Direct to the heart-TOME 2- Chapitre 13
Judicaëlle
J'ai rêvé qu'un intrus s'était infiltré dans la boutique de la brasserie « The Gates of Paradise », m'avait menacée à l'aide d'un révolver et m'avait finalement enfermée dans une chambre réfrigérante.
Puis, le rêve est devenu un cauchemar alors que mes membres s'engourdissaient, que ma température corporelle chutait et que je perdais conscience.
J'ignore si je délire encore, mais il le climat s'est grandement réchauffé. Moi qui raffole de la chaleur, je suis aux anges. Je resterais ainsi toute ma vie si je le pouvais. Je sens l'engourdissement de mon corps s'évaporer peu à peu et je me détends, perdue dans cette luxure.
Par contre, mon bras, sur lequel je suis allongée, est engourdi, alors je change de position et me retourne. Mon visage rencontre une surface douce. J'y dépose ma main et me rendors, bercée par l'écho vibrant de ce radiateur brûlant.
La première chose que j'aperçois en me réveillant est un torse maculé d'encre. Puis, je distingue deux dessins ressemblants à des figures déshumanisées. J'ai un mouvement de recul en réalisant que ces motifs se trouvent sur un torse...et qu'une de mes mains y est déposée. L'autre se trouve sur un vallon plutôt moelleux et imberbe.
J'écarquille les yeux d'horreur...ou d'extase, je ne sais plus trop. Mon cerveau est embrouillé et je peine à distinguer le vrai du faux. Par contre, ce dont je suis certaine, c'est que ma main est appuyée sur une paire de fesses plutôt fermes et imberbes. Et qu'elle s'est glissée sous le tissu qui les recouvrent.
— Bordel ! balbutié-je en me demandant si je rêve toujours.
Non pas que ça me déplaise, mais si jamais c'est la réalité, je me demande vraiment qui est la personne à laquelle je me cramponne ainsi.
Mon regard balaie les pectoraux durs comme de l'acier de l'individu, gravit son cou tatoué, rencontre une barbe, des lèvres bien ourlées et une mâchoire carrée. Je ne réagis que lorsque mon regard percute un lavis de nuances sombres.
Thor me fixe en attendant probablement ma réaction, qui ne tarde pas à venir lorsque je m'aperçois de notre presque-nudité. Je porte encore ma culotte, mais ma poitrine est dénudée. Nous sommes étendus sur la causeuse de la salle des employés. Heureusement, personne d'autre ne se trouve dans la pièce. Si ça avait été le cas, je serais morte de honte.
— Espèce de sale pervers ! hurlé-je en essayant de me cacher avec mes bras.
— Je crois que la perversité réside plutôt en toi, rétorque-t-il, puisque c'est toi qui palpais mes fesses quelques minutes plus tôt. Et elles semblaient te plaire.
Il imite un gémissement presque pornographique. Je suis trop choquée pour lui répondre. En vérité, je soupirais d'apaisement grâce à sa chaleur corporelle, pas à cause de son fessier ou de son...marteau magique, qui transparait d'ailleurs à travers son caleçon moulant.
Je détourne les yeux alors qu'il se lève. Nom de Dieu ! Il ne pourrait pas se rhabiller avant que je m'embrase littéralement de gêne...ou de désir.
Je secoue la tête en me répétant que ce type n'est pas le genre que j'affectionne. Il est trop tatoué, trop musclé et trop...imbuvable.
Mon visage s'empourpre tandis qu'il semble se délecter de mon embarras.
— Où sont mes vêtements ? aboyé-je en réalisant qu'il me mate ouvertement.
Il me désigne d'un geste du menton une chaise se trouvant un fond de la pièce sur laquelle repose mes vêtements. Le biker se rhabille sans pudeur tandis que je n'ose pas me lever.
— Pourrais-tu...euh...me les apporter ? lui demandé-je.
Il enfile son tee-shirt et, une fois habillé de la tête aux pieds, se tourne vers moi.
— Organise-toi toute seule. J'ai fait ma part en t'empêchant de te transformer en bloc de glace. Et en passant, de rien.
Sur ce, il sort de la pièce, me laissant hébétée...et nue.
