Chapitre 56
Alors qu'une bonne partie des villes des États-Unis sont mises à feu à sang, une petite ville perdue dans les montagnes de l'Illinois semblait tranquillement continuer de vivre dans la quiétude, ignorant ce qu'il se passait. Toute cette tranquillité était due à un seul homme, un mystérieux individu aux yeux violets, dont l'œil droit était légèrement plus clair que le gauche. Peu importe le nombre de démons et de morts-vivants qui tentaient d'envahir la ville, ce dernier les tuait tous d'un simple regard ou d'un vif geste de la main. Tout le monde le connaissait, ses cheveux bruns étaient toujours impeccablement coiffés sur le côté, son corps fin et élancé qui semblait ne pas être taillé pour le combat, sa manière un peu bourgeoise de s'exprimer, son sourire sympathique, il était le professeur bien aimé du village.
L'homme était dans une salle de classe, assis sur son bureau. Il faisait glisser ses doigts fins sur l'écran de son smartphone, lisant chaque nouvelle information qui défilait sous ses yeux d'une mine légèrement inquiète.
– Bon sang grand frère, pourquoi n'interviens-tu pas ?
Il espérait de tout cœur que son cher grand frère arrête les agissements du démon qui s'était réveillé, il le savait largement capable de l'arrêter. Alors pourquoi ? Pourquoi n'agissait-il pas, lui qui était toujours dans le milieu du surnaturel ? Le jeune professeur l'aurait bien fait lui, mais il avait quitté le monde du surnaturel depuis longtemps, il n'avait pas le droit d'intervenir, il avait juré à son frère de ne plus remettre les pieds dedans et de mener une petite vie tranquille afin de se faire oublier.
Il se fit sortir de ses pensées par des cris de joie et des bruits de pas rapide qui semblaient se diriger vers la salle de classe. Il rangea donc son smartphone et se leva, marchant lentement vers la porte de la pièce. Il s'arrêta quelques secondes devant, et adopta un grand et magnifique sourire avant d'ouvrir cette dernière, découvrant les huit élèves dont il était responsable.
– Bonjour à tous ! Entrez je vous en prie.
Les salua l'homme tandis que ses élèves entraient dans la classe en souriant, lui adressant tous un joyeux "Bonjour m'sieur Lewis !" avant de prendre place. Il fit donc l'appel, puis se leva et tapa dans ses mains afin d'attirer l'attention de ses élèves après s'être approché du tableau à craies noir.
– Je vous prie de bien vouloir m'accorder votre attention s'il vous plaît. Je sais combien les temps sont durs pour vous et pour moi en ce moment. C'est pourquoi j'ai décidé que notre cours sur les fleurs aura lieu en extérieur. Vous pourrez donc gambader et vous amuser, tout en restant sous ma surveillance bien entendu.
Alors les cris de joie des élèves retentirent de plus belle, et les enfants de la classe sortirent en direction du parc municipal de la petite ville, accompagné de l'instituteur. Une petite fille aux cheveux noirs coupés en carré et aux magnifiques yeux bleus attrapait la veste de son professeur afin de se rassurer, sous les regards foudroyants de ses amies qui rêvaient d'être à sa place.
Les garçons quant à eux, discutaient entre eux de plusieurs choses. Des toupies Beyblade au dernier jeu vidéo, en passant par un épisode de One Piece qui avait été diffusé le soir d'avant à la télé. L'un des garçons aux cheveux châtain clair s'approcha donc de son professeur et l'interpella d'une voix légèrement criarde.
- 'Sieur Lewis ?! Sieur Lewis ?!
L'homme tourna la tête d'un air intrigué et répondit :
- Qu'y a-t-il Matthew ?
– Est-ce que vous connaissez One Piece ? Vous pensez que vous pouvez battre Luffy ?! Les autres ils disent que non, mais moi je suis sûr que oui, parce que vous êtes un super-héros m'sieur hein que c'est vrai que vous le battez ?!
L'homme disposa sa main devant sa bouche afin de retenir un petit ricanement amusé. Il se contenta de sourire de plus belle, et de lui répondre d'une douce voix.
