Addicted to you-TOME 1- Chapitre 15

     Gabin

Je suis encore en train de me demander si j'ai une hallucination ou pas.

Maisie dans notre boîte de nuit, c'est...c'est...hallucinant.

Lorsque je l'ai aperçue devant moi dans son petit jeans sexy et troué, laissant apparaître sa belle peau mate, j'en suis resté sans voix. Sa veste en faux cuir est entrouverte et elle croise ses bras sur sa poitrine, la faisant ressortir encore plus. Je distingue ses pointes à travers le tissu. Merde alors ! Elle ne porte pas de soutien-gorge ! J'ai toutes les difficultés du monde à détacher mon regard de ce spectacle et ce, même si des filles à-moitié nues sont assises à côté de moi. Elles ne me font ni chaud ni froid, ce qui n'est certainement pas le cas de cette jeune femme aux yeux de chat.

Ses yeux furieux me prouvent que je ne rêve pas. Elle n'a pas l'air enchanté de me voir, ce qui n'est pas nouveau.

Ses cheveux sont détachés et bouclent légèrement, ce qui rend son apparition encore plus irréelle. Elle fait tache dans ce décor où les femmes se promènent presque nues, néanmoins, elle est encore plus jolie qu'elles.

Lorsqu'elle me dit que des intrus ont essayé de pénétrer chez elle, je vois rouge.

- Où sont tes enfants ? je lui demande.

- Dans la voiture, me répond-elle.

- Tu les as laissés seuls ?

- Que voulais-tu que je fasse ? Je n'étais tout de même pas pour les emmener ici avec moi.

Elle marque un point.

- Allons les chercher, lui dis-je.

Elle hoche la tête et me suit. Cependant, je bifurque vers la scène, ou j'aperçois Marius, Jonas et Nathan qui discutent avec d'autres potes tout en se rinçant l'œil.

- Marius ! l'appelé-je en lui touchant l'épaule.

Il se tourne vers moi et fronce les sourcils en apercevant la visiteuse. Elle leur fait un signe de la main, embarrassée.

- On a un problème, je leur dis. Magnez-vous.

Ils se lèvent d'un mouvement et nous sortons hors du club. Maisie me pointe sa voiture, non loin de la porte.

- Que fait-elle ici ? me demande Marius.

- Des gens voulaient entrer chez moi, lui répond-elle. Et ils ont cassé la fenêtre de mon salon en lançant une roche.

Je suis si furieux que je serre ma mâchoire.

- Quel est le rapport avec nous ? demande Jonas.

- Ils sont en train de forcer l'entrée de votre hangar, ajoute-t-elle.

- Quoi ! Tu n'aurais pas pu le dire avant ?

- On voit à quel point la vie des autres vous tient à cœur, crache-t-elle. Vous ne pensez qu'à votre satané alcool.

Marius fait un pas vers elle, mais je le retiens avant qu'il ne fasse quelque chose de regrettable.

- Cette conversation n'est pas terminée, dit-il seulement en enfourchant sa moto.

Les autres le suivent et ils démarrent en trombe. Normalement, je les suivrais, mais je dois trouver un endroit à Maisie et ses enfants pour la nuit.

- Je dois demander la permission à mes frères pour que vous puissiez dormir ici, je lui dis. Habituellement, nous ne recevons pas d'invités dans nos quartiers. Je reviens dans un instant.

- D'accord.

Je l'abandonne sur le trottoir et je la vois rejoindre sa voiture. Elle jette un coup d'œil par la fenêtre et ses épaules se détendent instantanément. Ses enfants doivent dormir profondément.

Je retourne à l'intérieur, mais au lieu de poursuivre mon chemin, je prends l'escalier et monte les trois étages.

J'arrive dans le hall de notre habitation et me dirige vers la salle commune, qui comprend le salon et l'immense cuisine.

Il y a peu de bikers, six tout au plus, et ils regardent un match de football en buvant de la bière.

- Les gars, je leur dis, il y a des intrus qui rôdent autour de la distillerie. La voisine vient de nous mettre au courant. Ils ont vandalisé sa maison.

- Merde ! s'exclame Austin. Va-t-elle bien ?

- Oui, il y a eu plus de peur que de mal. Elle nous a dit les avoir vus essayer d'entrer dans notre brasserie. Marius et une dizaine de bikers sont allés vérifier.

Jake se lève et se dirige aussitôt vers la sortie.

- Je pars les rejoindre, nous annonce-t-il. Ils vont peut-être avoir besoin de renfort.

Les autres se lèvent également et en oublient leur match.

- Au fait, Maisie et ses enfants ont besoin d'un endroit où passer la nuit, je leur dis. Elle ne peut retourner chez elle...

- Gabin, me coupe Ryan, tu sais très bien qu'aucune meuf n'est acceptée ici.

- C'est seulement pour cette nuit. Je ne peux tout de même pas les laisser dormir dans leur voiture !

Ils me fixent tous, dubitatifs.

- Nous ne sommes pas un refuge pour sans-abri, crache Mathieu. Elle n'a qu'à aller squatter ailleurs.

Tout à coup, j'entends une porte claquer, mais personne n'entre.

- Eh merde ! je m'exclame en comprenant que cette petite fouineuse m'a suivie.

Elle a tout entendu.

- Qu'est-ce qui te prends, Gabin ? me demande Austin. Habituellement tu te fiches de tout le monde, à l'exception de ta famille. Tu n'as pitié de personne, alors pourquoi elle ?

Je le fixe d'un air sévère.

