Chapitre 13

L'adolescent attrapa l'objet en question. Un masque en plastique fin et souple blanc, capable de couvrir tout le visage et même les cheveux. L'expression neutre du masque et l'absence de traits masculin ou féminin était parfait ; intimidant et malsain s'il était bien utilisé. Le châtain était comme hypnotisé par ce masque, attiré comme il ne l'avait jamais été pour un objet. Il attrapa le fin cordon et enfila le masque. Derrière ce visage de plastique il avait l'impression que cet étrange sentiment d'invulnérabilité était comme décuplé. Avec cet objet il se sentait comme un prédateur voulant jouer avec ses victimes. Un prédateur qui avait tous les droits. La chose étrange, c'était que ce sentiment avait décuplé, mais il restait très calme, aucune douleur ni accélération cardiaque, c'était comme si avec ce masque il maîtrisait ses pulsions.

Il approcha alors discrètement de son oncle et sa mère et lui tapota l'épaule. La jeune femme se retourna alors et afficha un air surpris.

– Qu'est-ce que tu fais avec un masque à peindre ? Va ranger ça où tu l'as trouvé.

Le garçon pencha la tête faisant mine de n'avoir rien entendu.

– T'as vu comme je fais flipper avec ça ? Il est grave parfait ! Et en plus il coûte 2 dollars ! Aller s'il te plaît, prends le moi, si tu me le prends j'ai pas besoin de cadeaux de Noël ou de cadeaux d'anniversaire !

Supplia le garçon en regardant sa mère.

– Non c'est non. T'en as des bonnes toi, on a déjà tes cadeaux de Noël.

– Mais vous m'avez tout pris j'ai plus rien à faire, prends-moi au moins ça, que je puisse m'occuper ! S'il te plaît.

La jeune femme soupira d'un air légèrement désespéré, et lui pris le masque.

– Bon ok. Mais tu n'auras rien d'autre aujourd'hui.

– Merci !

Fit le garçon en faisant mine de câliner sa mère malgré le fait qu'il n'appréciait absolument pas les câlins. Mais comme il le disait toujours "Il faut brosser dans le sens du poil quand quelqu'un a quelque chose que tu veux". Le garçon n'allait pas l'utiliser, il savait déjà très bien à quoi allait servir ce masque. Il allait être son nouveau visage, il allait dans un certain sens mourir pour renaître sous les traits d'un masque. Mais en attendant, il allait l'entreposer dans son armoire en métal en attendant le moment idéal pour se revêtir de ce masque.

Toute la journée le garçon n'attendait qu'une chose ; rentrer chez lui pour essayer sa "tenue" et ensuite la disposer dans son armoire. Ce masque avait comme révélé la véritable personnalité du garçon, comme s'il n'avait jamais vraiment été lui et qu'avec ce masque il pouvait être réellement ce qu'il était vraiment, un prédateur.

Plus le temps passait, moins il ressentait de sentiments positifs. Au point que même lorsqu'il se prenait la tête avec son beau-père, le garçon ne se sentait même pas blessé lors de ses insultes. Il n'en avait plus rien à faire, de toute façon tout ça n'allait pas tarder à disparaître de sa vie.

Même pendant le repas de Noël ou à l'ouverture des cadeaux le garçon n'avait pas ressenti d'émotions positives. Pour Noël, ils étaient invités comme chaque année à passer le réveillon chez les parents de son beau-père. Eux au moins il les appréciait même si c'était sans plus.

"Des déodorants quel super cadeau, merci je vais arrêter de puer !"

"Tiens le tome 1 de one piece, c'est pas comme si ça faisait 3 noëls que vous me l'offrez alors que One piece j'ai jamais kiffé plus que ça. Mon manga préféré c'est Berserk, merde."

"Waw un jeu « Les Croods » sur 3DS, cool je suis sûr qu'il va plaire à un parent nul sur leboncoin"

Toutes ces phrases résonnaient dans son esprit, mais il ne pouvait pas dire de telles choses ne voulant pas gâcher l'ambiance de ceux qui eux s'amusaient, et aussi parce qu'il n'avait pas envie de se prendre un sermon qui lui aurait plus fait perdre son temps qu'autre chose. Le garçon s'ennuyait à en crever au milieu de tous ces adultes qui parlaient de choses barbantes et des enfants qui parlaient de choses idiotes. C'est alors qu'il se leva et sorti pour aller faire un tour dehors. Après tout n'importe quel endroit était mieux que l'intérieur de cette maison remplie de gens au QI déficient.

Il ouvrit alors la porte de la maison, et se retrouva dans un petit jardin. Il s'approcha de la barrière qu'il sauta, puis il s'éloigna au loin pour fumer sa cigarette. Alors qu'il observait les maisons, il avait juré avoir aperçu dans une fenêtre, un homme sans visage, au costard. Le Slenderman, qui le fixait. Il avait l'impression de faire un combat de regard. Oui ça lui revenait maintenant. Slender et Jeff, ses deux premières creepypastas. Mais bon, il allait les oublier aussitôt lorsqu'il allait finir sa cigarette et serait rentré de nouveau dans la maison.

Alors qu'il avait détourné le regard pour repenser à tout ça. Le garçon se rendit compte qu'en fait ce n'était qu'un lampadaire que la fenêtre reflétait. Il soupira alors et écrasa sa cigarette avant de rentrer de nouveau dans cette insupportable maison.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top