Les Retrouvailles

Les choses ont plutôt bien commencé en effet 2 mois après avoir été viré, j'ai réussi à décrocher un emploi dans lequel je pouvais prendre le bus. Parfois, elyo et Ava me déposaient au travail lorsque je devais y être tôt. C'était un travail modeste dans un petit café, rien de spécial. Ma position n'avait rien d'extraordinaire, je me contentais de servir du café et de la nourriture, passant le reste de mon temps à nettoyer les toilettes ou à réapprovisionner les serviettes. Ce n'était pas glamour, rien de ce que je désirais ardemment.

Mais cet emploi me rapportait de l'argent, et l'argent était plus une nécessité qu'un choix. Alors je me suis contentée de ce petit commerce et j'ai obéi aux ordres. J'ai découvert que suivre sagement les instructions donnait de bons résultats. Après tout, il n'y avait aucune raison de désobéir lorsque mon travail consistait à nettoyer des toilettes. C'était assez simple.

Elyo et Ava me tenaient informée de ce qui se passait au bureau, ils me disaient que je leur manquais beaucoup et que tout était calme . Non seulement à cause de mon absence, mais aussi à cause de Gabriel.

— Il ne parle plus beaucoup, murmura elyo d'un ton doux. Et quand il le fait... c'est seulement pour répondre à quelqu'un.

— À cause de se qui s'est passé avec Malo ? Demandai-je en déglutissant. Nous nous tenions devant mon petit café. C'était ma pause et elyo était en charge du café pour la journée.

Il acquiesça et je baissai la tête. Un sentiment de culpabilité s'installa à nouveau dans mon estomac. Malo était toujours à l'hôpital, même après ma libération. Il continuait de souffrir et de lutter pour récupérer, tandis que j'étais libre de me promener dans les rues et de poursuivre ma vie, en bonne santé et guérie.

Ce n'était pas juste. Ce n'était pas juste pour lui. Ce n'était pas juste pour Gabriel.

Je serrai mes bras autour de moi et m'appuyai contre le mur de briques.

— Aria, je peux deviner ce que tu penses, arrête ça tout de suite, dit-il . Ce n'est pas de ta faute.

Mais si, c'était de ma faute. Vraiment. Et plus le temps passait, plus il était difficile de le supporter. Je repoussais elyo et Ava chaque fois qu'ils m'interrogeaient à ce sujet. Je ne voulais pas qu'ils sachent à quel point j'étais affligée. À quel point je passais des nuits sans sommeil, rongée par une terrible culpabilité qui m'empêchait de respirer à certains moments.

Même les visites à l'hôpital étaient difficiles. Comment pouvais-je montrer mon visage là-bas ? Surtout lorsque Gabriel s'y rendait si souvent. Et si je le croisais ? Je savais qu'il serait en colère, que c'était de ma faute si son petit ami était à l'hôpital, subissant des chirurgies, luttant entre la vie et la mort.

Et c'était de ma faute, à cause de ma stupidité.

Je regardai mon téléphone, mes pouces planant sur l'écran. Ce n'était pas vraiment une urgence, mais si Kian se souciait suffisamment de moi pour m'apporter de la crème glacée, pourquoi ne me serais-je pas permis de lui envoyer un message ? J'étais trop effrayée pour le faire, et l'appeler serait encore pire. Je savais qu'il était occupé, qu'il n'avait pas le temps de s'asseoir et d'écouter mes lamentations. Il n'avait pas de temps à consacrer à mes regrets et à ma tristesse.

Je partis à l'heure habituelle et me dirigeai vers l'arrêt de bus. Mon estomac grognait, mais je n'avais pas d'appétit ce jour-là. Par moments, la simple pensée de la nourriture me donnait la nausée, alors je sautais le déjeuner ou je mangeais à peine la moitié d'un sandwich. Mais mélanger cette culpabilité, le stress, le manque de nourriture avec la chaleur étouffante de Los Angeles me donnait le tournis.

Il faisait trop chaud. Mon corps commençait à se sentir engourdi et froid. Ma tête tournait et ma vision devenait floue. Je marchais sans vraiment réfléchir sur le trottoir, lorsque j'entendis un sifflement. Une main ferme saisit mon bras, me ramenant brutalement à la réalité. Je regardai autour de moi et croisai le regard d'un homme au visage sévère. J'étais trop faible pour me dégager, mais j'arrivai à balbutier un "non" protestataire.

