Direct to the heart-TOME 2- Chapitre 24


     Thor

Nous montons l'escalier en colimaçon en silence. Une fois arrivés sur la mezzanine, je conduis Judicaëlle jusqu'à mon lit et l'aide à s'allonger. Je m'installe aussitôt au-dessus d'elle et l'embrasse. Sa bouche est délicieuse. C'est un amalgame de douceur, de miel et de pomme, tout le contraire de l'amertume dont elle fait part lorsqu'elle me parle.

— Thor, qu'est-ce qu'on est en train de faire ? interroge-t-elle en deux baisers. On se déteste.

— On ne se déteste pas, la contredis-je. On ne sait juste pas comment s'apprécier.

Je dois avouer que je n'estimais pas cette fille jusqu'à tout récemment. Plus nous nous côtoyons, et plus je suis surpris par la force de son caractère, sa détermination et sa persévérance. Je n'aime pas son insolence, mais elle semble s'effacer à côté du reste.

— Ou, du moins, on ne savait pas comment s'apprécier, ajouté-je en insistant sur l'imparfait. Je crois qu'on a cassé la glace.

Je l'aide à retirer son haut, puis son soutien-gorge et je me lèche les lèvres en m'apprêtant à la goûter une seconde fois. Cependant, mon regard s'arrête entre ses deux seins, ou un motif spiralé y est tatoué, s'achevant en une fleur de lotus.

— Qu'est-ce que ça représente ? questionné-je en effleurant le tatouage avec mon pouce.

Un petit frisson la traverse et elle répond :

— C'est un symbole signifiant mon chemin à travers la vie, répond-elle. La spirale symbolise les tours et les détours de ma vie, tandis que la ligne droite correspond à l'harmonie enfin trouvée. La fleur de lotus, elle, représente un nouveau commencement. J'ai décidé de me le faire tatouer dans le décolleté pour le situer près du cœur et de l'âme. Pour moi, ce tatouage a une signification spirituelle.

Comme l'arbre de vie dans son dos. Cela démontre qu'elle est réfléchie et qu'elle est loin d'être superficielle.

— On dirait une flèche qui pointe vers le bas, lui fais-je remarquer. Est-ce que ça veut dire que je peux y aller ?

— À ton avis ? dit-elle d'un air coquin.

Je prends cela pour un oui et détache son short humide. Puis, je le fais descendre le long de ses jambes, qu'elle plie pour m'aider. La voilà en petite culotte devant moi. Toutefois, avant que je ne puisse la lui enlever, elle dépose sa main sur mon torse et agrippe mon tee-shirt.

— Enlève-le, exige-t-elle.

Je l'aide à le retirer et me retrouve torse nu.

— N'essaie pas de déchiffrer les miens, lui dis-je en parlant de mes tatouages. Tu vas attraper une migraine.

Elle sourit et pose la main sur ma poitrine.

— C'est aussi ferme que dans mon souvenir.

Petit rappel de la fois où je l'ai réchauffée lorsque nous étions presque nus à la brasserie.

— Si tu aimes ce qui est dur, alors tu vas être servie.

Des rougeurs apparaissent sur ses joues lorsqu'elle comprend de quoi je parle. J'aime bien cette innocence dont elle fait preuve. Je sais par contre qu'elle est loin d'être vierge puisque les démons de son passé la hantent chaque nuit. J'entends souvent les réminiscences de ses tourments lorsqu'elle parle dans son sommeil.

Je la déleste enfin de son sous-vêtement et m'extasie devant son corps parfait. Il représente physiquement tout ce que j'apprécie chez une femme. Elle a des formes, mais pas trop, une peau douce et marquée par juste assez d'encre pour la rendre encore plus sexy et, finalement, l'odeur de son désir m'excite encore plus.

Mon doigt frôle sa peau glabre, puis s'insinue entre ses jambes, où il glisse facilement sur son sexe tant son excitation est à son apogée. Judicaëlle pousse un gémissement lorsque j'agace son petit bouton rose et elle ferme les yeux de volupté.

J'ai envie de la goûter et je me penche en lui écartant davantage les jambes.

— Qu'est-ce que tu fais ? me demande-t-elle avec un soupçon d'appréhension dans la voix.

— Je veux goûter à ta tarte aux pommes, lui réponds-je d'un air espiègle.

— Ma...tarte aux pommes ? hoquète-t-elle, choquée par ma comparaison.

— Ta bouche a le goût des pommes. Je veux savoir comment c'est plus bas.

