Addicted to you-TOME 1- Chapitre 27
Gabin
Lorsqu'aux infos du matin, on annonce que les pelles et les camions pour la démolition ont été vandalisés, mes frères et moi sourions. L'idée de Marius n'était pas mauvaise. Œil pour œil, dent pour dent !
Ils vont apprendre que s'attaquer aux Demons ne reste jamais sans conséquence.
Maisie semble catastrophée par la nouvelle.
Elle fixe Marius et lui demande de but en blanc :
- Est-ce que c'est vous qui avez fait cela ? C'est illégal.
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler, répond-il, mine de rien.
Si elle savait tout ce qu'on a fait de répréhensible dans notre vie, elle en pâlirait d'effroi.
Elle n'insiste toutefois pas, mais elle n'est pas stupide et se doute de quelque chose.
Marius sort une feuille de papier et nous la montre.
- Il faut faire signer cette pétition par le plus de gens possible, nous informe-t-il. Partout dans la ville. Chacun devra se rendre dans un endroit public. Dave et Marc, vous irez dans les supermarchés, Jonas et Nathan, au centre commercial, Austin et Antoine, au salon de coiffure et ensuite au cinéma, Grégory et Marcel, irez dans les parcs, Roland et moi irons à la clinique médicale et Gabin et Maisie...vous irez au restaurant. Les autres resteront au club.
- Hein ? fait Maisie. Pourquoi le restaurant ? Ce n'est pas en dînant que nous parviendrons à récolter des signatures.
- Je sais. C'est juste pour avoir le ventre plein avant de vous rendre au belvédère.
Maisie ne semble pas comprendre de quoi il s'agit. C'est normal puisqu'elle est nouvelle en ville. Elle ne connait pas tous les attraits touristiques de la région.
- Cette nuit, c'est la nuit des perséides, je l'informe.
- Les quoi ?
- Les pluies d'étoiles filantes, la reprend Jonas. Ne me dit pas que tu ne sais pas ce que c'est !
- Euh...
- Chaque année, cet événement crée une foule de visiteurs au belvédère situé à la sortie de la ville. Des centaines de personnes s'y retrouvent pour regarder ce phénomène, lui dit Marius. Gabin et toi vous y rendrez et récolterez des signatures. Rien de bien compliqué.
- Ah...d'accord, répond Maisie, hésitante.
Je dois avouer que Marius me facilite la tâche. Je ne veux pas passer pour une romantique qui dîne aux chandelles puisque ce n'est pas mon genre, mais vu qu'il nous l'impose, je n'ai pas d'autre choix que d'obéir. Et je me doute bien qu'il a fait exprès...
Ça m'arrange pourtant puisque je veux suivre le conseil de Jonas et passer du temps seul à seul avec Maisie. Je pourrai enfin me la jouer séducteur...à ma façon. Elle ne verra rien venir.
- Maintenant que c'est réglé, au travail, tout le monde ! lâche le boss.
Il n'a pas besoin de le répéter. La plupart des bikers partent commencer leur boulot. Certains doivent attendre que les magasins ouvrent ou que ce soit l'heure de l'affluence, alors ils en profitent pour aller laver leur moto. Je devrais probablement faire de même en attendant Maisie, mais j'ai envie de voir comment elle s'en tire avec son nouveau travail. J'attends environ une heure le temps qu'elle s'installe, puis je vais la rejoindre.
La jeune femme est assise au bureau du deuxième étage et a ouvert un programme informatique afin d'ériger l'horaire des employés du club. En tout, il y a environ une vingtaine de danseuses et de serveuses et cinq videurs aux entrées du club.
- Et puis ? Tu t'en tires ? je lui demande de l'entrée.
Maisie sursaute légèrement et lève les yeux vers moi.
- J'ai déjà fait face à pire, me répond-elle.
Elle soulève une pile de feuilles.
- Si au moins je pouvais faire cet horaire à ma manière...mais non ! Tout le monde a des exigences. L'une doit partir ramasser ses enfants à la garderie, l'autre a un rendez-vous chez l'esthéticienne et c'est sans compter celles qui vont à l'école et qui doivent jongler avec l'horaire de leurs cours. C'est un vrai casse-tête !
- Je te crois. Néanmoins, je suis certain que tu vas en venir à bout.
Elle semble étonnée de recevoir des encouragements provenant de ma part. Habituellement, je rabaisse tout ce qu'elle fait.
- Marius veut également que j'envoie des excuses personnalisées à chacun de vos clients pour le retard des livraisons d'alcool. J'en ai pour la semaine à créer ces messages.
Elle n'a cependant pas l'air découragé. Je vois même un certain éclat dans ses yeux. Elle parait...surexcitée. Ce travail lui plairait-il plus qu'à la clinique ?
- Dans ce cas, je te laisse travailler, je lui dis alors. À ce soir !
- D'accord. À tantôt !
Et elle replonge sur son clavier, qu'elle pianote frénétiquement en m'ignorant. C'est bien la première fois que je passe pour un meuble...
Je retourne donc voir Marius, qui discute avec Roland.
- Quel est le plan ? je lui demandé-je en les interrompant.
- Le tien ou le nôtre ? m'agace Roland.
Il a tout de suite deviné mon attrait pour la jeune femme.