– Non je ne connais pas One Piece, ce n'est pas le genre de lecture qui m'intéresse. Mais je pense qu'il devrait pouvoir me battre, surtout si c'est un gentil garçon et qu'il mange bien tous ses légumes. Tu sais, je ne suis pas très fort, je ne suis qu'un humble humain, seul le seigneur peut réellement prétendre qu'il est plus puissant qu'un autre, mais il ne le fait pas car le seigneur est humble.
Le garçon afficha une mine d'incompréhension, le regard perdu. Finalement il fronça légèrement les sourcils d'un air blasé et rétorqua :
- J'ai rien compris 'Sieur Lewis, à part que vous êtes vraiment pas marrant...
Ce à quoi le jeune professeur explosa de rire avant de poser sa main sur la tête de son élève.
– Ne perds jamais ton imagination Matthew, c'est ta meilleure arme contre l'ennui du monde des adultes.
Le jeune garçon lui sourit alors de toutes ses dents en guise de réponse et lui tendit la main.
- C'est promis 'Sieur Lewis, je perdrai jamais mon imagination et je deviendrai un grand scénariste de films quand je serai plus grand, je vous enverrai même des places en avant-première pour tous mes films !
L'homme lui serra donc la main, afin de sceller la promesse du garçon et ajouta :
- C'est d'accord, dans ce cas moi je resterais professeur dans ce petit village jusqu'à ce que tu m'envoies une de tes places en avant-première.
"Et entre-temps, Monsieur Lewis et moi on se sera mariés alors vous devrez m'appeler Lily Bell !"
S'exclama la petite fille qui était accrochée à la veste de son professeur jusqu'à maintenant. L'homme ricana, avant de continuer à avancer tandis que ladite Lily se faisait davantage foudroyer du regard par les autres filles de la classe. Une fois dans le parc municipal, Lewis se posa sur un banc et sortit un livre de son petit cartable de travail marron. Cependant, l'homme avait comme une impression étrange, un sentiment nostalgique de confort lié à une personne qui lui était familière. Il regardait les enfants jouer entre eux, le futur scénariste à succès semblait regarder avec insistance une de ses camarades de classe. Remarquant cela, Lewis esquissa donc un léger rictus.
– Les amours d'enfance, rien de plus beau.
Il tourna donc la page de son livre et cette fois-ci, la sensation d'être entouré d'une aura familière semblait s'être multipliée. L'homme observa donc un peu plus attentivement le bouquin qu'il tenait entre ses mains, à première vue rien d'anormal selon lui. Son œil droit se mit à luire fortement, et très vite un message codé lui apparu entre les lignes de la page à laquelle il s'était arrêté de lire, un message étrange et rose fluorescent. Il était écrit :
"Bonjour petit frère. Si tu lis ceci, j'aimerais que tu appelles urgemment le numéro que j'ai souligné à la page 3, fais exactement ce que l'on te demande et tout se passera bien d'accord ?"
L'homme attrapa donc rapidement son téléphone, et composa rapidement le numéro qui était écrit sur le livre. La main tremblante, il appuya sur le bouton d'appel.
"Section militaire des Anti-Creeps bonjour, je vous écoute ?"
– Allô ? Oui bonjour, je suis Lewis Bell, je souhaiterais parler avec mon grand frère Lester Bell.
"Votre frère ? Vous avez bien dit « Bell » ?! Seigneur Dieu ! Ne quittez pas je vous prie !"
L'homme attendit donc quelques secondes, avant que son appel ne soit transféré à un supérieur. Une voix d'homme se fit soudainement entendre au téléphone.
"Monsieur Lewis Bell, vous ne pouvez pas savoir comme vous tombez à pic, comme je suis heureux de pouvoir enfin parler avec vous. Cela fait des semaines que nous vous cherchons en vain, vous êtes un véritable fantôme."
– Merci, mais c'est seulement grâce à la minutie de mon frère. Pour quelle raison vouliez-vous me joindre ?
"Pourrions-nous nous entretenir un moment ? Je souhaiterais que vous veniez à la base des Anti-Creeps la plus proche."
L'homme soupira, il n'en avait absolument pas envie, mais le message de son frère dans le livre était très clair ; il devait impérativement faire ce qu'on lui dirait au téléphone.
- C'est d'accord. Je suis dans l'état de l'Illinois, je sais où est la base de cet état. Faites vite je vous prie, je dois m'occuper d'une classe de primaire.
