Direct to the heart-TOME 2- Chapitre 21

Judicaëlle

C'était la première fois que j'avais une aussi longue conversation avec Thor. Habituellement, elles se terminent soit en chamaillade, soit en bécotage. J'avoue que je comprends mieux pourquoi il se comporte comme un enfoiré avec moi. Il n'a pas apprécié que j'arrive comme un cheveu sur la soupe dans sa vie, que je chamboule sa routine et, surtout, que j'intègre les Midnight Demons dès mon arrivée dans cette ville.

Je crois également que mon caractère l'embête. J'ai effectivement l'air d'une personne douce dotée d'une personnalité tempérée et plutôt banale pour une jeune femme de mon âge, pourtant, je n'ai pas la langue dans ma poche. Auparavant, je n'avais pas autant d'audace. J'étais une petite fille à papa qui vivait dans son propre monde, qui ne se doutait pas un seul instant du danger qui rôdait autour d'elle et qu'elle serait la victime d'un vautour qui guettait sa prochaine proie. Je ne suis plus aussi innocente que je l'étais quelques mois plus tôt.

À ce que l'on dit, on apprend de ses erreurs et, effectivement, j'ai retenu une leçon très importante : ne pas faire confiance à n'importe qui.

Ai-je confiance en Thor ? Absolument pas. Néanmoins, la différence entre lui et mon ex-petit copain, c'est que le boxeur n'est pas sournois. Dès l'instant où je l'ai rencontré, j'ai su qu'il était doté d'un tempérament volcanique. Ce type carbure à l'adrénaline. Il aime l'action. Son existence démontre qu'il est un battant et que rien ne l'arrête.

Soudain, une question traverse mon esprit. Est-il aussi actif au lit que dans sa vie quotidienne ? Aime-t-il mener ou apprécie-t-il que la fille le...

Je secoue la tête en chassant ces images de mon esprit. Bordel ! Pourquoi est-ce que je pense à ça ? Surtout après mon cauchemar. Ce même cauchemar qui revient presque chaque nuit. Le pire, c'est que ces rêves ont bel et bien eu lieu dans le passé lorsque Dominique s'invitait dans mon lit et s'insinuait entre mes jambes pour me voler mes rêves et mes espoirs.

Lorsque Thor m'a réveillée, j'ai cru pendant une fraction de seconde que Dominique m'avait retrouvée, mais le visage du géant a balayé celui de mon agresseur. Il semblait inquiet et j'ai l'impression qu'il a plus ou moins découvert à quoi je rêvais. Je lui suis toutefois reconnaissante de ne pas avoir insisté. Je ne veux pas raconter mon passé. J'ai peur qu'on me prenne en pitié et que ça change la perception de femme forte que mes connaissances ont de moi.

Comment Thor réagirait-il s'il savait à quel point je suis brisée ? Que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour me reconstruire et pour essayer d'oublier le cauchemar des trois derniers mois ? Est-ce que ça le perturberait ? Probablement pas. Ce type est inébranlable. Il hausserait les épaules en disant : « La vie continue. Elle ne s'arrêtera pas à cause de tes problèmes ». Et il aurait raison de penser cela. C'est un raisonnement de fonceur, comme lui.

À mon réveil, Thor n'est plus couché à mes côtés. Il a déserté le studio et pas le moindre bruit ne me parvient. Je réalise alors que c'est dimanche et que la salle de sport est fermée. Peut-être que mon colocataire en a profité pour faire des courses ou visiter des amis ou de la famille. D'ailleurs, a-t-il de la famille ? Un père, une mère, une sœur ou un frère ? Il n'a jamais abordé ce sujet. C'est drôle, mais j'ai le sentiment que la seule famille qu'il lui reste, c'est les Midnight Demons.

Décidée à me lever, je m'étire et grimace de douleur. Bonjour les courbatures ! J'ai mal partout. Ce connard veut vraiment ma peau ! J'ai l'impression d'être passée sous un rouleau compresseur.

