Chapitre 3
Alors que Hugo, Jonas et Lucas étaient en train de jouer tranquillement à la console, j'attendais impatiemment que mon bus arrive.
J'étais vraiment déçu de ne pas pouvoir aller jouer avec mes amis, sachant que des occasions comme celle-ci étaient rares. Jonas devait toujours finir ses devoirs avant d'aller chez Hugo. Et Lucas devait habituellement raccompagner son petit frère chez eux après l'école mais il était malade. Quant à Hugo ce n'est pas souvent que ses parents rentrent tard.
En clair, c'était comme une occasion en or, que j'ai raté pour des problèmes d'argent. Puisque venir me chercher coûte du gazole et donc des sous. Ce n'est pas pour rien que mon rêve est d'être riche.
Alors que je pensais à toutes ces choses, assis sur les marches en béton à côté du collège, j'ai senti comme une présence derrière moi. Un bruit de pas étouffé m'a alors averti que j'avais raison d'être sur mes gardes.
Je me suis donc vivement retourné, comme un chat lorsqu'il entend du bruit, pour tomber nez à nez avec le fameux Sofiane dont tout le monde avait l'air d'avoir peur. Ce dernier avait l'air surpris de voir qu'il avait aussi facilement attiré mon attention, mais plutôt que de paniquer il afficha un simple sourire malsain, les sourcils froncés.
– Je peux savoir ce qui te fait sourire ? T'es sur le point de te faire botter le cul je te signale.
Dis-je simplement, curieux de sa réaction qui ne voulait rien dire de bon. Son sourire vicieux s'agrandit davantage, tandis qu'il me dévisageait avant de répondre :
– Si j'étais toi je ne penserais pas ça.
Je pus alors percevoir de rapides bruits de pas venir vers moi. J'arrivai donc vite à la conclusion que quelqu'un allait lâchement m'attaquer par-derrière. Je me décalai alors vivement, profitant de mon mouvement pour regarder derrière moi.
J'avais vu juste, la personne qui allait m'attaquer avait l'air un peu plus vieille que l'autre, sans doute un lycéen. Ce dernier s'écrasa contre les marches, frustré par son assaut raté.
Alors que ce dernier se relevait, quelque chose me frappa violemment dans le dos, me procurant une légère douleur au niveau de la colonne vertébrale. Tandis que je titubais, j'eus l'idée de profiter de mon instant de mouvements irréguliers pour asséner un coup de poing dans la gorge de celui qui s'était précédemment écrasé contre les marches. Un coup qui mal géré, pouvait être mortel.
Heureusement, il ne fit que s'étouffer au point d'en devenir bleu, avant de s'écrouler à terre pour de nouveau respirer. Quelqu'un m'attrapa alors un bras, le serrant fortement pour que je ne bouge plus, tandis qu'un autre des larbins du fils à papa le dealer, m'avait saisi l'autre bras. J'étais donc immobilisé. J'aurais pu me dégager mais si je faisais un mouvement trop brusque je risquerais de me prendre un coup de couteau. Je décidai donc de profiter de mon court moment de répit pour compter et analyser mes adversaires. Les deux qui me tenaient, Sofiane, celui qui s'étouffait par terre, et un autre juste derrière Sofiane le fils à papa. Ça fait cinq contre un... Ça n'allait pas être facile... Mais j'avais largement vu pire.
Le blond se planta devant moi avec un sourire sadique, avant de me décrocher un douloureux coup de poing dans le ventre. Je ne voulais pas lui faire le plaisir de montrer ma douleur.
– Alors ? Tu fais moins le fou là hein ?
Fit-il fièrement. Je n'allais pas le laisser me ridiculiser ainsi. Je sentis la colère commencer à envahir mon corps, me procurant une forte sensation de brûlure au niveau de l'estomac, provoquant de légers spasmes.
– Va chier fils de pute. Ce n'est pas moi qui me ramène à 5 contre un. T'as aucune fierté où tu l'as juste oublié aux toilettes là où t'as pris ta branlée ?