"Nous ferons en sorte d'arriver le plus vite possible Monsieur. À tout de suite."
L'homme raccrocha donc, avant de fouiller dans son répertoire pour appeler une personne.
– Allô Miss Anna ? Oui, je suis vraiment navré de te déranger, j'ai une petite course à faire, pourrais-tu t'occuper des enfants ? J'en ai pour une demi-heure voire une heure grand maximum...... Si c'est grave ? À vrai dire, moi-même je ne le sais pas, cela concerne ma famille c'est là tout ce que je sais. Merci beaucoup Miss Anna, je vous suis grandement redevable, encore désolé de vous déranger, nous arrivons au plus vite.
Le professeur raccrocha, et frappa dans ses mains, haussant légèrement la voix afin de se faire entendre de ses élèves les plus éparpillés. Il leur expliqua simplement qu'on l'avait appelé en urgence et qu'il devait se rendre quelque part.
- 'Sieur Lewis ! Si y'a quelqu'un qui vous embête faut nous le dire hein !
- Ouais Monsieur ! Nous, on lui casse la figure !
– Et si c'est quelque chose de grave, vous savez vous resterez notre professeur adoré !
– Oui, et moi, votre future femme, je serai toujours là pour vous réconforter !
Les élèves tentaient tant bien que mal de soutenir leur professeur, qui se doutait déjà de ce que le gouvernement allait exiger de lui. Il ne voulait pas remettre les pieds là-dedans, il avait trouvé sa petite vie paisible et tranquille, il ne voulait absolument pas que cela s'arrête. Mais il devait tout de même au moins se rendre au rendez-vous afin de se tenir au courant sur la situation actuelle et mieux comprendre ce que voulait son frère. Une fois arrivé à l'école, il confia les enfants à la jeune femme aux longs cheveux blonds bouclés à l'anglaise dont les yeux bleus brillaient d'un magnifique éclat saphir. Après avoir fait un dernier signe d'au revoir, l'homme sortit du bâtiment, s'assura que personne ne le regardait en observant les alentours, et disparu dans un flash violet éblouissant.
Une sorte de portail violet fit son apparition dans l'une des nombreuses bases des Anti-Creeps. Lewis sortit de ce même portail, découvrant une salle très illuminée avec un guichet en plastique blanc derrière lequel une femme semblait s'ennuyer à attendre, mâchouillant un chewing-gum avec lassitude. Elle manqua de s'étouffer avec son bonbon en voyant l'arrivée plus qu'étrange du jeune professeur de primaire.
– M-Monsieur Bell ?! Enchantée, c'est un véritable honneur de vous rencontrer. Monsieur Windstuck vous attend dans la salle de réunion au fond à droite.
– Je sais où se situe la salle de réunion Mademoiselle Kelly.
Répondit simplement l'homme en se mettant à marcher dans la direction indiquée, sous le regard stupéfait de la brunette.
– Comment connaissez-vous mon nom ?!
– Dans le reflet de vos lunettes, je vois l'écran de votre ordinateur, vous étiez connectée à votre Facebook. Si je puis me permettre, vous devriez arrêter de raconter inutilement votre vie sur internet, tout le monde s'en moque et les seuls que ça pourrait potentiellement intéresser sont des stalkers louches.
Dit-il simplement en disparaissant au fond du couloir. Il arriva donc devant la porte blanche de la salle de réunion et ouvrit cette dernière. À l'intérieur se trouvait un homme visiblement dans la quarantaine. Cheveux blancs et très courts, ses yeux étaient horriblement cernés comme s'il n'avait pas dormi depuis plusieurs semaines. Sa chemise blanche mal rentrée dans son pantalon ainsi que sa cravate desserrée confirmait l'hypothèse de nombreuses heures de sommeil en moins. Cigare fumant à la bouche, l'homme tourna la tête vers Lewis et manqua de lâcher son tube de nicotine marron en ouvrant bêtement la bouche sous la surprise.
– Monsieur Bell, bonjour ! Si je puis me permettre, vous êtes le portrait craché de votre frère. Enfin, excusez-moi, c'est très troublant, je ne vous avais encore jamais vu de mes yeux.
