Addicted to you-TOME 1- Chapitre 17

Gabin

La nuit passée a été angoissante. Nous avons cherché Maisie et ses enfants dans toute la ville et ce n'est qu'à l'aube que Jonas a songé à aller vérifier dans les stationnements des magasins.

J'ai crains qu'il leur soit arrivé quelque chose. La ville est sécuritaire, mais il y a des coins où il ne vaut mieux pas traîner. Certains gangs de rue rôdent dans les petites ruelles sombres et une belle fille comme Maisie aurait pu les attirer comme du gibier.

Heureusement, à l'exception d'un petit coup de froid, elle semblait en bonne santé lorsque nous l'avons trouvée. Elle est tout de même courageuse d'avoir passé la nuit dehors.

Elle semblait curieuse de connaître la proposition dont je lui ai parlée. Marius veut que j'agisse rapidement, alors je vais sortir tous les arguments convaincants pour qu'elle quitte sa maison.

Je me couche aussitôt arrivé chez moi et je dors toute la journée puisque j'ai passé une nuit blanche. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que je me réveille, ou plutôt, que je suis réveillé par des pleurs.

Reconnaissant immédiatement la voix féminine, je prends à peine le temps d'enfiler un pantalon et je sors pour me diriger tout droit vers la cuisine.

Audélie est affalée au comptoir-bar et pleure à chaude larme tandis que Marius et Nathan lui tapotent le dos pour la réconforter.

- Qu'est-ce que tu as ? je lui demande en arrivant à ses côtés.

- Elle m'a renvoyée, sanglote Audélie. J'aimais tant Charlotte ! Et Théo est un bébé si adorable. Ils vont tellement me manquer.

Ses pleurs s'accentuent tandis que je me demande pourquoi Maisie a fait une telle chose. Elle semblait pourtant apprécier Audélie.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- J'ai trouvé une idée de jeux éducatifs sur internet. Il s'agissait de d'appliquer du plastique transparent sur les murs et de peinturer dessus. Ça a tombé par terre, mais j'avais choisi de la peinture lavable. Maisie est arrivée avant que j'aie eu le temps de nettoyer et de ranger. Elle m'a engueulée comme du poisson pourri, puis elle m'a congédiée

Maisie a eu beau avoir passé une journée de merde, ce n'est pas une raison pour défouler sur ma fille.

- Voyons dont ! s'exclame Nathan. Elle a exagéré !

Il se penche vers Audélie et lui demande :

- Veux-tu que j'aille discuter avec elle ? Je suis sûre que j'arriverai à la persuader de changer d'avis.

- Toi, tu ne te mêles pas de ça ! je l'avertis d'un air menaçant. S'il y a bien quelqu'un que ça concerne, c'est moi. Après tout, Audélie est ma fille.

- Te connaissant, tu vas lui passer un si gros savon qu'elle va encore fuir, raille Nathan.

J'ai envie de lui faire avaler sa langue, à ce connard, mais Marius intervient avant que ça ne dégénère.

- Laissez-lui du temps, nous conseille-t-il. Je suis sûr qu'elle regrette déjà sa décision. Après tout, Audélie est la meilleure gardienne en ville.

Cette dernière lui adresse un petit sourire apaisé. Nous changeons de sujet, mais je suis loin d'être calmé. Je suis sensé rendre visite à Maisie ce soir et je compte bien lui dire ma façon de penser.

Toutefois, avant tout, je dois décompresser. Jonas est de garde à la brasserie, ce soir, alors j'en profite pour aller faire un tour et discuter avec lui. Nous nous asseyons dans la salle de repos et buvons ma bière préférée.

- Vas-y doucement avec elle, me conseille mon ami en parlant de Maisie. Elle traverse une période difficile.

- Ce n'est pas à Audélie de payer, je rétorque. Elle était en larmes en arrivant à la maison. Elle tient beaucoup à ces enfants.

- Je comprends, mais...

- C'est une adulte, alors qu'elle se comporte en adulte et qu'elle assume ses actes.

Jonas et moi n'avons pas la perception. J'ai l'impression que Maisie les a tous charmés avec son visage d'ange et son beau sourire.

