Chapitre 01

Galia, notre dieu a créé il y a très longtemps ce monde : Lastear. Puis vient les saisons qui se succèdent : l'Éfleuris, l'Éternis, l'Éclaudis, et l'Éfrisis. Il donna naissance aux dieux des saisons. Chacun eu choix de mettre au monde quelque chose sur cette terre désertique. Le premier planta la végétation à l'état pur. Poussant, se décuplant sans limite sur terre comme dans la mer. Le second pensant que Lastear allait être invivable si cela continuait fit apparaître les animaux et insectes. Ils devaient permettre de créer un équilibre entre la vie possible et active, et la végétation qui se réduisait progressivement. Le troisième constatant la reproduction incontrôlable de ces bêtes sauvages invoqua l'homme. Un être vivant capable de faire de grandes choses. Les mains capables de tenir n'importe quoi, des jambes pouvant l'emmener n'importe où tant qu'il le souhaitait. Une allure noble leur ressemblant. Un cerveau permettant toute capacité intellectuelle. L'homme avait comme but de réduire l'effectif animal pour éviter toute invasion. Il s'en nourrit, déterminant des viandes meilleures que d'autres. Mais avec l'évolution, l'être humain se développa tellement qu'il en devint insupportable pour la nature. Créant des vêtements, des moyens de transports, des cités. Il se prenait de plus en plus pour le roi du monde. Il domestiquait certains animaux, manipulait la végétation, jonglait avec les connaissances de la science qu'il avait réussit à acquérir. L'orgueil de ce caractère insupporta Galia qui donna l'ordre au dernier dieu des saisons de l'Éfrisis de créer quelque chose qui changerai l'homme. Celui-ci avait beau réfléchir, tout existait déjà pour lui. Il ne manquait rien. Puis il eu l'idée que créer une espèce meilleure que l'homme. Les comprenant, comprenant les animaux, comprenant la nature. Une espèce qui ferait régner  « l'harmonie suprême ». Cette idée plu tellement à Galia qu'il lui donna le surnom de sous-dieu. Cette créature capable de métamorphose. À la fois humaine pour communiquer avec eux, et animal pour vivre avec la nature.
Ainsi fut créé les Miennes.

Mais les humains jaloux décidèrent qu'ils devaient être les seuls sous-dieux. Ils organisèrent la chasse aux Miennes, si bien que le caractère fut considérée en plusieurs années comme disparue. Mais personne ne savait que parmi eux certains survivaient encore à cette extermination.
De milliers d'années se sont écoulés depuis, et très peu sont ceux qui se souviennent encore de cette légende et des Miennes. Des groupes se sont réunis en tant que scientifique pour comprendre d'où venaient les Miennes, qui étaient-ils, comment étaient-ils constitués, mais surtout : d'où leur venait cette capacité de métamorphose ? Depuis, la chasse s'est transformée en recherche. Un cache-cache interminable.

C'est dans une prairie d'Estreia que cours des loups au pelage grisé ou bruni. Ils galopent vers une direction indéfinie, le plus vite possible, suivant le chef de la meute. Je le suis, surveillant ses arrières. À ma droite ma sœur cadette, à ma gauche un loup avec qui j'ai grandi pendant longtemps et avec qui je vais m'accoupler pour le bien fait de la meute. Derrière nous, un grand van blanc nous poursuit. Ils n'ont pas d'armes à proprement parler, juste ces choses pour nous endormir. Je sais que ce n'est pas les autres qu'ils visent mais Ashley et moi. La course folle nous fait courir des mètres, tentant plusieurs fois de nous diriger vers des lieux bouchés que nous connaissons bien. J'en vois certains s'affaiblir et s'éloigner pour nous rejoindre plus tard. Ces « chasseurs » savent que ce qu'il les intéresse est en tête de ligne. Leur boite à bip-bip le leur signal. Ils accélèrent, nous faisons de même, le cœur battant, les membres bientôt à bout après ces nombreuses heures de courses. Nous transcendons les collines, les arbres, les bords de lac, de marécages. Ils ne sont pas idiots, ils comprennent que nous voulons les semer par n'importe quel moyen. L'Alpha nous fait signe de nous séparer. J'ordonne à Ashley de le suivre pour que le signal ne soit pas trop fort et me dirige vers la ville qui n'est pas loin. Une personne à l'entrée de celle-ci m'aperçoit et hurle en courant à l'intérieur de la rue :

- Au loup !

