Hated Love- TOME 3-Chapitre 27

June

Je sens une odeur d'après-rasage mélangé à celle de lessive avant même d'ouvrir les yeux. Je me rends compte, par la chaleur que je ressens en cet instant, qu'un corps chaud est plaqué contre le mien et que je suis blottie contre lui, sur son torse. Je hume doucement le parfum sur son chandail, qu'il a pris soin d'enfiler avant de se coucher. Je n'ai jamais vu Jonas dormir torse nu. J'ignore si c'est parce qu'il est pudique, ou s'il dort toujours vêtu.

Il se repose encore, alors j'ai tout le loisir de contempler son beau visage. Sa barbe est plus longue que lors de notre première rencontre et ça lui donne un côté encore plus viril. Sa mâchoire carrée et ses lèvres pleines constituent un appel au crime. Je ne peux m'empêcher de suivre la ligne de sa mâchoire avec mon doigt. Un geste qui le réveille instantanément.

Le biker ouvre les yeux et notre regard s'arrime.

— Bonjour, me dit-il d'une voix enrouée, mais ô combien sexy. Étais-tu en train d'abuser de moi ?

Ses yeux pétillent de malice et je me rends compte que c'est la partie de sa personnalité que j'aime le plus : lorsqu'il blague pour détendre l'atmosphère. Car, en ce moment, l'atmosphère est tendue...de désir.

— J'ai le droit de te toucher, moi aussi, lui dis-je.

— Bien sûr, mon corps est à toi, princesse.

Je ne peux empêcher un sourire de naître sur mes lèvres. J'ignore quelle heure il est, mais c'est le moment de découvrir cet homme.

Impatiente d'en voir plus, je passe ma main sous son t-shirt et essaie de lui retirer.

— Doucement, me dit Jonas en m'aidant. Je tiens à ce t-shirt, alors je préfèrerais que tu ne déchires pas celui-ci.

Ma moue agacée le fait rire. J'ai l'impression que je vais longtemps entendre parler de cette histoire. Toutefois, mon regard se bloque sur son torse musclé et j'en oublie tous nos anecdotes passées. Son corps est sculpté comme un Dieu Grec. J'en salive rien qu'à le contempler.

— On dirait que tu ne vas faire qu'une bouchée de moi, plaisante Jonas sous mon regard insistant.

— C'est presqu'irréel d'avoir un corps si parfait. Je rêve sûrement encore.

— Dans ce cas, tu peux te permettre de faire ce que tu veux, me dit Jonas en me faisant un clin d'œil.

Je sais pourtant que cet instant est bien réel au moment où mon biker s'empare de mes lèvres. Si je dormais, je ne ressentirais pas toutes ces sensations en moi. Je m'embrase et mon corps s'échauffe en anticipant la suite.

Ma main s'appuie sur son pectoral et j'en profite pour découvrir chaque muscle qui était caché sous son chandail. Sa peau est légèrement basanée, si bien que j'ai l'air blanche à côté de lui. Pas étonnant qu'il m'ait attribué ce surnom de Blanche-Neige.

Nos lèvres jointes laissent échapper des soupirs de béatitude. Jamais auparavant je n'aurais imaginé à quel point ce serait bon d'embrasser cet homme. Quelques semaines plus tôt, je le considérais encore comme un ennemi. Maintenant, nous sommes du même côté, voire plus que cela. Comment notre relation a-t-elle pu se transformer aussi vite ? Étions-nous prédestinés à nous rencontrer ? Je ne crois pas vraiment à ces trucs, mais c'est tout de même étrange que je sois tombée amoureuse de ma cible.

Amoureuse.

Le suis-je réellement ? Ai-je développé plus que de l'attirance pour lui ? Oui, car je ne suis pas du genre à coucher avec un gars seulement pour du sexe. Je voulais attendre le bon avant d'aller plus loin. Jonas est-il le bon ? En tout cas, il est en train de le devenir. C'est un gars sérieux qui ne couche pas à gauche et à droite. En tout cas, pas depuis que je le connais. Je n'en sais pas beaucoup sur son passé, mais je ne suis pas si naïve. C'est un biker et il peut avoir toutes les filles qu'il veut, surtout ces brebis dont j'entends souvent parler. Ces danseuses au corps de rêve que j'ai croisées lors de mon entretien avec le propriétaire du bar. Elles sont tellement différentes de moi que je ne crois pas un seul instant qu'on m'aurait engagée Mon courage se serait dégonflé comme un ballon au beau milieu de la scène aussitôt que j'aurais enlevé mon soutien-gorge.