- Essaie de lui faire comprendre son erreur tout en restant calme, ajoute Jonas. Conseil d'ami.

Je grogne en guise de réponse.

L'alcool commence à agir et je me détends peu à peu. Toutefois, il m'en faudrait beaucoup plus pour être ivre et ce n'est certainement pas mon intention ce soir. Je dois être lucide lorsque je m'approche de cette femme.

Il est vingt-deux heures lorsque je décide de partir. Les lumières de la maison de Maisie sont toutes éteintes, mais ce n'est pas ce qui va m'arrêter. Après tout, je lui avais dit que je passerais.

Je frappe et attends.

Rien.

Je frappe à nouveau.

Silence.

- Maisie ! je crie. C'est Gabin. Ouvre-moi. Nous devons parler.

Quelques secondes plus tard, la porte s'entrouvre et je vois apparaître la jeune femme dans une tenue qui me statufie.

Elle porte un fin débardeur de coton rose avec un petit short si court qu'on dirait une culotte, ce qui me laisse une pleine vue sur ses superbes jambes.

Toutefois, ce qui me surprend le plus, c'est le vase qu'elle tient dans ses mains. J'avais oublié qu'on avait essayé de s'introduire chez elle, la veille. J'ai dû lui créer une sacrée frousse.

- Tu parles d'une heure pour visiter les gens ! s'exclame-t-elle, visiblement de mauvaise humeur.

C'est bien, car moi aussi, je le suis.

- Tu parles d'une heure pour faire de la poterie ! je rétorque en désignant l'objet qu'elle tient.

Elle lève les yeux au ciel et me laisse entrer.

- Je pensais que tu avais changé d'idée, me dit-elle.

- Non. Disons que j'ai été retardé.

- Écoute, je suis éreintée et, comme tu le sais, j'ai mal dormi la nuit dernière.

- Je m'en fiche ! Audélie était en larmes en arrivant à la maison.

Elle grimace.

- Je...commence-t-elle.

- Tu as fait la plus grosse bêtise de ta vie ! j'éclate. Je ne supporte pas qu'on s'en prenne à ma fille. Elle a toujours été là pour tes enfants, n'a jamais commis d'erreur et tu la vires pour un peu de peinture par terre sans le moindre remords.

Ma voix grave a empli la maison et je la voix tressaillir.

- Maman ! appelle Charlotte en bas des marches.

- Retourne te coucher, ma chérie, lui répond celle-ci.

- Salut, Gabin, me dit la fillette en me remarquant. Pourquoi tu cries ?

- Parce que ta maman est un peu sourde, je lui dis en lui souriant.

- C'est vrai que, parfois, elle ne nous entend pas.

Maisie marmonne quelque chose d'inaudible.

- Bonne nuit, Charlotte, lui dis-je.

- Bonne nuit, Gabin.

Elle retourne dans sa chambre et je décide de baisser d'un ton pour ne plus la réveiller. Mon intonation reste toutefois volcanique lorsque j'ajoute :

- Tu viens de perdre la meilleure gardienne que tu n'auras jamais et tu le sais.

La tristesse envahit son visage et je vois une larme perler à ses cils.

- Je suis désolée, s'excuse-t-elle d'une voix tremblante. J'ai...je ...

J'essaie de rester imperturbable face à son air dépité.

- Ce n'est pas à moi que tu dois des excuses, mais à elle.

- Je sais. Je n'avais pas l'intention de la renvoyer, c'est juste que ça s'est mal déroulé à mon travail et j'ai éclaté en voyant l'état de mon salon.

- Ce n'était pas une raison pour l'enguirlander. Elle aurait ramassé, comme elle le fait toujours.

- Maman, je n'arrive pas à dormir, fait la voix de Charlotte. Vous parlez trop fort.

Cette petite a vraiment de bonnes oreilles. Après tout, nous sommes au rez-de-chaussée et sa chambre est au sous-sol.

- Gabin s'en va, ma chérie, tu ne nous entendras plus.

- D'accord.

Sauf que je n'ai pas terminé et elle le sait très bien.

- Y a-t-il un endroit où nous pourrions discuter sans qu'elle ne nous entende ? demandé-je à Maisie.

