Direct to the heart-TOME 2- Chapitre 23

Judicaëlle

Les cours de boxe sont beaucoup plus distrayants lorsque les bikers en font partie. Entre Jonas qui fait le clown, Dave qui parle sans arrêt, Gabin qui n'arrête pas de se plaindre et Thor qui le rabroue ouvertement, je ne pense plus à ma piètre performance...jusqu'à ce que le coach reporte son attention sur moi. Ses yeux revolver me fixent et ils parlent à eux seuls. Je sais que Thor est mécontent que je ne m'entraîne pas davantage, mais j'ai d'autres priorités. J'aime bien la boxe, mais soulever des haltères ou courir sur un tapis roulant me fait horreur. De plus, je travaille presque dix heures par jour à la brasserie et le temps me manque. Je me concentre surtout sur mes leçons de moto. D'ailleurs, demain, j'aurai mon premier cours pratique avec Lewis. Je suis un peu inquiète et j'espère que tout se passera bien. Au moins, il n'y aura que lui, alors je ne me ridiculiserai pas devant des inconnus.

— Plus bas, les pompes, m'ordonne Thor.

— Tu veux que j'embrasse le plancher ou quoi ? rouspété-je.

— Si tu veux embrasser autre chose, j'ai quelques idées, répond-il si bas que je suis la seule à l'entendre.

Il s'agenouille à mes côtés, puis se met en position et commence à faire des pompes. Il est rapide, précis et ses genoux ne touchent pas par terre comme les miens. Ses muscles se contractent et je ne peux m'empêcher de scruter son corps sculpté comme un Dieu grec.

— Tu baves, me lance Jonas.

Je lui lance un regard noir qui le fait pouffer.

— Recommence et applique-toi, me dit alors Thor en se relevant.

Je me retiens de lever les yeux au ciel et m'exécute. Toutefois, il ne semble pas apprécier ma performance puisqu'il s'accroupit à mes côtés et il appuie sur mon dos à la hauteur de mes reins pour que je descende plus bas.

— Aie ! m'exclamé-je tandis que la douleur vrille mes triceps.

— Arrête de chigner comme une enfant, me dit Thor.

— Va te faire foutre, lui balancé-je.

— Avec plaisir, chérie.

Son arrogance m'exaspère et ses petits sous-entendus sexuels m'échauffent. Je ne sais plus quoi penser de ce mec.

Notre petite joute semble amuser les autres. Jonas sourit d'un air malicieux, Dave place sa bouche en cul-de-poule comme s'il donnait des bisous et Gabin... fronce les sourcils, en proie à une profonde réflexion. J'ignore à quoi il pense, mais ça semble le déconcentrer. Au moins, je ne suis pas la seule à être distraite.

Thor se relève et enfile des pattes d'ours, c'est-à-dire des mitaines d'entraîneur dans lesquels les boxeurs peuvent frapper à l'aide de leurs gants.

— Vous allez tous courir un à la suite de l'autre en laissant une grande distance entre vous et, à tour de rôle, vous allez frapper dans mes « pads ». Compris ?

Tout le monde hoche la tête, à part moi. Je ne comprends pas trop ce qu'il veut, mais quand les autres commencent à courir, je les suis. Nous parcourons le gym à la course, puis arrêtons à tour de rôle devant Thor, qui nous demande des enchaînements de coups. Je dois avouer que j'aime bien cet exercice, pas à cause de la course, mais j'aime taper dans les grosses mitaines conçues à cette fin. L'entraîneur émet une certaine résistance à chacun de mes coups qui résonne dans ses pattes d'ours, ce qui me donne l'impression de frapper fort. J'ai bien ce claquement, qui sonne à mes oreilles comme une victoire.

Le cours tire à sa fin. J'ai la langue pendante, le corps détrempé et je suis vidée de toute énergie mais, étrangement, je me sens bien.

— Beau travail, nous félicite Thor. À demain pour ceux qui reviennent, sinon, à jeudis pour les autres.

Le cours a duré plus longtemps que d'habitude. Je prends une serviette et me tamponne le visage.

— Chérie, m'interpelle Thor depuis l'autre bout de la salle, tu n'as pas terminé ton entraînement.

Jonas et Gabin s'étouffent avec leur gorgée d'eau. Je n'en crois pas mes oreilles. Ce crétin vient-il de m'appeler ainsi que ses potes ?

— Oh que oui, Victor ! le défié-je.

Il ne reste que trois boxeurs dans le club et ils connaissent sans doute son vrai prénom, sinon je n'aurais pas osé le prononcer devant eux. Ils nous fixent bizarrement. Pensent-ils que lui et moi sommes....ensemble ? Je m'empresse de m'expliquer :

— C'est seulement un jeu pour nous contrarier.

— C'est à ça que vous « jouez » lorsque vous êtes seuls ? questionne Gabin, incrédule. Vous vous tapez dessus et vous vous donnez des noms doux.

— Tout le monde dehors, gronde Thor, et laissez-nous gérer nos temps libres comme il nous plait.

— Toujours aussi civilisé, mon pote, lui lance Dave en lui faisant un clin d'œil.

Puis, il se tourne vers moi.

— Bonne chance, me souhaite-t-il.

