Addicted to you-TOME 1-Chapitre 2

Maisie

Quelle journée de merde !

D'abord, cet abruti de biker qui m'a invectivée. Dire qu'il a osé me semoncer sur la façon d'élever mes enfants. Il ne manque pas de culot ! J'avais seulement envie de lui faire bouffer son casque. S'il n'avait pas été aussi canon, je crois que je lui aurais craché à la figure. Ou plutôt, si ma fille n'avait pas été à côté de moi. La preuve que la beauté ne suffit pas : aussitôt qu'il a ouvert la bouche, il a gâché la première impression que j'ai eue de lui. Il avait l'air cordial, avenant et...très charmant. La vérité s'est révélée très différente. Ce type est une brute arrogante et pas du tout amicale.

Ensuite, le camion de déménagement n'est jamais arrivé. Ils se sont trompés d'adresse. Du coup, mes effets personnels se sont retrouvés à six heures d'ici, ce qui fait que je n'ai aucun meuble jusqu'à demain.

Avec un grand sourire pour cacher mon désespoir, j'ai proposé à ma fille de faire du camping dans le salon. Une chance que j'ai pensé à mettre les sacs de couchage dans la voiture ! Charlotte a été R-A-V-I-E de ma proposition. Avec des couvertures et des chaises, je lui ai fabriqué la plus belle tente qui soit. Qui n'a jamais joué à ce jeu lorsqu'il était enfant ? En plus, j'ai utilisé les couvertures de son lit sur le thème de la Belle et la Bête, alors sa tente de princesse lui a beaucoup plu.

J'ai déposé bébé Théo sur une pile de doudous et il s'est aussitôt endormi. Quel ange, ce garçon !

Quant à moi, je me suis assoupie aussitôt que je me suis couchée, exténuée par cette journée mouvementée.

Un bruit de pétard me fait sursauter et je me redresse avant même d'être tout à fait réveillée. Qu'est-ce que c'est que ça ? Je me frotte les yeux, puis regarde l'heure sur mon téléphone. Trois heures du matin !

Le bruit s'accentue et je reconnais alors le son des motos. Pas besoin d'être devin pour deviner qu'ils rentrent d'un bar !

Je me lève et regarde par la fenêtre et me rends compte une quarantaine de motos qui défilent devant chez moi. Ils se croient où, ces gorilles à faire gronder leurs motos juste devant ma maison !

Charlotte se réveille alors en me demandant ce qu'il se passe.

- Rendors-toi, ma chérie, lui dis-je en replaçant la couverture sur elle. Ce ne sont que des motos.

- Je veux voir !

Elle semble maintenant parfaitement réveillée.

- C'est la nuit, ma princesse, alors tu ne verras rien, lui dis-je d'une voix douce.

Par chance, Théo dort profondément.

- Je n'ai plus sommeil, me dit Charlotte.

- Le camion de déménagement va arriver demain. Il faudra être en forme, alors couche-toi et essaie de te rendormir.

- Je veux dormir avec mes poupées.

Je soupire, puis, afin d'avoir la paix, je vais lui chercher ce qu'elle désire. Je les place à côté de son lit improvisé, puis lui donne un bisou sur le front en fredonnant une berceuse. Charlotte se rendort par miracle. Je vais pouvoir finir ma nuit. Hourra !

Les motos ont enfin terminé leur défilée et je jette un cou d'œil par la porte patio.

Le terrain de la maison est immense. J'en ai été enchantée lorsque je l'ai découvert. Les enfants pourront courir à leur guise et jouer autant qu'ils le voudront. Il n'y a aucun voisin, alors nous aurons la paix.

Quelques mois plus tôt, ma grand-mère est décédée et j'ai hérité de cette maison. J'ai décidé de quitter mon minuscule appartement afin de venir habiter dans cet endroit et refaire ma vie avec mes enfants. Étant en congé de maternité, je ne travaillais pas et je n'avais pas d'amis dans l'ancienne ville où j'habitais ; ils m'avaient tous abandonnée puisque je ne sortais plus. En tant que mère célibataire, je ne pouvais plus me permettre de fêter comme eux, alors ils ont peu à peu arrêté de m'appeler. J'en avais été peinée, mais je ne pouvais rien y faire puisque mes enfants étaient désormais ma priorité.

Leur père et moi nous fréquentions depuis le lycée. Je suis tombée enceinte à dix-huit ans et nous avions décidé de garder le bébé. J'ai dû arrêter mes études, mais James les a poursuivis. À aucun moment je n'ai regretté cette décision. Charlotte nous a apporté de si beaux moments ensemble. Je me souviens de toutes les fois où James la berçait avec un regard tendre. Il aimait tant sa petite fille !

Mes parents n'ont jamais compris notre décision. Ils nous trouvaient trop jeunes pour être parents. Après une énorme dispute, j'ai coupé les ponts avec eux.

Puis, quelques années plus tard, je suis tombée à nouveau enceinte. Cette fois-ci, nous avions mûrement réfléchi et nous voulions un second enfant.

Cependant, alors que j'en étais à mon quatrième mois de grossesse, James a eu un terrible accident sur la route en revenant de travailler. Un chauffard ivre a dévié de sa voie et l'a percuté de plein fouet. Mon fiancé est mort sur le coup. J'ai tellement souffert de sa perte que ça a beaucoup altéré la joie de ma grossesse. De plus, je me suis retrouvée seule avec peu d'argent.

James n'a jamais fait de testament et nous n'étions pas mariés, quoique ce fût dans nos projets futurs. De ce fait, mes enfants ont hérité de tous ses placements et de ses biens. Je n'ai eu droit à rien. Si j'avais su...

Alors, lorsque j'ai appris que ma grand-mère me léguait sa maison, j'ai sauté sur l'occasion et j'ai décidé de nous offrir une nouvelle vie dans cet endroit qui me semble paisible. La ville est à deux minutes en voiture et personne ne me connait et ne pourra me prendre en pitié. Je suis une femme forte avec un tempérament de feu et je suis certaine de pouvoir faire ma place dans ce petit patelin.

Je plisse les yeux en remarquant du mouvement dans la nuit. A la limite de l'immense terrain se trouve une remise abandonnée. Elle ne m'appartient pas, mais elle longe la clôture de fil barbelé et j'ai une pleine vue sur la bâtisse éclairée par la lune.

Mon cœur se met à débattre dans ma poitrine lorsque je réalise que les motos se sont stationnées le long de la clôture. Ces malotrus font une réunion de bikers dans cette vieille grange. Ça ne peut être que ça ! À moins qu'ils y cachent des choses illégales !

Oh mon Dieu ! Et moi qui croyais que nous serions tranquilles. Comment ma grand-mère a-t-elle pu vivre ici ?

Je prends une grande inspiration pour me calmer. Si la vieille dame vivait encore seule dans sa maison à quatre-vingt ans, ça devait être à cause que c'était un endroit sécuritaire, non ? J'angoisse pour rien, encore une fois. Ils font probablement une petite fête et veulent être tranquille.

Je retourne me coucher en me persuadant que tout ira pour le mieux. J'éviterai ces bikers et, surtout, ce goujat qui a failli renverser ma fille.

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