Addicted to you-TOME 1- Chapitre 32


    

Maisie

Je reste assise sur le lit, hébétée, tandis que Gabin sort en claquant la porte. Qu'est-ce qu'il vient de se passer ? Est-ce que cet abruti m'a fait une crise de jalousie parce que j'ai gardé les cendres de James ? D'accord, ce n'était peut-être pas une bonne idée de les sortir à cet instant, mais c'est la seule chose que j'avais à portée de main. Parfois, je songe que je devrais m'acheter un ours en peluche. Il pourrait ainsi me consoler lorsque rien ne va.

L'envie de pleurer revient aussitôt. J'ai détruit la relation amicale que j'entretenais avec Gabin en couchant avec lui. Même si elle n'était pas toujours amicale...

Qu'est-ce qui m'a pris ? J'en avais envie, mais je suis incapable de le regarder dans les yeux après cet échange physique entre nous.

Peut-être parce que tu as envie de recommencer, me souffle ma conscience.

C'était, en effet, un moment extraordinaire. Jamais je n'avais ressenti autant de plaisir avec un homme. Même James n'était jamais parvenu à me faire jouir à ce point.

Je fixe l'urne de mon ancien fiancé. Il me manque beaucoup, mais depuis que j'ai rencontré ces bikers, je dois avouer que je songe moins souvent à lui. Est-ce que c'est mal ? Si je voyais encore un psychologue, je lui demanderais.

Un coup à la porte me fait sursauter. Gabin est-il revenu s'excuser ? La crise qu'il ma piquée était irrationnelle. Pourquoi cela le dérange-t-il autant que j'aie apporté l'urne de James ici ? Si je l'avais laissée là-bas, on me l'aurait volée comme le reste de mes biens. J'en frissonne d'horreur à cette simple pensée.

- Maisie ? fait la voix de Jonas.

Je me détends aussitôt et l'entends entrer dans la chambre.

- Ça va ? me demande-t-il en s'approchant du lit. Je viens de voir Gabin quitter l'appartement en fureur.

- Ton connard d'ami est jaloux d'un mort, lui réponds-je sèchement.

Jonas s'esclaffe tout en s'asseyant sur le lit à côté de moi.

- Je crois seulement que son orgueil à été piétiné par un vase. Il devait probablement vouloir te réconforter lui-même. Savoir que tu penses encore à ton défunt petit-copain l'a insulté.

- Il ne lui en faut pas beaucoup pour sortir de ses gonds. J'ai le droit d'être triste d'avoir perdu mes souvenirs. J'avais plein de photos de lui et de Charlotte bébé.

Je me retiens de pleurer à nouveau. Charlotte et son père avaient une très belle complicité. Les seules photos que j'avais d'eux se trouvaient sur mon ordinateur. Je me jure de me créer un compte Icloud le plus rapidement possible afin que ça ne se reproduise jamais.

- Je comprends. Je te promets qu'on va t'aider à retrouver tes biens. Pour tes souvenirs, c'est vraiment navrant, mais essaie de songer à l'avenir. Tu auras d'autres beaux moments avec tes enfants que tu pourras immortaliser.

Il ne peut pas comprendre, mais ses efforts pour me consoler me font chaud au cœur.

- Gabin est un peu possessif, mais c'est une bonne personne, m'assure le jeune homme. Il t'aime beaucoup.

- Comment tu le sais ? lui demandé-je en fronçant les sourcils.

- Tu n'as pas vu la façon qu'il t'a regardée lorsque tu as flirté avec les ceux types devant ta maison. Il était fou de rage. Je ne l'ai jamais vu agir ainsi avec une femme.

- Je ne suis pas à lui...

- En es-tu certaine ?

Je reste silencieuse, bouche bée.

- Vous devriez éclaircir certaines choses ensemble, me dit le biker en se levant. Arrêtez de vous comporter comme des enfants et avouez-vous vos sentiments, bon sang !

