Chapitre 50

Une semaine était passée depuis la grande bataille contre les envahisseurs venus de la planète Kou. Les chambres de l'infirmerie de l'une des bases militaires des Anti-Creeps étaient bondées de personnes à l'agonie. Certains avaient de simples fractures là où d'autres avaient des membres en moins, ou des trous béants à la place de l'estomac. Dans cette ambiance morbide, au milieu des gémissements de douleur et des pleurs de soldats ayant perdu leurs proches, Sylvanie observait les siens, l'air morose. Il était à moitié recroquevillé sur une chaise et avait les mains jointes entre elles. Il ruminait des phrases incompréhensibles, rapidement interrompu par Sarah et Gazmo qui vinrent s'asseoir à ses côtés. La jeune femme enlaça la tête de l'albinos et vint tendrement lui caresser les cheveux, espérant alléger sa peine dans un silence des plus pesants. Ce long silence fut rapidement brisé par Sarah, qui lui dit d'une douce voix :

– Sylvanie... Tu n'as pas à t'en vouloir, tu as fait de ton mieux pour arrêter cette invasion. Et puis regarde, même avec l'aide des Creepypastas et de The Masked of Shadow vous avez eu beaucoup de mal à affronter cet extraterrestre mais au final vous avez gagné après avoir tout donné.

– Gagné ? Tu as vu toutes les victimes qu'il y a eues dans nos rangs et ceux de la zone 51 ? Il y a eu beaucoup trop de pertes pour que je puisse considérer ça comme une victoire... Si j'avais été un meilleur leader je n'aurais pas subi autant de pertes, et eux, ils ne seraient pas en train de pleurer leurs amis tombés au champ d'honneur.

Gazmo coupa alors le vampire, répondant platement :

– Et tu as raison, si tu avais été un meilleur leader tu n'aurais pas subi autant de pertes. Si tu passais moins de temps à glander et un peu plus à travailler, tu aurais compris directement le but de leur dispersion. Et vous auriez sans doute pu contenir les forces ennemies en un seul point et les anéantir avec une seule attaque massive. Un leader tient la vie de ses hommes entre ses mains et est responsable de chaque mort au combat.

L'homme marqua un temps de pause et posa sa main sur l'épaule de son ami, avant de continuer son discours d'une voix se voulant un peu plus réconfortante.

– Mais tu oublies quelque chose. Premièrement tu as fait du mieux que tu le pouvais en te servant au mieux de ta cervelle de moineau. Deuxièmement, tu n'as jamais suivi de formation pour ce genre de bataille, tu n'as jamais eu autant d'hommes à ton commandement, il est logique que tu aies eu du mal. D'habitude on t'envoie seul ou avec une poignée d'hommes ainsi que Sarah et cela suffit. Troisièmement, tous les hommes qui sont ici, connaissaient les risques en y allant, ils se sont engagés chez les Anti-Creeps en connaissance de cause, mourir au combat est pour eux la plus belle mort qu'ils puissent espérer. Et enfin dernièrement, tu n'as peut-être pas géré au mieux cette bataille mais au moins l'objectif a été rempli et c'est tout ce qui compte, cette bataille te servira d'expérience et tu apprendras des erreurs que tu as commis. Rien ne t'empêche de t'améliorer maintenant.

– Oui, tu as raison... De toute manière dorénavant je ne commanderai plus d'aussi grosses opérations c'est archi inconcevable.

Approuva Sylvanie, un léger sourire se dessinant de nouveau sur son visage. Sarah lâcha donc la tête de Sylvanie et lui tapota le haut de la tête, ajoutant d'une voix calme et toujours aussi peu expressive par rapport à ses propos et à ses yeux emplis de joie :

– La prochaine fois que tu déprimes on te botte le cul, d'accord ?

- C'est masochiste si je dis oui ?

– Joker.

Répondit Gazmo en haussant les épaules d'un air dépité. Sarah s'approcha donc de Gazmo et pointa ses yeux du doigt.