Je me rhabille en vitesse, encore toute retournée par les derniers événements. Un cambrioleur m'a enfermée dans la chambre froide, où j'ai bien failli mourir d'hypothermie. Thor a donc tenté de me réchauffer avec son corps, ce qui a plutôt bien fonctionné...un peu trop, même.
Je sors de la pièce et me dirige vers la boutique, où j'y ai laissé mon sac. Je reste sidérée en apercevant les lieux. Un beau bordel y règne. Plusieurs étagères se sont renversées, des tonnes de bouteilles se sont brisées et la grande fenêtre a éclaté, déversant des morceaux de verre sur plusieurs mètres carrés. La majorité de la boutique est intacte, mais la partie avant a subi plusieurs dommages.
— Judicaëlle ! s'exclame Jonas en m'apercevant. Tu vas mieux ?
Je hoche la tête, incapable d'articuler un mot.
— Je suppose que la méthode de Thor a fonctionné, ajoute-t-il pour lui-même.
Ce dernier est appuyé conte un mur, un peu plus loin, à l'écart des autres bikers, qui ramassent les bris de verre avec grande prudence. Il semble si...inabordable, comme s'il érigeait une protection autour de lui avec son tempérament de dur à cuire. De plus, il parait...énervé. Est-ce à cause de moi ou de l'intrus qui se trouve je ne sais où ? L'ont-ils attrapé ?
— Mais que s'est-il passé ici ? interrogé-je, consternée. Est-ce le cambrioleur qui a provoqué cela ?
— Oui, répond Dave. Il a attaqué Thor.
Je me tourne vers ce dernier, qui reste nonchalant comme si rien ne s'était passé.
— Tu n'as rien ? lui demandé-je.
Je ne sais pas pourquoi je m'inquiète pour lui. Après tout, il est toujours aussi odieux que le premier jour de notre rencontre. Mais il m'a tout de même sauvé la vie, même si je sais qu'il ne m'apprécie pas davantage. Il aurait pu appeler une ambulance, mais je suppose qu'ils seraient arrivés trop tard.
Je déteste y songer, mais je lui suis redevable et ça m'embête vraiment.
— Non, comme tu peux le constater, rétorque-t-il d'un air ennuyé.
— Il faudra annoncer la nouvelle à Gabin et à Maisie, nous dit Jonas. L'agent d'assurance viendra constater les dommages demain et enverra un vitrier remplacer le verre de la fenêtre.
— Ce n'est certainement pas moi qui le ferai, assure Dave.
— Ni moi. Je tiens à ma vie, ajoute Gregory, pince-sans-rire.
— Je crois que Thor et Judicaëlle devraient se charger de cette tâche, annonce Jonas. Après tout, c'est vous deux qui étiez sur les lieux lors de l'incident. Vous pourrez davantage leur expliquer ce qui s'est passé.
J'ai l'impression que c'est une punition, surtout lorsque je vois leur air accablé. Néanmoins, je me contente de hocher la tête. J'espère seulement qu'on ne me congédiera pas après une seule journée de travail. J'ai changé d'avis et ce job me convient parfaitement. Je devrai toutefois être plus prudente à l'avenir. J'ignorais que des bandits rôdaient dans le coin. Et dire que je croyais que c'était le rôle de Thor de protéger la bâtisse. Il ne peut pas se diviser en quatre, mais il aurait dû patrouiller près de la boutique.
Celui-ci semble deviner mes pensées car il me lance un regard furieux. Comment fait-il pour lire ainsi en moi ? Suis-je si transparente ?
— Ils seront de retour à la maison avec le bébé demain matin, nous informe Jonas. Profitez-en pour les visiter en essayez de glisser l'information à travers la discussion. Vous n'avez qu'à acheter un cadeau pour Lucas et le tour sera joué ! De toute façon, nous travaillerons toute la nuit pour réparer les dommages. Ils ne paraîtront presque plus.
— Le cambrioleur s'est-il sauvé ? demandé-je aux bikers.
Personne ne parle, puis Thor répond :
— Non, nous avons appelé les flics et il sera incarcéré jusqu'à son procès.
— Alors, pourquoi avez-vous l'air aussi morose ?