Je l'ignore et pénètre à l'intérieur de MigtyCity. Alors que je cherche un endroit pour me métamorphoser et me fondre dans la masse, les chercheurs ne me lâchent pas d'une semelle avec cette fois-ci des motos. Je ne connais pas assez cette ville pour connaître les culs-de-sacs et autre. Pourvu que je m'en sorte. Les civils paniqués hurlent sur mon passage, s'écartent, me laissant les ruelles faciles d'accès. De toute façon, quel intérêt de manger de l'humain ? Ça a très mauvais goût. Pire que renifler l'arrière train des membres de la meute. Cependant en tuer deux-trois ne nous déplaît pas puisqu'ils ont tendance à empiéter sur notre territoire. Je termine de faire le tour de la ville, je sens que l'épuisement va bientôt me consumer, mes pattes seront prochainement hors service. Pitié, pas maintenant ! Ces barbares me poursuivent encore, je décide de sortir de la ville. Puis tout se déroule si vite. La camionnette est devant l'entrée de la ville, un homme en sort et me tire dessus. Ma vue se trouble progressivement, ma course se ralentit et ayant perdu contrôle de mon corps, je tombe à terre, inconsciente.

À mon réveil, je me retrouve dans une cage. Le balancement me faisant glisser de droite à gauche me fait comprendre que nous sommes en voiture. Un rideau sépare l'arrière de la camionnette en deux. Une odeur familière vient caresser mon museau. Un couinement m'échappe lorsque le véhicule s'arrête net et fait cogner ma cage contre la porte arrière. Après quelques secondes celle-ci s'ouvre, m'aveuglant d'une lumière blanche. Deux hommes en blouse blanche attrapent ma prison ambulante et la déplacent à travers des couloirs, me déposant enfin dans une pièce vide avec ces mêmes barreaux. On me relâche à l'intérieur et m'enferme. L'effet du somnifère m'empêche de me relever. Mon regard embrumé se perd dans ce carrelage d'un blanc immaculé. Autour de moi se trouve des vitrines de verres, avec des gens m'observant, prenant des notes. Où suis-je ?

Je me redresse enfin, chancelant un peu. Si je me comporte comme un loup normal, peut être me relâcheront-ils. J'espère que tout se passera bien. Un homme avec des lunettes rectangulaires s'accroupie devant moi et sourit. Je grogne, montre les dents. J'ai vécu comme un loup pendant quinze ans, ça ne doit pas être difficile de faire taire mon côté humain. Il me suffit d'être comme un loup.

- Je sais que tu es une mienne toi aussi. Pas besoin de le cacher. Nos machines ne mentent pas.

Jouons le jeu et continuons à faire l'animal sauvage. Je continue à faire comme si je ne comprenais rien à ce qu'il me disait.

- Tu veux vraiment me forcer à te transformer. dit-il en agitant une seringue devant moi.

Oh non ! Pas la piqûre ! Je n'en ai jamais fait mais cette extrémité pointue ne m'inspire pas confiance. Je persiste à jouer les louves sauvages et hostiles. De la bave coule le long de mes babines pour salir ce sol gelé. Il fait signe à côté de lui et un rideau se lève laissant apparent une autre louve dans la pièce voisine. Ashley ! Elle semble toute affolée, perdue. Lorsqu'elle m'aperçoit, une lueur d'espoir brille dans ses yeux. Je m'approche de la vitrine, elle fait de même. Mon dieu c'est vraiment elle. Ils l'ont aussi capturée.

- Si tu ne veux pas qu'on blesse cette louve, il va falloir que tu nous obéisses bien sagement.