- Discuter ? Tu ne fais que beugler depuis tout à l'heure.

Mon regard d'avertissement la fait taire instantanément.

- Il y a une pièce au sous-sol qui est bien insonorisée, mais...

- Dans ce cas, allons-y, je lui ordonne.

J'empoigne son bras, pressé d'en finir avec cette discussion, et nous descendons les marches. J'aperçois une petite pièce au fond du sous-sol qui semble en retrait.

- C'est là ? je lui demande.

- Oui, mais...

Je l'attire avec moi et pénètre dans la pièce, où la lumière s'allume automatiquement. J'entends le loquet de la porte cliqueter lorsque celle-ci se referme et je me rends aussitôt compte que c'est mauvais signe. Je remarque ensuite la fraicheur de la pièce.

- Tu viens de nous enfermer dans la chambre froide, m'informe Maisie avec colère.

- Pourquoi ne me l'as-tu pas dit avant ? rétorqué-je.

- Tu ne m'en as pas laissé le temps. Le loquet se verrouille par lui-même lorsque la porte se referme. Elle ne peut s'ouvrir que de l'extérieur.

- Super ! je grogne, mécontent.

- Si je crie, peut-être que Charlotte nous entendra.

- Tu as toi-même dit que la pièce était insonorisée.

Elle hoche la tête, l'air désespéré. Pauvre Maisie ! C'est ce qu'on appelle passer une mauvaise journée.

Il ne doit pas faire plus de dix degrés dans cette chambre froide et je remarque que la jeune femme grelotte. J'enlève ma veste et la passe sur ses épaules pour la deuxième fois de la journée.

- N'y prend pas goût, je l'avertis, mi-figue, mi-raisin.

- Ça ne risque pas, répond-elle d'un ton tranchant.

L'atmosphère entre nous est aussi réfrigérante que la pièce.

Maintenant que je me suis exprimé, je me sens beaucoup plus détendu. Cependant, ce n'est pas le cas de celle en face de moi. Elle tremble, et j'ignore si c'est causé par le froid ou par la colère. Elle fixe un point droit devant elle et je me demande si elle est en train de réfléchir à une façon de sortir d'ici.

Je ne suis pas frileux et, puisque j'ai enfilé un pull sous ma veste, la température ne me dérange pas. Je pourrais passer toute la nuit ici et je n'y verrais aucun inconvénient.

Néanmoins, ce n'est pas le cas de Maisie. Elle semble au bout du rouleau.

- Je vais envoyer un sms à Jonas pour lui dire de venir de ouvrir, l'informé-je en sortant mon téléphone de ma poche.

Elle hoche la tête sans ajouter un mot.

- Que vas-tu faire avec Audélie ? lui demandé-je.

- M'excuser et lui demander si elle veut toujours garder mes enfants, répond Maisie. Sinon, je devrai me trouver une autre gardienne.

- Je suis sûr qu'elle acceptera. Elle les adore.

Elle ne répond rien.

- Que s'est-il passé à ton travail ?

- J'ai inversé les rendez-vous des médecins.

- Ils ne devaient pas être très contents.

- C'est le moins qu'on puisse dire.

Je reçois un message de Jonas m'avisant qu'il sera là dans moins d'une demi-heure, le temps d'attendre les bikers. Marius ne veut plus que personne ne laisse la remise sans surveillance sous peine d'expulsion du gang.

La jeune femme se balance sur place en essayant de frotter ses jambes l'une contre l'autre. J'ai pitié d'elle.

Hélas, je ne peux lui refiler mes pantalons.

- Viens, je lui dis en lui faisant signe d'approcher. Je vais te réchauffer.

- Non, merci. Je ne viendrai certainement me coller contre quelqu'un qui vient de m'admonester comme une gamine de dix ans.

- Je voulais te faire comprendre à quel point tu avais merdé.

- Je m'en étais rendu compte tout seule, s'écrie-t-elle. J'attendais le lendemain pour la rappeler.

- Tu aurais dû le faire tout de suite après. Elle a passé une soirée infernale par ta faute.

- Et moi, alors ? Ne crois-tu pas que ma journée avait été assez pourrie pour que tu n'en rajoute pas ?