– Dis donc toi, qu'est-ce que c'est que ces énormes cernes et cette barbe mal rasée là ?

– Ça Sarah, ça s'appelle le manque de sommeil et un travail astronomique en tant que commandant suprême remplaçant. Voilà à quoi mènent les responsabilités.

Fit Sylvanie en haussant les bras avant de se lever.

– Allons parler autre part histoire de ne pas déranger les blessés.

Ajouta-t-il simplement. Alors, ses deux camarades l'avaient rapidement suivi jusque dans une pièce plus au calme, où ils seraient seulement tous les trois pour parler.

– Ici c'est parfait, on peut gueuler et s'esclaffer aussi fort qu'on veut sans que personne ne nous entende et sans importuner qui que ce soit.

Cette phrase avait comme fait tilt dans l'esprit du colosse au masque à gaz. Ce dernier déclara alors solennellement :

-À ce propos, je devais vous parler de quelque chose d'important, qui ne concerne que nous.

Le colosse marqua un temps de silence, tandis que ses deux amis le regardaient avec étonnement sortir son smartphone de sa poche.

– Vous allez voir, vous allez être surpris.

Dit-il simplement. Alors il glissa son doigt sur l'écran de son appareil, et ouvrit un fichier audio dans lequel on pouvait entendre une voix fragile et tremblante de femme, ainsi que celle d'un homme :

« 911, quelle est la nature de votre urgence ?

– Aidez-moi, je vous en supplie ! Il les a tués, il les a tous tués ! Il va me tuer aussi !

– Madame, essayez de vous calmer afin de nous partager au mieux votre position s'il vous plaît. Où vous situez-vous ?

– Je suis au 749 Everblue Terrace, dans la ville de Springlfield ! Je vous en prie venez vite ! Il va me trouver !

– Si vous êtes cachée, tentez d'adopter un rythme respiratoire normal afin de ne pas révéler votre position. Les secours sont d'ores et déjà en route. Pouvez-vous me dire qui tente de vous tuer ?

– Je ne sais pas ! J'étais chez moi avec mes amis et d'un coup ce malade mental a débarqué et a tué tout le monde ! Jack et Terrance ont essayé de l'affronter, ils l'ont planté avec une machette et lui ont brisé le crâne avec une batte de baseball. Je lui ai même tiré dessus mais il continuait de marcher vers nous et a tué mes amis ! Il nous observait comme un animal, un prédateur qui se jette sur sa proie... Je... J'ai peur, venez m'aider je vous en supplie...

– Pouvez-vous me décrire cet individu je vous prie ?

– Il est... Monstrueux... Il doit faire dans les deux mètres, il est large comme un Bodybuilder. Ses cheveux sont rouge sang et... Ses yeux... Ses yeux sont... Le mal absolu. Il a le mal dans le regard, ce sont les yeux blancs d'un démon ! Il est plus fort qu'un bœuf et il sait aussi très bien se battre. Il a l'air invulnérable aux balles et aux a-....

– Allô ? Allô Madame ? Madame ? Vous êtes toujours là ?

-... Accueille la souffrance, elle est ta punition.

– Qui êtes-vous ?

-My life is nothing but suffering and violence, yours is foolish. You are fiths that make people suffer. But i was born to make you suffer as well. I am... Child of Pain.

– Comment ça ? Expliquez-vous bon sang ! Allô... Allô ?! »

Les trois militaires se regardèrent dans le blanc des yeux, encore secoués par cet enregistrement, même Gazmo qui l'avait déjà écouté.

– Cet appel m'a fait froid dans le dos...

Dit faiblement Sarah en se collant à Sylvanie. Ce dernier profita quelques secondes de la situation et passa son bras autour des épaules de la plus petite, les joues rouge cramoisi, avant de questionner Gazmo avec un certain accablement dans la voix.

- Qu'est-ce que cet appel a à voir avec nous ? Ce n'est qu'un piètre tueur en série non ?