Ils se comportent comme si quelqu'un était mort. Je veux bien croire que leur boutique a été saccagée, mais ce n'est que du matériel. Personne n'est blessée ou, plutôt, plus personne ne l'est. Après tout, j'ai bien failli y passer et lorsque j'y songe, des frissons d'horreur s'emparent de moi.
Je crois que Thor s'en rend compte puisqu'il se redresse en fronçant les sourcils.
— Cet enculé a brisé plusieurs de nos meilleures bières, répond Jonas. Elles se trouvaient toutes dans la vitrine.
C'est pour cette raison qu'ils ont tous cette mine de déterré ? Pour des bières ? C'est bizarre, mais j'ai de la difficulté à croire que ce soit uniquement pour cette raison. Pourtant, je n'insiste pas. Je suis fatiguée et n'ai pas envie de m'attarder davantage.
— Je vais rentrer, leur annoncé-je. Je suis claquée.
Je prends mon sac et cherche mon téléphone afin d'appeler un taxi.
— Je te ramène, annonce Thor en s'approchant.
Il me prend mon téléphone des mains et le balance dans mon sac sans préambule.
— Je ne vais certainement pas monter sur ta pu...
— Attention à ce que tu dis, m'avertit-il en me lançant un regard agressif.
— Thor n'accepte pas qu'on insulte son bébé, m'informe Dave, ainsi que tout le monde ici.
De vrais bikers, quoi ! Je trouve qu'ils exagèrent, mais je ne pipe mot ; je n'en ai plus la force. J'ai seulement hâte de me coucher et d'oublier cette journée.
Je suis donc Thor en ronchonnant, attrape le casque qu'il me lance et essaie de l'attacher convenablement. Il attend que j'aie terminé, enfourche sa bécane me fait signe de monter.
Trente secondes plus tard, il file à toute allure dans la nuit. Si je n'avais pas été aussi crevée, autant physiquement qu'émotionnellement, je l'aurais sans doute admonesté de tous les noms que je connais, mais je peine à garder les yeux ouverts, alors je préserve mes forces pour m'agripper à lui.
Nous arrivons à l'entrepôt quelques minutes plus tard. Je me traine difficilement jusqu'à mon lit et m'y laisse tomber. Je crois que mes yeux se ferment avant même que ma tête n'atterrisse sur l'oreiller.
J'ignore combien de temps j'ai dormi. Toutefois, un bruit répétitif me réveille. J'ouvre difficilement les yeux et réalise que le soleil pénètre par les fenêtres de l'entrepôt. Ce que j'aime de cet endroit, c'est justement sa luminosité. Les puits de lumière au plafond, dont un se situe justement au-dessus de mon lit, me donne presque l'impression de dormir en plein air. Non pas que j'apprécie le camping, mais ma relation avec la nature n'a pas d'équivalent....sauf peut-être celle des bikers avec leur moto.
Je n'ai pas cherché longtemps avant de me faire tatouer l'arbre de vie que j'ai dans le dos.
Toc. Toc.
J'entends l'acier des altères se cogner, signe que des gens s'entraînent déjà. En jetant un regard à mon téléphone, je m'aperçois qu'il est neuf heures. C'est très rare que je me lève aussi tard, mais puisque je me suis couchée aux petites heures du matin, j'avais du sommeil à rattraper.
J'attrape une paire de jeans et un tee-shirt, les enfile rapidement et m'approche de la rambarde. J'apprécie que le canapé-lit soit dans un coin du studio puisque je garde mon intimité même lorsque les boxeurs sont présents.
Il y a déjà plusieurs adhérents du club d'arrivés. Certains s'entraînent dans le ring de boxe, d'autres sur les appareils de musculation et quelques femmes font du tapis roulant ou de l'elliptique. Certaines ont l'apparence de mannequin et je trouve que leur habillement est pour le moins excentrique. Connaissent-elles Thor ? Sont-elles ses amantes ? Ça ne m'étonnerait même pas. J'espère tout de même qu'il va m'épargner ses frasques avec elles. Je ne voudrais pas me trouver dans le studio à ce moment-là...
