chapitre 29 : toute la peine de mon corps

J'enfonce la main dans mes cheveux et garde le coude arqué pour me protéger du soleil. Je grogne depuis une bonne demi-heure, maintenant. Depuis que j'ai quitté la douche, en réalité.

Depuis que mon dernier mot à Sam, c'était... "C'était".

Je suis vraiment un pauvre con. Un putain de pauvre con. J'aurais dû la placarder contre cette maudite vitre de douche, comme j'avais fait toute la nuit, un peu partout dans ce foutu désert... Mais à la place, je me suis empressé d'enfourner mes affaires dans mes sacs et...

Putain.

Je jette quelques coups d'yeux nerveux sur l'édifice où j'ai laissé Sam et souffle à m'en faire gonfler les joues. Je n'arrive pas à croire ce que je ressens. Cette horrible sensation qui me tenaille les organes, me faisant serrer la gorge au point où je suis obligé de prendre une grande inspiration. Je n'arrive vraiment pas à le croire.

Elle me cassait autant les couilles pour que je sois là, rogné par le ressentis ? C'est limite pas si sa voix irritante me manque.

- Rip !

Je l'entends même dans ma tête.

- Rip, putain !

C'est pas dans ma tête. C'est pas dans ma tête ! Je dénoue donc mes mains de mes hanches et me retourne vers une Sam hystérique, à bout de souffle. Je fronce les sourcils et minaude :

- Bonjour, étrang...

- Ils sont là !

- Qui ?

Elle décolle les paumes de ses genoux et relève son visage cramoisi vers le mien, vociférant sa réplique comme si c'était du venin.

- À ton avis ?! Les mecs bizarres avec les mêmes airs tarés que les tiens !

- Sam, tu...

Et puis je le vois. Au loin, parmi les familles en sur le départ, les muscles bandés comme un taureau prêt à charger. Loucas. Loucas, putain de merde.

Cette enflure de Loucas. Et il me cherche.

Par instinct, j'attrape violemment Sam par le bras et la plaque un peu trop fort contre le distributeur qui orne le mur de l'un des édifices du motel... Exactement là où j'avais ma tête enfouie entre ses cuisses, quelques jours plus tôt. Sauf que là, je suis pas excité. Plutôt tendu.

Mes doigts enfoncés dans la chair tendre de ses épaules, je colle ma joue à la sienne et grogne dans le creux de son oreille.

- Dégage d'ici.

- Hey, c'est moi qui suit venu de te dire ça !

- Oui, et ben suit ton propre conseil. Pars. Maintenant.

- Rip...

- File.

Je la lâche, mais elle reste sur place, ses prunelles bleues éclatées par l'incompréhension.

- Vous ne pouvez pas parler comme deux personnes civilisées ?

Je prends mon air le plus ironique et soulève les épaules, faussement condescendant.

- À toi de me le dire... Il te semblait comment, quand tu l'as vu ? Du genre gentil ? Oh, il transportait peut-être un contrat de démission officiel ?

- Non.

- D'accord. Eh bien moi j'ai mon stylo de signature dans le coffre de ma caisse. J'en ai quelques autres plus grands, au cas où ça marchera pas.

- Rip. Tu m'as dit que c'était derrière toi.

Je me détends face à son visage empreint d'inquiétude et je me rapproche à nouveau d'elle, essayant de maîtriser mes propres sentiments.

Il serait quand même hors de question de se démonter devant elle...

- Je sais. Moi, je le sais, du moins. Pas lui. Alors pars et maintenant, parce que si je me répète encore une seule fois...

Mon ton devient si froid que Sam en croise ses bras sur sa poitrine, reculant d'un pas.

- Putain, Rip, t'es vraiment con.

Et elle me bouscule. Un violent coup dans l'épaule qui me fracasse les tendons. La furie blonde s'éloigne, les poings violemment serrés contre ses cuisses. J'aimerais m'attarder sur elle, mais je ne peux juste pas faire ça.

