Addicted to you-TOME 1- Chapitre 21
Gabin
Aujourd'hui, j'étais d'excellente humeur. Est-ce que parce que j'ai dormi collé contre le corps de Maisie ? Probablement. J'ai enfin pu m'approcher d'elle, même si c'était pendant son sommeil. Sa peau si douce m'a fait perdre la tête. Et que dire de sa chevelure soyeuse au doux parfum de fleur d'oranger ? La jeune femme était si attendrissante lorsqu'elle dormait avec sa bouche en cœur et ses pommettes rosées que j'avais le goût l'embrasser.
Je ne comprends pas pourquoi elle me fait perdre la tête ainsi. J'aimerais que mon attirance pour elle soit purement physique, pourtant, son petit caractère de valkyrie m'attire au plus haut point, moi qui déteste qu'on me tienne tête normalement. J'aime avoir raison et qu'on m'obéisse ; c'est pour cette raison que Marius me cède autant de pouvoir. Je suis son bras droit et il sait que j'appliquerai à la lettre ses instructions et que je m'assurerai que ce soit fait.
C'est aussi pour cette raison que je suis aussi brusque avec elle. Je suis habitué à réagir ainsi ; c'est une sorte d'auto-défense, alors chaque fois qu'un évènement me dépasse, c'est malheureusement sur elle que mes nerfs tombent.
Je ne suis pas très fier de l'avoir engueulée ainsi lorsqu'elle a renvoyé Audélie mais, sur le coup du moment, je n'ai pas réfléchi aux conséquences que cela engendraient. J'aurais dû écouter Jonas et ne pas agir sur un coup de tête. J'ai bien remarqué qu'elle regrettait ses actes, mais il a fallu que j'en rajoute une couche. Résultat : elle me déteste encore plus qu'avant.
Comment me racheter auprès d'elle ? Je ne peux pas changer de personnalité. Je resterai toujours aussi brusque et impétueux, mais j'ai aussi des qualités.
Je suis un père aimant et dévoué, un ami sur qui on peut toujours compter et j'ai un grand talent en cuisine. Je suis également doué pour faire grimper mes amantes au septième ciel, mais je devine que ce n'est pas cette information qui la fera venir vers moi.
Je devrais lui concocter une surprise comme un petit dîner ou une sortie avec ses enfants. Je pourrais également proposer à Audélie de nous accompagner. Pourquoi pas un petit cinéma en famille ?
Le terme famille me fait plisser le nez. Je parlais de sa famille à elle, bien entendu, pas de NOTRE famille.
Pourtant, une petite chaleur m'envahit en songeant à une grande famille. Plus jeune, je rêvais d'avoir quatre enfants. J'ai déchanté après avoir dû élever Audélie sans mère. Par la suite, je n'ai jamais réessayé de fonder quoi que ce soit avec une femme.
Après tout, un petit cinéma n'engage à rien du tout.
Ce sera juste pour passer un bon moment et lui démontrer que je ne suis pas juste une brute. Et si, pour cela, je dois me taper le film « la Reine des Neiges », je n'hésiterai pas !
Ce soir, j'ai décidé de ne pas descendre au club. Je n'ai pas envie de regarder des gonzesses se tortiller à poil devant moi. Seul un corps me tente et il ne se trouve pas ici.
Je regarde donc la télé en compagnie de quelques potes. Jonas, Marius et Nathan se trouvent au premier étage, mais vont revenir d'ici quelques heures avant de se rendre au hangar. Notre chef ne sait pas s'il doit rebâtir ou rénover tout le premier étage. Il hésite encore.
Alors que je me débouche une bière, on frappe frénétiquement à la porte. Qui peut bien être à ce point pressé ? Il n'y a pas le feu !
Quoique plus rien ne m'étonne à présent. J'espère seulement que ce n'est pas le cas.
J'ouvre et écarquille les yeux en découvrant Maisie, qui semble furieuse, sur le palier de la porte.
- Espèce de salaud ! hurle-t-elle en m'envoyant un coup de poing.
J'ai le réflexe de reculer, mais je reçois tout de même l'impact sur ma joue.