– Il s'est pris un coup de machette et s'est fait briser la nuque mais il est resté en vie, continuait à tenir debout et à se déplacer comme si de rien n'était.

– Quand bien même il serait une sorte de créature surnaturelle, c'est à la SCP fondation de gérer ce genre de choses, pas nous. Qu'est-ce qu'ils attendent ?

Ajouta Sarah qui jouait avec les cordons de la capuche de l'albinos.

– Il a un début de réputation de CreepyPasta sur le Net. Ses exploits sont relayés sur certaines chaînes Facebook disant qu'il viendra ce soir si vous habitez sa ville et que vous ne partagez pas le commentaire sous 50 publications. Son histoire est même disponible sur quelques sites. Je pense que c'est suffisant pour le considérer comme une creepypasta à présent, vu qu'il a tout d'une légende urbaine. Et si il n'en n'est pas une, peut-être nous mènera-t-il vers Dracula, ou Slenderman.

– Dracula ?!

S'écria soudainement Sylvanie d'une voix mordante.

– Ou Slenderman. Ce ne sont là que des hypothèses, calme tes ardeurs. Dans tous les cas, il est impératif que nous le retrouvions. Nous devrions commencer à enquêter sur la ville de Springfield. Vous savez, celle pas très loin des montagnes d'où, selon feu Lester Bell, The Masked of Shadow viendrait.

– Tu parles de cette ville malfamée où les dealers font la loi et où les flics sont tous pourris ?

Questionna Sarah, pensive. Gazmo hocha positivement la tête sous le regard de Sylvanie, qui croisa les bras

– Et donc je devrais emmener Sarah là-bas ? C'est hors de question, j'y vais seul mais je n'emmène pas Sarah c'est genre, archi inadmissible.

– Voyons Sylvanie, je suis une femme militaire indépendante et forte. J'ai grandi au Texas c'est pas des dealers ou des racailles qui me feront peur. Ils ne tiendraient pas une semaine là d'où je viens. Et puis, je sais que tu couvres mes arrières donc ça va aller.

– Ce n'est de toute manière pas discutable. Tu te doutes bien que j'aimerais éviter de mettre Sarah en danger, mais comme mère nature ne t'a pas fait de cadeau niveau QI, il vaut mieux que ce soit Sarah qui enquête.

– Eh tu veux te battre c'est ça ?!

– Aller, aller on y va ! À plus Gazmo !

Fit Sarah d'un ton évasif en traînant Sylvanie en dehors de la pièce par le bras. Le vampire lâcha vite l'affaire, et alla donc chercher les clés d'un véhicule de fonction en compagnie de Sarah. Bien qu'habitué à être en mission duo avec la brune, ça lui donnait toujours l'impression d'avoir un rencart avec cette dernière. Marchant dans un des interminables et nombreux couloirs blancs de la base des Anti-Creeps, en direction de la voiture, l'albinos se plaignit, les bras derrière la tête :

– Bordel de merde. Fais chier putain. Fichtre.

– Quoi ? t'as oublié quelque chose ?

– Nan, je viens de réaliser que c'était une mission de plusieurs semaines, voire plusieurs jours. Donc je pourrais pas niquer le record de Masked sur Street Fighter 2 et à tous les coups quand je serais revenu il aura pété son propre score.

– Pour dire ça, tu aurais très bien pu te taire

Rétorqua la jeune femme d'un air se voulant boudeur malgré son manque d'expressivité.

- Qu'est-ce que j'ai dit ?

– Je ne veux aucune allusion au fait que tu aies copiné avec un tueur en série, surtout celui qui a tué le commandant Lester. Tu te rends compte que sa mort a failli entraîner la dissolution des Anti-Creeps ?

L'homme haussa les épaules en guise de réponse, puis ajouta :

– Au final, Gazmo mène bien sa barque je trouve.

– Ah bon ? Tu as vu ses cernes un peu ? C'est à cause de ça qu'il n'a plus le temps d'aller au bar avec nous.

- C'est vrai qu'avec ses cernes, on dirait qu'il a tourné un film de Zombie et qu'on a oublié de lui ôter son maquillage.