Stupéfaite par ses paroles, je demeure silencieuse tandis qu'il sort de la chambre. Se pourrait-il que Gabin m'aime vraiment ? Ça me parait impossible. Jamais il ne m'a démontré le moindre sentiment. Il est protecteur avec moi, mais c'est peut-être juste de l'amitié.

Je décide de retourner travailler pour me changer les idées. Audélie et les enfants sont partis s'amuser au parc, à quelques rues d'ici, et je n'ai pas le goût de broyer du noir.

Je ne croise pas Gabin et je me demande où il peut bien se trouver. Après le dîner, je regarde des films pour enfants avec Charlotte tandis que Théo explore les lieux. Il a commencé à marcher à quatre pattes et il demande encore plus de surveillance, surtout lorsqu'il fouille dans les placards.

- Où as-tu trouvé ça ? je m'exclame en le voyant mettre une boîte de préservatifs dans sa bouche.

- Ton fils est précoce, rigole Gregory.

Je lève les yeux au ciel.

- Je crois qu'il l'a trouvé dans le sac de Nathan.

Tiens tiens ! Il a vite trouvé une autre fille pour lui changer les idées. J'ai bien fait de ne pas répondre à ses avances.

Je couche les enfants vers dix-neuf heures et me retrouve seule dans le salon. Audélie fait ses devoirs dans sa chambre et quelques bikers prennent de la bière dans la cuisine, mais personne ne vient me tenir compagnie. J'ai l'impression qu'ils craignent tous la réaction de Gabin. Je devrais suivre le conseil de Jonas et discuter avec lui.

Je me couche une heure plus tard, fatiguée de ma nuit précédente. Toutefois, j'entends des bruits de basse provenant du club, deux étages plus bas et, même en me bouchant les oreilles, j'ai l'impression que le son résonne jusqu'au plus profond de mes entrailles. Le lit tremble presque sous l'asseau des haut-parleurs.

Je me lève en poussant un long soupir et m'habille rapidement. Tant qu'à ne pas pouvoir dormir, autant me joindre à eux. En plus, je suis certaine que Gabin se trouve là-bas.

Le videur, que je reconnais immédiatement, me fait un signe de tête lorsque je pénètre dans le bar bruyant. Ce soir, c'est bondé. J'ai de la difficulté à me déplacer avec tout ce monde. Plusieurs personnes sont assises aux tables, mais beaucoup sont restées debout et fixent la scène, où une blondasse se trémousse autour d'un poteau.

- Es-tu Maisie ? me demande tout à coup une voix féminine.

Je me retourne et écarquille les yeux en découvrant une jeune danseuse vêtue d'un soutien-gorge en dentelle rose et d'un minuscule string de la même couleur. Ses longs cheveux blonds bouclés cascadent jusqu'à ses hanches et ses talons hauts la grandissent si bien qu'elle me dépasse d'au moins dix centimètres.

Je détaille son corps parfait et je me trouve tout d'un coup...insipide avec mes hanches trop étroites, mes seins trop petits et mon ventre trop flasque. Cette femme dégage un charisme qui attire probablement bien des hommes...et des pourboires.

Elle a placé ses mains sur ses hanches et son air buté me déroute.

- Oui, c'est moi, réponds-je, incertaine.

- Je suis Suzy. J'ai su que c'est toi qui avais fait le dernier horaire et je voulais te dire que JAMAIS je n'avais travaillé un mercredi soir. C'est la journée de mon cours de yoga et Dalila m'a toujours donné congé. Et le vendredi, je commence mon chiffre vers vingt-trois heures puisque je vais à l'école et que je dois étudier avant de venir travailler.

- Oh...euh...c'est parce que les autres ne peuvent pas non plus commencer avant et...

- Je m'en fiche ! Je suis plus ancienne que Mindy, alors j'ai priorité sur elle.

Je sens poindre un mal de tête.

- Hey ! s'exclame alors une autre voix. Ce n'est pas parce que tu as deux semaines d'ancienneté de plus que moi que ça te donne droit à des privilèges.