Dis-je sèchement, après avoir analysé la situation, je devais jouer sur la carte de la colère. Si jamais il ne se passait pas quelque chose d'imprévu en tout cas. Tout d'abord, couper la respiration. Puis, se débarrasser d'un des boulets avec un coup dans le genou. Fracture du genou, incapacité à se relever. Une fois fait, étourdir le maigrichon en visant les oreilles. Coup de coude dans l'arcade ? Dangereux mais tentant.
Après avoir préparé ma petite stratégie, le fils à papa mordit à l'hameçon, se préparant à me mettre un énorme coup de poing, chose qu'il n'eût pas le temps de faire avec le coup de pied dans la cage thoracique que je lui ai mis.
À vitesse grand V, je brisai les genoux des deux autres personnes qui me retenaient. Tout se passait comme prévu pour le moment. À un détail près. Une sixième personne arriva. Il tenta de me mettre un coup de poing que j'évitai facilement. Puis un autre, et encore un autre.
Le problème, c'est que ça avait laissé le temps au blond de se remettre de sa blessure. Il m'attrapa par les cheveux et me claqua au sol violemment sans me laisser le temps d'agir.
J'étais en mauvaise posture, se battre en étant au sol était quelque chose de très dangereux et compliqué. J'allais riposter. Lorsque j'entendis une voix au fin fond de mon esprit... Je détestais cette voix.
"Alors ? Encore en train de se battre ? Tu te fais rétamer à ce que je vois."
Fit la voix qui me paraissait démoniaque depuis toujours. J'avais perdu toute combativité à cause d'elle, au point que je m'étais maintenant mis en boule pour l'écouter et lui répondre. À chaque fois c'était la même chose.
"La ferme. C'est de ta faute."
Répondis-je simplement.
– Ma faute ? Dans ce cas laisse-moi me faire pardonner et prête moi ton corps encore une fois que je répare ma bêtise.
– Va te faire foutre je me laisserai pas avoir cette fois.
– Je te promets de te rendre ton corps une fois fini
Pourquoi ne pas accepter ? S'il me rendait mon corps après, ça ne coûtait rien d'essayer. Du moins... C'est ce que je pensais stupidement à ce moment-là, me laissant séduire par la facilité.
Mon corps commença à agir seul, je ne sentais plus les coups de pied qu'on me mettait, me relevant comme si de rien était. J'attrapai alors la jambe du blond, avant de l'envoyer valser sur la sixième personne qui était arrivée discrètement tout à l'heure. Le gros de la bande tenta de m'asséner un coup de poing de la main droite au visage, que je parai rapidement en montant ma garde avant d'attraper sa main pour lui tordre et frapper simplement du tranchant de la main au niveau de ses trapèzes (c'est la zone molle entre le cou et les épaules. Et si vous vous demandez si ça fait mal... Appuyez un peu dessus vous verrez. Si on frappe fort ça peut endormir ou immobiliser le bras selon la façon dont on tape et la puissance qu'on met dans le coup.)
Son bras tomba alors tout seul. J'en profitai pour le frapper au foie d'un puissant coup de poing. Le blessé se tordit de douleur en tenant son ventre.
Mais je n'en avais pas encore tout à fait fini avec lui. Je profitai du fait qu'il soit à mi-hauteur pour lui mettre un coup de genoux dans la mâchoire, la fracturant à coup sûr.
Il perdit connaissance sur le coup. Je ne le laissai pas tomber au sol pour autant, je l'attrapai par les cheveux avant de le lancer sur ses camarades, visant Sofiane.
Tir parfait, Sofiane tomba au sol avec le gros sur lui, l'immobilisant un peu le temps que j'en finisse avec l'autre. Ma cible commença alors à faire de lents pas en arrière, semblant effrayé par moi, enfin plutôt par celui qui contrôlait mon corps.
Il se retourna vivement pour commencer à courir mais je ne lui laissais pas le temps, l'attrapant par le t-shirt avant de l'envoyer violemment par terre.
