chapitre 27 : le premier... bisou ?

Je la regarde prendre une gorgée de sa bière et examine chacun de ses traits sous les lumières tamisées du bar. Elles étincellent sur la petite rangée de trois mini grains de beauté sous son œil. Et me voilà à sourire comme un con, mes dents cognant dans le verre de ma bouteille. Ses cheveux en train de sécher sur ses épaules, bouclent légèrement et rendent son visage encore plus irradiant que d'habitude. Le froncement qui plisse son petit nez fluet lorsqu'elle est agacée, n'a toujours pas quitté son visage.

J'ai une désastreuse envie de balancer la boucle blonde qui lui tombe dans ses pupilles bleues et je dois me faire violence pour ne pas tendre la main et le faire.

Puis la musique change.

Un slow country mérite qu'on réagisse putain. On va pas tous rester là, à chialer sur notre sort. Je me lève de mon tabouret et tend ma main à Sam. Elle arque un sourcil et demande.

- Quoi ?

- Danse avec moi.

- Quoi ?!

- Viens là.

Je lui prend sa main et la descend de son tabouret. Même sous les lumières rouges, je vois son visage se cramoisir. Elle jette des œillades aux autres personnes présentes dans le bar, mais je me dépêche de serrer son bassin contre le mien, mes mains sur sa taille.

- Arrête de faire attention aux autres. Il n'y a que toi et moi.

- C'est ridicule. Lâche-moi.

Elle tente de se dégager, mais je la fais tourner sur elle-même avant de me recoller à elle. J'entremêle mes doigts dans les siens et me balance au gré de la musique. La douceur du slow finit par la transporter aussi et elle se laisse enfin faire. Ses muscles se détendent, son souffle devient moins précipité et... Elle pose son front contre mon épaule. Son doux parfum floral vient me chatouiller les narines et putain ce que ça me fait vriller... J'essaye de déglutir la boule qui vient serrer ma gorge, mais quelque chose me dit qu'elle y restera pendant un bon moment.

Les doigts de Sam se desserrent des miens, mais ce n'est que pour venir les serrer autour de ma taille. Ce petit contact me fait mordre ma lèvre. Je redresse un peu la tête, posant mon menton sur le bout de son front et regarde par-delà la foule de personnes qui s'occupent tranquillement de leurs affaires.

Dehors, la pluie tambourine sur le sol aride et le faible bruit des gouttelettes vient s'ajouter à la musique. Ça nous berce encore plus. Je retire mes mains de sa taille courbée et les pose avec plus de tendresse sur ses hanches. Je glisse une main le long de la courbe de son dos et pose un baiser délicat dans le creux de son cou dénudé. Elle frissonne sous le contact, mais ne se décolle pas de moi.

Je te tiens, Sam.

Pour une fois, alors qu'on a eu des ébats bien plus profonds que ça, j'ai vraiment l'impression de la tenir.

Et ça fait du bien. Un putain de baume au cœur.

J'en souris même.

Encore et toujours comme un con.

Mais en même temps cette nana me rend dingue. Je viens littéralement de lui dire que j'ai tué des gens, outre ma fonction de chasseur pour l'armée.

Mais la nana est collée à moi comme un doudou.

Je lui ai fait surgir des souvenirs qu'elle a voulu garder derrière elle...

Mais elle presse sa tête contre mon épaule.

Faut croire qu'elle est aussi maso que moi. Ça doit faire cinq jours que je la connais. Cinq putains de jours. C'est rien. C'est même pas assez pour se familiariser avec une nouvelle application sur un téléphone...

Alors putain, faut qu'on me dise. Faut qu'on m'explique. Il faut limite qu'on m'arrache à elle, parce qu'une seconde de plus et je crois bien que je suis foutu.

Elle est une bombe à retardement. Chaque fois, elle éclate un peu plus et pourtant, à chaque fois j'ai envie d'être près d'elle quand ça arrive, quitte à me prendre les éclats dans la gueule.

Alors je fais un truc que j'aurais jamais cru faire à une nana de toute ma vie.

Je décolle ma tête de son front et lui empoigne avec douceur son menton. Mes doigts figés sous sa mâchoire, je la pousse à relever son regard vers le mien. Ses iris éclairés par les ampoules colorées au-dessus de nos têtes semblent embrasés. En quête de désir. Ses doigts se cramponnent même au col de mon t-shirt et je sens ses ongles se planter dans la chair de mon torse.