Ricana Sylvanie, la main devant la bouche et l'air diabolique. Sa collègue lui mit alors un léger coup derrière la tête, garni d'un magnifique "Abruti" en prime.

– Bah quoi ? Il a dit que j'avais un QI pauvre.

– Des fois je me dis qu'il n'a pas tort.

Désespéra Sarah en montant dans la voiture. Sylvanie grogna simplement en prenant place au volant. Après s'être mis en route, Sylvanie et Sarah chantaient bruyamment sur la musique qui passait à la radio, « Sweet Home Alabama de Lynyrd Skynyrd ». Se jetant des regards rieurs en chantant. Hurler les paroles du refrain en passant leur tête par la fenêtre, le tout sur une route déserte, leur permettant de conduire un peu n'importe comment, tout cela leur permettait d'évacuer un peu toutes les émotions fortes qu'ils avaient chacun ressenti durant cette bataille et toute cette semaine. Vint alors le moment gênant; la fin de la musique, la publicité. Sylvanie éteignit rageusement la radio et se perdit quelques secondes dans ses pensées avant de briser le silence qui s'était installé depuis quelques minutes.

- Au fait Sarah... Tu m'as jamais dit pourquoi t'es devenue militaire. Qu'est-ce qui t'a poussé à t'engager ? Tu ne te plaisais pas au Texas ?

– Quoi ? Bien sûr que si je me plaisais au Texas, cette terre me manque chaque jour qui passe. En fait ce qui m'a poussé à m'engager c'est... Une longue histoire, mais elle est plutôt banale en vérité.

– Raconte quand même, ça m'intéresse de connaître tes origines. Savoir comment est né le meilleur sniper de tous les temps.

– Bon... Comme tu veux. Comme tu le sais j'ai grandi au Texas, dans la ferme familiale de mes parents. Mon père et ma mère se sont rencontrés en allant voir le tout premier Terminator, d'où mon prénom d'ailleurs.  Mon père s'appelait Paul Connor, et le nom de ma mère c'était Fran Grimes avant qu'elle ne se marie avec mon père. J'ai toujours eu cette manie de parler en ayant l'air inexpressive, en fait je n'ai jamais réussi à retranscrire correctement mes émotions. Par contre j'ai toujours été vue comme une enfant pleine de vie, toujours à courir partout, à escalader tout ce qui pouvait être escaladé, j'attrapais même les crotales avec les mains et je m'amusais à embêter les scorpions et les veuves noires avec des bâtons.

– Arg, les araignées ça me terrifie, je pourrais pas.

– Tu m'étonnes. Elles me terrifient aussi depuis que l'une d'entre elles m'a mordu. Même si je l'avais cherché et que sur le coup je pensais pouvoir devenir Spider-Woman. Enfin bref. Mon père comme ma mère, tous les deux ont toujours été très débrouillards et autonomes. Alors que ma mère m'apprenait la fabrication d'objets, de remèdes en tout genre, les techniques de survie indispensable et comment faire un feu, mon père m'apprenait à tirer au fusil afin de chasser les coyotes et autres bestioles qui s'attaquaient à notre poulailler. Comme ça me plaisait, je m'exerçais toujours après les cours sur de vieilles canettes. Quand les autres jeunes de mon âge se relaxaient en jouant aux jeux vidéos, moi je m'exerçais au fusil. J'ai rapidement accroché avec les fusils de précision alors mon père m'en a acheté un au Gunshop du coin.

– Ah c'est pour ça que t'es aussi forte, t'as fait ça toute ta vie sur des petites cibles. Mais du coup, qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans l'armée ?

- J'y viens justement. Comme je l'ai dit plus tôt, j'ai toujours été assez inexpressive malgré moi. Alors forcément, je ne me faisais pas vraiment d'amis à l'école. Les gens me trouvaient froide ou inaccessible. Jusqu'à l'arrivée de Dylan. Je me rappelle encore la première fois que je l'ai vu, il avait son petit sourire malicieux de sale gosse du fond de la classe. Je t'ai déjà parlé de Dylan non ? C'est celui que j'appelle tous les soirs avant de dormir.