– Je sais, on nous confond très souvent. Mais chez lui, son œil gauche est un peu plus rose que le droit, alors que moi c'est le droit. C'est assez courant dans la famille Bell de se ressembler. Mais je suppose que vous m'avez fait venir pour autre chose que de parler de mes similitudes avec mon cher frère n'est-ce pas ?
L'homme acquiesça d'un vif hochement de tête, et ajouta :
– En effet ! Monsieur, vous êtes l'homme que nous recherchions depuis un moment ! S'il vous plaît, éliminez Zalgo et prenez le commandement des Anti-Creeps je vous en conjure !
– Je refuse. Lester peut très bien s'occuper de Zalgo tout seul, j'ai promis de ne plus me mêler de ce genre de choses.
Répondit le professeur du tac au tac. Le vieil homme baissa la tête et répondit avec hésitation :
– Malheureusement, cela ne va pas être possible Monsieur Bell...
– Quoi ? Mais pourquoi ?
– Je suis désolé de vous l'annoncer ainsi mais.... Votre frère est mort. Croyez-moi j'aurais voulu vous l'annoncer dans d'autres circonstances. En son absence, seul vous, pouvez nous débarrasser du démon Zalgo, l'entité de la folie.
Les yeux de Lewis s'étaient écarquillés à l'entente de la première phrase du haut placé. Il n'arrivait même plus à comprendre le reste de son discours censé le motiver à les aider. Il reprit rapidement ses esprits grâce à sa maîtrise de soi hors du commun et demanda d'une voix grave :
– Qui l'a tué ?
– Il s'agit d'une nouvelle CreepyPasta, aussi dangereuse qu'illogique et répondant au nom de The Masked of Shadow. Je vous laisserai lire le rapport de votre frère sur cette... Chose ?
– Dites-moi où je peux le trouver. Je le tuerai afin de venger mon frère.
– Malheureusement, tout indique qu'il aurait trouvé la mort dans un conflit par Zalgo, nous ignorons les circonstances mais d'après un membre du Trio d'Élite capable de sentir les énergies qui l'entourent, celle de ce monstre aurait subitement disparu peu après que l'énergie de Zalgo ait fait son apparition...
– Zalgo...
Murmura Lewis en serrant fortement les poings. Il marqua donc un temps de pause et se tourna en direction de la porte, s'apprêtant à sortir. Avant de s'en aller, il s'arrêta et déclara :
– Je dois encore davantage songer à votre proposition, des tas de choses viennent de se bousculer dans ma tête voyez-vous ? Juste le temps de tout remettre en ordre. Restez sur cette base, je vous recontacte dans moins de douze heures.
L'homme sortit donc de la salle, et disparu à nouveau dans un flash violet. La réunion avait duré moins longtemps que prévu, il allait prendre son temps pour réfléchir à la proposition de Monsieur Windstuck une fois rentré chez lui.
Lorsqu'il fit de nouveau son apparition dans le petit village, l'homme écarquilla les yeux devant le spectacle qui s'offrait à lui. Le ciel était orangé, les bâtiments et les arbres environnants étaient en proie aux flammes. Les habitants couraient dans tous les sens en hurlant de terreur, certains se faisant happer par des démons volants. Dans le ciel, des nuages de démons tournaient tels des vautours autour d'un être sur le point de mourir. Au sol, des centaines de morts-vivants brisaient les murs des maisons et dévoraient tous ceux qui tentaient de s'enfuir. Le magnifique village des montagnes avait laissé place en quelques minutes, à un champ de ruines enflammées. Un homme dans la quarantaine s'approcha de Lewis en courant, et vint s'accrocher à la veste de costard noir de ce dernier.
– Monsieur Bell, je vous en supplie aidez-nous ! Repoussez-les encore !
Implora-t-il entre deux sanglots. Le professeur tourna son regard vers l'homme, les yeux et la voix plus froids que jamais, il répondit simplement :
– Les enfants sont toujours à l'école n'est-ce pas ?
– Je n'en sais rie-...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, une lueur violette l'avait comme tranché en deux sur la longueur. L'homme s'écroula sur le sol de tout son poids, une dernière giclée de sang salissant les vêtements de son tueur.
– Mauvaise réponse, tu m'es inutile.
