Direct to the heart-TOME 2- Chapitre 27
Judicaëlle
Je savais que Thor ne voulait pas d'enfant. J'ai entendu Jonas et Gregory en parler tout en s'entraînant. Pourtant, j'aurais aimé que le concerné démente cette information, ou qu'il démontre une ouverture sur le sujet. Le problème, c'est que moi, j'en veux. Qu'est-ce qui se passerait si lui et moi formions un jour un couple et que nous n'étions pas d'accord à propos des enfants ?
J'attends sa réponse, qui tarde.
— Je vis au jour le jour, répond-il finalement.
— Ah...
J'ignore pourquoi, mais j'aurais aimé qu'il me dise qu'il se voyait en couple.
— L'important, c'est qu'aujourd'hui, nous sommes ici...ensemble, ajoute-t-il, à ma plus grande stupéfaction.
Il s'approche de moi et je dois lever la tête pour le fixer droit dans les yeux.
— Viens te coucher, me dit-il alors. Tu dois être exténuée.
Il me prend par la main et m'attire dans son lit, sur lequel il s'allonge sans même se déshabiller.
— Tu dors vêtu ? interrogé-je.
— C'est pour que tu ne dois pas tentée d'abuser de moi pendant la nuit, répond-il.
— Idiot, maugréé-je tandis qu'il ricane.
J'enfile rapidement mon pyjama et me couche à ses côtés. C'est tout de même bizarre de dormir dans son lit, surtout puisque nous ne formons pas un couple.
— Bonne nuit, Judicaëlle, me dit-il.
— Bonne nuit, Thor.
Il glisse son bras derrière mon oreiller et sa grande main se dépose sur mon épaule. Elle est chaude et apaisante et je m'endors rapidement.
***
Des pies jacasseuses me réveillent, du moins, c'est l'impression que j'ai. Je tends l'oreille et distingue mieux les bruits. Ce sont en fait des voix incessantes de femmes.
Je me lève et c'est sans surprise que je découvre le lit vide. Thor est sans doute en train de s'entraîner.
J'enfile un pantalon noir et un tee-shirt gris, puis je descends dans le but de prendre mon petit-déjeuner. La matinée est déjà bien avancée et je commence à travailler dans moins d'une heure. Le gym est déjà rempli.
Je croise un groupe de quatre femmes trop maquillées pour cette séance d'entraînement. Elles fixent le ring de boxe et mon regard suit le leur. Je comprends alors pourquoi elles sont si émoustillées par le spectacle, parce que ça en est un. Thor se bat avec un autre boxeur. C'est la première fois que je le vois enfiler ses gants et cette vision restera à jamais gravée dans ma mémoire. Il porte un simple short et le reste de son corps nous est dévoilé. Ses tatouages luisent sous la transpiration et semblent vivants lorsqu'il se meut.
Toutefois, le plus impressionnant reste sa façon de bouger, d'esquiver, et, sans aucun doute, de frapper. Ses coups sont justes et précis et atteignent presque chaque fois sa cible. Thor se retient visiblement pour ne pas écraser l'autre boxeur, qui peine à suivre sa cadence. Je suis ébahie par sa prestation. Je comprends maintenant pourquoi le troupeau de femmes caquète tout en le contemplant.
Je passe devant elles en les ignorant et me rends dans la cuisinette, où j'ouvre le frigo et cherche une pomme. Étrange...J'en avais acheté un paquet hier et elles semblent avoir toutes disparu...Je comprends rapidement que mon colocataire y est pour quelque chose. Ce sale traître !
Je remarque un « post it » collé sur le réfrigérateur sur lequel est écrit :
Gauffres protéinées pour le p'tit dej !
Je grogne tout en me servant. Ce type tient vraiment à ce que je mange correctement et j'ai de la difficulté à comprendre pourquoi. Je dois cependant avouer qu'il cuisine super bien. Ses gaufres sont délicieuses.
Une fois mon repas terminé, je prépare mon goûter pour le travail, puis traverse à nouveau la bâtisse. Thor se bat avec un nouveau boxeur. Ce type est une machine ! Et dire que cette machine m'a...
— Hey, toi ! m'interpelle une jeune femme en s'approchant de moi.
Je reconnais immédiatement la grande blonde qui m'a approchée quelques jours après mon arrivée.
— Tu es encore là ? ajoute-t-elle en me dévisageant de la tête aux pieds.
— Comme tu peux le constater.
Ses amies s'approchent et se placent à ses côtés. Elles cherchent à m'intimider.