— À quoi penses-tu ? me demande Jonas, qui me sent moins concentrée.

— Au fait que je ne suis pas comme les femmes que tu fréquentes habituellement. Les brebis sont plus sexy que moi.

— Tu as tort, Blanche-Neige, tu es encore plus attirante qu'elles. Je ne fie pas uniquement à une paire de fesses ou à la taille des seins pour trouver une femme sexy. Quoique les tiens soient purement délicieux.

— Espèces de pervers ! m'exclamé-je.

Pourtant, ça ne sonne pas comme une insulte, cette fois-ci. Jonas est un peu pervers, mais j'aime lorsqu'il me fixe comme si j'étais la plus belle créature sur cette Terre. Maintenant que j'ai retiré mes œillères, je m'en rends compte. Avant, je le détestais tant que je ne remarquais pas la tension sexuelle entre nous. Mais en cet instant, elle est si forte que c'est moi qui prends les devants.

Ma main glisse sur ses muscles abdominaux, que je prends le temps de caresser, puis je descends et passe la main dans son pantalon. Je franchis l'élastique et trouve enfin l'objet de ma curiosité. J'empoigne son sexe déjà dur et Jonas laisse échapper un sifflement lorsque j'entame des vas-et-viens. Je n'ai peut-être aucune expérience avec les garçons, mais je suis déjà tombée sur des films pornos. Habituellement, la femme commence par faire une fellation à son partenaire, mais je suis trop gênée pour aller jusque-là. Je préfère découvrir les joies du sexe avec mes mains.

— June, gémis Jonas alors que j'accélère mes mouvements. Tu es douée.

Il ne se doute pas une seule seconde que c'est la première fois que je touche un organe masculin. Devrais-je le lui avouer ? Peut-être qu'il ne voudra pas d'une débutante comme moi. Après tout, il est habitué à avoir des relations avec des femmes expérimentées.

Alors que je vois le plaisir monter in crescendo sur le visage du biker, celui-ci m'arrête.

— Tu n'aimais pas ça ? questionné-je, déstabilisée.

— Au contre, j'aimais TROP cela. J'allais jouir dans ta main et ce n'est pas mon intention.

— Ah non ?

Je sais ce qu'il veut. Je le veux également.

Jonas soulève doucement mon débardeur, dévoilant ma poitrine nue. Sa bouche s'approche de mon sein et se pose sur mon mamelon, qu'il suçote avec ferveur. Je me rends à peine compte que c'est à mon tour d'être étendue sur le lit. Nue puisqu'il m'avait retiré mon bas de pyjama la veille.

— J'ai envie d'être en toi, June.

— Alors, vas-y, l'encouragé-je

Il hoche la tête et ses lèvres descende sur mon ventre, qu'il embrasse, puis il écarte mes jambes et plonge entre mes cuisses. Ses lèvres se posent sur la partie la plus intime de mon anatomie et, bien que je sois mortifiée par ce qu'il fait, aucune autre sensation n'a jamais été aussi agréable. Il suçote mon clitoris jusqu'à m'en faire perdre la tête. Puis, il tire le tiroir de sa table de chevet et prend un préservatif, qu'il déchire et qu'il enfile d'une main experte.

Alors que j'essaie de reprendre ma respiration, mon amant frotte son membre sur mon pubis, attendant mon accord, que je lui donne sans tarder. Il trouve facilement le chemin et entre doucement en moi. Je ressens un tiraillement, ce qui me fait me crisper, mais Jonas dit :

— Détends-toi, princesse. Tu es serrée, alors tu dois relâcher tes muscles pelviens pour que je puisse aller plus loin.

— D'accord.

Je prends une longue inspiration pour me détendre et Jonas en profite pour donner un coup de bassin. Je lâche un petit cri à cause de la douleur et le biker lâche un juron. Merde ! Il a percé à jour mon secret, sans jeu de mot.

— On va devoir avoir une bonne conversation sur ce qu'il vient de se passer, me dit-il, immobile en moi.

Il attend probablement que je m'adapte à sa taille, qui est plutôt imposante.