Les bikers accourent aussitôt et nous découvrent, Maisie et moi. Je touche ma joue tandis que la petite furie s'époumone :
- Je vous ai hébergés chez moi et c'est comme cela que vous me remerciez ?
- Qu'est-ce que tu racontes ? lui demande Dave.
Je suis trop sur le choc pour répondre. Premièrement, parce que cette fille vient de me frapper, pour la deuxième fois, en plus, et deuxièmement, parce que je la trouve encore plus sexy lorsqu'elle est en colère ainsi.
Toutefois, la noirceur de ma personnalité ressort face à cet accès de violence. Je ne peux m'empêcher de l'attraper par le poignet tandis qu'elle se débat et de la tirer à l'intérieur avant qu'elle ne fasse un esclandre et n'alerte tous les clients du bar.
- Je t'avais avertie de ne plus jamais me frapper, grondé-je en la poussant sur le fauteuil de l'entrée.
- Vous n'êtes que des menteurs hypocrites, crache-t-elle.
Mes frères commencent à devenir irrités par toutes ces injures. Je les aperçois se tendre et la fixer d'un air menaçant.
- Pour qui te prends-tu pour venir nous invectiver dans notre propre demeure ? crie Jude, un jeune biker.
- Pour celle qui a perdu sa maison par votre faute. Ça me donne tous les droits.
De quoi parle-t-elle, à la fin ?
- Je veux voir Marius, exige-t-elle. Il va payer pour ce qu'il a fait.
- Calme-toi, lui ordonné-je, sinon tu auras droit à la plus grosse fessée de toute ta vie.
Ça la fait taire pendant quelques secondes. Ses yeux dorés s'écarquillent de surprise. Puis, elle se reprend, ne prenant visiblement pas ma menace au sérieux.
- C'est à cause de lui qu'ils m'ont expropriée, l'accuse-t-elle.
- Va chercher Marius, je lance à Austin.
Je dévisage la jeune femme. Elle s'est fait saisir sa maison ? Mais pour quelle raison ?
- Ne fait pas comme si tu ignorais tout, ajoute-t-elle. Avoue que tu savais depuis le début que Marius était le neveu de ma grand-mère.
Je reçois cette dernière information comme un boulet en pleine figure. Mes frères aussi, apparemment, puisqu'ils semblent aussi étonnés que moi. Cependant, Roland pousse un long soupir.
- Il voulait que ce renseignement reste confidentiel, nous dit-il.
- Tu le savais ? l'accusé-je.
- Oui. Je suis le plus vieux, ici, et je connais toutes les transactions que les chefs bikers ont fait depuis la création de ce club.
- Alors, tu savais que Marius a investi sur le terrain de ma grand-mère avec votre argent sale, déclare Maisie.
Minute ! De quoi parle-t-elle ? Et je ne peux laisser passer cette offense sur notre argent ! D'accord, nos activités sont clandestines, mais nous avons travaillé dur pour créer cette brasserie. Ce n'est pas de notre faute si ce putain de gouvernement nous empêche de vendre notre alcool.
Je la plaque contre le mur du couloir, enragé. J'entends sa tête cogner contre la cloison et je devine qu'elle aura une belle prune le lendemain, mais sous l'impulsion, je m'en moque. Elle me cherche, alors elle m'a trouvé !
- Ne nous parle plus jamais ainsi à mes frères et à moi, lui intimé-je en plantant mon regard dans le sien.
- Sinon quoi ? me nargue-t-elle.
J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais une voix nous interrompt.
- Que se passe-t-il, ici ?
Marius, Jonas, Nathan et plusieurs autres bikers se tiennent dans l'entrée, surpris par ce spectacle.
- Espèce de sale traître ! lui hurle Maisie. Un huissier s'est pointé chez moi tout à l'heure en me disant que tu avais aidé ma grand-mère à payer ses factures il y a quelques années.
- C'était notre voisine et elle était gentille, explique-t-il.
- Je sais que tu es son neveu ! Tu voulais qu'elle te lègue la maison, avoue-le !
