Hated Love-TOME 3- Chapitre 29

    June

La semaine suivante passe rapidement. Jonas et moi travaillons beaucoup. Il fait quelques horaires de nuit, bien qu'il ait une préférence pour le jour. Il m'a dit qu'il essaierait de modifier son poste pour avoir les mêmes heures de travail que moi, toutefois, aussitôt qu'il a un peu de temps libre, il se retrouve à la salle de boxe pour s'entraîner. Je reste alors seule à la maison, mais ça ne m'embête pas. J'aime me retrouver seule de temps en temps. Lorsque j'habitais avec Alicia, elle n'était pas toujours là et ça me permettait de décompresser.

Néanmoins, je dois avouer que j'apprécie la présence de mon biker. Lorsqu'il arrive du travail ou de s'entraîner, nous nous retrouvons sur le canapé à regarder un petit film (au diable les nouvelles télévisées !) blottie dans les bras de l'autre et ça me plaît bien.

— Je n'aime pas te laisser seule à la maison lorsque je pars m'entraîner, m'a-t-il confié la veille. Tu pourrais venir avec moi ! Ce serait moins ennuyant.

J'avoue ne pas aimer beaucoup le sport. Je sais que c'est bon pour la santé, mais je déteste courir, et encore plus soulever des altères. Non, ce qui m'emballe, c'est la danse en ligne. C'est un très bon exercice. Et je ne parle pas ici du simple set carré. C'est plutôt un mélange de danse sociale, de hip-hop, de funky et de latino. Chaque chorégraphie est inspirée des plus grands chorégraphes mondiaux.

J'aime aussi le fait que chaque chanson ait sa propre danse. Certaines peuvent bien sûr ressembler aux danses country, mais d'autres non.

— Je pensais plutôt trouver une école de danse et m'y inscrire, avoué-je à mon copain.

Ça me fait tout drôle d'appeler Jonas ainsi, pourtant, nous pouvons déclarer que nous sommes bel et bien un couple. Nous apprenons à nous connaître et je dois admettre que j'aime de plus en plus cet homme, sérieux à ses heures, et comique à d'autres. Nous nous chamaillons souvent, surtout lorsqu'il est question du temps passé sous la douche, mais cela a quelque chose d'excitant et nous finissons par nous embrasser passionnément à la fin de notre joute verbale.

— Pourvu que tu ne danses pas nue, me taquine Jonas.

Je lève les yeux au ciel. J'ai l'impression qu'il va me rappeler éternellement la bêtise que j'ai failli commettre.

— Je pensais au pole dancing, précisé-je en attendant impatiemment sa réaction.

Il recrache l'eau qu'il était en train de boire.

— Tu n'es pas sérieuse, si ? me demande-t-il, inquiet.

— Bien sûr que non. Je pensais plutôt à la danse en ligne.

— Ah ! Bonne idée ! Je crois qu'il y a une école en ville. J'ai déjà entendu Audélie en parler. Je lui demanderai l'adresse, si tu veux.

Je hoche la tête, motivée à sortir et m'amuser un peu. Cette dernière semaine, j'ai uniquement travaillé et...fait l'amour. Jonas est un amant extraordinaire, passionné et romantique... quelquefois moins, mais ce n'est est que meilleur. Il m'a montré plusieurs facettes des relations charnelles et j'ai même eu droit aux menottes, ce qui m'a rappelé ma première soirée à ses côtés, la fois où il m'avait attachée sur sa moto. Par contre, je ne soupçonnais pas Jonas aussi enflammé à cette époque. Époque qui n'est pas très loin derrière nous, d'ailleurs. Après tout, nous nous menacions avec un fusil il n'y a pas si longtemps.

— À quoi tu penses ? me demande-t-il.

— À notre première rencontre.

— Lorsque tu as déchiré mon t-shirt.

— Plutôt lorsque je te menaçais. J'étais vraiment stupide.

— Tu n'étais pas au courant de tout.

J'approuve.

— Je pourrais te montrer à tirer correctement au pistolet, si tu veux, me propose Jonas.

— Ah oui ? fais-je, étonnée. Tu devras surveiller tes arrières si jamais je me révèle douée...

Il m'adresse un petit sourire en coin.

— Tu ne me fais pas peur, Blanche-Neige, me dit-il en roulant sur moi.

Il embrasse délicatement ma clavicule, juste avant de déclarer : « En plus, j'aime bien la tigresse en toi ».

...

Jonas travaille tôt, aujourd'hui, alors il part avant moi. Puisque je commence à dix heures, je me prépare tranquillement tout en effectuant quelques tâches ménagères. Judicaëlle a repris le travail puisqu'elle va mieux, alors je ne suis pas seule à la boutique. Les journées passent rapidement et la future maman et moi papotons tout en effectuant nos tâches.

Alors que je viens de terminer de m'habiller, je reçois un message-texte d'un numéro inconnu.

Salut, c'est Dave. Serais-tu libre pour prendre une bouchée avec moi. J'aimerais éclaircir certains points avec toi.