Lewis tourna la tête en direction de l'école, qui fumait et était elle aussi incendiée. Il marcha lentement dans la direction du lieu qui lui avait si longtemps permis de s'offrir une vie approximativement normale. Il marchait d'un pas assuré, ne redoutant même pas une seconde ce qu'il trouverait là-bas. Certains morts vivants se risquaient à l'attaquer, mais d'une simple lueur violette, Lewis s'en débarrassait sans aucune difficulté.
Il se planta devant la porte d'entrée enflammée de l'école, impossible de passer pour une personne normale. L'homme ouvrit en grand son œil droit, qui se mit à briller fortement d'une lumière violacée. La porte se brisa instantanément ainsi que la poutre tombée derrière elle. Il se risqua donc à pénétrer l'enceinte du bâtiment où des morceaux de plafond s'effondraient dangereusement çà et là.
Dans un calme olympien, Lewis se dirigea dans la salle de la classe, ignorant les complaintes des personnes à l'extérieur et leurs cris de désespoir. Lorsqu'il arriva devant la salle de sa classe, il découvrit les cadavres de plusieurs de ses élèves ensevelis sous des tonnes de roches et de bois. Ceux qui n'avaient pas fini broyés par le plafond ou les piliers avaient fini déchiquetés par un démon, démon qui était toujours là, et semblait être en train de dévorer quelque chose, ou plutôt quelqu'un. À nouveau, l'œil droit de l'homme se mit à briller fortement, tandis que son air froid s'aggravait de plus en plus.
– Déchet. Tu as osé t'en prendre à mes élèves. Tourne-toi, que je vois ton visage en proie à la terreur avant que tu n'exploses.
Le démon arrêta donc de mordre dans l'élève qui lui servait de repas, et se tourna vers Lewis, adoptant un sourire provocateur des plus insupportables.
– Ne t'en fais pas, tu vas vite les rejoindre !
Déclara-t-il en se jetant sur le brun. Ce dernier sourit, et la créature s'écrasa au sol, comme s'il s'était soudainement mis à peser plusieurs tonnes. Il avait beau tenter, il n'arrivait plus ni à bouger ni à parler. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était supplier son bourreau du regard. Lewis lui adressa un sourire des plus sadiques, s'approchant du démon avant de venir écraser sa tête avec son pied, répandant le sang et la cervelle de l'assassin de ses élèves sur le plancher de la classe.
Une fois fait, Lewis s'approcha, afin de vérifier l'identité de celui qui servait de repas au démon. Il découvrit le corps du petit Matthew, le visage à moitié arraché et les organes vitaux sortis de son ventre. Ses yeux vitreux et vides semblèrent se diriger en direction de l'homme
- J'avais raison 'Sieur Lewis... Vous êtes super balèze vous êtes un super-héros et vous pouvez battre Luffy...
Fit faiblement la voix du châtain qui n'arrivait même plus à bouger le moindre petit recoin de son corps. L'homme s'approcha, et s'abaissa aux côtés de son élève, sans pour autant avoir la moindre expression faciale. Il répondit donc :
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je ne suis parti que cinq à dix minutes pourtant.
– Lorsque vous êtes partis, tout s'est mis à prendre feu, les démons sont arrivés du ciel et ont tout saccagé. Miss Anna a tenté de s'interposer quand ils ont envahi l'école mais elle s'est fait manger aussi... J'ai tout fait pour... Vous savez... J'ai tenté d'aider Lily mais ce démon l'a mangé aussi... Aidez-moi Monsieur Lewis, je veux pas mourir avant d'avoir été scénariste.
Le petit garçon le suppliait, se mettant à faire couler toutes les larmes de son corps. L'homme observa donc le corps du pauvre garçon, s'il l'emmenait maintenant, même la technologie des Anti-Creeps ne pourrait pas le sauver. Il ne pouvait rien faire pour lui. Il approcha son bras du trou que le garçon avait dans le ventre et y enfonça sa main avant de récupérer le cœur de l'enfant, qu'il écrasa sans aucune pitié entre ses doigts.
– Désolé Matthew, je ne pouvais faire rien d'autre qu'abréger tes souffrances.