– Ouais ouais je le connais.

Répondit jalousement Sylvanie, faisant la moue en regardant la route. La plus petite sourit d'un air amusé et lui tapota doucement la tête.

– Pas la peine d'être jaloux va, c'est mon meilleur ami rien de plus. D'ailleurs c'est moi qui ai joué le cupidon entre une fille du collège et lui. Aujourd'hui il est marié avec elle et a des enfants.

– Sérieux ?! Mais t'es trop forte !

– Oui ! Je me rappelle encore comme j'avais planifié leur premier rendez-vous comme un démon manipulateur en faisant croire à une sortie à trois devant un film romantique, j'ai fait semblant de ne pas pouvoir venir et... Enfin bref je m'égare. J'en étais où déjà ?

– Son air malicieux la première fois que tu l'as vu quand l'instituteur vous l'a présenté.

– Ah oui ! Alors, Mister malice s'est installé près de moi et m'a vanné sur ma taille. Moi je n'ai pas réagi alors il a continué jusqu'à ce qu'on sorte de la salle. Une fois sorti, il a voulu recommencer mais je lui ai mis un coup de pied dans la mâchoire qui l'a scotché au sol. Après ça on s'est détesté. Mais quand il a vu que je mangeais toute seule à la cantine, il est venu s'asseoir à ma table et m'a demandé pourquoi je mangeais seule. Puis il a vu que j'avais un comics dans mon sac et là il s'est mis à me bombarder de questions sur mes héros préférés, le pouvoir que je préférais et tout le tralala.

– Mais quelles magnifiques personnes de culture.

- N'est-ce pas ? Bref du coup on s'est vite rapprochés et il est rapidement devenu mon meilleur ami. Il allait souvent dormir chez moi et inversement. Puis un jour, alors que Dylan était chez moi, mon père m'a demandé d'aller lui acheter des cigarettes, parce qu'il était occupé avec une jument dont l'accouchement se passait très mal alors il ne pouvait pas vraiment s'y rendre lui-même.

– Woaaah ! Un vrai cow-boy ton paternel !

– Mais oui ! Tu l'aurais vu avec son chapeau et tout, c'était tordant ! Enfin bref, je m'égare encore ! Du coup on s'est rendus au magasin pour lui acheter des clopes et... Alors que Dylan et moi regardions la nourriture comme des morfales, un homme en cagoule a débarqué soudainement, brandissant un neuf millimètre. C'était comme dans les films, il a crié " Que personne ne bouge ! Toi remplis le sac ! ". Sauf que contrairement aux films, tout s'est passé super vite. Moi j'étais paralysée par la peur, mais je voulais agir. Alors je me suis lentement déplacé vers le braqueur, mais le gérant m'a jeté un regard discret du style "Ne fais pas ça.". Et alors, voyant quand même que je m'avançais, un homme qui était au fond du magasin au rayon de l'alcool et que personne n'avait vu s'est rapidement approché. Quand le voyou s'est retourné pour le pointer avec son arme, il s'est reçu une bouteille de vodka en pleine figure, lancée par notre sauveur qui courrait vers lui. Du coup il a eu le temps d'arriver sur le braqueur. En quelques coups il avait réglé le problème. Puis il m'a félicité pour mon courage et mon sang-froid, le fait que malgré la peur j'ai voulu aider le gérant et tout. Et alors j'ai vu sa plaque militaire autour de son cou quand il s'est penché sur moi. C'est là que j'ai su ce que je voulais faire.

Sylvanie siffla avec admiration, le regard toujours porté sur la route.

– Eh bah, quelle histoire... Par contre refais plus jamais un truc comme ça s'il te plaît.

- J'y penserai un jour, peut-être.

