentait via les papillons blancs qu'elle voyait. Curieuse, Iluri s'approcha de la femme.
- Iluri, chuchota l'enfant.
- Je vois, c'est un très joli prénom, laisse moi me présenter, je me nomme Rurumu, je dirige cette compagnie en l'absence de notre chef, l'enfant que tu vois là se nomme Ja'far, et je doute que Serendine se soit présentée, alors voici Serendine, l'une de nos employées et ancienne princesse, expliqua Rurumu d'un ton calme. Peux-tu me dire ton âge?
- Je ne le connais pas, répondit l'enfant dans un souffle. Je ne m'en souviens pas.
- Hmm, je vois, ne t'en fais pas, tu seras bien traitée ici.
Lurme hocha la tête en silence, évitant le regard de Rurumu et Ja'far.
- Ja'far, pourras-tu veiller sur elle ? Ne t'en fais pas pour ton travail, nous trouverons un moyen de le faire, souffla Rurumu.
- Je ne veux pas rester avec elle, chuchota Lurme en montrant Serendine du doigt.
La princesse leva les yeux au ciel, alors que l'Imuchakk acceptait la demande de l'enfant. La petite fille eut droit à une visite de la compagnie où elle vivait par l'un des employés que Rurumu avait appelé. Iluri avait retenu que ce jeune garçon se nommait Mystras, elle avait vite vu qu'il semblait de nature timide amplifié par sa mèche de cheveux rouges devant son œil.
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