Addicted to you-TOME 1- Chapitre 34
Maisie
Je suis complètement désorientée.
Ma tête me fait mal.
J'ai froid et j'ai faim.
Je ne peux pas bouger.
J'ouvre mes paupières avec un énorme effort et pousse un gémissement de douleur. Bordel, que s'est-il passé ? Je me souviens m'être penchée pour saisir un paquet de mouchoir, puis, plus rien. Le noir total.
Me suis-je évanouie ? Si oui, je me suis forcément assommée sur quelque chose, car ma tête est douloureuse. Je suis certaine d'avoir une belle bosse sur celle-ci.
Il fait sombre, mais je distingue la salle dans laquelle je me trouve et mes sens s'affolent lorsque je réalise que le seul mobilier qui la meuble est uniquement la chaise sur laquelle je suis attachée. Mes mains sont liées ensemble dans mon dos avec une corde rêche et il en est de même avec mes pieds. Depuis combien de temps est-ce que je me trouve ici ? Probablement plusieurs heures, parce que mes membres me font souffrir à force d'êtres restés dans cette position. Mon cou est raide puisque ma tête était inclinée vers l'arrière pendant mon évanouissement et j'ai froid. Mes tremblements s'accroissent alors que j'essaie de me détacher.
En vain.
La personne qui m'a ligotée s'y connait en nœuds. Et elle n'a pas pris la peine d'y aller délicatement. Si ça continue ainsi, mon sang ne sera plus capable de circuler. Je frissonne en songeant qu'on pourrait m'amputer si jamais je sors d'ici. Ou plutôt, si jamais on me retrouve vivante. Et si la personne qui m'avait kidnappée voulait me tuer et avait décidé de me laisser pourrir ici ?
J'essaie de ne pas y songer. C'est peut-être un test que les bikers me font passer. J'ai entendu des histoires sur les initiations des gangs de rue. Peut-être que ça se passe ainsi avec eux. J'espère que non, parce que je suis au courant de la façon dont ils s'y prennent. Les gars se font tabasser et les filles, violer. Puis, je songe que Gabin ne les laisserait jamais me faire cela.
Je lève la tête et remarque un plafond cathédral composé de plâtre qui est considérablement haut. Puis, mon regard s'arrête sur les vitraux colorés et le vaste espace qui m'entoure. Merde, alors ! Je me trouve dans les ruines d'une église. Et c'est bizarre, mais cet endroit me dit quelque chose. Pourtant, je suis certaine de ne jamais y avoir mis les pieds puisque je ne suis pas croyante.
- Tiens ! Tu es réveillée, remarque une voix qui me fait sursauter.
J'aperçois alors Nathan apparaitre dans mon champ de vision.
- Nathan ! Je m'écrie, rassurée de le voir. Qu'est-ce que c'est que cette blague ? Une initiation ? Ce n'est pas drôle. Détache-moi immédiatement.
Il éclate d'un rire cynique et me fixe d'un air qui n'augure rien de bon, comme s'il n'avait plus de bonnes attentions à mon égard. Tandis qu'il s'avance vers moi, un doute s'installe. Et si ce n'était pas une plaisanterie ?
- Maisie, Maisie, Maisie, répète-t-il comme s'il réprimandait une enfant. Tu es une très mauvaise fille. À cause de toi, les plans du boss ont été contrariés.
Le boss ? Quels étaient les plans de Marius ? Et où est Gabin, bon sang ?
- Je ne comprends pas ce que tu veux dire, rétorqué-je. Où est Gabin ?
- Loin d'ici, mais ne nous en soucions pas pour l'instant. Nous avons certaines choses à régler, avant.
Je ne comprends rien et décide d'adopter une attitude bravache.
- Ne me dis pas que tu m'en veux de ne pas avoir voulu sortir avec toi, le provoqué-je. Si c'est pour cela que je suis ici, sache que tu ne m'as jamais intéressé.
Il se rapproche de moi et se penche à quelques centimètres seulement de mon visage.
- J'ai toujours ce que je veux, beauté, et tu n'en fais pas exception. J'ai appris à persévérer dans la vie, quitte à ne pas toujours jouer à la loyale.
Son petit sourire pernicieux me fait déglutir. Ce type n'est clairement pas celui que j'ai connu chez les Demons.
- Après nos mises en garde, tu aurais dû céder ta maison sans faire d'histoire.
- Quelles mises en garde ?
- Je te croyais plus intelligente.
Il commence à réellement m'agacer avec ses devinettes à la con. Puis, je songe à ce qu'il s'est passé depuis les dernières semaines. Faisait-il parti des intrus qui ont essayé de pénétrer chez moi pendant la nuit ? Gabin m'aurait-il menti ?
- Tu commences à comprendre, devine-t-il.
- Où veux-tu en venir, à la fin ?
- Tu...
Une porte claque, me faisant tressaillir. Vient-on me sauver ? Ou m'achever ? La peur de mourir me fait trembler des pieds à la tête. Qu'adviendra-t-il de mes enfants si je perds la vie ? J'essaie de ne pas y songer, sinon je vais fondre en larmes.
- Déjà ? s'étonne Nathan. Je n'ai même pas eu le temps de m'amuser.
- Tu le feras plus tard, clame une voix.
Ce n'est pas celle de Marius.
Puis, je reste sans voix lorsque j'aperçois l'individu.
C'est ce satané Scott Becker.
- Vous...commencé-je en me débattant contre les cordes qui me ligotent. Espèce de sale...
- Tsss, tsss, tsss, m'interrompt-il. Une si jolie dame ne doit pas dire de grossièretés, surtout devant ses enfants.
Il jette un coup d'œil dans la pièce, puis lance à Nathan :
- Où sont-ils ?