Une autre femme à la taille de guêpe arrive, cette fois habillée avec un maillot noir et un porte-jarretelle. Elle a des lèvres pulpeuses qui ne semblent pas naturelles, des cheveux rouges lui arrivant juste au-dessus des seins et des yeux bleus maquillés d'une ombre à paupière pailletée. Elle porte également des talons scandaleusement hauts et je me demande bien comment elle fait pour ne pas tomber.

- Tu t'es également trompée en créant mes horaires de travail, ajoute-t-elle. Tu m'as fait rentrer samedi prochain, mais c'est ma fin de semaine de congé puisque j'ai la garde des enfants.

- Je...

- Laissez-la, les filles, tonne une voix qui me fait sursauter. Elle est nouvelle et doit gérer plusieurs choses à la fois.

Gabin arrive à mes côtés et je me sens rassurée de le voir.

- Gabin, mon chou, susurre alors Suzy, ça fait un bout de temps que tu n'es pas passé me voir. Ça te dirait une petite gâterie en fin de soirée ?

J'essaie de ne pas grimacer. Bien sûr, Gabin doit avoir couché avec toutes ces jolies demoiselles. Après tout, il est loin d'être un ange.

- Désolé, ce ne sera pas possible.

La danseuse ouvre la bouche, prête à insister.

- Tu viens, Maisie ? m'enjoint Gabin. Ce n'est pas un endroit pour toi.

Je baisse les yeux sur mon jeans usé et mon débardeur noir. Il a raison. Je fais tache parmi toute cette populace peu habillée.

Il s'empare de ma main et me tire derrière lui tandis que nous zigzaguons à travers les tables. Je sens quelques regards s'attarder sur moi et la poigne de Gabin se raffermit.

- On dégage d'ici, m'annonce Gabin. Je ne supporte pas qu'ils te regardent de cette façon.

- Dis celui qui s'est tapé toutes les danseuses de ce bar, sifflé-je entre mes dents.

- Jalouse, bébé ?

- Dans tes rêves !

- Dans mes rêves, tu es bien moins habillée. Quoique je doive avouer que même vêtue d'une salopette, tu serais sexy. Surtout sans rien en dessous.

Je lève les yeux au ciel.

- Garde tes fantasmes pour toi, Gabin, l'avertis-je. Ou bien, va voir tes danseuses. Je suis certaine qu'elles se feraient un plaisir de s'habiller comme tu le veux.

- On dirait presqu'une lionne qui défend son territoire, plaisante Gabin. Si c'est ce qui t'inquiète, rassure-toi : je n'ai touché à aucune d'elles depuis que je te connais.

J'essaie de ne pas lui montrer à quel point je suis rassurée.

- De toute façon, je suis seulement une fille de plus à ton tableau de chasse, non ?

Mon dernier commentaire vient de le piquer. Gabin me lâche et recule de deux pas. Ses yeux me lancent des éclairs, ce qui me fait déglutir. Je suis peut-être allée trop loin...

- Dans ce cas, ça ne te dérangera sûrement pas si je reste plus longtemps, me dit-il sèchement. Retourne en haut, Maisie, et laisse les grands s'amuser.

Sur ce, il se détourne et part sans un regard vers moi. Je reste immobile comme une conne en me demandant ce que j'ai bien pu lui dire pour l'offusquer à ce point.

Ce mec est en train de me rendre folle. Folle de lui, oui.

J'ai vraiment besoin de me le sortir de la tête pendant dix minutes. Alors, au lieu de retourner sagement à l'appartement du troisième étage, je vais m'asseoir au bar. C'est Austin qui sert l'alcool et il m'adresse un grand sourire lorsqu'il me voit arriver.

- Maisie ! s'exclame-t-il. Tu as décidé de sortir ?

- En effet. Les enfants dorment, alors j'avais le goût de me changer les idées.

Je ne précise pas que je cherchais Gabin.

- Super ! Qu'est-ce que je te sers ?

- Euh...quelque chose de fort.

J'en ai grand besoin.

- Whisky ? Rhum ? Tequila ? Vodka ?

- Du rhum, s'il te plaît.

Il prépare ma boisson, puis me la tend.