Mon étreinte s'adoucit sur son visage et je lui essuie tendrement les cheveux afin de dégager toute la peau laiteuse de son cou. Quand je me penche pour y presser mes lèvres, attiré telle un abeille par le parfum qui s'en échappe, je sens ses muscles se tendre. Je suis même presque sûr qu'à tout instant, je vais me prendre une autre gifle.

Mais non. Pas du tout.

Même si sa peau se parsème de petites bulles, elle me laisse faire. Je pose un autre baiser plus haut, dans le creux de son oreille, puis encore un autre, sur sa joue... Toujours et encore plus près de sa belle bouche dont la couleur rouge se renforce sous l'effet tamisé du pub. Précieuse et enivrante, jamais recouverte de maquillage et qui arrivait à garder ce petit truc dont je ne me lasse pas.

Jamais.

Mes doigts se figent derrière sa nuque, légèrement enfoncés dans sa peau hérissée à mon contact. Je rapproche sa tête de la mienne et elle ne se braque pas lorsque je rapproche doucement nos visages. Je suis si près du sien que son souffle vient balayer la seule mèche rebelle qui continuait de me barrer la vision et comme si c'était un déclic, le seul truc qui m'empêchait de le faire, je l'embrasse. Pas fougueusement comme on a l'habitude de faire, pas avec hargne, jusqu'à lui saisir sa lèvre entre mes dents... Non. Je l'embrasse. Et c'est tout.

C'est éclectique. Complètement chaotique et en même temps, tout semble prendre un sens. C'est comme si je venais de comprendre tous les mystères de l'univers.

J'approfondis légèrement notre baiser en lui saisissant ses joues entre mes mains et me presse davantage sur ses lèvres. Elles sont attirées aux miennes autant que je le suis aux siennes. La musique disparaît, les gens aussi, il n'y a que moi et le corps magnifiquement sculpté de Sam qui se presse contre le mien, de toutes ses forces.

Et quand on décroche nos lèvres... Ça fait un mal de chien. Mon cœur se serre, mes entrailles se retournent... Je m'en mords l'intérieur de la joue. C'est encore pire que de se prendre une balle.

Putain de merde...

Sam s'accroche à ma chemise, ses doigts ripant sur le tissu trempé et se hisse sur la pointe des pieds pour me chuchoter à l'oreille.

- On devrait dégager d'ici.

***

C'était la musique. L'alcool, le mauvais temps...

Un nombre incalculable d'excuses que je ne peux prononcer à la fois... Parce qu'il y en a une infinité. Pas vrai ?

C'était pourtant pas la première que ma bouche s'est retrouvé contre la sienne. C'était juste...

Bref.

On se réfugie sur le parking, même si j'ai du mal à trouver ma voiture, tant les lèvres de Sam me rendent dingue. La pluie a cessé et la fraicheur du soir fait évaporer l'eau du goudron, donnant un petit effet fantomatique au restant de l'endroit. On dépasse les Pick-ups des autres habitants, les réverbères aux lumières basses, jusqu'à atteindre ma caisse. Mes doigts glissent quelques fois sur la portière de la banquette arrière et c'est finalement elle qui l'ouvre.

Propulsée sur les sièges, sa chemise découvrant ses épaules dénudées, son débardeur remonté sur son magnifique ventre sculptée, elle m'invite à rentrer, ce que je fais avec empressement. J'ai à peine eu le temps de refermer la porte derrière moi que ses jambes à la peau plus que douce, viennent s'enrouler autour de ma taille. Je les saisit à pleines mains, de façon à ce qu'elles y restent bien figés et m'abat sur sa bouche comme un vorace.

Nous revoilà. À nouveau en public, à faire les conneries qu'on n'arrête pas d'enchaîner ces derniers jours... Et au lieu d'écouter ma bonne raison, je laisse parler ce foutu palpitant qui manque d'éclater dans ma poitrine.

Elle aussi, est au bord de l'épiphanie...

Elle gémit contre ma bouche, incapable de se retenir, fondant sous le contact de ma peau, de mes doigts et des caresses dont son corps gracieux et mythique est recouvert. Une nana de rêve, dingue et complètement imprévisible, dont il est presque impossible de se décrocher, même si c'est pour respirer.

Pourquoi respirer alors que je peux goûter ses lèvres, lui faire perdre la raison ?