- Je voulais juste que tu comprennes.

Elle me lance un regard qui gèlerait n'importe qui sur place. Or, c'est surtout elle qui gèle en ce moment.

- Cesse d'être rancunière et viens ici, lui ordonné-je.

- Je préfère souffrir d'hypothermie que de m'approcher de moi, crache-t-elle.

Je l'ai apparemment mise de très mauvaise humeur. La différence entre les hommes et les femmes, c'est que nous, une fois notre colère déversée, nous passons à autre chose. Les femmes, elles, continuent de faire la gueule pendant au moins une semaine.

- Sauf que si tu meures de froid, qui va s'occuper de tes enfants ? je rétorque.

Je marque un point, car elle pousse un long soupir et s'approche très lentement. Comme si elle se jetait dans la gueule du loup, ou plutôt, dans son cas, dans la gueule du Coyote.

Elle est désormais à deux centimètres de moi.

- Je vais te soulever et tu entoureras tes jambes autour de ma taille, lui dis-je.

Elle écarquille ses grands yeux, scandalisée par ma proposition. Tiens, en parlant de proposition, il va bien falloir que je lui parle de la mienne.

- Quoi ? glapit-elle.

- C'est le seul moyen pour réchauffer tes jambes, je lui réponds. Dépêche-toi, tes lèvres sont bleues.

Elle semble hésiter, mais finit par abdiquer.

Je la soulève par la taille et ses longues jambes s'enroulent autour de mon bassin. Je prends une longue inspiration afin de calmer mon membre qui s'égosille dans mon pantalon. Dieu du ciel ! Finalement, je n'ai qu'une envie : enlever tous mes vêtements et lui faire l'amour afin de la réchauffer.

Toutefois, vu ses sentiments envers moi, je m'en abstiens. Au lieu de cela, je rabaisse mon chandail par-dessus ses jambes pour qu'elles soient couvertes.

- Voilà ! je conclus. Nous n'avons plus qu'à attendre Jonas.

En bougeant la tête, ses cheveux soyeux se déploient et cascadent le long de mes bras. Je suis tenté de passer mes doigts dedans, mais au lieu de cela, je resserre ma prise sur ses jambes. Elle est si légère que j'ai l'impression qu'elle ne pèse rien dans mes bras.

Je remarque alors une légère rougeur sur ses joues. Elle remarque que je la fixe et essaie de cacher sa gêne en frottant son visage contre mon torse.

Sa réaction est si délicieuse que j'ai envie de pousser le bouchon un peu plus loin.

- Tu es la première qui me saute aussi vite dans les bras, je raille.

Elle essaie aussitôt de descendre, mais je la retiens.

- Et celle qui est restée le plus longtemps, j'ajoute, cette fois très sérieusement.

Elle lève son joli nez et nos regards se croisent.

- James ne m'a jamais tenue ainsi, me confie-t-elle.

Je la fixe, abasourdi.

- Nous étions très conventionnels, précise-t-elle. Nous agissions plus souvent comme des amis. Nous en étions avant de nous fréquenter, alors nous avons continué de nous comporter ainsi par la suite.

C'est bizarre, mais je suis content d'être le premier à la tenir ainsi.

J'aimerais également être le premier qui la baisera dans cette position. Toutefois, je me garde de le lui dire. La tension est déjà assez palpable entre nous ; inutile d'en rajouter.

Un bruit nous fait sursauter. La porte s'entrouvre sur Jonas, qui nous fixe, la bouche grande ouverte.

- Si je dérange, je peux repasser, nous dit-il très sérieusement.

Maisie s'écarte rapidement de moi. Elle est cramoisie et bégaye :

- Non...m...merci à toi d'être venu nous sauver.

- Il n'y a pas de quoi, lance-t-il en nous dévisageant. Vous n'aviez pas vraiment l'air en danger.

Elle, si, mais elle ne le saura jamais.

- Gabin me...me réchauffait, explique-t-elle.

- J'avais remarqué.

Il retient un éclat de rire ; ça se voit sur son visage amusé.

- Je crois que nous avons tous besoin d'un café, remarqué-je.

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