La culpabilité m'assaille aussitôt. Il n'a pas été très amical avec moi lors de nos précédentes rencontres, mais peut-être y a-t-il une autre bonne raison.

Je remarque qu'il est neuf heures. Il me reste encore du temps de libre, alors pourquoi pas ? Peut-être acceptera-t-il mes excuses.

D'accord. Où veux-tu que l'on se rencontre ?

Sur la terrasse du petit café à deux coins de rue de chez toi.

Parfait, à tout à l'heure.

Je saute dans mes bottines et prends ma veste, puis je trottine jusqu'au petit café. Jonas habite dans un quartier résidentiel très bien situé. Le supermarché est à côté, ainsi que plusieurs magasins et deux casse-croûtes. La brasserie est à dix minutes de chez lui, alors je prends le taxi la plupart du temps, du moins, lorsque nos horaires sont différents.

Dix minutes plus tard, j'aperçois Dave assis à une table. Je reconnais immédiatement le rouquin doté d'une longue barbe. Il est assez costaud et tatoué dans le cou, mais ce qui le démarque le plus, c'est son cache-œil.

Je déglutis, nerveuse de le revoir, et m'avance vers lui.

— Salut, lui dis-je en restant à près d'un mètre de sa table.

— Salut, assieds-toi, m'invite-t-il.

Je m'installe en face de lui et triture la nappe, mal à l'aise.

— Comme cela, il parait que Jonas et toi êtes ensemble ? me demande-t-il.

Je hoche la tête, me demandant ce qu'il pense de notre relation. Au lieu de répondre, il se frotte la barbe d'un air songeur. Le silence me fait gigoter sur ma chaise.

— Tu avais quelque chose à me dire ? questionné-je en me demandant si c'était une bonne idée de venir.

— Oui, je...

— Vous avez commencé sans moi ? le coupe une voix grave.

Je tourne la tête et laisse échapper une exclamation de surprise en reconnaissant le nouveau venu.

— Nate ! m'exclamé-je en me levant.

Il me sourit d'un air chaleureux tout en me donnant une accolade amicale.

— Salut, beauté, me dit-il. Content de te revoir.

Il s'assit à notre table et je ne peux m'empêcher de l'interroger.

— Que fais-tu ici ? lui demandé-je. Tu connais Dave ?

— Oui, c'est un ancien pote à moi. Je passais dans le coin et j'avais envie de te revoir.

— Ah bon. Pourquoi ne pas m'avoir donné de tes nouvelles, alors ?

Il fronce ses sourcils.

— Je t'ai envoyé des dizaines de messages et tu n'as jamais répondu.

— Je t'assure que je n'ai rien reçu...

Puis, tout s'éclaire. Cet enfoiré de Gabin a supprimé son numéro et l'a bloqué par le fait même lorsqu'il était en sa possession. Je ne vois pas d'autres réponses possibles. Mon air renfrogné doit être révélateur car Nate grogne un : c'était astucieux de sa part.

— Pardon ? fais-je, confuse.

— J'aurais dû me douter que les Midnight Demons ne te laisseraient pas m'approcher.

— Pourquoi ?

— Parce que j'ai quitté leur club et ils n'ont pas apprécié.

— Ah...

Je trouve la réaction de Gabin et Thor excessive. Lors de ma première rencontre avec ces bikers, ils paraissaient lui vouer une haine sans nom.

Nate s'empare d'un croissant et mord dedans comme s'il mourrait de faim. Dave et moi restons immobiles. Cette situation m'embarrasse et je ne sais trop comment réagir. Dave a-t-il planifié cette rencontre ou est-ce un hasard ?

— Ils n'ont vraiment pas été corrects avec toi en t'obligeant à travailler pour eux, ajoute Nate. Après tout, tu n'as rien fait de mal.

— Rien fait de mal ? répète Dave. J'ai été blessé, abruti !

— C'était un accident, clamé-je. Je ne te visais pas.

Dave me lança un regard amer, signe qu'il ne m'a pas pardonné. Merde ! J'aurais dû rester chez moi.

Je me lève, irritée, en m'apprêtant à prendre congé.

— D'après ce que m'a dit Dave, commence Nate, ta dette envers eux serait réglée, alors pourquoi ne pas repartir avec moi ?

J'ouvre la bouche, éberluée, et dévisage le barman.

— J'ai entendu les mecs en discuter et tu as terminé de rembourser ce que tu leur dois, explique Dave en haussant les épaules.

Pourquoi Jonas ne m'a-t-il rien dit ? Est-ce parce qu'il veut que je reste avec lui ?

Je sens la colère s'emparer de moi. Je croyais qu'il était franc avec moi. De toute façon, dette ou pas, j'avais décidé de vivre avec lui.

— Ma vie est...est ici maintenant, bafouillé-je, déstabilisée par la proposition de Nate.

— Ils n'ont rien à faire de toi, beauté, me dit Nate d'un air désolé.