"Tu ne comptes pas frapper une personne à terre quand même ?"
Demandais-je au démon qui s'apprêtait à le finir. Ce dernier eut un petit rire moqueur avant de répliquer.
– Parce que quand tu étais au sol ils t'ont laissé tranquille peut-être ?
Le garçon au sol me regarda perplexe, se demandant à qui je pouvais bien parler, avant de se prendre un énorme coup de pied en pleine tête. Un coup si fort que j'avais presque eu peur de l'avoir tué à cause du craquement que j'avais entendu... Enfin... Peur... J'avais surtout peur des conséquences.
Tandis que mes pensées étaient tournées vers les pires scénarios possibles dans le cas où j'aurais accidentellement tué la personne, le Lycéen que j'avais tout à l'heure mis hors combat temporairement s'était remis de ses blessures et était sur le point de m'attaquer.
Je ne lui laissai pas le temps, courant vers lui afin de sauter et de lui mettre un gros coup de genou dans la tête.
Il ne restait plus que le blondinet, qui me regardait avec une expression de stupéfaction mélangée à une peur intense. Ses genoux tremblaient, il s'était mis à bégayer des choses incompréhensibles en essayant d'implorer ma pitié. Ses yeux étaient aussi tremblants que ses genoux, et semblaient chercher du regard une quelconque aide extérieure. Malheureusement pour lui et pour moi, il n'y avait personne. Alors que mes pas se dirigeaient vers lui, je dus lutter comme un acharné afin de récupérer le contrôle de mon corps, chose qui ne plût pas à l'espèce de démon qui squattait mon subconscient ou je ne sais quoi, un mécontentement qu'il manifestait par de nombreuses insultes à mon égard, mais je n'écoutais déjà plus, par habitude.
Je m'avançai alors vers lui, ne pouvant m'empêcher de sourire de satisfaction devant le spectacle pitoyable qu'il m'offrait. Je lui mis alors un coup de genoux dans le ventre suivi d'un coup de coude en plein visage avant de l'attraper par le cou, pour le jeter sol.
Je posai mon pied sur son torse en le regardant de l'habituel air supérieur et satisfait que j'affichais toujours après avoir gagné un combat.
– Alors ? C'est qui l'insecte ici ?
Dis-je en ajoutant de plus en plus de pression sur son torse à l'endroit où se trouve son cœur. Il grogna et me jeta un regard de défi et de dégoût à la fois, je devais avoir sacrément bien piétiné sa fierté.
– Toi...
Je l'attrapai par les cheveux pour le relever un peu, et lui infligeai un coup de poing au visage, brisant son nez sur le coup dans un abominable craquement. Je rapprochai mon visage du sien, le regardant de nouveau dans les yeux.
– Alors ?
– C-C'est moi...
– Bah voilà tu vois quand tu veux.
Dis-je en lui mettant une petite claque humiliante sur la joue avant de m'en aller.
J'attendais le bus impatiemment. Pourquoi fallait-il qu'il passe seulement à 17 heures et pas quatre heures aussi... C'était vraiment emmerdant. En plus de ma soudaine envie de pisser, mon ventre me réclamait insupportablement de la nourriture. Mais en même temps... Je n'avais pas envie de rentrer.
L'attente avait été longue. Le trajet un peu moins. J'étais maintenant en train de monter les marches qui menaient à mon chez-moi. Chaque marche semblait insupportable à monter, mes jambes semblaient lourdes. Une fois devant la porte faite en une sorte de métal étrange avec le numéro "12" inscrit en noir dessus, ce fut au tour de ma main de me sembler lourde. Je n'avais pas envie de rentrer... J'avais juste envie de m'en aller... Loin. Très loin.
J'ouvris la porte et me dirigeai vers la cuisine. Alors que j'entrouvrais le placard blanc au-dessus du plan de travail, une forte de voix d'homme me fit sursauter.
"LAHOUSSINE !"
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