J'enfile un débardeur confortable et une paire de leggings, que j'ai de la difficulté à passer tant mon dos est douloureux. Je vais ensuite me préparer un café corsé à l'aide de la cafetière ultra technologique de mon colocataire. Puis, je m'installe sur le tabouret avec mon breuvage et mon manuel de conduite de motocyclette. C'est ma journée de congé à la brasserie. Jonas et Dave me remplacent, alors j'ai décidé d'étudier afin de pouvoir passer l'examen le plus rapidement possible. On m'a dit que, dans certains pays, les cours théoriques sont obligatoires mais pas ici, même si c'est recommandé. Toutefois, aucun biker n'en a suivi, signe qu'on peut réussir sans la formation en classe. Ensuite, débuteront mes leçons en circuit fermé avec Lewis. Il m'a assuré que c'était sans danger et que je pourrais pratiquer les manœuvres dans un stationnement désert. Selon lui, il peut s'organiser pour condenser mes cours afin d'en réduire le temps. Il y a un peu de théorie, mais il m'a informée qu'il pouvait me prêter ses documents de professeurs, alors je ne serai pas obligée d'assister aux cours. Tant mieux !

Je dois avouer que c'est pratique de connaître des bikers. Je ne suis pas certaine que j'aurais eu la volonté de franchir toutes les étapes pour obtenir un permis de moto. Par la suite, je passerai un autre examen et, si je le réussis, je pourrai conduire seule, mais je devrai respecter un couvre-feu. De toute manière, je dors la nuit ou, du moins, j'essaie. Et dans presqu'un an, après un autre examen, je pourrai conduire n'importe où, n'importe quand ! À moi la liberté !

Je suis si concentrée par la théorie de conduite que je ne vois pas le temps passer. J'ai presque lu les trois quarts du manuel et je décide de faire une pause, ma tête étant sur le point d'exploser. J'ignorais que le code de la route était aussi complexe. Je ferme le livre et sors de l'entrepôt afin de me dégourdir les jambes. Je me promène donc dans le quartier, mais reste près de la bâtisse. J'aurais aimé admettre que le coin est charmant, mais c'est loin d'être un secteur familial. Tout est froid, austère, industriel et aucun enfant ne court dans les rues. Je croise quelques personnes, mais elles semblent toutes pressées de traverser le quartier.

J'aurais voulu acheter quelques aliments au supermarché, mais celui-ci se trouve trop loin et ce n'est pas l'idéal de marcher avec des sacs remplis de nourriture. Ça me ferait assurément un bon entrainement, mais je doute d'avoir assez d'énergie, surtout après la séance de boxe d'hier. Tant pis ! Il me reste quelques vivres pour les prochains jours.

Lorsque j'arrive devant la porte de l'entrepôt, je sors mes clés et remarque une petite boîte aux lettres juste à côté de la poignée. Quelques enveloppes en dépassent, alors je les prends en sachant très bien à qui elles appartiennent. Je les lance ensuite sur le comptoir de la cuisine, mais l'une d'elles attire mon attention.

Sur le dessus, le destinataire m'est inconnu.

Victor Cinq-Mars

Qui est ce type ? Puis, je comprends et j'éclate de rire. En fait, mon rire est plutôt diabolique. C'est le nom réel de Thor. Il est tellement moins...intimidant. Jamais je n'aurais cru qu'il portait le prénom de Victor.

Je suis en train de préparer ma vengeance. Il s'amuse depuis le début à m'embêter en déformant mon prénom, alors à mon tour !

De bonne humeur, je retourne donc à mon étude et m'installe, cette fois-ci, sur mon canapé avec un grand verre d'eau aromatisée au citron. Je plonge littéralement dans mon livre et en émerge seulement lorsque j'entends la porte d'entrée se refermer. Thor ou, plutôt, Victor, est de retour. Je me demande vraiment où il a passé la journée.