C'est pourtant moi qui coupe court à notre étreinte, soudain et brusque, alors qu'elle s'offre à moi, pour la première fois, entière et soumise. Je me redresse sur les coudes, mes cheveux pendant de mon front, frôlant le sien et je souffle, un rictus animal en coin des lèvres.

- Je te le demande encore une fois... Tu n'as pas peur ?

Ses doigts, jusqu'ici occupés à s'acharner sur la peau de ma nuque, s'adoucissent, comme son regard. Pétillantes, ses deux iris parfaitement bleues, illuminées par les reflets de la lumière des réverbères sur les flaques de pluie, sont figées dans les miennes, suppliantes. On dirait qu'elle me jette un sort, putain... Et comme un con, je tombe dedans, encore et encore un peu plus à chaque... Elle me pète autant les couilles qu'elle me les fait gonfler.

- Prends-moi, avant que c'est moi qui te prennes...

Je souris contre la peau de sa gorge dans laquelle je dérive et commence à la butiner jusqu'en haut du sein. On se relève vite fait pour se débarrasser mutuellement de nos vêtements et alors que je suis encore en caleçon, je passe mes doigts dans sa petite culotte. Elle geint lorsque je prends son téton durci entre mes dents et serre, mais elle se venge en enfonçant ses ongles dans la chair de mon dos.

Par instinct, je tends le bras vers le pantalon qui est tombé entre les deux sièges de devant pour y sortir à la volée mon portefeuille, sauf que la poigne de Sam se fait ferme sur mon bras tendu, grognant comme une féline.

- T'es vraiment con, parfois... Juste laisse ça.

J'avais oublié. Et ça me perturbe. J'ai envie de m'arrêter, de me redresser, de dire merde à mes pulsions, parce que si ça se trouve, je suis en train de blesser la femme magnifiquement létale qu'elle est... Mais vorace, Sam ne m'en laisse pas l'occasion. Elle change de conversation en venant glisser ses mains entre nous et quand ses doigts effleurent ma massive érection qui se frottait contre le renflement de ses cuisses, j'oublie tout bon sens. Au diable les conneries, au diable les erreurs qu'on arrête pas de répéter... Je veux juste ça.

Je veux juste elle.

Aucune autre nana que j'ai pu me trousser, et pourtant à Las Vegas j'en ai eu l'occasion, n'a réussi à me rendre aussi accro. Ouais... Je suis accro.

Les vitres de la voitures commencent déjà à suinter sous la chaleur qui règne à l'intérieur et s'embrument au fur et à mesure que nos soufflements de désir enveloppent l'endroit.

Les doigts fiévreux de Sam dirigent ma queue tendue vers son intimité et comme si elle était déjà habituée à moi, on se retrouve comblés dans la seconde. Mes doigts se resserrent autour de ses épaules, dans laquelle je manque de peu d'y implanter ma marque, tandis qu'elle cambre légèrement le dos, grinçante sous le cuir des sièges, pour bien m'accueillir.

Putain. Putain ! Est-ce qu'il y a autre chose à dire ? Cette nana... Cette nana !

Mes muscles durcissent tellement sous ses caresses que j'en geint de douleur. Ses mouvements de bassin pour m'inciter à bouger sont d'une létalité absolue, elle pourrait me flinguer sur place... Sans rire ! La chaleur de sa peau, ses baisers fiévreux... C'est à m'en fracasser le crâne.

Je pose le bout de ma tête dans le renflement de ses seins, passant le bout de ses tétons érigés du bout de ma langue et entame mes va-et-vient.

Je veux qu'elle crie pour moi et moi seul. À cet instant j'ai envie de la faire oublier peu importe quel connard qui a osé lui faire du mal ou même... Coucher avec elle. Je veux être le seul, l'unique, le gars qu'elle associera à tous ses orgasmes futurs. Mais rien que cette idée, ne jamais pouvoir la revoir, ne jamais pouvoir coucher avec elle à nouveau... ça me rend plus vorace dans mes coups de reins. Ça oblige même Sam à écarter encore plus les cuisses.

Je suis jaloux, ouais. Elle avait raison. Méchamment, qui plus est... Je la veux pour moi tout seul.

Ma poigne se resserre au-dessus de ses hanches et je m'enfonce au plus d'elle, grognant, marmonnant mon plaisir titanesque entre mes dents serrées à s'en exploser...