L'homme ne semblait pas s'en soucier. Il chercha mes affaires, essayant de mettre la main sur mon téléphone ou mon portefeuille. Je le repoussai, mais il me saisit à nouveau.

— Arrête de te débattre, reste immobile ou tu finiras blessée.

J'entendis ses menaces, mais elles ne semblaient pas s'enregistrer. Je continuais à me débattre, à appeler à l'aide. Soudainement, une prise ferme sur mes épaules me propulsa violemment contre un mur. Je frottai mon visage d'une main tremblante.

Tout en frottant mon visage, mes yeux s'embuèrent de larmes de frustration et d'anxiété. Mon esprit embrouillé luttait pour rassembler suffisamment de force et de clarté pour faire face à la situation. L'homme au visage sévère me dévisageait, apparemment agacé par ma résistance. Sa prise sur mes épaules était toujours ferme et implacable.

— Écoute-moi attentivement, dit-il d'une voix dure mais calme. Je ne veux pas te blesser, mais je n'hésiterai pas si tu continues à te débattre. Maintenant, calme-toi.

Sa déclaration me frappa comme un éclair de lucidité à travers le brouillard qui enveloppait mon esprit. Je commençai à réaliser la gravité de la situation dans laquelle je me trouvais. Mon instinct de survie prenait le relais, me poussant à coopérer pour le moment, en espérant trouver une opportunité de m'échapper plus tard.

— Je vais me calmer, parvins-je à articuler d'une voix tremblante, mes paroles chargées d'une combinaison de peur et de détermination.

Il relâcha légèrement sa prise sur mes épaules, mais il resta méfiant, ses yeux ne quittant pas les miens. J'essayai de reprendre mon souffle, laissant mes pensées s'éclaircir peu à peu. Il sembla évaluer ma sincérité pendant un moment, puis hocha la tête d'un mouvement à peine perceptible.

— Très bien. Maintenant, doucement, donne-moi ton téléphone et ton portefeuille. Pas de gestes brusques.

Je fis glisser ma main tremblante dans ma poche et sortis mon téléphone ainsi que mon portefeuille. Je les lui tendis avec précaution, mes yeux toujours fixés sur les siens. Il les saisit d'une manière méthodique, sans jamais baisser sa garde.

— Maintenant, recule lentement.

Je m'écartai du mur, gardant une distance prudente entre nous. Mon corps était encore faible, et mes jambes tremblaient légèrement. Il prit quelques pas en arrière, me laissant un peu d'espace.

L'homme qui m'avait immobilisée gardait toujours un œil vigilant sur moi, sa posture prête à réagir à la moindre provocation. Je regardai autour de moi, cherchant des signes d'aide, mais les rues semblaient désertes, les passants pressés d'aller à leurs affaires. Mon cœur battait la chamade, mon esprit travaillant à toute vitesse pour trouver une solution.

C'est alors que je l'aperçus, une silhouette qui se détachait dans le lointain. Quelques secondes plus tard, il apparut dans notre champ de vision, marchant d'un pas rapide. L'homme au visage sévère sembla également le remarquer, son expression se durcissant davantage. Mon esprit était en ébullition, la tension dans l'air palpable.

L'arrivant, que je supposai être un jeune homme dans la vingtaine, s'approcha avec une assurance tranquille. Son regard croisa le mien, et je vis un éclair de reconnaissance dans ses yeux. L'homme qui me retenait semblait moins à l'aise maintenant, pris au dépourvu par l'intervention soudaine.

— Y a-t-il un problème ici ? demanda t'il d'une voix calme mais ferme, se tenant à une distance respectueuse.

L'homme sembla hésiter un instant, peut-être évaluant les chances d'un affrontement. Finalement, il soupira, lâchant prise sur moi. Mes épaules se libérèrent de sa poigne, et je m'éloignai précipitamment, me rapprochant du jeune homme.