Je dois filer au plus vite.

C'est avec amertume que je la délaisse sur cette insulte et remonte le long de l'escalier pour retourner dans ma chambre.

J'y ai laissé mon fric, putain.

***

Les rideaux tirés sur les fenêtres, le soleil transperce à peine l'épais tissu poussiéreux. J'allume la lumière pour retrouver mon sac qui se trouve à demi enfoncé sous le lit. Je le récupère, me redresse... Sauf qu'au moment où je pose ma main sur la clenche de la porte, j'aperçois dans le renflement du rideau, un Loucas furibond, suivi de son toutou, sur le parking.

- Fais chier, Théo, t'as pas mis beaucoup de temps avant de me balancer, hein...

Évidemment, j'aurais dû m'en douter. J'aurais dû coller cette balle dans sa tête.

Je fulmine.

Mes dents sont si serrées qu'elles en grincent. Mes mâchoires, comme les os de mes doigts refermés sur les sangles de mon sac bancaire, risquent d'exploser sous ma colère et la frustration.

Je le balance à l'autre bout de la pièce et quelques billets s'en échappent. Mes doigts perdus dans mes cheveux, tirant sur les mèches, avec la même fougue que Sam, je vocifère un millier d'insultes.

D'accord, d'accord. J'avais pas le temps, à Mossoul, non plus. J'avais pas le temps, lorsque je devais vite exécuter mes missions, sous peine de me voir piquer sur les ruines d'Irak...

J'avais pas le temps. J'en ai jamais eu.

Je suis entraîné pour ça.

Mon instinct militaire s'enclenche dans la seconde et je reviens vers mon sac. J'ouvre le zip, enfonce ma main dans les gros billets que j'ai récolté ces dernières années dans l'espoir de pouvoir partir offrir une vie meilleure à Shay ainsi que moi-même.

Entre l'argent, j'y trouve mon Glock ainsi qu'un silencieux que je m'empresse de vite visser dessus.

Je referme le sac, le glisse sous le lit et vient me cacher derrière le rideau pour venir observer Loucas et son lèche-cul à sa suite. Quand les deux empruntent l'escalier, leurs regards deviennent sombres. Ils s'assombrissent même à chaque marche et je me souviens que j'étais dans le même état quand je devais... Quand... Enfin bref.

Mon doigt pressé contre la détente, au point où j'entends les mécanismes de l'arme commencer à se déclencher, hormis bien sûr le bruit flinguant de mon sang qui bat dans mes tympans, je serre les dents. Mes mâchoires risquent d'exploser, mais tant pis.

Mon regard figé sur la clenche de la porte, je compte les secondes avant qu'elle bouge. Mais même quand Loucas et l'autre sont devant la porte, elle ne bouge pas. Au contraire même, on frappe.

Le bruit me surprend tellement que je manque de sursauter sous le coup.

- OK, Alec, sort de là ! Je t'avais accordé une semaine de... congé sabbatique. C'est fini, le petit jeu !

Je ne bronche pas. Mes mains se figent sur mon arme et mon souffle s'arrête. Le temps aussi. Il n'y a absolument rien qui bouge ou existe, à ce moment-là... Juste moi et ma sécurité. Je sais que je ne pourrais pas sortir d'ici sans eux. Ou avec eux, en l'occurrence.

J'ai des choix à faire.

- On sait que tu es là. Si tu n'ouvres pas dans la seconde...

La voix de Loucas est encore plus sévère que d'habitude. Même s'il était mon supérieur et que j'obéissais à ses moindres ordres, je savais qu'il avait une faille. Loucas est un homme d'action. S'il peut agir en conséquences, il le ferait. S'il peut appuyer sur une détente, il le ferait aussi.

C'était d'ailleurs pour ça... Sa retraite "anticipée" de l'armée. Des histoires sales qu'il fallait enterrer pour ne pas que la population américaine croit que ce type est là pour le servir.