Je repère l'entraîneur un peu plus loin. Il discute justement avec une bombasse aux gros seins qui badine avec lui. Il lui sourit ? J'aurai tout vu ! Je ne pensais pas qu'il pouvait se montrer aimable avec qui que ce soit. C'est peut-être même sa petite amie. Je n'ai jamais abordé le sujet avec lui puisque nous n'avons jamais vraiment discuté ensemble. S'engueuler serait plutôt le terme approprié.
Il s'éloigne ensuite d'elle et je remarque avec une certaine satisfaction qu'elle paraît déçue de leur discussion.
Thor avait tout de même un peu raison. C'est assez divertissant d'observer les gens depuis la mezzanine. J'ai l'impression d'avoir une vue panoramique du gym complet. Je peux même détailler mon colocataire avec soin.
Celui-ci, comme s'il avait senti mon regard sur lui, lève la tête vers la mezzanine. Merde ! Je devrais rester plus discrète. Je me demande pourquoi je suis incapable de cesser de le regarder. Il me fascine plus que de raison. Pourtant, il n'est vraiment pas le genre d'homme qui m'attire normalement. Je les aime un peu moins baraqués et, surtout, avec les cheveux courts. Pourtant, j'aimerais bien toucher sa chevelure pour assouvir ma curiosité. Sont-ils aussi soyeux qu'ils ne le paraissent ? Et dire que j'aurais pu les toucher, hier, tandis qu'il me tenait dans ses bras. Eh non ! Au lieu de cela, j'ai palpé ses fesses. Quoique je ne suis pas du tout déçue ! Elles sont aussi fermes que je les imaginais.
Je secoue la tête en songeant à quel point je suis devenue perverse. Et moi qui me suis promis de ne plus toucher un mec avant cinq bonnes années ! On dirait que je me suis vite remise de ma relation traumatisante avec Dominique mais, en réalité, j'en fais encore des cauchemars la nuit. Vivre dans la terreur qu'un homme abuse de vous chaque nuit est un sentiment bouleversant.
Cependant, j'ai beau dormir à quelques mètres de Thor, je sais que jamais il n'osera porter la main sur moi. Son expression lorsque je l'ai appelé « Dom » par erreur me l'a prouvé. De plus, même s'il aime la violence des combats, je ne crois pas qu'il ait besoin de se défouler sur de pauvres victimes innocentes. Toutefois, il a l'air d'aimer le jeu du chat et de la souris. Notre première rencontre en est la preuve.
Puisque je ne travaille pas de la journée à cause de l'incident de la nuit précédente, je décide de contacter mon agent d'assurance pour ma voiture accidentée. Il ne m'a pas encore redonné de nouvelles et je commence à avoir hâte de me racheter une voiture. Il est hors de question que je quémande un transport chaque fois que je sortirai travailler.
Malheureusement, lorsque je parviens enfin à joindre mon agent d'assurance, celui-ci m'annonce que l'indemnité à laquelle j'ai droit est bien inférieure au montant que j'ai payé ma voiture. Il m'explique qu'elle a déprécié et je lui raccroche finalement au nez, furieuse. Je ne pourrai pas acheter une voiture très luxueuse pour mille dollars.
Je pousse un long soupir et descends afin de me rendre dans la petite kitchenette pour prendre une bouchée. Je traverse le gym bondé en essayant de me fondre dans la masse, ce qui est plutôt difficile puisque je sens les regards braqués sur moi. Je me demande s'ils sont au courant que je loge ici.
— Hey ! s'écrie une voix nasillarde.
Je m'immobilise, réalisant qu'on s'adresse à moi, et me détourne en voyant la blondasse de tout à l'heure s'approcher de moi. Elle s'arrête à ma hauteur, qui n'est pas tout à fait la même puisqu'elle me dépasse d'une tête. Elle est vêtue d'un petit soutien-gorge rose qui soutient sa poitrine double D et m'assomme presque avec en s'approchant de moi.
— Alors, c'est toi que Thor héberge ? commence-t-elle. Il n'arrête pas de nous dire à quel point tu le fais chier.
— Et toi, qui es-tu ? rouspété-je, ma mauvaise humeur montant en crescendo. Il ne m'a jamais parlé d'une bimbo aux gros nibards.
— Je suis sa future petite amie, répond-elle en redressant le buste, manquant m'assommer avec ses obus.
— Dans ce cas, bonne chance, lui souhaité-je en poursuivant ma route.