— Elle n'avait pas l'air d'elle-même. Je m'inquiétais pour elle, dit l'homme, son ton maintenant plus défensif.
— Je comprends, mais il y a des moyens plus appropriés pour aider quelqu'un dans le besoin, je pense que le vole de portefeuille n'en fait pas partie, répondit t'il , son regard ne faiblissant pas.

Après un échange tendu de regards, l'homme jeta mes affaires, tourna les talons et s'éloigna rapidement, disparaissant bientôt dans la chaleur ondoyante de la journée. Mon souffle se fit plus régulier alors que la situation se dissipait lentement. Je me tournai vers le jeune homme, lui adressant un sourire tremblant mais reconnaissant.

— Merci... Merci de m'avoir sauvée de cette situation, dis-je, ma voix portant le poids de ma gratitude.

Il haussa les épaules, essayant de paraître décontracté.
— C'était la chose juste à faire. Assure-toi simplement d'être plus prudente à l'avenir.

Nos regards se croisèrent à nouveau, cette fois-ci sans autant de tension.. Mon corps se remettait peu à peu de la secousse, et mes pensées étaient plus claires.

Il esquissa un léger sourire
— Je m'appelle Sebastian, au fait.
— Je suis Aria, répondis-je. Cela dit, je préfère que tu me laisses aller à présent. Je peux gérer les choses d'ici.

Il hocha la tête.
— Bien sûr, aria . Prends soin de toi. Sois prudente et est-ce que tu veut bien me donner ton numéro ?
— Bah pourquoi pas !

Alors qu'il s'éloignait, je sentais toujours une boule d'émotions en moi, mais au moins j'avais survécu à la situation.

— Aria.

Je regardai autour de moi jusqu'à ce que je remarque la voiture noire de Kian.
— Comment as-tu su.. ?
— Parce que tu m'as envoyé un message, il y a une vingtaine de minutes, il me saisit par le bras, me secouant légèrement.

Je trébuchai sur mes pieds alors qu'il me traînait avec lui. Il me poussa presque à l'intérieur de sa voiture. J'attrapai la poignée et la refermai derrière moi en tombant sur le siège. Mes bras restaient enroulés autour de moi et je regardai distraitement par la fenêtre, tentant de reprendre mon souffle.

— Eh bien, tu sembles vraiment mal en point, remarqua-t-il , sortant une bouteille d'eau et me la tendant. Bois, tu as l'air déshydratée. As-tu mangé quelque chose ?

J'essayai de dévisser le bouchon de la bouteille, mais mes doigts étaient faibles et tremblants. Je n'arrivais pas à saisir correctement le couvercle en plastique, peu importe combien d'efforts, je déployais. Il me l'arracha des mains, l'ouvrit et me la tendit de nouveau.

— As-tu mangé, idiote ? Demanda-t-il.
— Un peu, plus tôt, répondis-je en prenant la bouteille et en buvant quelques gorgées. Je soupirai et fermai les yeux.
— Peu importe. Tu es vraiment ridicule, tu sais ? Tu as du mal à prendre soin de toi-même.

Les mots résonnèrent en moi, venant s'ajouter à ma culpabilité déjà présente. Je lui rendis la bouteille d'eau et me recroquevillai sur le siège, tournant mon visage vers lui. Je l'observai alors qu'il conduisait, les bâtiments et les voitures défilant devant mes yeux. Mais le silence s'installa entre nous, aucun mot ne sortant de ses lèvres.

Je reconnus le parking lorsqu'il gara la voiture à l'intérieur. Je me redressai légèrement, regardant autour de moi.

— Pourquoi sommes-nous ici ? Demandai-je.
— Parce que j'en ai eu envie, lâcha t'il en retirant les clés du contact. Tu n'as pas mangé depuis longtemps, et je n'ai pas de groupe de connards à mes trousses dans une camionnette.

Je laissai la porte de la voiture s'ouvrir et se refermer derrière moi en tombant sur mes pieds. Mes bras restaient enroulés autour de moi alors que je le suivais jusqu'à l'ascenseur. Je serrai la bouteille d'eau dans mes mains, en prenant de temps en temps une gorgée pendant que nous montions d'étage après étage.

— Aria, écoute-moi , dit-il en me regardant.

Je tournai les yeux vers lui alors qu'il s'appuyait contre le mur de l'ascenseur.

— Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre en colère ou te blesser. Je ne voulais pas toucher une corde sensible.
— Je sais, répondis-je, sentant une légère douceur s'installer en moi. Ce n'est rien, je suis juste un peu de mauvaise humeur en ce moment, je suppose...
— Un peu de mauvaise humeur ? Mon chat peut l'être, toi, tu es foutrement déprimé, répliqua-t-il avec un sourire léger.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, et nous sortîmes. Je le suivis docilement, sentant sa présence magnétique m'attirer inexorablement.

— Entre, ordonna t'il d'un ton autoritaire.

J'obéis sans mot dire, pénétrant dans son appartement. Un soupir de soulagement m'échappa alors que je retirais mes chaussures. Mes yeux se levèrent pour rencontrer le regard intense de Kian, qui peignait nonchalamment ses cheveux de ses doigts. Un frisson parcourut mon échine à la vue de son assurance charismatique.

— Souhaites-tu prendre une douche pour te rafraîchir et te nettoyer ?, demanda-t-il d'une voix grave et profonde. Je vais m'occuper de laver tes vêtements et de te préparer quelque chose à manger.
— Je suis vraiment reconnaissante pour ta gentillesse.
— Ne me remercie pas. Je ne veux pas que tu t'installes sur mes meubles après avoir transpiré comme un animal, tu comprends ? C'est dégoûtant, déclara-t-il d'un ton méprisant.

Il claqua des doigts, me signifiant de le suivre. Je me levai précipitamment, marchant derrière lui tout en observant attentivement l'appartement. Alors que nous avancions dans le couloir, je remarquai les planchers en bois qui s'étendaient dans toutes les pièces. Une chambre d'amis et une chambre principale étaient visibles, leurs portes closes.

Une sensation d'électricité parcourut mon être à mesure que nous nous approchions de la salle de bain. Les carreaux sombres des murs et du sol créaient une atmosphère mystérieuse, comme si nous étions plongés dans un monde parallèle.

Il ouvrit une armoire en bois sombre, sortant les serviettes, pendant que je laissais mes doigts effleurer le comptoir immaculé. Mon regard se perdit dans le miroir, où je pouvais discerner les ombres sous mes yeux, témoignant de mon fardeau intérieur.

— Tiens, murmura-t-il en fourrant les serviettes dans mes mains. Laisse la porte ouverte pour que je puisse récupérer tes vêtements lorsqu'ils seront lavés.

Je levai les yeux vers lui, un léger sourire étira les lèvres de Kian alors qu'il tapotait doucement mon menton. Un frisson parcourut mon corps à ce contact fugace. Puis, sans un mot de plus, il se détourna et quitta la salle de bain.

Je fermai doucement la porte derrière lui et allumai la douche. La vapeur envahit rapidement l'espace, créant un voile de mystère et d'intimité. L'eau chaude déferla sur ma peau, me procurant à la fois une sensation apaisante et enivrante. J'enlaçai mon corps d'une serviette douce à la sortie de la douche, séchant mes cheveux mouillés. Mon regard fut attiré par un nouvel ensemble de vêtements, plié soigneusement sur le sol à côté de la porte. Je pris la chemise, qui se révéla plus grande que moi et qui me servit plutôt de robe.

Je me regardai dans le miroir brumeux. Je n'étais pas aussi musclée que Kian, mes épaules étaient plus fines et mes bras moins définis. Je passai mes mains le long de mon corps, sentant la chemise contre ma peau du bout des doigts. Elle était chaude et savonneuse, grâce à la douche que je venais de prendre.

Je saisis la serviette et la pressai contre moi en sortant de la salle de bain. L'air frais chatouillait ma peau humide. Je secouai la tête pour éliminer les gouttes d'eau et me dirigeai silencieusement vers la cuisine. Il était devant les fourneaux, préparant quelque chose qui me mettait l'eau à la bouche. Je n'avais jamais réalisé à quel point j'avais faim.

Je m'appuyai sur le comptoir et l'observai. Il était étendu sur la table de la cuisine, sa queue oscillant d'avant en arrière. Il avait enlevé sa chemise, ne portant qu'un débardeur avec son jean sombre. Les pointes de son tatouage pouvaient être aperçues sur ses épaules, et je brûlais d'envie de tirer sur ce débardeur pour découvrir la suite. Sur le comptoir, à côté du fromage râpé et du pain frais, trônait le pistolet étincelant de Kian.

