Chapitre 7
Le regard que l'homme avait sur l'adolescent témoignait de toute la haine qu'il ressentait à son égard. Le genre de regard qu'il lui lançait souvent, et que la mère du garçon ne remarquait jamais.
Le brun se leva alors, les sourcils froncés, le regard froid.
– Je vais te buter t'entends ? ! Je vais te trancher la gorge !
Avait hurlé le garçon en serrant les poings, se sentant envahir par une énième pulsion.
– Tu crois que tu me fais peur avec ton regard de merdeux petit con ?!
C'en était trop. Il lui avait pris sa maison, sa mère, sa vie, sa liberté chérie, et cette fois il lui prenait les seules choses qu'il lui restait et qu'il aimait. C'était ce qu'il voulait dire, mais dans son élan de colère, les seuls mots qui sortirent de la bouche du brun furent :
– Tu m'as tout pris ! Tout !
Ce à quoi son beau-père répondit élégamment :
– Ta gueule sous-merde, il te reste des trucs. Je t'avais prévenu fallait pas sécher les cours.
– Espèce de fils de pute je t'interdis de toucher mes affaires connard de gros porc !
– Fils de quoi ? !
L'homme leva son poing et l'abattit rageusement sur l'adolescent. Ce dernier se retourna alors à cause du choc, mettant sa main au niveau de sa lèvre, avant de découvrir le sang qui coulait abondamment de sa bouche. D'un seul coup, la colère qui s'était mise plus tôt à envahir le garçon commença à déborder, une violente colère noire manifestée par des tremblements incontrôlables, une colère explosive.
Il se retourna et sauta vivement sur l'homme qui venait de lever la main sur lui. Ce dernier tenta de répliquer avec un autre coup de poing mais le garçon l'avait anticipé et lui bloqua le bras, avant de lui mettre un énorme coup de tête. Il attrapa son beau-père par le col, le regard empli de rage, une envie de meurtre assez intimidante même dans les yeux d'un enfant.
– Écoute-moi bien connard. C'est la dernière fois que tu lèves la main sur moi c'est clair ? La prochaine fois je te plante enculé. Tu ne touches pas mes affaires, tu n'es pas mon père.
Malgré la différence d'âge et de taille, le garçon de 12 ans et demi mettait à l'amende un adulte qui avait le double de son âge. Ce n'était pas son talent de bagarreur, mais son immense colère qui lui avait permis cela. Une fois le conflit "réglé", le brun se précipita dans la salle de bains, se penchant sur le lavabo pour cracher tout le sang qu'il pouvait. Il attrapa du papier toilettes, et appuya avec au niveau de sa gencive.
Son regard vide de toute expression faciale se posa sur le miroir en face de lui. Il observait ses yeux, son visage commençait même à l'effrayer lui-même. Le garçon eu un vif mouvement de recul. Avant d'envoyer balader d'un coup de main tout ce qu'il y avait sur la machine à laver.
– Bordel mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? ! Que quelqu'un m'aide...
S'exclama le brun en regardant ensuite ses mains tremblantes. C'est alors que soudainement, l'adolescent adopta un calme olympien, le regard vide, avec simplement un sourire sadique gravé sur le visage.
– Rien du tout... Il ne m'arrive absolument rien. Tout va bien. Je vais bien. Je n'ai besoin de rien ni personne. L''amour est un sentiment éprouvé par les faibles, je n'en n'ai pas besoin.
En vérité, l'adolescent tentait désespérément de se convaincre lui-même. Il savait que quelque part dans sa tête, quelque chose clochait. Quelque chose d'anormal. Un sentiment de haine pure et sauvage, comme s'il avait quelque chose de bien pire que son démon enfermé en lui. Bien plus effrayant. Quelque chose de scellé dans son esprit, mais qui commençait à gratter la porte et à le ronger pour en sortir. Un sentiment de toute-puissance.
Il finit par quitter la pièce, et alla s'allonger dans son lit, fermant doucement les yeux, ses paupières se faisant lourdes à cause de toutes ces émotions. Il avait l'impression que le chagrin qui le rongeait à l'intérieur lui grignotait ses forces. Encore une fois, il se sentait impuissant. Comment aider les autres sans être capable de s'aider soi-même ? C'était là la question qu'il se posait.
Il avait beau retourner la situation, il ne voyait pas de solutions à ses problèmes. Et pour la première fois, il avait un sentiment insupportable d'oppression. Comme s'il était prisonnier d'une cage ou d'une chaîne psychologique.
À force de retourner le problème dans tous les sens, le garçon fini par s'endormir, emporté dans les bras de Morphée. Et c'est dans un profond sommeil que le jeune adolescent passa le reste de sa nuit contrairement à ce qui était dans ses habitudes.
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