- En effet. J'ignorais qu'elle t'inscrirait dans son testament. Elle m'avait permis de me servir d'une partie de son terrain, alors je l'aidais à ma manière.
Maisie bouillonne de rage. J'aperçois ses beaux grands yeux se remplir de larmes.
- Ils ont découvert vos activités illégales, puisqu'ils m'ont dit que le gouvernement s'emparait de toute cette zone.
- Quoi ! s'exclame Marius.
- Puisque vous avez utilisé ce terrain illégalement et que vous avez assuré ma maison, ils ont cru que je participais à tout cela, répond-elle d'une voix tremblante. L'huissier m'a remis un avis d'expropriation. J'ai seulement eu le temps de faire mes bagages avant qu'ils ne me dépouillent de tout. Ils ont gardé tous mes meubles.
Cette fois-ci, elle sanglote.
- Où sont tes enfants ? je lui demande.
- Je les ai laissés chez Nancy, ma collègue.
Je fronce les sourcils, mécontent. Elle ne la connait que depuis quelques semaines et lui confie ses enfants ?
- Qui « ils » ? questionne Roland.
- Euh...je l'ignore. Ils étaient deux et je ne connaissais pas l'autre homme.
- C'est bizarre, remarque Marius. Si le gouvernement avait appris notre marché noir, ils seraient venus nous voir, nous, et non toi.
Maisie hausse les épaules, déconfite.
La voix d'Audélie provenant du salon nous fait sursauter.
- Papa ! Marius ! s'écrie-t-elle. Venez voir !
Je l'avais presque oubliée. Le salon est à l'autre bout de l'étage, mais je doute qu'elle n'ait pas été alertée par nos cris. À moins qu'elle nous espionne...ça ne m'étonnerait pas d'elle.
Nous allons la rejoindre. Je tire Maisie derrière moi afin qu'elle ne s'échappe pas. J'ai plusieurs points à éclaircir avec elle et, après la petite escapade de la dernière fois, je me méfie d'elle. Je n'ai pas envie de la chercher à nouveau dans toute la ville.
- Regardez, nous dit Audélie lorsque nous entrons dans le salon.
Elle nous pointe la télévision. Une journaliste parle à un homme vêtu d'un costard blanc immaculé.
- Le centre de villégiature sera le plus grand attrait de toute la région, raconte-t-il. Un accès à la rivière par un petit sentier permettra aux clients de s'immerger dans l'eau, même pendant l'hiver. Différents bassins seront construits sur le terrain de plus de cinquante milles pieds carrés. Il y aura trois bâtiments dont deux qui serviront exclusivement aux massages. Un grand sauna occupera le troisième ainsi qu'une piscine.
- Pourquoi construire en dehors du centre-ville ? l'interroge la journaliste.
- Afin ce soit en plein cœur de la nature. Cela permettra aux clients de se ressourcer tout en étant à peine à dix minutes de la ville.
Des images défilent alors. Une vue par hélicoptère montre le paysage, puis zoom sur le terrain. Mon cœur se serre lorsque j'aperçois la maison de Maisie vue des airs.
- Qu'en est-il des habitants ?
- Ils ont été très compréhensifs, répond la raclure avec un petit sourire. Ils ont déjà déménagé.
Il ment effrontément comme si de rien n'était. Je serre les poings avec des envies de meurtres.
- Cette charogne ne s'en tirera pas ainsi, peste Jonas.
- Au moins, maintenant, tout s'explique, conclut Marius. C'est Scott Becker, l'homme d'affaire qui rôdait dans notre bar l'autre jour. Il a sans doute engagé des hommes pour mettre le feu à notre distillerie et a probablement payé une belle somme afin d'exproprier Maisie de chez elle.
Je remarque la jeune femme pâlir à vue d'œil. Elle ne pas l'air bien. Je pose une main sur ses épaules.
- Ça semble très intéressant, poursuit la journaliste. Quand comptez-vous débuter les travaux ?
- Le mois prochain, le temps d'effectuer les démolitions nécessaires.
Maisie chancèle, puis s'affaisse dans mes bras.
- Merde ! juré-je. Elle vient de s'évanouir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top