Je déglutis difficilement.

— Je suis sorti, merci de me laisser me nettoyer.

Il haussa les épaules et remua la casserole.

— Ce n'est pas un gros problème, répondit-il. Hé, rends-toi utile et sers-nous quelque chose à boire.
— D'accord !

Je sautai de ma chaise et courus vers le réfrigérateur.
— Du vin ?
— Tu peux prendre un diabolo fraise , les règles ne vont pas changer , t'as pas besoin de te saouler.
— Je n'essaie pas de me saouler !

Je saisis la bouteille de vin et celle de pétillant , les déposant sur le comptoir à côté de lui. Il me regarda fixement, je ris et l'embrassa sur la joue sans même y penser. Il me regarda, puis je réalisai ce que je venais de faire. Je reculai d'un pas, rougissant, et courus vers la table. J'y posai ma tête, me sentant stupide. Il n'était pas une personne très démonstrative. Certes, nous nous étions déjà embrassés, mais c'était généralement motivé par la passion. Jamais simplement pour être doux ou simplement pour ressentir la présence de l'autre.

Je réfléchis. Je n'étais pas sûre, de comment fonctionne exactement cette chose appelée flirt ?

Il s'approcha et servit un verre de lait et de vin avant de retourner à la cuisson. Il prit nos assiettes et les déposa également. Il ne fit aucun effort pour déplacer le chat de la table. Et le chat n'avait aucune intention de bouger non plus.

— Merci, dis-je.
— Dévore ça.

Je pris ma fourchette et contemplai la sorte de soupe devant moi. Elle sentait divinement bon, mais me laissait perplexe. Apparemment, cela se voyait à mon petit reniflement, ce qui fit plisser les yeux à Kian.

— Ce n'est pas que ta bouffe ait l'air bizarre, c'est juste que... je n'ai jamais...
— Une Ribollita , C'est une soupe italienne de Toscane, mange-la ou cherche autre chose dans les placards , je te préparerai rien d'autre. Tu peux réchauffer une pastabox si tu veux vraiment quelque chose, mais c'est ce que je mange.
— Je vais la manger, putain, rétorquai-je. Je pris ma cuillère et entamai la soupe. Je pris une petite bouchée et mes yeux s'illuminèrent.
— C'est bon ?

Je hochai la tête et pris une autre bouchée.

— C'est délicieux, je ne savais pas que tu cuisinais si bien !
— Mhm.

Je dévorai ma nourriture avec avidité. À ce moment-là, je ne me préoccupais de rien d'autre. J'avais vraiment faim et je le laissais se voir. Je fis une petite grimace une fois que j'eus avalé la dernière bouchée, puis je me rassis.

— Alors, chérie, je veux savoir pourquoi tu errais seule, déshydratée, avec un air de chien battu, lança t'il en s'essuyant les doigts avec une serviette. Qu'est-ce qui te tracasse ?

Et à nouveau, il me toucha en plein cœur. Mon sourire s'estompa lentement et je haussai les épaules, détournant le regard.

— Je suis juste... un peu inquiète.
— À propos de ton ami à l'hôpital ?

Je manquai de m'étouffer. Je serrai les mâchoires et acquiesçai silencieusement.

— Il ira bien, le dr.Hana est la chirurgienne en chef, elle veillera sur lui. Elle peut être bizarre, mais elle est intelligente.
— Tu penses...?
— Je sais, comment vont la famille de Malo, ses amis ?
— Je... je sais que son copain me déteste, encore plus maintenant. Je relevai lentement les yeux, puis haussai de nouveau les épaules.
— C'est compréhensible que tu t'inquiètes. Certaines personnes se sont fait avoir à cause de ça.
— Tu n'as pas besoin de me le rappeler.
— Je te le rappelle quand même, alors tais-toi", dit-il . Mais tu sais quoi ? Tu ne les as pas blessés intentionnellement, tu avais de bonnes intentions, et tu n'es pas oracle. Tu ne peux pas prédire l'avenir, donc tu ne peux pas savoir quelles seront les conséquences. Et ça ne fait pas de toi une mauvaise personne.