Je l'ai vu agir, je l'ai vu sourire alors que le sang d'autrui suintait sur son visage figé... Et je sais que je ne serait pas épargné si sa mission, c'était moi.

Mais ce que lui, ne sait pas, c'est que j'ai plus d'un tour dans mon sac.

Un soufflement poursuit et la clenche bouge enfin. Il n'aurait fallu que d'un infime centimètre d'ouverture pour que je réagisse. Je fais rouler l'arme que j'ai en main et d'un coup de crosse, je l'abats sur le premier crâne venu.

Et il s'écroule.

Pas Loucas, mais l'autre.

Avant que le lieutenant-colonel para-militaire n'ai le temps de porter sa main à sa ceinture, je me tourne vers son visage et colle le bout de mon canon pile entre ses deux yeux.

- T'as pas intérêt.

- Je savais que tu étais là, Alec.

***

Les rideaux bien tirés, l'obscurité revient dans la petite chambre de motel. Je peux entendre les voitures partir et petit à petit, il n'y a presque plus de bruits sur le parking.

Je jette un dernier coup d'œil sur l'extérieur, pour au moins m'assurer qu'il n'y a personne à mon étage et souffle. Je me retourne ensuite vers la pièce et repose mon regard sur le corps que j'enjambe. L'homme que j'avais frappé avec la crosse de mon arme s'était cogné la tête dans le coin du petit meuble à côté de la fenêtre... Et à présent, son sang coule le long de son corps inerte. Je ne bouge lorsque l'épais liquide pourpre vient frôler le bout de ma chaussure et passe mes mains dans mes cheveux.

- T'as tué quelqu'un, Alec.

- Ta gueule.

Immobilisé sur la chaise de bureau, grâce aux menottes que Sam avait laissé dans ma chambre, Loucas rejette sa tête en arrière, un sourire machiavélique figé dans le coin de ses lèvres.

- C'est dingue. T'es en train de flipper. Toi, qui a butté je sais pas combien de mecs... T'es en train de flipper.

J'ignore ce qu'il dit et vient tranquillement rejoindre la télévision qui fait face au lit. Je l'allume et zappe toutes les chaînes pour passer dans la rubrique radio. Les premières notes de Hit the road, Jack viennent envahir la pièce qui commence à embaumer le sang et je mets le volume un peu plus fort.

- J'aime bien cette musique. Pas toi ?

Loucas se tend sur sa chaise et alors que je sifflote les airs de la musique, je saisit un t-shirt sur le lit pour venir en arracher un bout. Je l'enroule autour de la bouche du para-militaire et lui empoigne violemment la mâchoire, enfonçant mes doigts dans sa chair. Un peu plus et je pourrais la lui écrabouiller.

- Je croyais que j'avais été très clair, en partant... Que je voulais plus jamais revoir ta sale gueule.

Il s'apprête à recracher le tissu, mais d'un uppercut violent, je lui administre un coup de poing dans la mâchoire.

Il grogne à peine, même si la douleur figure bien dans ses yeux. Je fais un petit cercle autour de moi-même, me massant mon poing à vif et continue à siffler.

Hit the road, Jack, and don't you come back no more...

Un autre coup de poing l'atteint à la tempe, fracasse son arcade sourcilière et fait voleter une petite traînée de sang sur l'écran de la télévision.

No more, no more, no more !

Loucas souffle en essayant de se débattre de sa chaise, les menottes venant écorcher la chair de ses gros poignets, mais entraînée par une rage folle, je frappe à nouveau là où son arcade saigne... Trempant ma peau de son sang.

Hit the road, Jack, and don't you come back, no more.

- Tu peux toujours continuer, Alec.