Répondit-il d'une voix monotone. Le petit châtain ferma donc les yeux pour la toute dernière fois, avant de rendre l'âme en emportant ses rêves et ses ambitions avec lui. L'homme se releva et regarda le ciel, un air toujours aussi paisible sur le visage. Dressé au milieu des flammes, il soupira d'exaspération et déclara avec indifférence :
- C'est étrange... Même après tant d'années avec eux cela ne me fait ni chaud ni froid. Moi qui avais espéré qu'une vie normale ferait de moi quelqu'un de normal, c'est raté.
Il baissa à nouveau son regard vers le corps du garçon et lui fit un simple petit sourire.
– Mais ne crois pas que je laisserai ta mort impunie Matthew. Zalgo m'a pris mes élèves, ma petite vie tranquille, et celui que je devais tuer pour venger mon frère. Je tuerai Zalgo, et je vous vengerai.
Un sourire sadique se dessina sur le visage de l'homme, qui pouvait enfin laisser tomber le masque de gentil professeur qu'il avait adopté durant toutes ces années. Dans ce petit village des montagnes de l'Illinois, un nouveau remède au mal avait vu le jour, le nouveau commandant suprême des Anti-Creeps, et le dernier membre de la famille Bell, Lewis Bell.
Bien plus loin, mais toujours dans le même pays, l'ancien manoir de Slenderman était en ruine. Il ne restait plus rien à part quelques piliers de roches manquants de s'écrouler, et de vieux écrans à moitié cassés. Même le chemin que Masked avait emprunté pour rejoindre la grotte où Zalgo était scellé avait brûlé. La seule chose encore intacte dans les alentours, c'était la stèle où était gravée la mise en garde, prévenant que Zalgo sommeillait dans cette grotte. Non loin de là, le corps décapité du masqué était enfoui sous plusieurs tonnes de roches. Son corps ne se régénérait pas, aucun de ses muscles ne se contractait. Son âme avait d'ores et déjà quitté son corps.
"J'ai froid..."
Fit la voix du garçon au masque résonnant comme un son lointain.
"Je ne vois plus rien. Je suis où là ? Pas en enfer visiblement."
Le masqué ouvrit les yeux, il voyait parfaitement ses mains, ses bras, ses jambes, cependant impossible de voir ce qui l'entourait. Il ne voyait rien excepté une porte en bois entourée de lumière au loin. Il se mit donc à marcher, sans vraiment réfléchir à ce qui se passerait lorsqu'il ouvrirait cette dernière.
"Je veux sortir de là."
Une deuxième porte fit alors son apparition juste devant le garçon au masque, une porte enflammée avec une horloge gravée dans le bois de cette dernière. Il entreprit donc d'ouvrir la porte, mais lorsqu'il posa sa main sur la poignée, la voix d'un homme se fit entendre. Une voix calme et sereine, une voix lui faisant étrangement ressentir une certaine nostalgie.
"Non, tu n'es pas encore prêt à entrer."
La porte commença à s'estomper, lentement, disparaissant petit à petit dans les abysses. Avant que cette dernière ne disparaisse complètement, le tueur se risqua à jeter un coup d'œil par la serrure afin de découvrir ce qui se trouvait derrière. De l'autre côté, il n'y avait rien à part une terre enflammée, avec en son centre, un trône doré aux coussins rouges et doté de longues ailes rouges au dos. Sur ce trône, un homme était assis, il avait l'air las d'attendre quelque chose. Ses cheveux noirs et hirsutes semblaient défier la gravité, son armure, ses bottes en cuir, tout était signe qu'il provenait d'une autre époque. Le masqué n'arrivait pas réellement à détailler l'homme, tout allait trop vite. Pourtant, il aurait juré qu'avant que la porte ne disparaisse, l'homme avait tourné le regard vers la serrure et lui avait adressé un doux sourire.
Il ne s'attarda pas dessus, bien trop impatient de sortir de cet endroit sombre et incroyablement silencieux. Il ne lui restait plus qu'une option, cette étrange porte de lumière au loin. Alors le garçon marcha jusqu'à elle d'un pas bien plus décidé cette fois-ci. Une fois devant, il posa sa main sur la poignée, mais une main vint saisir l'avant-bras du tueur avant de l'envoyer valser au loin.
– Ne fais pas ça espèce d'abruti ! Tu veux aller en enfer ou quoi ?!