Je soupire en secouant la tête.
- Les pétitions, ce n'est que pour nous allier les résidents du coin, m'informe Marius. Notre combat sera un peu plus...agressif.
J'attends qu'il développe.
- Cet homme d'affaire arrive ici, nous vole nos terrains et croit s'en sortir indemne, affirme le chef des Demons of Hell. Nous n'allons pas seulement l'arrêter ; nous allons le détruire, lui et ses complices.
- Et comment comptes-tu t'y prendre ? lui demandé-je.
- Pour commencer, nous allons mettre la police de notre côté, puis nous allons gratter plus profondément. Il faut avoir des preuves tangibles contre lui. Je vais envoyer des enquêteurs dans sa ville natale faire des recherches sur lui. Je suis sûr qu'il cache des squelettes dans le placard. Ensuite, nous allons lui créer une bonne frousse et, pour finir, il va dégager la queue entre les jambes.
- Peut-être va-t-il recommencer ?
Je ne suis pas certain que son plan fonctionne à 100%. C'est comme lorsque tu tombes à vélo. Même si tu t'es fait mal, tu remontes et tu oublies rapidement la douleur.
- Sauf qu'à la fin, il sera fauché, répond Marius avec un sourire mauvais.
- Tu veux le démunir ? Fais-je, surpris. Comment comptes-tu t'y prendre ?
- Disons que je connais quelques pirates informatiques qui pourront agir incognito. Il fera de grosses donations à des organismes pour les gens dans le besoin.
- De plusieurs millions ?
- Milliards, mon cher.
Je suis impressionné.
- Ce type a probablement plus d'un tour dans sa manche, réfuté-je encore.
- Pas autant que nous. Tu verras, Gabin, au final, nous récupérerons notre distillerie et Maisie, sa maison. Je ne suis pas le chef des Demons pour rien. J'ai déjà fait bien pire...Après tout, je n'ai pas appelé cet endroit « Les portes de l'Enfer » pour rien. Et ce type n'aurait jamais dû y mettre les pieds, car il n'est pas prêt d'en ressortir.
Je hoche la tête, finalement convaincu. La bataille commence dès maintenant. Mais, en attendant, je décide d'aller faire un petit tour de moto. Ça me permettra de me changer les idées et de me détendre pour ce soir. Je dois faire bonne impression à Maisie.
Plus tard dans l'après-midi, je reviens au club et monte à l'appartement. Les enfants de Maisie et Audélie jouent au ballon dans le couloir. Jonas s'est même joint à eux et se fait lessiver par Audélie et Charlotte. C'est sûr que Théo, qui ne marche pas encore, ne lui est pas d'une très grande aide. Il se promène à quatre pattes et essaie d'attraper le ballon sans grand résultat. Il commence alors à pleurer et je décide de le prendre afin de ne pas déranger le match qui se poursuit.
- Cinq à un pour nous ! hurle Audélie.
- Je n'ai pas dit mon dernier mot, rouspète Jonas. Viens m'aider, Gabin.
- Non, je suis de leur côté, répliqué-je en m'assoyant sur le fauteuil avec Théo.
- Traître !
- Et comment !
Je m'esclaffe en le voyant déraper sur le plancher de bois vernis.
- Au fait, tu n'es pas au centre commercial avec Nathan ? questionné-je.
- Nous y sommes allés et avons récolté une centaines de signatures. Les gens sont trop apeurés pour dire non aux bikers, ajoute-t-il en ricanant.
Ça, je m'en doutais. Le fait que les gens nous craignent joue en notre faveur.
- Nous allons y retourner après le dîner, m'annonce-t-il.
- Parfait.
Je commence à faire sauter Théo sur mon genou. Celui-ci gazouille, tout content. On dirait même qu'il essaye de sauter en poussant avec ses jambes. Je souris, amusé.
J'aurais bien aimé avoir également un fils, mais la vie en a décidé autrement. Je suis tout de même content d'avoir une fille, car nous entretenons une bonne relation malgré nos petites prises de bec de temps en temps.
Maisie entre dans l'appartement au même moment et reste stupéfaite en découvrant Jonas et les enfants dans le couloir. Puis, lorsqu'elle tourne la tête vers moi et m'aperçoit avec son fils, elle écarquille les yeux d'étonnement. Théo rit aux éclats sur moi.
- Qu'est-ce qui se passe ici ? demande-t-elle, confuse.
- Viens jouer avec nous, maman ! lui crie Charlotte.
- Une autre fois, ma chérie, lui répond-elle en souriant. Jonas s'en sort trop bien.
- Ne vous moquez pas ! crie-t-il en manquant le but une énième fois.
Au lieu de cela, nous ricanons de concert.
Puis, Maisie s'approche de Théo et de moi.
- On dirait qu'il t'aime bien, remarque-t-elle.
Je hausse les épaules en cachant ma satisfaction.
- Tu n'as qu'à aller te préparer pendant que je m'occupe de lui.
- Tu en es sûr ? me demande-t-elle.
- Oui, je sais comment m'occuper d'un bébé, je rétorque, vexé.
- D'accord, je...je vais faire vite.
Elle me jette un dernier coup d'œil hésitant, puis elle disparait dans la salle de bain. Et oui, bébé ! Je peux parfois être surprenant !
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