Je me lève et jette un coup d'œil en bas de la mezzanine. Il porte divers sacs de provisions, assez pour nourrir tout un régiment ! Je prends la décision d'aller à sa rencontre, surtout parce que j'ai hâte à notre prochaine confrontation. Je sais que, cette fois-ci, c'est moi qui vais gagner.

J'entre donc dans la cuisinette pendant qu'il range ses achats et dépose mon verre dans le lave-vaisselle.

— As-tu passé une belle journée, Victor ? lui demandé-je en mettant l'emphase sur son prénom.

Il s'immobilise et se tourne vers moi en fronçant ses sourcils.

— On ne m'avait pas appelé ainsi depuis plusieurs années, me répond-t-il. Comment as-tu découvert mon vrai nom ?

— Le courrier, dis-je en pointant la table du menton.

— Depuis quand te permets-tu de fouiller dans mes affaires ? me harponne-t-il. Et, en plus, tu as utilisé ma cafetière neuve. Tu ne l'as même pas nettoyée.

Il s'approche de la machine et enlève le filtre. Pourquoi a-t-il fallu que j'habite avec un accro au ménage ? N'aurait-il pas pu être normal ? Bien sûr que non puisque c'est Thor.

— D'un, rétorqué-je, je n'ai pas ouvert tes lettres et de deux, si tu m'expliquais un minimum comment fonctionnent tes appareils, peut-être que je m'en servirais correctement.

— Il ne faut tout de même pas un diplôme pour se servir d'une machine à café, grogne-t-il.

Je pousse un long soupir ; ce mec est incorrigible. Il sera certainement sur mon dos jusqu'à ce que je quitte cet endroit.

— Bon, je vais retourner étudier. Bonne soirée, Victor.

— Arrête de m'appeler ainsi, m'ordonne-t-il brusquement.

— Seulement si tu m'interpelles par mon vrai prénom, lui lancé-je. Dans le cas contraire, les autres boxeurs sauront tous que tu t'appelles Victor.

— Si jamais tu oses...

— Quoi ? le coupé-je. Tu vas me virer de ton club ? Tu devrais être plus original dans tes menaces.

Je lui tourne le dos et entreprends de m'éloigner, mais il me lance :

— Qu'est-ce que tu fais ?

— J'étudie en vue de passer mon examen théorique de moto.

— Tu poursuivras après l'entraînement.

— Le quoi ?

Il lève les yeux au ciel.

— Tu as beaucoup de retard sur les autres boxeurs de mon cours, alors tu dois t'entraîner afin d'améliorer ton endurance.

— Tu n'es pas sérieux ! J'ai mal partout à cause d'hier.

— C'est parce que tu ne t'es pas étirée avant et après l'entraînement.

J'avoue que je n'y ai vraiment pas songé.

— Les premiers jours sont les pires, ajoute Thor. Et ça signifie que le travail porte ses fruits.

Je ne vois vraiment pas de quels fruits il parle. Je me sens aussi mauvaise qu'avant.

— Est-ce que tu te sentais aussi courbaturé après un combat ? l'interrogé-je, curieuse.

Il hoche la tête et un sourire nostalgique éclaire son visage.

— Il y avait des lendemains où j'étais incapable de me lever. J'avais donné jusqu'à la dernière once d'énergie.

— Tu avais perdu ?

— Non, je perdais très rarement.

Ouille ! Dans ce cas, je n'ose imaginer l'état de son adversaire.

— Va t'habiller, m'ordonne-t-il. Nous allons faire une petite séance de sport. Et mets un soutien-gorge, bordel !

— Tu es obnubilé par les seins ou quoi ? explosé-je.

— Seulement les tiens, chérie.

— Chérie ? répété-je, choquée.

— Il faut bien que je te trouve un autre surnom puisque Madame ne veut plus que je l'appelle Joëlle. Chérie, c'est plus court.