— Tu risques d'être déçu.

— Au contraire.

Je ne la laisse pas s'objecter davantage et plonge la tête entre ses cuisses.

— Oh mon Dieu ! s'écrie-t-elle alors que je titille son bouton de chair.

— Thor, la reprends-je, mais merci pour la comparaison.

Elle lève les yeux au ciel et j'en profite pour justement l'y envoyer. Elle crie, agrippe les draps et arque le dos tandis que je lui fais perdre la tête. Sa respiration s'accélère et elle hurle mon nom alors que l'orgasme la foudroie. Je la regarde jouir et m'efforce d'enregistrer cette magnifique image dans ma tête.

Tandis qu'elle reprend ses esprits, je retire mon short et mon caleçon. À peine ai-je repris place au-dessus d'elle qu'elle saisit mon membre épais dans sa main douce et le caresse avec de plus en plus d'assurance. Je l'arrête avant d'exploser et ouvre le tiroir de ma table de chevet. Je m'empare d'un préservatif, le déchire et le déroule rapidement sur mon sexe. Je me positionne ensuite entre ses cuisses et m'arrête lorsque je vois une lueur d'inquiétude traverser son regard. Je dois m'assurer de quelque chose avant d'aller plus loin.

— T'a-t-on déjà...agressée ? questionné-je même si je connais déjà la réponse.

Elle ne m'a jamais confirmé cette théorie, mais il faudrait être totalement aveugle pour ne pas savoir reconnaître les signes, surtout que ses cauchemars sont assez éloquents.

Elle hésite à répondre, puis hoche finalement la tête.

— Tu veux que j'arrête ?

— Non. Aide-moi à l'oublier.

— Je vais faire mieux que ça. Je vais écraser son souvenir, l'anéantir et abattre ce minable qui a osé te blesser.

Ce ne sont pas les habituels mots tendres que l'on utilise pendant une relation sexuelle, mais elle semble se détendre, alors je m'enfonce un peu plus en elle. Mon membre coulisse facilement dans son sexe humide.

— Ça va ? lui demandé-je.

— Oui, c'est la meilleure sensation que j'aie ressentie de toute ma vie, souffle-t-elle en arquant le dos, m'invitant à la pénétrer davantage.

Une fois bien enfoui en elle, je pousse un râle de plaisir. Elle est tellement serrée et si chaude que l'extase n'est pas loin.

— Est-ce pour moi que tu mouilles ainsi ? lui soufflé-je à l'oreille en lui donnant un coup de rein.

Elle me répond par un gémissement, ce qui m'incite à continuer. J'ai baisé beaucoup de filles dans ma vie, mais c'est la première fois que j'ai cette impression de parfaite symbiose. Nous nous imbriquons avec harmonie, nos corps se déhanchent avec synchronisation, nos souffles se mélangent, nos lèvres se scellent et mon cœur pulse d'un sentiment nouveau dans ma poitrine.

J'accélère le rythme pendant qu'elle ferme les yeux, transportée par une ivresse incomparable. J'en profite pour caresser son petit bourgeon et c'est ce qui la fait chavirer. Elle envoie sa tête par en arrière et, au moment où elle s'envole, ses yeux s'ouvrent et plongent dans les miens. J'atteins à mon tour l'extase et me déverse dans le préservatif en poussant un grognement de contentement.

Nous restons dans la même position pendant de longues minutes où nous essayons de calmer notre respiration erratique.

— J'aime bien cette forme d'entraînement, annoncé-je alors.

Je pensais que mon commentaire l'amuserait, mais elle fronce les sourcils.

— Donc, pour toi, le sexe, c'est seulement un sport, dit-elle d'un air offensé.

— Pas seulement, affirmé-je. C'est un moyen de passer un bon moment, mais du sexe reste du sexe. Le but est de prendre du plaisir et de se détendre. Nous devions passer par là pour faire baisser cette tension entre nous, n'ai-je pas raison ? Et ça a plutôt bien fonctionné.

Elle hoche la tête, mais elle parait déçue. Qu'espérait-elle ? Que je lui déclare ma flamme après cette séance de sexe ? Je ne suis pas ce genre d'homme. Je ne m'investis jamais dans une relation amoureuse. Pourtant, je sais que notre acte était bien plus qu'une simple partie de jambes en l'air. Je ne sais pas ce que c'était, mais j'ai déjà envie de recommencer.

— Nous nous plaisons physiquement, il n'y a rien de mal à ça, ajouté-je comme si c'était tout naturel de sauter sa colocataire.

