Le garçon retrouva ses sensations, mais différemment. C'était comme s'il ne ressentait plus rien de physique. Il fut aveuglé par cette lumière qui brillait fortement, puis en tournant la tête il se rendit compte qu'il était sur une table d'opération, et que la lumière provenait d'une sorte de lampe en métal.

Il se redressa directement, étant maintenant en position assise lorsqu'il vit une silhouette noire assez floue se précipiter sur lui et tenter de le forcer à se rallonger.

– Houla c'est encore trop tôt pour te lever tu devrais même être encore dans le coma, allonge-toi et n'aggrave pas tes blessures !

Fit une voix de femme. Pris de panique et d'un soudain mal de tête insupportable, le garçon se tint la tête. La vision et l'esprit encore embrouillés, il paniqua davantage.

– Où est-ce que je suis ? ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ? ! Vous êtes qui ? ! Laissez-moi tranquille putain ! Dégagez !

Le mal de tête de garçon s'intensifia quelques instants, puis plus rien. Il entendit simplement un bruit sourd. Après quelques secondes le garçon ouvrit les yeux et découvrit le corps d'une femme habillée d'une tenue d'infirmière, inerte au sol, du sang coulant de tous les orifices visibles au niveau de sa tête. Nez, bouche, oreilles, et même les yeux. La panique s'intensifia chez l'adolescent, qui hurla de terreur se demandant ce qu'il s'était passé. Et en quelques secondes, des hommes avaient rappliqué dans la salle, découvrant avec horreur le cadavre de la jeune femme. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent l'adolescent debout et parfaitement remis de ses blessures.

Le corps fut évacué et l'adolescent fut interrogé. Il avait tout raconté, dans les moindres détails, son agression, son réveil. Il avait parlé de tout sauf de sa discussion pendant qu'il était dans le coma.

– En tout cas nous avons simplement eu le temps de retirer tes liaisons nerveuses, c'est pour cela que tu ne ressens plus les sensations de douleur ou tout ce qui est lié à la douleur. Pour expliquer clairement l'information ne pourra être transmise à ton cerveau lorsque tu ressentiras une quelconque douleur.

– C'est cool mais.... Pourquoi ?

– Un accident de cette gravité t'aurait empêché de te déplacer correctement à cause de la douleur, douleur que tu aurais d'ailleurs ressenti toute ta vie au vu de tes blessures.

Même avec des termes aussi simples le garçon n'avait pas du tout compris ce que le médecin tentait de lui expliquer. Mais de toute façon il s'en moquait. Après toute une journée de tests et de radios, le garçon dut passer un interrogatoire par la police qui voulait en savoir plus. Bien entendu, ils n'avaient pas obtenu grand-chose du garçon qui était aussi perdu qu'eux. Et il avait pu repartir.

Les médecins étaient sidérés, il n'avait plus aucune blessure, plus aucune plaie, rien. Ses blessures étaient comme miraculeusement guéries. L'adolescent était donc maintenant dans la voiture de sa mère qui roulait à vitesse moyenne dans la route de montagne menant à son village. Le ciel était noir et la lune était bien haute dans le ciel. La tête appuyée contre la fenêtre sur laquelle glissaient les gouttes de pluie qui tombait actuellement, l'adolescent regardait l'extérieur, concentré sur les arbres qui défilaient autour de lui et de la danse qu'ils lui offraient grâce à la vitesse de la voiture.

Il était perturbé par quelque chose. Depuis un moment, il sentait la présence d'absolument tous les êtres qui l'entouraient. Du plus petit insecte au gros sanglier, en passant par les renards effrayés par les phares de la voiture et les serpents dont il avait une peur bleue.

Alors qu'il se concentrait sur les différentes présences qu'il sentait, il fut interloqué par une monstrueuse puissance, cachée entre les arbres. En se concentrant, le garçon avait réussi à discerner un corps grand et fin. Mais il n'avait pas eu le temps de vérifier ce qu'était cette chose qui lui disait vaguement quelque chose. Il avait beau tenter de se souvenir il ne se rappelait pas de pourquoi ce costard et ce long corps lui disaient quelque chose.

Une fois chez lui, l'adolescent fut accueilli par un sourire hypocrite de son beau-père, et sa sœur qui lui sauta dans les bras. Sous prétexte qu'il était fatigué, le garçon s'en alla dans sa chambre et alla se coucher. Pour de faux bien évidemment. Il regardait un peu partout, dérangé par les nombreuses présences qu'il sentait.

– Bordel j'aimerais être quelque part où il n'y a pas de présence... J'aimerais être sur la lune tiens...

Au moment où le garçon avait dit cela, il se retrouva instantanément sur un sol blanc, parsemé de trous et de cratères. Il se sentait plus léger aussi et... Il voyait la planète terre de là où il était. Totalement paniqué le garçon se retrouva à nouveau dans sa chambre après avoir pensé à cette dernière.

– Bordel mais j'ai eu une dose de morphine anormale ou quoi ?!

S'étonna l'adolescent. Il souffla ensuite pour se calmer et ferma les yeux, pensant à un endroit où il voulait être. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il se retrouva sur l'épaule de la statue de la liberté. Il n'en revenait pas, ça avait marché. Le brun s'assit alors, et regarda la lune pendant un long moment. Puis au bout d'un certain temps, il pensa au coffre-fort d'une banque au hasard, et se retrouva directement dedans.

– Le truc de fou !

N'ayant que faire de l'argent grâce à toutes les opportunités que lui offrait ce don, le garçon se téléporta à l'intérieur de sa chambre, ricanant fortement. Il se rendit compte en regardant l'heure qu'il ne s'était pas écoulé une seule minute depuis qu'il avait quitté sa chambre.

– Je comprends pas tout mais c'est un truc de taré !

Malheureusement il avait crié un peu trop fort, et très vite des bruits de pas irréguliers mais rapides et lourds se rapprochaient de la chambre du garçon d'un air menaçant.