Jonas et Gabin s'attardent encore un peu, puis Jonas glisse une phrase à l'oreille de Gabin que je n'entends pas. Il part ensuite accompagné du chef des Midnight Demons, ce qui me laisse seule avec le Dieu du tonnerre, ou plutôt, le Dieu de la boxe.

Ce dernier me fait signe d'approcher.

— Garde tes gants de boxe, me dit-il en prenant place au centre du ring.

— Ce n'est plus le moment de s'entraîner, protesté-je. Je suis épuisée.

— Nous n'avons pas terminé, argue-t-il d'un ton sans réplique.

Je grogne de mécontentement tout en m'avançant vers lui. Il lève ses pattes d'ours et dit :

— Fais des crochets de la main arrière.

Je m'exécute et il m'ordonne de lever mon coude plus haut.

— C'est fini ? m'impatienté-je.

— Non.

Je vais lui prouver qu'il n'est pas le chef. Je suis lasse qu'il me lance toujours des ordres comme si j'étais son petit chien, alors je détache mes gants et les lui lance dessus. Il les rattrape habilement et, en deux enjambés, il est sur moi. Et quand je dis sur, c'est parce qu'il m'a couchée par terre sous lui en un clignement d'yeux. Comment a-t-il fait pour être aussi rapide ? En plus, c'est la deuxième fois que Thor me fait tomber dans ce ring. À croire que ça en devient une habitude ! Il retient mes poignets afin que je ne puisse me défendre. Je suis à sa merci.

Nos regards s'aimantent. Ses iris sont assombris par un désir brut qui me fait frissonner. Pourtant, cette fois-ci, ce n'est pas de crainte. C'est plutôt une sorte d'excitation. Que va-t-il se passer ? Va-t-il m'embrasser ?

— Tu as la mémoire courte, on dirait, dit-il. Je déteste qu'on me tienne tête et tu l'as fait deux fois ce soir. Quelle méthode devrai-je utiliser pour que tu me respectes ?

J'ignore pourquoi ses paroles m'excitent autant.

— La méthode forte, on dirait, réponds-je en me mordillant la lèvre.

Il la fixe comme si elle était la meilleure des gourmandises et souffle :

— Bonne idée.

Nos bouchent se happent alors et commencent une bataille orale. Il cherche à emprisonner ma langue avec la sienne, mais je ne me laisse pas faire. Thor gronde d'agacement et son corps se plaque contre le mien. Je ressens aussitôt son excitation. Difficile de faire autrement lorsque son membre se frotte à ma cuisse à travers son short.

Sa main s'immisce sous mon tee-shirt, qu'il remonte non sans mal. Ma peau est encore moite de transpiration et j'ai un élan d'embarras lorsque je réalise dans quel état je me trouve. J'essaie de l'arrêter.

— Je ne suis pas propre, insisté-je. Je viens de transpirer comme une malade.

— Chérie, si la transpiration me rebutait, je ne serais pas devenu coach de boxe. En plus, je suis sûr que sur toi, ça a un goût divin.

Ses paroles m'enfièvrent. Thor a déjà eu des propos salaces à mon égard, mais c'était simplement pour me provoquer. Cette fois-ci, j'ai l'impression qu'il ne raconte pas des salades. J'en ai justement la confirmation lorsque ses lèvres se posent sur mon ventre, qu'il embrasse délicatement. Suis-je en train de rêver ou mon colocataire et entraîneur est en train de me caresser avec la pointe de sa langue, qui s'attarde à la hauteur de mon nombril ? Elle se fraie un chemin jusqu'à ma poitrine, cachée sous un soutien-gorge hyper moulant, et détrempé en ce moment.

— Pour les fois que tu en portes, il faut justement que ce soit au mauvais moment, grogne Thor.

Il remonte mon sous-vêtement et, avant que je ne puisse émettre un son de protestation, il fond sur ma poitrine. Il la caresse d'abord doucement, puis avec plus de ferveur. Son pouce fait rouler mon téton, ce qui me fait gémir de ravissement. Lorsque sa bouche entre en contact avec la pointe de mon sein, je pousse un petit cri de surprise qui se transforme rapidement en halètement. Ce type est en train de me faire subir un magnifique supplice et je me sens décoller au moment où je songe que jamais je n'ai ressenti une sensation aussi extatique de ma vie.

Je peine à reprendre mon souffle, mais il ne semble pas en avoir fini avec moi. Sa main descend au niveau de mon pantalon.

— Si tu prends ton pied ainsi, alors je n'ose imaginer comment ce sera lorsque je te toucherai là, dit-il alors que son doigt s'insinue sous ma culotte.

— Thor, quelqu'un pourrait entrer et nous surprendre dans cette position, lui dis-je dans un éclair de lucidité.

Il peste entre ses dents, se lève rapidement et s'élance vers la porte d'entrée, qu'il verrouille avec soin. Je reste étendue au sol, ou plutôt, au milieu du ring, me demandant si j'ai rêvé ou si Thor vient de me faire grimper au septième ciel juste en suçotant mes seins.

Mon colocataire revient et me tend la main pour m'aider à me relever. Je la prends en haussant un sourcil.

— J'aimerais bien poursuivre cette « méthode forte » ici, mais ce sera plus confortable dans un lit, tu ne crois pas ?

Je hoche la tête et le suis jusqu'au studio en me demandant si je ne suis pas en train de faire une belle connerie.


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