Chapitre 4

Le garçon savait parfaitement à qui appartenait cette voix sèche et sévère, cette voix remplie de haine qu'il détestait par-dessus tout. Il se tourna, et vit son beau-père. Son regard était aussi haineux et froid que sa voix. Il était plus grand que le brun, avec des cheveux châtain clair coupés très court. Une barbe d'une semaine à peu près. Ses yeux étaient aussi noirs que son cœur. Cet homme au regard si haineux, il le détestait, il lui donnait des pulsions meurtrières si fortes qu'elles lui faisaient affreusement mal.

– Il est dix-huit heures. C'est trop tard pour goûter.

Fit l'homme en croisant les bras, le regard hautain.

– Et alors ? C'est bien. Si on n'habitait pas un village paumé je rentrerais plus tôt, donc je pourrais goûter à l'heure. Là on habite le trou du cul du monde. J'ai faim donc je mange. Point.

Répondit le garçon d'un air tout aussi sec. L'homme leva sa main en guise de menace pour lui dire de se taire. Lui montrant que s'il répondait encore il s'en prendrait une. Mais le garçon n'était pas du genre à se laisser faire, et se mit en garde instantanément, prêt à encaisser le coup et à répliquer aussi sec. C'est alors qu'une voix les interrompit. Une voix plus douce, une voix peu autoritaire mais qu'on a envie de respecter pour sa douceur. Une voix de femme.

"Stop ! Arrêtez tout de suite ce cirque !"

C'était la mère du garçon. Une femme brune, dans les un mètre soixante environs. Elle avait des cheveux noirs tout comme ses yeux et un joli visage ovale.

– Chéri... Il vient de rentrer il peut quand même manger un peu...

L'homme s'en alla en râlant. La brune le regarda partir d'un air étonné, et se tourna vers son fils qui était déjà en train de préparer ce qu'il allait manger, à savoir du Nutella en abondance sur du pain.

– Je ne comprends pas pourquoi il ne voulait pas que tu manges, ce n'est pas comme si c'était grave...

Fit la femme. Pour le garçon c'était clair, il voulait juste le faire chier. Il savait très bien que si l'homme le pouvait, il le laisserait mourir de faim. Mais bon, dans tous les cas il était largement en capacité d'attendre le soir pour voler discrètement de la nourriture.

– Je te l'ai dit. Il me veut du mal c'est tout. Donc tant qu'il peut me faire chier il le fait. Mais l'amour te rend trop aveugle pour que tu puisses le voir. Enfin, dans ton cas, c'est plus aveugle et sourde vu que tu ne veux rien entendre.

– Arrête de te faire des histoires s'il te plaît. C'est juste son éducation.

– Mon éducation c'est de dire à ceux qui me font chier d'aller se faire foutre en toute franchise ou de leur mettre mon poing dans la gueule. Pourtant il a rien de ça.

– Tu m'énerves Lahoussine. Débrouille-toi.

Fit la femme en sortant de la cuisine.

– Qu'est-ce que je disais... Aveugle et sourde.

Le brun avait marmonné ça avec son pain dans la bouche, lui donnant un air tout sauf crédible.
Avec sa nourriture, il se rendit dans sa chambre en toute discrétion, s'asseyant sur sa chaise de bureau tout en allumant son ordinateur devant lequel il avait l'habitude de rester tard.

Au bout d'un moment la porte de sa chambre s'ouvrit, laissant place au beau-père du garçon.

-On mange. Si dans cinq minutes t'es pas là je jette ton assiette.

Avait-il simplement dit d'une voix agressive. Le brun posa alors son casque en marmonnant des insultes dans sa barbe imaginaire. En fait, le garçon n'avait pas envie d'aller manger. Il avait faim, mais il ne voulait pas voir son beau-père. Il ne voulait pas faire face à une énième dispute.

Mais l'appel de l'estomac ayant pris le dessus sur la raison, le jeune adolescent ne tarda pas à arriver à table, une boule dans la gorge et au ventre.

Chaque fois que l'homme regardait le brun, c'était avec un regard de haine. Chaque fois qu'il le regardait comme ça, la boule qu'il avait à la gorge devenait de plus en plus insupportable. Chaque regard que lui lançait l'homme déclenchait en lui une sorte de forte envie de faire des choses insensées, des choses mauvaises... Comme par exemple l'envie de lui arracher les dents une par une avant de claquer la tête de l'homme contre le coin de la table, encore et encore.

L'envie était tellement forte que le garçon en tremblait, ayant même des images morbides en tête. Et quelque chose qui voulait le pousser à le faire. Comme une voix qui voudrait qu'il fasse le pire.

Le brun se tint la tête, se frottant doucement les tempes, hurlant intérieurement. Son regard quitta alors l'homme, pour se concentrer sur la télévision, essayant de penser à autre chose afin de se calmer, ce qu'il finit par réussir à faire au bout d'un moment. Ayant fini de manger, il débarrassa son assiette avant d'aller sur son ordinateur.

Une fois rendu sur ce dernier, l'adolescent fit alors des recherches sur le Slenderman. Depuis quelque temps il ne cherchait plus que ça sur internet. Cet homme sans visage, au costard cravate... Il le fascinait, l'obsédait. Pour lui, il était la solution à ses pulsions, il était son salut.

Ces maudites et insupportable pulsions... Si seulement il le trouvait, il pourrait s'abandonner à lui, et laisser son envie de tuer prendre le dessus sous ses ordres. Mais voilà, le problème est que son existence est incertaine, sans compter le fait que c'est le Slender qui choisit ses proxys et pas l'inverse.

Lui qui détestait l'esclavagisme et la privation de liberté, il était prêt à devenir son esclave aussi appelé Proxy, et était prêt à lui donner tout ce qu'il avait pour laisser libre cours à ses insupportables envies de meurtre.

Plus il parcourait les pages, plus il s'enfonçait sur internet, plus il tombait sur des articles dont la véracité des propos devenait de moins en moins douteuse. Disparitions, meurtres, sacrifices, témoignages, ossements d'enfants retrouvés dans la forêt d'Alberta. Des cadavres d'enfants déchiquetés ou à moitié dévorés, le corps des parents non loin avec leurs appareils électroniques parasités et totalement détruits.

Il n'avait absolument aucun moyen de connaître l'auteur de ces posts. C'était par un certain "Benji the Drowned"
Sans doute un fan de Ben Drowned, la creepypasta à l'apparence de Link enfant, qui a harcelé un certain Jedusable. (NDA: Moi j'ai de la terre. Lel si vous avez pas compris vous êtes cooooons :D)

Au bout d'un moment, le garçon finit par s'endormir sur son ordinateur, une photo de Slender affichée en grand, comme s'il le regardait.

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