Marmonne-t-il, à moitié étouffé. Le tissus de mon t-shirt qui lui barre la bouffe se trempe de sa salive et de son sang et je m'arrête, en voyant ça. Mes poings ensanglantés, pendants de chaque côté de mon corps, je le regarde me fusiller du regard. Un regard qu'on adressait ensemble, il n'y a pas encore si longtemps. Je reprends mon souffle et pointe mon index suintant sur lui.

- Je ne voulais plus. Et tu m'as forcé. J'avais tout perdu et pourtant toi... Toi, t'avais continué, encore et encore... Juste pour m'utiliser. Tu m'as utilisé !

- Regarde autour de toi, Alec... T'es un tueur, tu l'as toujours été. Qu'est-ce que t'allais branler sans nous ?

Je l'attrape violemment par le col de son t-shirt qui semble presque greffé à sa peau, tant son imposante musculature suintant de sueur y est figé, ce qui le force à se relever et aux menottes à écorcher ses poignets, un peu plus.

Nos visages sont si près l'un de l'autre que je sens son souffle aux odeurs métalliques venir caresser ma peau fiévreuse.

- Et t'allais faire quoi, hein ? Rejoindre les forces spatiales ? Toi ? Aller... Dans l'espace ? Comme un gros con ? Non, non, non... Toi, tu avais ta place sur Terre... Où tu pouvais faire ce que tu as toujours voulu.

- Ferme ta gueule avant que je t'enfonce mon poing si violemment dans ta gorge que je pourrais t'écrabouiller l'estomac...

- C'est ça... C'est pour ça que ta place est parmi nous, Alec... Tu le sais aussi bien que moi.

Il coupe sa phrase en crachotant dans son bandage et je le relâche. Il manque de tomber à la renverse, sous ma force, sous son poids sur la chaise, mais je viens le rattraper en m'agenouillant en face de lui. La musique continue à bourdonner autour de nous et je fige mon regard calme dans le sien, plus qu'embrasé.

- Comment tu savais ?

- Hein ?

- Que l'armée de l'Espace avait pris contact avec moi ? Comment est-ce que tu savais ?

Son regard oblique l'espace d'une fraction de seconde. Juste assez pour que je le perçoive. Je me redresse, les sourcils froncés et essuie ma main ensanglantée sur son t-shirt.

- Comment est-ce que tu savais, Loucas ?

Je lui retire son bâillon et il crachote un peu avant de répondre, le ton empli d'agacement.

- A ton avis ? Cobalt sait quels membres peuvent être ré-insérés ou non... Mais toi... On pouvait pas te laisser filer.

Mon cœur jaillit dans ma poitrine, au point où je fais un pas en arrière. La silhouette du lieutenant-colonel commence à se flouter et ma sueur perle le long de mes cheveux et de ma tempe. C'est quand je butte contre le corps inerte de l'autre gars que je m'arrête.

- Qu'est-ce... Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous avez fait ?

- T'allais tout faire pour cette gamine. Y compris nous quitter pour la stabilité de l'armée. Alors à ton avis... Qu'est-ce qu'on a bien pu faire ?

Je suis obligé de m'appuyer contre le mur. Mes jambes manquent de flancher sous mon poids. Mes mains se portent automatiquement à mon cœur qui se pulvérise une énième fois et j'entre-ouvre la bouche, à la recherche d'air. Sauf que rien n'atteint mes poumons... Bloqués, ils crient à la recherche d'oxygène, mais je ne peux même pas faire bouger mon diaphragme.

Je me suis toujours blâmé pour ce qui s'était passé... J'avais trop bu avec Théo, je ne pouvais pas la récupérer de l'école... Et c'est dans un accident de bus qu'elle a trouvé la mort.

Juste parce que je m'étais laissé influencer par mon appel à l'alcool et que je ne suis pas venu.

Mais putain... Théo... J'aurais dû le savoir. J'aurais dû tout savoir depuis le début... Et j'ai été piégé, comme un foutu bleu, putain de bordel de merde !