Ricana Sarah, toujours avec amusement. Elle tourna la tête vers le vampire et lui demanda :

– Et toi alors ? Comment t'es devenu... toi ? Gazmo et toi vous avez un passé triste je crois non ?

– Ouais on peut dire ça ouais... Je suis le fils de Dracula comme tu le sais. Cet enfoiré m'a abandonné dans les marécages de la Transylvanie parce que mes pouvoirs vampiriques étaient trop faibles à son goût et que je ne méritais pas d'être son héritier selon lui. Alors j'ai miraculeusement survécu pendant des siècles sans boire de sang humain. Et j'ai juré de devenir plus fort que mon père pour le tuer et me venger. Un jour j'ai rencontré le commandant Lester et voilà.

- T'as pas beaucoup détaillé... Tu aurais pu décrire un peu plus comme je l'ai fait.

– Nan. En plus Masked a dit qu'il y aurait peut-être un Spin-off sur moi donc au calme.

– Un... Un quoi ?

– Un spin-off, c'est une série dérivée centrée sur un personnage d'une œuvre déjà existante.

– Et ça veut dire quoi que tu vas avoir un spin-off ?

– Je ne sais pas. Masked m'a dit qu'il dessinait beaucoup donc j'imagine qu'il va dessiner son histoire en tant que licence genre faire un manga, et que j'aurais droit à un spin-off.

– Ah bon ? Et pourquoi toi en particulier ? Pourquoi pas moi par exemple ?

– Parce que moi je suis son pote et pas toi.

– Ah non tu ne recommences pas avec ça, je t'ai déjà dit que je ne voulais aucune mention de l'amitié entre toi et un tueur en série, je pensais avoir été claire.

– Motus et bouche cousue, je me tais promis.

La jeune femme se plongea donc dans ses pensées pendant plusieurs longues secondes, et regarda Sylvanie.

– Eh... Je me disais, Gazmo aussi a un passé tragique, mais je me demandais... C'est quoi son passé à lui ?

– Aucune idée, il en veut au Slenderman autant que moi j'en veux à Dracula voire même encore plus, c'est tout ce que je sais. Peut-être que c'est à cause de lui que Gazmo a dû subir l'opération expérimentale qui lui a donné la capacité de contrôler et produire du gaz. J'en sais rien du tout, il refuse de parler de son passé.

- Son escouade a peut-être été tuée par le Slenderman pendant qu'ils traversaient une forêt, ça expliquerait pourquoi il est devenu aussi distant et encore plus inexpressif que moi.

Les yeux rouges du vampire s'écarquillèrent de surprise tandis qu'il mit un brusque coup de frein. Son corps tout entier s'était mis à trembler et son regard hurlait de terreur à la place de sa bouche fermée à cause de la boule qu'il avait soudainement dans la gorge. Il regardait dans une direction bien précise, n'entendant même plus Sarah lui demander ce qu'il se passait. Cette dernière le secoua comme un prunier afin de tenter de le réveiller. L'une des oreilles légèrement pointues de l'albinos s'agita rapidement, et Sylvanie attrapa la jeune femme dans ses bras.

– Attention accroche-toi !

Avant même d'avoir pu finir sa phrase, un énorme tremblement de terre vint les secouer, fissurant le sol sous leur véhicule tandis qu'une puissante bourrasque vint briser les fenêtres de cette dernière. Sous la puissance du vent, la voiture s'était même retournée tandis que plusieurs arbres s'étaient déracinés et que les montagnes s'ouvraient en deux.

Sylvanie observait la scène d'un air horrifié, Sarah dans les bras. Il avait réussi à s'extirper du véhicule, qui tombait dans un des ravins à côté de la route sur laquelle ils roulaient.

– Sylvanie ! On nous attaque ?!

– Non. C'est simplement quelqu'un qui dégage une puissance incommensurable. La puissance de son esprit est si chaotique et puissante qu'il a fait ça.... Même Cizo n'avait pas une puissance aussi gigantesque et maléfique ! C'est une puissance de nature démoniaque. Bordel qu'est-ce qu'il se passe ?!

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