Tout d'un coup, j'ai moi aussi envie de frapper sur un sac de boxe, ou sur n'importe quoi d'autre pour me défouler. Pourtant, je me hâte de me cacher dans la petite cuisine, prends une pomme dans le frigo et mords dedans à pleines dents. Beurk ! Je préfère nettement celles du verger, mais c'est toujours mieux que rien.
Je sors ensuite du dojo qui empeste la sueur, emportant mon sac avec moi. Je veux trouver un cadeau pour le bébé à Maisie. Les boutiques se trouvent à quarante minutes de marche d'ici, mais il fait beau, alors j'ai tout mon temps.
Une demi-heure plus tard, j'entends un son désormais familier s'approcher de moi. Je me trouve le long d'un route déserte, mais je sais que je me rapproche de ma destination ou, plutôt, le GPS de mon portable le sait.
Une moto s'arrête à ma hauteur et je reconnais aussitôt la stature du conducteur, même s'il porte un casque. D'ailleurs, quelques mèches de ses cheveux s'en échappent.
— Monte, me dit-il en me tendant un casque.
C'est presque un ordre, mais puisque je commence à être assoiffée et que je n'ai pas songé à me munir d'une bouteille d'eau, je m'exécute.
Thor appuie sur l'accélérateur et file en direction de la ville. Trois minutes plus tard, il s'arrête devant un magasin à grande surface dont j'ignorais l'existence. Il est vrai que je n'ai pas eu le temps de faire le tour de ce petit patelin.
Je jette un regard interrogateur au biker. Celui-ci a enlevé son casque et attend que je descende de la moto.
— Si tu veux acheter un cadeau pour Lucas, alors c'est le temps, me dit-il.
— Qui ?
Il lève les yeux au ciel.
— Le bébé de Gabin et Maisie, répond-il.
— Je ne connaissais pas son prénom.
— Dépêche-toi. Nous devons passer chez eux et je veux retourner au club le plus rapidement possible. J'ai laissé à Jonas le soin de surveiller les lieux, mais...
Mais il ne fait confiance à personne.
Nous pénétrons donc dans le grand magasin et nous dirigeons vers le rayon des enfants. Mon cœur se serre alors que j'aperçois les petits ensembles de bébé super mignons.
Je m'en approche et les observe en me demandant lequel serait le plus approprié pour le nouveau-né. Celui avec un motif de lapin est ravissant, mais la couleur jaune ne m'a jamais attirée. Par contre, le pyjama bleu avec des motifs de pattes de chien me plaît bien. Quelle taille devrais-je acheter ?
— As-tu choisi ? s'impatiente Thor.
— Nous venons juste d'arriver, lui réponds-je en continuant mon shopping.
Je l'observe subtilement et remarque qu'il ne parait pas à l'aise. En réalité, il détonne à travers cette vision.
— Oh ! Regarde ! m'exclamé-je en apercevant de petits chaussons bleus. Ils iraient parfaitement avec ce pyjama, non ?
Il se tourne vers moi et observe le vêtement que je tiens dans ma main.
— Est-ce que j'ai l'air d'un styliste ? me dit-il. Non, alors dépêche-toi et filons d'ici.
— Il n'y a pas le feu, rétorqué-je. Et prends des notes pour le jour où ce sera à ton tour d'acheter tout ça.
Il ricane.
— Ça n'arrivera jamais, répond-il.
— Pourquoi ?
— Je n'ai pas le mode de vie pour élever un enfant.
— Et si ta petite-amie en veut ?
— Quelle petite-amie ?
Bon... j'ai la réponse à ma question ; il n'est pas en couple. J'ignore pourquoi, mais je suis soulagée de l'apprendre. Peut-être parce que je me serais sentie coupable d'avoir tâté ses fesses pendant qu'il avait une petite-amie.
Je profite de ce moment de silence pour choisir entre deux modèles de bonnet pour compléter mon petit kit. J'ignore pourquoi j'aime autant magasiner du linge pour bébé. Est-ce parce que ça me permet de combler un vide en moi ? De me souvenir de ce que j'ai perdu ? Ou seulement parce que j'aime souffrir et me rappeler à quel point la vie peut être cruelle ?
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