Toutes ces années où la peine et la culpabilité m'écrasaient au point où j'ai refusé de déguerpir de Las Vegas... C'était tout ce qu'ils voulaient. Ils ont ruiné ma vie, plus qu'elle ne l'était à mon retour d'Irak.

Même Mossoul n'est pas un cauchemar à la hauteur de celui-ci...

- T'as tué Shay...

- Oh, pitié, Alec... Ne me dis pas que toi, t'as des sentiments ? Encore moins pour une sale morveuse qui étais même pas à toi, en plus.

- T'as tué une enfant. Une enfant !

Ma peine, ma tristesse... Tout s'évapore dans l'instant et se consume comme des braises dans une colère plus qu'obscure. Mes poings, serrés contre mes cuisses, en craquent. J'enjambe à nouveau le corps, me rapproche doucement du lit où repose mon arme et le repointe entre les yeux de Loucas.

Mais je tremble. Plus qu'un malade atteint du Parkinson. Au point où l'arme n'arrête pas de glisser sur sa peau couverte de sang et de sueur. L'œil droit de Loucas est tellement gonflé que j'aperçois à peine son iris enflammé. Tout ce que je vois, c'est ce foutu sourire à la con qui est cloué sur son visage.

- Allez, Alec... Vas-y, butte-moi... Comme si ça allait la ramener.

- Dis-moi comment. Dis-moi comment !

Ce n'est que quand le canon de mon arme heurte le renflement prononcé de son nez, maintes et maintes fois fracturé par le passé, qu'il me réponds :

- Elle a pas souffert. Elle est morte sur le coup.

- Tu mens, tu mens, putain...

- Tu veux que je te dise quoi ? Que, ouais, elle geignait, les tripes à l'air ? Qu'elle n'arrêtait pas de couiner pour sa maman et son papa ?

L'idée que ma tendre et en même temps farouche petite Shay était morte en pleurant toute la souffrance de son corps m'était insupportable. J'aurais voulu la tenir, la rassurer, lui dire que tout allait bien se passer, lui embrasser le front, même si elle détestait ça... La ramener à la maison, regarder ses stupides séries avec tous ces beaux garçons devant lesquels elle criait... Lui préparer son plat préféré, des pizzas faites maison que bien sûr, je ferais brûler dans le four, l'entendre crier en faisant voleter les serviettes pour faire évacuer la fumée, l'entendre m'insulter et je prétendrais que je suis un bon figure de père en lui ordonnant d'aller dans sa chambre...

Puis de la retrouver plus tard et à nouveau la câliner. Puis à nouveau se disputer. Parce que c'est ce qu'on faisait, à longueur de temps.

Sauf qu'aujourd'hui, je ne peux même plus faire ça. On me l'a enlevé, à des défunts horrifiques et égoïstes.

- Je ne mens pas, Alec. Mais ne te mens pas à toi-même. Je sais qui tu es.

- Un tueur.

Il ouvre la bouche, rassuré, mais avant qu'il n'ai le temps de me répondre, j'arque à nouveau le bras, repose le canon sur son front et presse la détente. Le coup part, presque silencieusement et sa tête se bascule en arrière, tout comme son corps entier qui tombe sur le sol, les pieds à l'air, les bras écrasés par les menottes.

Et moi, je suis là. Mon flingue encore fumant à la main.

Deux corps sans vie dans ma chambre.

- Je... Je croyais que... Que tu n'allais plus jamais faire ça ?

Je me retourne violemment vers la porte où figure la fine silhouette de Sam, les yeux grandement écarquillés, tenant dans une main tremblante l'une des armes qu'il y avait dans ma voiture.

Putain, c'est pas vrai...

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Désolée pour le retard, mais je n'étais jamais satisfaite avec ce chapitre qui est quand même super important !

Bon, bon, bon... Même s'il y a eu pas mal de réponses, on ne connaît pas encore le fin mot de l'histoire et Sam risque de paniquer... Ou pas ?

À très bientôt pour la suite ! 💙💙

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