- Elle aurait pu ne jamais nous dire que des bandits tournent autour de la remise, mais elle l'a fait, alors nous lui devons bien un gîte, lui réponds-je durement. En plus, c'est évident qu'ils pensent que la maison nous appartient. C'est un peu de notre faute s'ils l'ont attaquée.

Je leur tourne le dos, puis descends en vitesse rejoindre Maisie. Je vais devoir m'excuser pour Mathieu. C'est le plus détestable de tous, après moi. Habituellement, je suis le plus ombrageux, mais je ressens un élan protecteur pour Maisie et sa famille. En plus, ses enfants sont adorables.

Lorsque j'arrive dans la rue, il n'y a aucun signe de la jeune femme. Sa voiture a disparu.

Je jure en comprenant qu'elle a dû retourner chez elle, alors je me précipite vers ma moto. J'enlève le pied, m'assois en saisissant mon casque, que j'attache en vitesse, puis je démarre et roule à toute vitesse dans l'obscurité de la rue.

J'arrive à peine dix minutes plus tard chez Maisie. Les lumières sont toutes éteintes et son véhicule n'est pas dans sa cour. Mais où peut-elle bien se trouver ? Cette fille est vraiment en train de jouer avec mes nerfs.

Je remarque que la grande fenêtre à côté de sa porte d'entrée a explosé. Merde ! C'est un miracle qu'elle n'aie pas été blessée. Lorsque je songe que ses enfants auraient pu se trouver à côté, une rage folle s'empare de moi.

Ces escrocs vont payer. Je jure que lorsque je mettrai la main sur eux, ils vont regretter d'être nés.

Je me dirige ensuite vers notre hangar. La plupart de mes frères sont déjà là et encerclent la bâtisse.

- Et puis ? je demande en arrivant.

- Où est cet abruti de Julien ? hurle Marius. C'est lui qui devait monter la garde ce soir.

- La dernière fois que je l'ai vu, il était occupé avec une danseuse, lui répond un biker.

Il reçoit un coup de poing directement sur le nez. J'entends un gros craquement et j'aperçois le sang se répendre sur sa figure. Marius semble vraiment enragé.

- Et tu n'as pas pensé à avertir quelqu'un ? crie-t-il.

Il fait les cents pas.

- Ces abrutis ont défoncé la porte, m'informe-t-il.

- Ont-ils volé quelque chose ? lui demandé-je.

- Non, ce qui est bizarre. Ils n'ont rien pris et rien brisé. C'est étrange.

Je fronce les sourcils.

- Ils cherchaient sûrement quelque chose, dis-je. Sinon, pourquoi vouloir entrer dans la distillerie ?

- Peut-être pour chercher des indices sur notre marché clandestin, répond Jonas.

- Pour quelle raison feraient-ils cela ?

Personne n'est capable de répondre.

- Et pourquoi ont-ils vandalisé la maison de Maisie ? interroge Nathan. Ça n'a aucun sens.

- Je crois qu'ils pensaient que nous habitions là, leur fais-je part de mes doutes. Ils voulaient sans doute les clés pour pénétrer à l'intérieur de la brasserie.

Marius se passe la main sur le visage.

- J'aurais dû proposer à la vieille dame qui habitait là de lui acheter sa maison, dit-il, dépité. J'aurais pu la transformer en QG. Nous aurions été en mesure de surveiller la bâtisse h24.

Il n'a pas tort.

- Il n'est pas encore trop tard, dit Jonas. Après ce qui s'est passé cette nuit, elle va probablement vouloir partir.

- Je n'en suis pas si sûr, leur dis-je. Elle a l'air de tenir à cette propriété. Après tout, elle appartenait à sa grand-mère.

- Gabin (je sens que ce qui va suivre ne va pas me plaire), occupe-toi de la convaincre de déménager, me dit Marius. Use de tes talents de séducteur et propose-lui une grosse compensation.

- Comme tu veux, je réponds en soupirant.

- Après ce qui s'est passé, elle ne doit pas dormir, ajoute-t-il.

- Sauf qu'elle n'est pas là, je réponds.

Mes frères arrondissent leurs yeux de surprise.

- Tu l'as hébergée dans notre maison ? s'étonne Marius.

- C'était mon intention, mais elle s'est barrée sans un mot et j'ignore où la trouver.

Mieux vaut être sincère.

- Pourquoi s'est-elle barrée ? me demande Jonas en me fixant avec circonspection.

Il doit penser que c'est moi qui l'ai fait fuir.

- Elle a entendu notre discussion et disons que Mathieu n'a pas pris de gants pour exprimer son opinion.

Le concerné rétorque :

- Aucune meuf n'entre dans notre maison. C'est une règle que personne ne peut enfreindre.

- Elle n'est pas comme les putes que tu sautes, je lui hurle.

- Gabin, me dit Marius, il a raison. Toutefois, elle fait désormais partie des nôtres, qu'on le veuille ou pas.

Un grand silence s'installe.

- Elle est au courant de nos activités, alors cela fait d'elle un membre de notre gang, ajoute-t-il.

Personne n'ose le contredire.

Quant à moi, une douce euphorie s'empare de moi. Désormais, je pourrai la voir beaucoup plus souvent et ça va grandement m'aider à réaliser mon projet de lui faire oublier son défunt fiancé.

- Trouvez-la ! nous ordonne Marius en parlant de Maisie. Il ne manquerait plus qu'elle aille voir la police. Je ne veux pas les voir rôder sur notre terrain en plus des autres inconnus.

Pas besoin de me le répéter. J'éplucherai la ville au complet s'il le faut, mais je la trouverai et lui demanderai des explications. Cette fille ne réfléchit jamais avant d'agir et ça me rend dingue. 

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