J'essaie d'ignorer l'embrasement de mes joues. J'ignore pourquoi, mais chaque fois qu'il prononce le mot « chérie », mon cœur fait une loupe. Je sais que c'est davantage pour m'agacer plutôt qu'un petit nom doux, mais ces deux syllabes qui sortent de sa bouche provoquent en moi une drôle de réaction. Je ne peux nier que ce mec m'attire et je ne comprends pas pourquoi puisqu'il est infernal. Probablement parce qu'il est super canon.

Je monte donc me changer, de mauvaise humeur. C'est mon droit de ne rien porter sous mes vêtements lorsque je suis à la « maison ». De plus, comment a-t-il pu remarquer mon absence de soutien-gorge ?

J'avance vers le miroir mural et écarquille les yeux d'horreur en réalisant que mon désir pour lui est plus qu'apparent. Merde ! Ses dernières paroles m'ont fait réagir plus que de raison.

Thor se trouve dans la section des équipements cardiovasculaires et je m'interroge sur le type d'entrainement qu'il me fera subir ce soir. Cependant, toute pensée cohérente quitte mon esprit lorsque je réalise qu'il est torse nu. Et dire qu'il me reproche de ne rien porter sous mes vêtements tandis qu'il s'exhibe devant moi !

Je dois avouer que ses tablettes de chocolat me font presque saliver.

— Nous allons essayer un autre genre d'exercice, m'informe-t-il alors que je viens à peine d'arriver à ses côtés. Nous allons commencer par une petite séance cardiovasculaire d'environ un quart d'heure sur le tapis roulant et ensuite je te montrerai comment utiliser la barre d'haltères. Elle procure une bonne stabilité pour une débutante comme toi.

Lorsque mon regard se porte sur la longue barre qu'il pointe, je réalise qu'il veut me faire faire le même entraînement que les culturistes.

— Je ne serai jamais assez forte pour lever ça, m'interposé-je.

— Nous irons progressivement, chérie. Je connais ta condition physique, ne t'inquiète pas.

J'ai l'étrange impression que c'est loin d'être un compliment...

— Allez ! Au boulot ! s'exclame-t-il en grimpant sur un tapis roulant.

Je monte sur celui voisin du sien, le démarre et marche tranquillement pendant qu'il court à grandes enjambées.

— Il va falloir que tu te forces plus que ça, me rabroue-t-il.

— Je me réchauffe afin de ne pas me blesser, rétorqué-je.

— Tu dois t'étirer avant de monter sur l'appareil.

Je souffle d'énervement et augmente la vitesse. J'ai déjà un point au niveau des côtes, bordel ! Et l'imbécile d'à côté rit de moi. Le sourire qui étire le coin de son visage prouve qu'il s'amuse comme un fou. Je dois dire qu'il parait plus jeune ainsi. D'ailleurs, quel âge peut-il avoir ? Trente ans ?

Oups ! Je n'ai pas assez soulevé la jambe, du coup, je m'emmêle les pieds, lâche les poignées et me retrouve...au sol derrière l'appareil en moins de dix secondes. Je reste étendue à fixer le plafond, me demandant encore ce qu'il vient de se passer, tandis qu'une silhouette entre dans mon champ de vision. Mon entraîneur a repris son air sérieux et semble exaspéré par mon piètre exploit.

— Nous avons du pain sur la planche, dit-il en m'aidant à me relever. Laissons tomber le tapis roulant. Le mieux serait d'aller courir à l'extérieur, mais oublions l'idée pour ce soir. J'ai beau savoir me défendre, je n'ai pas envie de tomber sur un gang de rue. Il y en a quelques-uns qui rôdent dans le quartier.

Très rassurant ! Il n'aurait pas pu m'en informer lorsque j'ai emménagé chez lui ?

— Merci de me prévenir, ironisé-je.

— Pourquoi crois-tu que je t'entraîne, chérie ? réplique-t-il. Certainement pas pour les prochains combats régionaux !