Mon regard se tourne vers lui et un rictus satisfait se trace sur son visage. Il saisit sur une table derrière lui un tissu blanc et me le jette à la figure. Je m'abaisse et avec ma patte le retire maladroitement de ma tête, constatant que cela ressemble à une sorte de robe d'hôpital.

- Transforme-toi.

Je grogne pour exprimer mon refus. Il tourne la tête vers un de ses collègues et lui fait signe. J'entends un coup de feu, le hurlement strident d'Ashley et une trace noire tâche le carrelage. Je me précipite vers la vitre et me sens soulagée lorsque je compris qu'ils avaient tirés sur le côté, l'évitant. Cependant, je comprends rapidement que ce n'est qu'un avertissement.

- Transforme-toi. répète-t-il.

Il ne me laisse pas le choix. La vie d'Ashley est en jeu. Je ne veux pas lui risquer la vie. Je m'assois et me métamorphose. Transformant chaque partie e mon corps. Mes poils diminuent, mes griffes s'aplatissent, ma queue se rétracte en moi. Mes membres s'allongent, prennent une forme adapté pour pouvoir marcher debout. Mes pattes deviennent des mains et des pieds. Mon corps s'amincie, s'élargie, s'arrondie, formant un ventre plat, une poitrine de femme et des hanches fines. Ma tête s'aplatie, mes yeux changent pour devenir plus humains, plus gris, mon museau noir prend comme le reste une teinte beige pour enfin devenir un petit nez. Mes babines bestiales s'adoucissent en lèvres voluptueuses, des dents moins pointues. Une chevelure noire comme l'ébène me tombe dans le dos. Il me scrute avec émerveillement et ne manque pas de me relooker.

- Finalement, je me demande si te donner ce bout de tissu était nécessaire. Vu comme ça, tu es vraiment plaisante à voir. Combien d'années as-tu gâché en tant que louve ?

Il m'attache les chevilles et les poignets avec des menottes accrochés à des piquets. Il ne manque pas de me caresser de manière désinvolte quand soudain son supérieur arrive derrière lui. Il lui ordonne de me laisser seule et ils quittent tout deux la pièce, fermant la lumière. Je fronce sourcils et constate que la vue humaine est vraiment pitoyable quand c'est la nuit. Je reprends ma forme bestiale et m'allonge, remarquant que mes pattes se libèrent facilement des menottes — C'est bon à savoir. Je ferme les yeux et m'endors.

Les jours se suivent et les prises de sang et analyses ne s'arrêtaient pas. Ils ont fini par faire subir à Ashley ce que je supportais pour elle. La chaleur monte progressivement, signe que nous entrons dans l'Éternis. Les scientifiques ont de plus en plus de mal à prendre leur sérieux. Je sens que nous allons bientôt pouvoir retrouver notre liberté. Un homme vient pour une nouvelle prise de sang, je constate qu'il en va de même du côté de ma sœur. Il me dévisage de manière désinvolte, le regard sombre, n'hésitant pas à me coller. Il m'écœure. Une alarme sonne soudainement, nous assourdissant. Une lumière rouge envahi la pièce et une odeur de brûlé arrive jusqu'à nous. Ils perdent leur concentration pendant quelques temps, juste assez pour me permettre de me transformer en loup, le mordre à sang pour le déstabiliser.

- Ah ! Putain ! Reviens-là ! hurle-t-il.

Je remarque qu'Ashley fait de même de son côté et nous nous rejoignons à la sortie de nos chambre de séquestration. Je lui suggère de me suivre jusqu'au bout, elle acquiesce comme à son habitude et nous commençons à partir. 

Nous galopons dans les couloirs prenant par surprise les scientifiques qui tentent de nous capturer une nouvelle fois. Nous n'hésitons pas à mordre de manière violente lorsqu'ils réussiss
ent à nous attraper à deux reprises.

- « On ne libère pas les autres Miennes ? » me questionne ma sœur en Translation, qui est le langage des miennes lorsqu'elles sont sous forme animale.