— Mais Jonas...

— A fait semblant de t'aimer pour que tu travailles pour eux.

Je fronce les sourcils. Ça n'a aucun sens : Jonas a l'air de m'aimer sincèrement. Il ne m'aurait pas fait cela.

— Montre-lui les photos, Dave, exige Nate.

Le biker sort une enveloppe et étale différentes photos sur la table. Mes yeux les voient, mais refuse d'y croire. Mon biker est en train d'embrasser une jolie femme sur les lèvres. Sa main est déposée directement sur ses fesses tandis que l'autre disparait sous sa jupe. Deux autres clichés me retournent l'estomac. Je ne peux nier que c'est réellement Jonas car sur celles-ci, il est face à l'objectif.

— Qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas une ancienne photo, m'objecté-je.

— Regarde la date.

En effet, dans le bas de la photo, la date est bien visible. C'était hier.

— La boxe, ce n'était qu'un prétexte pour te tromper, ajoute Nate

J'essaie de calmer ma respiration. Ce connard m'a bien eue. J'étais prête à rester ici et à refaire ma vie avec lui et il me trahit avec cette femme.

— Plus rien ne te retient ici, me dit Nate. Rentre avec moi.

Furibonde, il ne m'en faut pas plus pour accepter. Je n'ai pas besoin de récupérer mes effets personnels, puisque je n'en ai pas. Mon téléphone portable est le seul objet que j'ai apporté et il est dans la poche de ma veste.

— Alors, allons-y, me dit Nate d'un air satisfait. Je suis venu à moto.

— Pas de problème.

— Nous avons plusieurs heures de route à faire, alors tu risques de vouloir te reposer en rentrant, rajoute-t-il.

Je hausse les épaules, m'en fichant royalement. J'ai une boule dans la gorge et je dois me retenir de pleurer. Je croyais avoir trouvé en Jonas l'homme de ma vie. Je sais que je ne vis pas dans un conte de fée, mais j'ai cru que je pourrais être heureuse à ses côtés.

Foutaises ! Il m'a bien eue, comme eux tous. Jamais je n'aurais dû me laisser berner par ce groupe de bikers.

— Veux-tu laisser un message à Jonas ? me demande alors Dave.

Il n'a pas bougé et me fixe attentivement.

— Non, il ne mérite aucun au revoir de ma part, craché-je.

Je vois une lueur de regret passer dans les yeux du mixologue, mais elle disparait aussitôt tandis qu'il hoche la tête. Il s'adresse ensuite à Nate.

— Vas-tu me enfin révéler le nom de l'ophtalmologiste dont tu me parlais ? lui demande-t-il. Celui qui fait des miracles.

Nate pouffe et répond :

— Mec, si je connaissais quelqu'un d'aussi doué, crois-tu que je porterais encore des lentille ?. Tu es trop naïf. À la prochaine !

J'ignore de quoi ils parlent, mais je m'en fiche. J'en ai fini avec cette ville et ces bikers de malheur.

Nous roulons toute la journée et arrivons dans ma ville natale alors que la nuit est déjà bien avancée. J'ai des fourmis dans les jambes et j'ai hâte de me les dégourdir.

— Où allons-nous ? demandé-je à Nate alors qu'il fonce à travers la ville. J'aimerais rentrer chez moi.

— Chez toi ? Tu n'as plus de maison, beauté. Quelqu'un a loué ta chambre, je te rappelle.

— Comment tu le sais ?

— Tout se sait, dans cette ville. Je t'emmène chez moi. Il reste des chambres libres.

Je hoche la tête même si ça ne me plait pas d'entrer dans sa vie. Je veux reprendre la mienne, me trouver un petit appartement, ou bien retourner chez ma meilleure amie lorsque le bail de son colocataire prendra fin. J'espérais prendre mes distances avec les hommes, pas me rapprocher de l'un d'eux. De plus, il y a quelque chose qui cloche chez Nate. Je ne m'en étais pas rendu compte avant, mais cette histoire avec les Midnight Demons ne tient pas la route. Je me souviens également de la phrase que lui a lancée Nate au sujet de Maisie. C'était peut-être pour le provoquer, mais de très mauvais goût. On ne menace jamais la régulière d'un biker et Nate l'a fait ouvertement.

— Je pourrais louer une chambre d'hôtel pour cette nuit, suggéré-je, peu désireuse de l'accompagner. J'irai voir Alicia demain. Peut-être que son colocataire loue à la semaine...

— Il est tard, désapprouve Nate. Viens pour cette nuit et on verra plus tard. En plus, j'ai une surprise pour toi.

— Une surprise ? répété-je, circonspecte.

— Quelqu'un à te présenter, si tu préfères. Ne pose pas de question ou tu risquerais de gâcher la surprise.

Il me sourit et je finis par accepter. Néanmoins, j'ai un mauvais pressentiment...


***Danse en ligne folklorique où le calleux donne les instructions ("prenez vous la main", "tournez autour de votre partenaire", etc.

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