— Pas tout de suite, murmuré-je.

— Tu es certaine que tu veux continuer, June ? Je ne veux pas te pousser à faire quelque chose que tu ne veux pas.

— Ferme-la, Jonas, et fais-moi du bien.

Mon sourire adoucit mes paroles plutôt brusques et il s'aperçoit que j'en ai autant envie que lui. D'ailleurs, la douleur est partie et lorsqu'il recommence à se mouvoir et une nouvelle sensation monte en moi.

— Plus vite, lui dis-je.

Ses mouvements de bassin s'accélèrent et je gémis. Plus il va et vient, plus la friction me procure du plaisir. Ma respiration s'accélère alors que je suis sur le point d'exploser.

— Jonas ! m'écrié-je alors que la jouissance déferle en moi.

Peu après, Jonas me rejoint en haletant et, après un dernier coup de bassin, il s'immobilise et m'embrasse passionnément. Mon amant s'allonge ensuite à mes côtés et je pose ma tête sur son torse, où j'écoute ses battements de cœur rassurants.

— Pourquoi ne m'as-tu pas dit que c'était ta première fois ? me demande Jonas. J'aurais attendu...

— Justement, j'en avais envie.

— Princesse, tu ne sais pas à quel point je suis touché, m'avoue-t-il en me fixant dans les yeux. J'avais peur que tu ne veuilles de moi que pour le sexe. Si tu m'as offert ta virginité, j'en déduis que je compte plus que ça pour toi.

— Peut-être, plaisanté-je en arquant mes sourcils comme pour le draguer. À moins que j'aie craqué pour tes beaux yeux.

— Ou pour mon incroyable charme.

Je lève les yeux au ciel, tout de même amusée. Pourtant, il est vrai que ce type a beaucoup de charisme. Ça m'étonne même qu'il ne soit pas en couple. Un bon gars comme lui doit attirer les demoiselles comme des mouches.

— Quelle heure est-il ? questionné-je en m'étirant le cou pour regarder l'heure sur le cadran.

— On s'en fiche. C'est dimanche, alors on a congé.

Il embrasse mon épaule, ce qui me fait frémir.

— Profitons-en pour nous reposer, dit-il.

Son regard s'arrête sur ma gorge.

— Surtout toi, ajoute-t-il. Défense de quitter ce lit.

— Mais...

— Tu dois te remettre pleinement de ton agression pour être en forme. Tu devras remplacer Judicaëlle à temps plein en attendant qu'elle aille mieux et je ne pourrai pas toujours être avec toi. Je dois également travailler dans la brasserie.

J'étais détendue jusqu'à maintenant, mais la colère s'empare de moi.

— Pourquoi ne me demande-t-on pas mon avis ? éclaté-je. J'ai l'impression d'être une esclave qui doit obéir aux Midnight Demons au doigt et à l'œil. Et si je ne veux pas m'occuper de la boutique ? Le deal, c'était que je prépare des cocktails pour remplacer Dave, pas que je vende de la bière. Je pensais qu'on me considèrerait mieux maintenant que nous sommes ensemble, mais la vérité, c'est que rien n'a changé. Je suis toujours votre prisonnière.

— June, dit Jonas d'une voix lasse, n'oublie pas que tu nous dois de l'argent, et je tais la partie où tu nous as volés. Couple ou pas, tu dois tout rembourser, alors plus tu travailleras, et plus tu rembourseras vite.

— Et après ? Je ne peux même pas retourner chez moi sous risque de me faire assassiner.

— Tu pourras te trouver un travail en ville et continuer d'habiter avec moi.

— Je ne sais pas, Jonas. Laisse-moi le temps d'y réfléchir.

Il parait déçu de ma réponse, mais c'est le genre de décision que je ne peux prendre sur un coup de tête. Je n'ai certes aucune famille qui m'attend, mais je m'ennuie d'Alicia. Pourtant, je sais bien que notre colocation était à court terme. Tôt ou tard, nous aurons une famille et nos chemins se sépareront. Et j'ai l'impression que ça arrivera plus tôt que tard...

— As-tu faim ? me demande-t-il en se levant.

— Oui, je meurs de faim, lui avoué-je.

— Dans ce cas, nous pourrions aller manger au restaurant, qu'en dis-tu ?