Cette voix aussi lui était familière, mais cette fois-ci il pouvait aisément poser un visage sur cette voix, c'était la sienne. Le garçon écarquilla les yeux, découvrant que celui qui l'avait empêché d'ouvrir la porte n'était autre que lui-même. Il se releva et s'approcha avec hésitation, constatant que sa voix était un peu plus grave et qu'il était plus grand d'une bonne dizaine de centimètres.
– Qui t'es bordel ?
– Tu sais qui je suis, je suis toi.
– Alors pourquoi tu es différent ?
Répondit le plus petit des deux Masked. Ce à quoi le plus grand rétorqua :
– Je suis une vision du futur. Je viens de me faire tuer, mais j'ai remonté le temps, juste assez pour te mettre en garde.
– Comme ça, tu seras sauvé ?
– Non, c'est trop tard pour moi, je vais disparaître dans quelques secondes, le temps ne va pas tarder à me rattraper. Mais toi tu peux éviter ça.
– Zalgo va me tuer c'est ça ? Pourtant il est plus faible que moi.
Le plus grand se mit à exploser de rire, avant de regarder sa version passée.
– Non. Zalgo est faible. Celui dont tu dois te méfier à tout prix c'est de Lewis Bell, ainsi que du chasseur de créatures surnaturelles.
– Qui ?
Le plus grand tourna son regard à droite, puis à gauche d'un air assez inquiété. Il répondit donc.
– Le temps m'a retrouvé, la mort aussi donc. Je n'ai plus beaucoup de temps alors écoute bien. Zalgo n'est qu'un apéritif à côté de l'adversaire qui va arriver dans trois ans d'accord ? Quand tu auras buté Zalgo, fais le tour du monde, entraîne-toi un maximum, rends visite à la SCP Fondation, maîtrise mieux tes pouvoirs, fais tout ce que tu veux mais deviens assez fort pour pouvoir niquer Zalgo en un coup t'as compris ?! Parce que c'est la puissance dont tu auras besoin pour surmonter les obstacles qui ont eu raison de moi. Si tu ne le fais pas... Voilà ce qui va se passer.
Avant de disparaître, le Masked venant du futur posa sa main sur le front du plus petit. Des flashs d'images envahirent soudainement l'esprit de l'adolescent, qui vit le Slenderman se faire tuer violemment avant que son corps ne disparaisse, puis ce fut au tour de Red de disparaître ainsi que Sonic.exe, Laughing Jack, et enfin... Il vit sa propre mort. Il se vit ramper au sol avec impuissance. Ses cheveux étaient blancs comme neige, il crachait du sang et se faisait battre à mort. Il subit une sorte de flash violet et disparu aussitôt. L'adolescent vit alors des personnes rassemblées autour de plusieurs tombes, des tombes où étaient gravés son nom et ceux d'autres personnes qui étaient mortes. Une fille aux cheveux noirs et aux yeux rouges hurlait de toute son âme. Jane et Jeff eux, étaient tout simplement dévastés. Une fille aux cheveux blancs, aux yeux rouges et à l'allure squelettique marmonnait quelque chose entre ses dents, et tenait le masque de Masked dans l'une de ses mains. Elle tomba à genoux et hurla elle aussi plusieurs mots, des mots que l'adolescent ne parvenait pas à entendre.
La colère, c'est tout ce que Masked ressentait à ce moment-là, une colère si intense que la réalité dans laquelle il se trouvait se brisa complètement, laissant le garçon ouvrir les yeux. La première chose qu'il remarqua, fut l'agréable bruit de pluie. En effet, plusieurs centaines de mètres au-dessus des rochers qui l'ensevelissaient, un torrent s'écoulait depuis le ciel. La stèle qui prévenait que Zalgo était scellé ici se fendit en deux, et au sommet de la montagne de roches, la main du garçon sortit subitement du sol. Il tentait de s'appuyer contre la roche à l'aide de sa main afin de sortir, mais n'y parvint pas. La main rentra alors dans le trou qu'elle avait creusé.
Très vite, le sol se mit à trembler fortement, les rochers se mirent à se fissurer tous en même temps. Les tonnes de rochers qui retenaient le masqué prisonnier vinrent exploser, exposant le garçon sans son masque puisque Zalgo le lui avait pris. Le tueur vint donc prendre une bouffée d'air frais, avant de hurler fortement :
-I'm back biatch !
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