— Écoute-moi bien, me dit-elle en pointant son index manucuré vers moi. Tu n'es pas le type de fille que Thor veut dans sa vie et il n'est pas ton genre de mec.
— Et qu'est-ce qui te faire croire que ce n'est pas le type d'homme que je recherche ? éclaté-je, agacée pas ses propos.
Pour qui se prend-elle ? La reine des garces ?
Ses amies et elles éclatent de rire. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.
— C'est évident...
Je reste silencieuse et elle ajoute :
— Serais-tu attirée par les criminels, par hasard ?
Mais de quoi parle-t-elle ?
Son visage esquisse une mimique surprise.
— Oh ! Les filles ! Je crois qu'elle ignore avec qui elle habite, dit-elle à ses copines.
Ces dernières ricanent.
La blondasse se tourne ensuite vers moi.
— Chérie, Thor a fait de la prison pour meurtre. Tout le monde est au courant, ici.
Quoi ? De la prison ?
— Tu devrais te renseigner davantage sur tes colocataires, à l'avenir, ajoute-t-elle. Ce mec au corps de Dieu a un lourd passé. Si tu savais tout ce qu'il a fait, tu en tremblerais de peur.
Sur ce, elles s'éloignent et se dirigent vers les appareils cardiovasculaires.
Je reste immobile quelques instants, encore sous le choc. J'ai de la difficulté à assimiler le fait que Thor ait fait de la prison. Qui a-t-il tué ? Une femme ?
Puis, je me souviens de l'individu qui m'a menacée lors de ma première journée de travail. Il disait qu'il cherchait celui qui avait tué son frère. Quelle idiote je suis ! J'aurais dû comprendre qu'il parlait de Thor.
J'en frissonne d'horreur. Et moi qui pensais être tombée sur quelqu'un d'honnête. Je me suis encore fait avoir. On dirait que c'est écrit sur mon visage que je suis une petite fille naïve.
Et dire que j'ai couché avec un criminel ! Quoique ce ne serait pas la première fois. Après tout, je fréquenté un mafieux pendant trois mois sans le savoir.
Cette fois-ci, je remercie silencieusement ces femmes, même si elles sont de sales chipies, de m'avoir prévenue. Ce soir, je pars définitivement. Pour l'instant, je dois aller travailler.
La journée est somme toute assez achalandée puisque c'est le weekend. Les bikers ne travaillent pas le samedi, alors personne ne vient me déranger. Lors des rares moments de pause, je parcours les pages web à l'aide de mon Smartphone afin de repérer des appartements à louer. J'en trouve deux et appelle les propriétaires. Les loyers sont chers, mais je préfère cela à une colocation avec un criminel. Je décide donc de visiter le soir même. Si je signe le bail, je pourrai aussitôt emménager.
Je passe chez Thor après mon cours de moto afin de boucler mes bagages avant d'aller visiter les appartements. Peu importe leur état, j'ai décidé d'en louer un coûte que coûte.
Le criminel n'est nulle part en vue et j'en suis presque soulagée. Je pourrai déguerpir avant qu'il ne revienne. Je rempli mon sac en vitesse, vide la petite armoire à côté du canapé et boucle mes bagages. Voilà ! Je glisserai deux mots à Maisie sur mon départ et elle fera le message à Thor.
Je me détourne afin de détaler, mais je percute un mur de chair et réalise que Thor vient d'arriver.
— Où vas-tu avec ton sac ? me demande-t-il.
— Euh...je déménage, réponds-je en détournant les yeux.
Je recule légèrement car la rencontre de nos deux corps me déstabilise trop.
— Tu pars ? fait-il incrédule. Pourquoi ?
Il s'approche de moi.
— On m'a parlé d'un petit studio vacant en ville et je crois que j'y serais mieux.
— Où ça ?
— À côté du cinéma.
— Le bloc à trois étages juste en face ? Il est infesté de souris. Et je ne te parle pas de la moisissure.
— Euh...je crois que c'est tout de même mieux que de vivre à la rue.
— Pourquoi ne restes-tu pas ? C'est beaucoup mieux ici. Est-ce parce que j'ai caché tes pommes ? Je t'assure qu'elles ne sont pas assez nutritives pour ton repas du matin.
— Non, je...
En fait, je ne sais quoi dire. Thor me fixe silencieusement.
— Tu quoi ? insiste-t-il.
Et si jamais la blonde m'avait menti pour me faire dégager ? Je me sens un peu idiote. Peut-être son but était-il de provoquer la peur chez moi afin que je lui laisse le jeune homme.