— Sauf qu'habituellement, ce n'est pas mon genre de coucher avec un gars qui n'est pas mon petit ami, m'avoue-t-elle. Je n'aime pas les relations sans lendemain.

— C'est drôle, mais j'ai l'impression que tu as adoré, la provoqué-je.

Elle pousse un long soupir, puis se redresse.

— Qu'est-ce que tu fais ? lui demandé-je.

— Je vais me coucher.

— Tu es déjà couchée. Et en plus, mon lit est plus confortable que le tien, alors profites-en.

Elle semble hésiter, puis se laisse tomber sur l'oreiller. Je souris en réalisant que j'ai gagné, mais elle me lance :

— Je reste parce que je n'ai pas envie que tu reluques mon derrière pendant que je me rhabille.

Je m'abstiens de répondre que ce n'est que partie remise. Je zieuterai bien ce beau petit popotin une autre fois.

Je m'étends à ses côtés, nu comme un ver, et passe mon bras autour de ses épaules.

— C'est la première fois que je dors avec une meuf, lui avoué-je à mon tour. Habituellement, c'est moi qui me sauve après l'acte.

— Alors, pourquoi insister pour que je reste avec toi ? Je peux partir, si tu veux.

Je secoue la tête de gauche à droite.

— J'adore ton corps et je veux en profiter au maximum.

— Espèce de pervers !

Cependant, elle ne semble pas fâchée par ma réponse. Je suppose qu'elle aussi apprécie être collée tout contre moi.

— Bonne nuit, me souhaite-t-elle en fermant les yeux.

— Bonne nuit et fais de beaux rêves.

Elle grogne un « merci », puis s'endort. Je l'observe tomber dans les bras de Morphée, puis sombre à mon tour dans le sommeil.

Le lendemain, lorsque je me réveille, je constate que Judicaëlle n'est plus dans mon lit. Elle n'est pas non plus dans le sien. Je me lève, m'habille et descends au premier étage. Je me dirige vers la cuisine, mais m'arrête en apercevant une silhouette un peu plus loin. Je reconnais immédiatement celle de mon amante de la nuit dernière. Elle a enfilé une tenue de sport et est en train de faire les exercices que je lui conseillés quelques jours plus tôt.

J'hésite à m'approcher, car je ne voudrais pas la surprendre et qu'elle risque de se blesser, alors je l'observe de loin et attends qu'elle m'aperçoive. Elle rougit aussitôt. Probablement que les souvenirs de la nuit précédente refluent dans sa mémoire. Personnellement, je ne regrette rien, mais j'ai l'impression que ce n'est pas son cas. Elle baisse les yeux et regarde ailleurs tandis que je m'approche.

— Bien dormi ? lui demandé-je, bien que je connaisse la réponse.

— Tu le sais, répond-elle.

En effet, elle n'a pas fait de cauchemar et j'ose espérer que c'était parce qu'elle se trouvait dans mes bras.

— Les trois orgasmes que je t'ai donnés ont sans doute aidé, dis-je d'un air détaché.

Elle est si surprise par mon commentaire qu'elle en échappe ses haltères, qui atterrissent à deux centimètres de ses pieds.

— Reste toujours concentrée, lui recommandé-je.

— Comment veux-tu que je le sois alors que tu viens de me sortir ça ? s'égosille-t-elle.

— Quoi ? Tes orgasmes ? Pourtant, c'est tout naturel de jouir ? Ce n'était pas la première fois que tu prenais ton pied, non ?

Elle devient rouge tomate.

— Chut, quelqu'un pourrait arriver et t'entendre.

— Il est seulement sept heures. Le club est encore fermé. Alors ?

— Alors quoi ?

— Était-ce la première fois que tu jouissais ?

Elle bégaie quelque chose que je n'entends pas.

— Pardon ?

— Aussi fort, oui, répète-t-elle.

J'essaie de masquer mon sourire et elle s'en aperçoit. Elle lâche un « sale prétentieux » et me tourne le dos en annonçant qu'elle part travailler.

— Et ton petit-déjeuner ?

Elle roule ses yeux et monte se changer. J'en profite pour préparer un smoothie, que je verse dans deux verres et l'attends à l'entrée du bâtiment. Elle ne s'enfuira pas sans avoir avalé quelque chose.

Lorsqu'elle m'aperçoit, elle grogne un « merci », puis part en vitesse. Dieu que j'aime la rendre mal à l'aise ! Ma vie est devenue exaltante depuis qu'elle habite avec moi.


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