- Cadeau de la maison, me dit-il lorsque je sors mon porte-monnaie.

- Mais...

- Tu fais partie de la famille, maintenant, ma belle, alors profite.

Ses mots me laissent bouche bée. La famille ? Et moi qui pensais que je n'étais que de passage parmi eux ! Je songe, tout à coup, qu'à moins de déménager, je devrai intégrer ce groupe à ma vie, et l'un d'eux, plus particulièrement.

- Merci, c'est gentil, le remercié-je.

- De rien, me répond-il en me faisant un clin d'œil.

Il part servir d'autres clients et je reste assise seule au bar. J'en profite pour observer les gens. Plusieurs viennent en groupe, majoritairement masculin, même si quelques femmes les accompagnent parfois. L'une d'elles semble justement vexée que son compagnon fixe sans arrêt une danseuse, que je reconnais immédiatement. Suzy parait très à l'aise sur scène et se déhanche avec dynamisme. Sa longue chevelure tournoie autour de son corps et elle remue ses fesses bombées avec une sensualité à faire baver tous les mecs dans cette salle.

- C'est l'une des meilleures danseuses, me dit Austin, qui est revenu me tenir compagnie. Elle est très sollicitée après ses petits numéros.

Je comprends immédiatement à quoi il fait référence. Je grimace, ce qui le fait rire.

- Je ne comprends pas comment quelqu'un peut jouer ainsi avec son corps, lui dis-je.

- C'est bien payé. De plus, la plupart de ces filles n'ont pas eu la vie facile, m'informe Austin.

- Moi non plus, pourtant, je ne me déshabille pas pour autant.

- Si tu n'avais pas le choix et que c'était soit ça, soit la rue, le ferais-tu ?

Je n'en ai aucune idée. Puis, je songe que si je n'avais pas croisé Gabin, ce serait peut-être le cas puisque je n'ai aucune famille pour m'aider.

Voyant que je demeure silencieuse, Austin ajoute :

- Tu es chanceuse, Maisie. Gabin veille sur toi, même si tu ne t'en rends pas compte.

- Je n'ai pas besoin de lui, rouspété-je. Je peux m'en sortir seule.

- Arrête de cracher sur l'aide qu'il t'offre. Je le connais depuis plus longtemps que toi et il n'aide pas n'importe qui. Tu es spéciale et...

Un homme le hèle afin qu'il le serve, alors il s'empresse de lui répondre.

J'aurais bien aimé qu'il complète sa phrase.

Je vide mon verre, puis décide qu'il est temps d'aller dormir. Je ne vois Gabin nulle part. Il s'est peut-être éclipsé avec une fille... J'essaie de ne pas y songer, car je sens monter la jalousie.

Je me dépêche de remonter dans l'appartement, prends une douche rapide et me couche dans le grand lit vide. Les paroles d'Austin tournent en boucle dans mon esprit. Qui suis-je pour Gabin ?

Le sommeil me gagne enfin et je finis par m'endormir...pour quelques minutes. De moins, c'est ce qu'il me semble.

Je me réveille brusquement. Quelque chose remonte sur ma jambe. Une araignée ? Ma respiration s'accélère subitement et je suis sur le point de crier lorsqu'une voix que je reconnais me dit :

- Calme-toi. Ce n'est que moi.

Je recommence alors à respirer tandis que la main de Gabin caresse ma cuisse.

- Qu'est-ce que tu fais ? lui demandé-je. C'est la nuit...

- Et alors ? J'ai envie de toi.

- Tu n'as qu'à aller voir tes p...

Il pose sa main sur ma bouche, m'empêchant de poursuivre.

- C'est toi que je veux. Personne d'autre.

J'ai chaud, tout d'un coup.

La main du biker s'insinue sous ma culotte en dentelle et trouve ma fente mouillée.

- J'en étais sûr, grogne-t-il.

Il se penche alors et m'embrasse passionnément. Je suis maintenant bien éveillée.

- Cette nuit, je vais t'apprendre plusieurs positions du Kamasutra, me promet-il.

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