Je restai silencieuse, incapable de trouver les mots pour lui répondre. Je m'affaissai sur ma chaise, enroulant mes bras autour de moi.

— Tu a pris une décision, tu as agi, les résultats n'étaient pas ceux que tu espérais, mais c'est la vie. On ne peut pas contrôler toutes les situations dans lesquelles on se trouve. Mais si tu passes ta vie à regretter chaque choix que tu fais, ça ne mènera à rien.
— Tu dis ça comme... si tu le faisais souvent. Est-ce que tu as des regrets ? Demandai-je.

Il prit son verre et prit une gorgée de vin. Il prit son temps pour avaler avant de me fixer avec intensité.

— J'ai fait beaucoup de choses dont je devrais regretter, j'ai blessé beaucoup de gens, j'ai perdu beaucoup de personnes. Mais la vie continue, et si je regrettais chaque décision, je me noierais dans un abîme de désespoir. Comme toi... Oui, il y a des choses que je regrette, mais c'est rare que je le fasse.

J'acquiesçai de nouveau, repoussant un gémissement. Je comprenais ce qu'il voulait dire. Clairement. Mais il y avait une part de moi qui s'accrochait à ces regrets, qui avait du mal à les laisser partir si facilement...

— Allez, chéri, regardons un film.
— Un film ?

Je regardai Kian se lever de sa place à la table et se diriger vers le salon pour allumer la télévision.

C'était inattendu, mais j'étais heureuse de regarder un film. Nous nous installâmes tous les deux sur le canapé. À environ un pied de distance, j'étais enveloppée dans une couverture. Il faisait chaud dehors, mais sous cette couverture, je me sentais en sécurité. Parfois, je jetais un coup d'œil à Kian, mais jamais plus que quelques secondes. C'était un bon changement, d'être aussi proche.

Et c'est alors que ça m'a frappée.

Je le sentais délibérément. Il cherchait à me distraire, à apaiser mon esprit tourmenté. La douche, la nourriture et maintenant un film. Chacun de ces moments avait servi son but. Et à chaque fois, j'oubliais momentanément mes soucis. Cette boule de culpabilité qui pesait sur mon estomac se dissipait peu à peu.

Mes joues rougissaient alors que je me rapprochais de lui. Kian arqua un sourcil.

— Mmm... tu... Aimerais partager la couverture ?
— Je n'ai pas froid.
— Oh ! Marmonnai-je. J'acquiesçai et reportai mon attention sur le film. C'était moi qui l'avais choisi, et j'étais ravie qu'il l'apprécie également. Nous partagions un intérêt commun pour les films fantastiques et d'action, alors j'avais sélectionné le film "Hunger games " parmi la collection. Cependant, regarder les combats à l'écran ne m'intéressait pas autant que de regarder Kian.

Je repliais mes orteils contre le bord du coussin du canapé et enfouissais mon visage dans mes genoux. Il s'étira et laissa son bras retomber derrière ma tête. Ses doigts effleurèrent mes cheveux, et la sensation légère m'envoya un frisson électrique à travers tout mon corps.

Un petit couinement m'échappa et je m'affaissai contre lui. Je m'imprégnais de son odeur et posai ma tête sur sa poitrine solide. C'était une sensation merveilleuse, simplement merveilleuse.

Tesoro. Son bras descendit plus bas, reposant sur mon épaule.

Mon cœur battait à toute allure. Je m'asseyais sur mes mains pour les empêcher de trembler et me rapprochai encore un peu plus de lui. Je ne me souciais même plus du film. J'étais complètement captivée par l'homme à mes côtés. C'était le sentiment le plus intense que je pouvais ressentir en ce moment.

Je me tournai pour le regarder plus attentivement. Je levai les yeux vers lui, observant comment son regard était fixé sur l'écran. Il ne souriait pas, ne fronçait pas les sourcils. Toujours impassible, comme à son habitude. Je me mordis la lèvre, envahie par l'envie de le mordre à la place.

— Tu manques le film, marmonnai-je. Je lui donnai un petit coup de coude.