- Désolé, boss, mais ils étaient intouchables. Je n'ai pas pu les enlever.
- Espèce de crétin ! hurle Scott Becker. Sans eux, je n'ai plus aucun moyen de pression.
Je commence à comprendre ce qui se trame. Je lance un regard meurtrier à Nathan.
- Tu n'es qu'un traître, l'admonesté-je. Les bikers sont ta famille. Comment as-tu pu faire une telle chose ?
- Ma famille ? répète-t-il en éclatant de rire. Tu es aveugle ou quoi ? Tout ce qui compte pour Marius, c'est Gabin et son précieux alcool. Il se fiche des autres. À cause de lui, mon frère est mort.
Je fronce les sourcils, stupéfaite.
- Ils ne t'ont pas raconté cette histoire, hein ? Ça ne me surprend pas du tout. J'avais un frère jumeau. Nous sommes entrés tous les deux chez les Demons alors que nous étions à peine sortis de l'enfance. Nous sommes arrivés avant même que Gabin ne se manifeste. C'est lorsque ce con est arrivés que ça s'est gâté. Marius a commencé à nous délaisser pour lui, nous faisant faire les tâches les plus sordides. Pourquoi son précieux neveu risquerait-il sa vie ? C'est lors d'une transaction que tout s'est mal déroulé. Les acheteurs ne voulaient pas payer et ont ouvert le feu. Je m'en suis miraculeusement sorti, mais pas mon frère. Depuis ce jour, je rêve de me venger. J'ai prié pour que Gabin subisse le même sort, mais cet enfoiré s'en est toujours sorti. Puis, lorsque j'ai appris le projet de Scott Becker, j'ai su que je tenais ma revanche. Les Demons perdront leur précieuse distillerie.
- Est-ce que c'est toi qui y as mis le feu ?
Il m'adresse un sourire mauvais.
- C'était facile. Personne ne s'est douté que c'était moi. Notre plan n'avait aucune faille, à l'exception que nous n'avions pas prévu qu'il y aurait une nouvelle propriétaire dans la maison, et encore moins que tu ferais copain-copain avec les bikers.
- Assez d'explications, le coupe l'homme d'affaire. Tu m'avais dit que nous arriverions à la convaincre de signer.
- C'est dans la poche, patron.
De quoi parlent-ils ?
Ils se tournent vers moi et Scott Becker sort un papier de sa mallette. Tiens ! Je n'avais même pas remarqué qu'il n'était pas venu les mains vides.
- Qu'est-ce que vous voulez ? leur demandé-je. Vous avez essayé de me voler ma maison ! Vous ne pensiez tout de même pas que je vous laisserais faire sans me battre ?
- En fait, si, me répond Nathan. Par contre, je ne pensais pas que Gabin et Marius s'en mêleraient.
Moi non plus, à dire vrai.
- Alors, voici ce que nous allons faire, me dit le milliardaire. Tu vas signer ceci (il me tend un document) comme quoi tu me laisses ta maison contre la modique somme de deux cent cinquante milles dollars. C'est ce qu'elle vaut, j'ai vérifié.
- Et vous n'avez pas songé à me faire cette offre avant de perquisitionner ma maison ? questionné-je.
Il hausse les épaules.
- J'avoue que je ne pensais pas devoir en arriver là. Comment crois-tu que j'ai fait fortune ? Certainement pas en restant honnête.
Cet homme est un escroc.
- Donc, vous voulez acheter ma maison et, ensuite, vous me laisserez partir, en déduis-je. Vous n'avez pas peur que je porte plainte contre vous pour enlèvement et intimidation ?
- Qui te croirait ? Tu n'a aucune preuve.
Il n'a pas tord. Toutefois, Gabin, lui, me croirait. Et je sais qu'il ferait vivre à Nathan un enfer. Ce dernier semble deviner à quoi je songe.
- Ne t'inquiète pas. J'ai prévu une petite surprise pour lui, me dit-il d'un air mystérieux. Un malheureux accident...
J'ai envie de lui crever les deux yeux et j'essaie de me libérer une fois de plus, mais, plus je bouge, plus les nœuds se serrent. Résultat : je vais me couper les veines si je continue.
Je pourrais accepter la proposition de l'homme d'affaire et déménager loin d'ici. Recommencer à zéro dans une nouvelle ville. Toutefois, je ne suis pas aussi naïve que j'en ai l'air. Je suis certaine que lorsque j'aurai signé ce maudit papier, ils ne me laisseront pas repartir tranquillement. Après tout, Nathan a insinué qu'il voulait s'amuser avec moi. Je ne connais pas ses intentions, mais j'espère que ce n'est pas ce que je pense.
- Je ne ferai aucune affaire avec vous, annoncé-je de but en blanc. Vous êtes un escroc et je ne vous laisserez pas gagner.
L'escroc en question pousse un long soupir, puis se tourne vers Nathan.
- C'est à toi de jouer, lui dit-il. Je reviendrai dans une heure.
Puis, il tourne les talons et me laisse avec le traître. Celui-ci sourit comme à Noël. Il tourne autour de ma chaise comme si j'étais une proie.
- J'espérais que tu n'abandonnerais pas aussi facilement, me dit-il.
- Qu'est-ce que ça t'apportera de t'acharner sur moi ? lui demandé-je.
- La satisfaction, beauté. Et la vengeance. Je viens juste de changer d'idée. Je vais envoyer une petite photo de toi à Gabin. Je vais lui laisser les miettes, comme il l'a toujours fait avec moi.
Je suis effrayée. Terminé quoi ? Que va-t-il me faire ?
Lorsqu'il sort un long couteau de sa poche, je sens que je vais passer un mauvais quart d'heure ou, plutôt, une mauvaise heure.
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