Il est onze heures, signe que nous avons fait la grâce matinée.

— C'est une bonne idée, approuvé-je.

— Dans ce cas, habillons-nous et allons-y.

Lorsque Jonas se dirige vers la salle de bain, j'ai une plein vue sur son postérieur. Ses fesses sont aussi musclées que le reste de son corps et je me lèche la lèvre en m'imaginant les toucher...

— On dirait qu'il y en a une qui rêve éveillée, me taquine Jonas en se retournant.

Je rougis lorsque je réalise qu'il m'a surprise en train de le mater comme une perverse.

— J'essaie de te trouver des défauts, mais je dois avouer que tu es parfait sous tous les angles.

Il éclate de rire et me fait un clin d'œil avant de s'engager dans la salle de bain. J'en profite pour m'habiller. J'enfile un jean et un débardeur, puis une veste, et me rends dans la cuisine. Je me prépare un chocolat chaud et le sirote en attendant que mon colocataire sorte de la douche. J'en presqu'envie de l'y rejoindre, mais je suis trop gênée. Une autre fois, peut-être...

Un quart d'heure plus tard, Jonas et moi nous promenons en moto dans la ville.

— Je t'emmène à un super petit resto, me dit-il. On y mange vraiment bien.

Effectivement, cet endroit est super accueillant avec ses belles chaises en bois tressé et son décor boho-chic. Il y a de grandes plantes vertes entre les tables et de petites lumières suspendues juste au-dessus. Les serveuses sont sympathiques et nous proposent un choix de plats variés. J'opte pour du yaourt et des fruits, tandis que Jonas prend le petit-déjeuner américain avec des œufs brouillés, du bacon et des saucisses.

Nous parlons peu pendant que nous mangeons, une habitude que nous avons prise au fil des semaines, mais, une fois repus, Jonas se met à me raconter des anecdotes sur ses potes. Sa façon de relater ses histoires est tellement rigolote que je ne peux m'empêcher de pouffer.

— Nous avons tous eu au moins une fois une gueule de bois après avoir testé les bières, me dit le biker. Marius, l'ancien Président des Midnight Demons, nous avait passé un sacré savon après une réunion où nous devions choisir un nom à la nouvelle boisson. Nous y avions tous goûté afin de nous inspirer, mais ça a viré en débauche.

— Je suppose que vous avez retenu la leçon.

— Pas du tout. Chaque fois, c'est la même histoire. Nous sommes incapables d'arrêter.

Je ris, m'imaginant bien la scène avec des mecs bourrés qui essaient de trouver un nom à leur nouvelle création. De drôles d'appellation doivent être sorties de leur bouche...

Le téléphone de Jonas sonne au même moment et il lit le message. Son visage prend un air grave.

— Un problème ? lui demandé-je.

— Non, c'était Gabin.

Qu'est-ce qu'il veut encore, celui-là ? N'a-t-il pas une vie ?

— J'aurais aimé qu'on profite tous les deux de notre dimanche soir, mais il a prévu autre chose.

— Quoi ? Ne me dit pas qu'il veut ouvrir la terrasse ce soir ? Je n'ai vraiment pas la tête à ça.

— Non, en fait, Thor nous attend dans son gymnase pour dix-huit heures.

Quoi ? S'il croit que je vais courir dix kilomètres sur un tapis roulant, il se met le doigt dans l'œil.

— Je ne crois pas être en état de m'entraîner ce soir, dis-je à Jonas.

— Je sais, mais ce sera un cours d'autodéfense. Gabin songe depuis longtemps à montrer quelques notions aux femmes, surtout puisque Maisie et Judicaëlle ont par le passé été agressées, mais je crois que ce qui s'est passé hier a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Plusieurs femmes de notre entourage vont également y participer.

— Il n'aurait pas pu attendre deux jours, grincé-je.

— Votre sécurité est sa priorité.

C'est bien aimable à lui (je ne croyais jamais dire cela de Gabin un jour), mais je ne suis pas au meilleur de ma forme. J'ai encore mal à la gorge.

— Vas-tu être là ? demandé-je à mon biker.

— Bien sûr. Tu verras, Thor est un bon professeur.

— C'est lui qui va faire le cours ? m'inquiété-je

— Oui. Qui d'autre ?

Misère ! Ce dimanche soir n'aura rien de relaxant.


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