Il secoua la tête et se rassit. Il arqua un sourcil lorsque mes doigts se lièrent autour de sa chemise. Je le tirai légèrement vers moi et l'embrassai doucement, avant qu'il ne m'embrasse plus intensément en retour. Je mordillai et suçotai ses lèvres, mes mains glissant de sa chemise vers son torse. À travers le tissu, je pouvais sentir la chaleur de son corps et les contours de ses muscles.

— Putain, tu es un petit démon, lâcha t'il en se reculant. Il essuya sa bouche du revers de la main. C'est comme embrasser un feu de l'enfer.
— Arrête de te moquer, rétorquai-je d'une voix rauque.

Il me rapprocha de lui et posa un doigt sous mon menton.

— Détends-toi, calme-toi. Pas besoin de me bouffer le visage, murmura-t-il doucement, sa voix provoquant des frissons dans tout mon corps. Il appuya son pouce sur mes lèvres.
— Ouvre légèrement la bouche et utilise un peu ta langue, mais ne te précipite pas.

Je hochai la tête dans un état de rêverie tandis qu'il s'approchait. Nous nous embrassâmes à nouveau, et il fallut tout mon self-control pour ne pas me laisser submerger. Je laissai Kian guider le baiser, ouvrant un peu plus ma bouche, sentant sa langue jouer avec la mienne. La sensation me fit gémir, et je m'agrippai à ses côtés.

Je m'écartai finalement, haletante, et essuyai mes lèvres humides. Elles tremblaient légèrement, et mon visage était d'un rouge vif. Il esquissa un sourire et posa sa tête contre le canapé.

— Mieux, tu apprends vite.
— Eh bien... tu es un bon professeur, répondis-je en passant ma langue sur mes lèvres, comme pour savourer encore le goût de ses baisers.
— Putain, je t'ai dit d'arrêter de me lécher, lança t'il.

Il saisit une poignée de mes cheveux et tira légèrement. Je ne résistai pas quand il inclina ma tête et m'embrassa de nouveau. Mes doigts agrippèrent à nouveau sa chemise, nous entraînant tous les deux sur le canapé. Je haletai lorsque cela se produisit, réalisant la position dans laquelle nous nous trouvions. Il était au-dessus de moi, nos corps étroitement enlacés. Mes jambes entouraient sa taille, et à travers mon short fin, je pouvais sentir la chaleur de son corps.

Je pris une profonde inspiration.

— Calme-toi, merde, il est trop tôt pour que nous nous dévorions l'un l'autre, lança t'il en m'embrassant sur le nez.
— Je ne m'inquiète pas pour ça !
— Ça se lit sur ton visage, putain.

Je relâchai mes bras et les croisai sur ma poitrine. Malgré l'étroitesse de notre position, j'arrivais à détourner les yeux et à bouder légèrement. Kian esquissa un sourire et m'embrassa sur la joue.

— Tu es une petite peste, n'est ce pas.

Il me relâcha doucement et je me redressai, laissant échapper un léger soupir. Je regardai Kian avec des yeux espiègles et un sourire coquin se dessina sur mes lèvres.

— Je suis peut-être une petite peste, mais tu sembles apprécier ça, murmurai-je d'une voix taquine.

Il arqua un sourcil, un mélange de curiosité et de désir dans ses yeux sombres.

— Ne te laisse pas aveugler par ton arrogance, chérie. Je suis bien plus coriace que tu ne le penses.

Je m'approchai de lui lentement, mes doigts frôlant sa joue avec une douceur presque sensuelle.

— Je suis prête à relever le défi, Montre-moi de quoi tu es capable.

Le sourire de Kian s'élargit, révélant une lueur de défi dans son regard. Il me saisit par la taille et me fit basculer sur le dos, sa présence dominante pesant sur moi.

— Plus tard chéri, tu n'es pas prête.

Son souffle chaud caressa ma peau lorsque ses lèvres trouvèrent les miennes, et un frisson d'excitation parcourut tout mon être. Nos corps se mêlèrent dans une danse passionnée, explorant chaque centimètre de peau avec une intensité brûlante. Les mains de Kian se promenaient le long de mon corps, éveillant des sensations électrisantes, tandis que nous tombions dans des songes profonds.

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