Les paumes de la jolie blonde viennent se plaquer contre mes muscles bandés, recouvrant ma peau suintante de la sienne. Il n'y a plus de cicatrices du passé, plus rien de tout ça... Plus rien, putain.

Coincée sous le siège et mon poids massif, Sam peine à trouver son souffle, mais ne lâche rien. Mon sourire carnassier s'accentue. Je lui donne ce qu'elle n'a jamais eu avant... J'ai l'impression d'avoir fait l'accomplissement de ma vie. Les doigts de sa main droite viennent s'enfoncer si voracement dans ma mâchoire que ça me force à ouvrir la bouche.

Elle en profite pour m'embrasser, se redressant légèrement et je manque de tressaillir... Le cambrage de son dos est si prononcé que j'ai l'impression qu'elle se plie en deux, faisant accentuer plus et plus encore mon enfouissement en elle. Tous ses muscles répondent aux miens dans une harmonie parfaite. Quelque chose qu'on a perfectionné au cours de ces jours et nuits si éphémères.

Mon regard vient se figer sur l'endroit où nos deux corps s'unissent et j'y passe l'une de mes mains. J'aplatis le bout de ma paume sur sa vulve raide et la masse circulairement, peu importe comment Sam essaye de retenir ses cris dans le maigre bout de tissu qui lui sert fortuitement d'oreiller. Ses cheveux se trempent de nouveau, cette-fois ci, ce n'est pas la pluie le coupable.

C'est le mien. Je suis un criminel, pour elle... Et je continuerai à l'être autant que je le peux.

Malheureusement, je ne pense pas pouvoir contenir mon orgasme plus longtemps... Ma colonne vertébrale et mes reins me picotent au point où j'en ai des crampes. C'est encore pire quand Sam bascule sa tête en arrière, exposant son corps dénudé et empli de désir comme si elle s'offrait à moi. Elle. Elle qui m'avait mis les menottes lors de notre première nuit, elle qui avait tenu à m'attacher avec ma propre ceinture, la deuxième fois, pas quelques heures après ça...

Et j'ai envie de l'honorer. Putain, ouais... Elle me fait confiance. Pourquoi, j'en sais rien... Et c'est plus que des petits orgasmes qu'on se donne mutuellement, comme l'était notre accord. C'est plus, bien plus. Elle le sent, je le sens... Et c'est pour ça que je l'avais embrassé et qu'elle y avait répondu aussi doucement que langoureusement.

Sam et moi... C'est plus.

Je suis tiraillé entre la peur et l'excitation... Sauf qu'avec mon vécu et mon passif, ces deux sentiments sont complémentaires... J'ai toujours foncé tête la première dans ce qui me faisait le plus peur... Et j'y ai toujours pris un malin plaisir.

Jusqu'à ce que le karma me retombe dessus, bien évidemment... Et que j'ai mis une âme innocente en danger. Juste pour mes envies. Juste pour ce qui m'excite.

Et voilà que je recommence... Comme si je n'ai jamais appris de mes leçons.

Mais merde. Je m'en fous. Dans quelques heures, je pourrais à nouveau me casser et laisser toute responsabilité derrière. Alors quitte à profiter, si c'est la dernière fois.

Je me concentre donc à nouveau sur ses cuisses si gracieusement ouvertes à ma guise et enfonce mes doigts dans sa voluptueuse chair. L'orgasme se déclenche pour nous deux à une fraction de seconde d'écart... Épuisant nos dernières forces au passage.

Et pourtant, quand je me repose sur elle, ses bras tendrement enroulés autour de ma nuque, elle pose le bout de son nez pile en-dessous de mon oreille et m'y chuchote :

- J'ai envie de recommencer.

- Moi aussi putain...

Et comme si je venais pas d'en avoir assez, ma queue se durcit encore, ignorant mes muscles à vif... Je ne suis même pas sûr que les junkies soient aussi accro à l'héroïne, que je le suis à Sam.

Je veux dire... À son corps.

Enfin bref.

------------------------------------

Helllllooooo ! 💙💙💙

Désolée tout le monde, j'ai passé un petit weekend détente, mais me revoilà pour ce gros chapitre qui... Est un peu spécial, je dois dire ! 🤭

Alors, d'après vous... Est-ce que vous pourrez catégoriser ce bisou dans le bar comme étant le premier ? Et puis même cette scène... Elle est chargée de... Pourrais-je dire sentiments ? 🤔🤔

À demain pour la suite ! 💙💙

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top