— Je vois....dit-il alors devant mon mutisme. Tu as encore fouillé dans mon courrier, n'est-ce pas ? Tu as appris que j'ai un casier judiciaire.
— Non, une femme me l'a dit, tout à l'heure.
— Lola, souffle-t-il en levant les yeux au ciel. J'aurais dû m'en douter. Cette petite pimbêche se mêle toujours de ce qui ne la regarde pas.
Puis, il reporte ses yeux sur moi.
— Alors, tu pars parce que j'ai fait de la prison, en déduit-il. On dirait que tu aimes bien fuir au moindre problème, chérie.
Son « chérie » sort de sa bouche comme une insulte, cette fois-ci.
— Un problème ? Tu as tué quelqu'un ! lui balancé-je.
— Merci de me le rappeler, mais avant de détaler comme un lièvre, tu aurais pu me demander des explications.
— Je...
— Mais non ! Tu n'as même pas les tripes de me regarder en face quand je te parle.
Il a remarqué mon regard fuyant.
— Je me suis battu avec un mec, ajoute-il en faisant un pas supplémentaire dans ma direction. Je voulais lui défoncer la tronche, mais mon poing a percuté sa tempe et il en est mort. Voilà ! J'ai fait deux ans et demi de taule.
Il se penche vers moi.
— Alors, regrettes-tu qu'un meurtrier ait posé les mains sur toi ? me demande-t-il.
Ses paroles me provoquent la chair de poule. Néanmoins, je ne regrette rien. J'aimerais le lui dire, mais mes lèvres ne veulent pas remuer.
— As-tu peur de moi, Judicaëlle ? Crains-tu que je te touche ?
Au moment où il prononce ces paroles, son doigt effleure ma joue. Ma respiration s'accélère, de peur ou d'excitation, je ne sais plus. Sans doute un mariage des deux. J'aperçois des flammes danser dans ses iris sombres, les flammes d'un désir brut, sauvage.
— Crains-tu que la main d'un tueur se pose sur toi ? questionne-t-il à nouveau tandis que son bras s'enroule autour de ma taille.
En réalité, je n'ai pas peur de lui. J'ai seulement peur de l'attirance que j'éprouve pour lui malgré son passé.
Thor agrippe mon tee-shirt et, d'un geste habile, me le retire. Je me retrouve la poitrine découverte devant lui. Mes mamelons pointent déjà, prêts à subir son assaut.
— Je n'ai jamais vu une poitrine aussi parfaite, me dit-il en caressant mon sein.
Ses mains se posent ensuite sur mes épaules et il me pousse doucement, mais fermement. J'atterris sur le canapé tandis qu'il me retire mon pantalon et ma culotte. Je suis déjà trempée. Ce petit jeu m'allume comme jamais.
Thor retire à son tour ses vêtements et j'observe le spectacle. Puis, il s'approche de moi avec un air de prédateur qui fait accélérer mon rythme cardiaque. Son regard est sévère, mais je devine qu'il joue les durs. Il sait à quel point je bouillonne de désir, du moins, il le découvre lorsque son doigt s'insinue en moi.
— Ça t'excite, petite perverse, en déduit-il.
Il me retourne sur le ventre et m'aide à me placer à quatre pattes. Son corps massif vient recouvrir le mien et il positionne son membre à l'entrée de mon vagin. Il me pénètre d'une poussée qui me fait gémir.
— Qu'est-ce que ça te fait de te faire baiser par un meurtrier ? me lance-t-il en se retirant légèrement, puis en s'enfonçant encore plus loin en moi.
Son doigt vient caresser mon bouton sensible et je gémis davantage tandis qu'il me pilonne avec frénésie. Je n'avais jamais essayé cette position, mais elle est intense et j'en ressens beaucoup de plaisir.
— Montre-moi à quel point tu aimes ça, ajoute-t-il.
J'adore qu'il me parle ainsi, surtout avec ces mots crus qui me font justement basculer dans une extase sans nom. Thor m'accompagne et nous gémissons à l'unisson.
— Jamais je ne te ferai de mal, me glisse-t-il à l'oreille.
— Je sais, réponds-je en haletant.
— Alors, pourquoi avais-tu l'intention de t'enfuir ?
— Je...j'ai paniqué.
— À l'avenir, pose-moi la question avant de sauter tout de suite aux conclusions.
Je hoche la tête, pas encore remise de mes émotions. Je réalise que, peu importe qui il est et ce qu'il a fait par le passé, il reste un humain avec des qualités et des défauts et, surtout, des sentiments qu'il essaie de cacher.
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