- « Qu'ils se débrouillent. » je la reprends constatant l'incapacité des autres individus de notre espèce.

Nous trouvons la sortie encadrée par des grilles sur le point de se fermer,  la dépassons et filons à travers un terrain vague jusqu'à rejoindre la ville la plus proche. Je ne la reconnais pas, ce n'est pas la même que Migty City. Cela me fait comprendre que nous avons clairement changé de contrée. Je ralentie le pas, m'assurant qu'Ashley me suive encore ainsi qu'aucune personne du laboratoire n'ai eu le temps de nous poursuivre. Nous entrons dans la ville, nous faisant toutes petites, et évitant les animaux susceptibles de nous démasquer.

Nous nous cachons dans un coin où par chance des vêtements pendent dans la rue. Je regarde autour de nous, pour m'assurer que personne ne nous surprenne et me transforme la première. Je m'habille rapidement, hésitant sur le sens et la manière pour porter ces habits. Puis je laisse Ashley faire de même. Soudain nous entendons un bruit derrière nous. Je me retourne pendant qu'elle s'habille et croise le regard surpris d'un garçon de mon âge. Des cheveux blonds lui tombent sur le front, forçant une mèche à se former au-dessus de ses yeux. Plus grand et plus musclé, ont aurait pu très facilement associer sa carrure à celle d'un loup Alpha. Son regard bleu me transperce de part en part. Ses vêtements me font rapidement comprendre que c'est un simple humain.

- Ashley, dépêche-toi . . .dis-je en reculant d'un pas.

Il nous a vus. Il a tout vu. Son regard interrogé ne trompe pas. Il s'avance d'un pas vers nous. Je recule encore.

- Ashley, dépêche-toi. insisté-je.

Elle regarde enfin dans la même direction que moi et se cache derrière moi. Il s'avance de plus en plus vers nous. Mes jambes tremblent encore. Je n'ai pas encore l'habitude de me tenir debout. Je n'ai vécu que très peu de temps en tant qu'humaine lorsque j'étais plus petite. La taille, mes formes, je n'ai pas l'habitude de tout ça. Et pour Ashley, hormis dans ce laboratoire de torture elle n'a eu jamais de réelle occasion. Il lève une main, tentant de nous amadouer.

- On fait quoi ? me demande Ashley sur la défensive.

- On court.

Nous nous retournons et courons du mieux que nous pouvons, sans tomber. Contre toute attentent, il nous poursuit. Courir avec ces jambes est beaucoup moins pratique qu'en loup. Je le remarque lorsque je manque plusieurs fois de trébucher. Nous traversons un marché à l'odeur alléchante, des ruelles, des quartiers. Notre endurance a durement diminuée d'une forme à une autre. Une voix masculine derrière nous hurle :

- Attendez ! Attendez !

C'est encore lui. Mais qu'est-ce qu'il nous veut à la fin ?! Ils sont si persistant que ça ces humains ? Nous ralentissons contre notre gré, comprenant que nos jambes faibles vont bientôt nous lâcher. Pas maintenant ! De plus, prendre notre forme animale n'est pas possible ici. Ça ferait un scandale. Affoler des humains est déjà assez inutile et énervant comme ça. Une main saisit la mienne en même temps qu'Ashley. Nous nous retournons par réflexe, haletante, perdant notre souffle. C'est encore ce garçon. Je tente de m'extirper, mais sa poigne est trop forte pour nous.

- Lâche-nous. supplié-je d'une voix faible.

Entendre ma propre voix me fait toujours bizarre. Je n'ai pas l'habitude de communiquer de cette manière. Cela nous semble inné, mais cela ne nous paraît pas naturel. Nous sommes au milieu d'une rue entourée de maisons faites d'un même mur. Il n'y a aucun passant. Nous sommes seuls.

- Vous êtes des Miennes, non ?

Alors que je pensais que tout le monde avait oublié cette quatrième catégorie vivante. Mais là . . . Nous sommes découverts.

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