Bon, il a peut-être raison d'insister. Après tout, ça ne peut être que bénéfique pour moi.

— Place-toi debout devant la barre, m'ordonne-t-il, et écoute-moi bien car je ne me répèterai pas, compris ?

— Qu'est-ce que tu as dit ? lancé-je pour le narguer.

Le regard qu'il me lance suffirait à me ferait frémir de terreur si je ne le connaissais pas. D'accord, ce n'est pas le moment de plaisanter. Il se prend vraiment au sérieux lorsqu'il est question d'entraînement.

Il soulève la barre et plie ses bras de façon à travailler les biceps.

— C'est un exercice super simple et les résultats sont rapides, me dit-il. À toi.

Il enlève quelques poids et je m'efforce de l'imiter.

— Ton dos doit être droit, me dit-il en plaçant sa main sur mon épaule, où il exerce une légère pression pour que je me redresse.

Mince ! S'il commence à me toucher chaque fois que je dois corriger ma posture, je risque un accident. De plus, je suis incapable d'oublier qu'il est à moitié-nu à quelques centimètres de moi.

— C'est bien, fait-il tandis que je m'exécute.

Il compte chacune de mes répétitions et sa voix rauque m'hypnotise tant que je n'ai que vaguement conscience qu'il me dit d'arrêter.

Il me montre ensuite d'autres exercices et insiste pour que je les exécute chaque jour avant le travail.

— Le matin, tu as plus d'énergie que le soir, m'explique-t-il. Tu prends ensuite un petit-déjeuner complet et tu seras en forme pour le reste de la journée. Tu sais ce qu'est un petit-déjeuner, non ?

Il se moque de moi, là ! Bien sûr que je sais ce qu'est un petit-déjeuner.

— Et cela exclut les pommes, ajoute-t-il d'un air désapprobateur.

Je me renfrogne et grogne :

— C'est un fruit super bon pour la santé.

— Comme collation, mais pas comme repas. Tu devrais opter pour des œufs brouillés.

Beurk ! Je déteste les œufs ! Chaque fois que j'en vois, j'en ai des haut-le-cœur.

— Bon, vu ton air dégoûté, j'en déduis que ce n'est pas ton plat préféré. Dans ce cas, tu devrais opter pour un bol de muesli maison avec des fruits et des noix. Tu peux aussi prendre du yaourt grec nature puisque c'est riche en protéines, mais n'abuse pas.

Il se prend vraiment pour un nutritionniste ! D'ailleurs, je suppose qu'il prodigue les mêmes conseils à tous ses boxeurs.

— Nous allons finir par un soulevé de terre, m'annonce finalement Thor. Pour cet exercice, il est très important que ton dos soit droit afin de ne pas te blesser.

Je l'observe faire une démonstration, puis l'imite.

— Pas de dos rond, me dit Thor et appuyant sur ma colonne vertébrale. Sors les fesses, ça va t'aider à obtenir la bonne posture et fléchis les genoux.

Je ressens une certaine chaleur qui traverse mon mince tee-shirt au niveau des reins, là où sa paume est appuyée.

Cette position est vraiment embarrassante, surtout devant Thor. Pourtant, ce dernier garde sa concentration, contrairement à moi, et ne dévie pas son regard de ma posture.

Après vingt répétitions, je suis en nage.

— C'est bon pour aujourd'hui, me dit enfin Thor. Va te laver et rejoins-moi dans la cuisine. C'est l'heure de manger.

Il m'aide à déposer la barre, puis je me rends dans le vestiaire et prends une douche rapide. L'eau fraîche me revigore après cet entraînement épuisant.

Lorsque je sors je la douche, je réalise que je n'ai pas de vêtement propre. Merde ! Je vais devoir parcourir la salle vêtue d'une minuscule serviette.

J'ai l'impression d'avoir fait un retour dans le passé. Sauf que, cette fois-ci, Thor m'attends dans la cuisine et qu'il sait que je ne suis pas une voleuse.


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