Chapitre 1

L'histoire que je vais vous raconter se déroule un début septembre caniculaire alors que le soleil ne s'était même pas encore levé.

Dans un coin perdu dans les montagnes, éloigné de toute ville, se trouvait un petit village aussi vieux que la civilisation française qui y résidait. Un peu moins de 500, c'était là l'estimation de la population vivant dans ce petit village reclus de tout.
Le seul moyen d'aller en ville sans avoir de permis était un bus scolaire, bus qui passait à huit heures moins vingt du matin.

Les chiens commençaient à aboyer, les coqs se préparaient à chanter, les gens quittaient leur maison pour aller au travail. Les lampadaires s'éteignaient tandis que le soleil commençait à se lever.

Alors que le village commençait à se réveiller, dans un petit immeuble blanc, un jeune garçon de 12 ans dormait encore. Il faisait sa rentrée en cinquième aujourd'hui. Le jeune garçon aux cheveux châtain foncé ouvrit doucement ses yeux marron marqués par la fatigue. Il avait de telles cernes qu'on devinait du premier coup d'œil qu'il n'était pas très ami avec Morphée.

Il attrapa alors son téléphone portable, et écarquilla les yeux en voyant qu'il était plus que l'heure de partir.

"PUTAIN DE MERDE !"

C'était la phrase qui était sortie de sa bouche de bon matin. Il sauta alors vivement de son lit, qui était pourtant en hauteur, et s'habilla rapidement ayant prévu le coup.

«En retard» c'était là son deuxième prénom. Peu importe ce qu'il faisait, il était toujours en retard. Il pourrait se lever une heure en avance, il trouverait quelque chose à faire pour faire passer le temps plus vite, trop vite. Et il serait si distrait par cette chose à faire qu'il ne serait plus à l'heure.

Mais aujourd'hui, le garçon ne voulait pas être en retard. C'était la rentrée après tout. Bien qu'il n'aimait pas grandement les cours ou qu'il les séchait de temps à autre, il détestait ne pas être en avance à la rentrée, c'était un jour important pour lui, le jour où il retrouverait ses amis.

Il attrapa deux tartines qu'il mit directement dans un grille-pain, avant de courir dans sa chambre préparer son sac en attendant que son pain soit prêt.

Une fois son sac prêt, il retourna dans la cuisine, attrapa ses tartines, les recouvrit de Nutella, avant de filer dehors avec son sac tout en avalant ses deux... "Nutella aux tartines" comme il les appelait si bien.

"Quelle poisse d'habiter aussi loin de l'arrêt de bus !" pensait-il tandis qu'il courait comme il pouvait avec son sac à dos qui lui paraissait être lourd de plusieurs tonnes. Son immeuble était à la sortie est du village, tandis que l'arrêt de bus était à la sortie ouest. Donc il était à l'opposé.

Grâce à sa condition physique assez avantageuse, il arriva tout de même à temps à l'arrêt de bus au bout de quelques intenses minutes de course à pied. Un rebord en pierre, c'était là l'arrêt de bus où les adolescents du village s'assoient pour attendre ensemble. Entre les chamailleries des sixièmes et cinquièmes, entre les pitreries des quatrièmes et les railleries des troisièmes, le garçon ne voulait pas se mêler à la foule pour une fois.

Il resta dans son coin, prenant son casque audio et attendant patiemment le bus, du Slipknot dans les oreilles. (NDA : Slipknot est un groupe de métal très connu)

Le car était enfin arrivé. Le trajet n'avait pas paru long au garçon malgré les 45 minutes qu'avait mis le bus. Certains de ses "amis" étaient venus le saluer voyant qu'il restait en retrait contrairement à d'habitude où il ne manquait jamais une occasion de se faire remarquer. Ils étaient restés avec lui, pourtant, le garçon était toujours aussi muet qu'une tombe, pensant déjà au moment où il allait rentrer le soir. Mais à peine avait-il eu le temps d'imaginer les pires scénarios possibles, qu'il était déjà arrivé au collège.

Il était désormais devant le grand bâtiment, possédant une forme carrée pour le premier bâtiment, et rectangulaire pour les autres. Il entra alors dans le bâtiment, et regarda ses meilleurs amis au loin. Il se mit alors à courir rapidement vers ces derniers, leur sautant dessus. Ces derniers tombèrent au sol, tous les deux écrasés sous le poids du dernier venu.

« Mon Dieu vous m'avez tellement manqué cet été ! »

Fit le brun en regardant ses deux amis blonds. Ses deux amis se ressemblaient et étaient l'opposé l'un de l'autre en même temps. Hugo, le frère d'adoption du garçon, avait de longs cheveux blonds lui arrivant un peu au-dessus des épaules. Il était le plus grand du groupe mais pas le plus imposant malgré sa carrure, car à côté de Lahoussine, une armoire à glace ferait pâle figure. Ses yeux étaient d'un simple marron.

Quant à Jonas, lui, il était assez petit et mince, 1m55, les cheveux blonds lui aussi. Mais contrairement à Hugo qui soignait sa coupe de cheveux, lui il avait une coupe au bol, avec plusieurs mèches rebelles qui se battaient entre elles sur le dessus de la tête. Ses yeux étaient d'un très joli bleu ciel. Le plus grand prit alors la parole.

Toi aussi tu nous as manqué...

Dit-il difficilement en tentant de repousser le brun qui les écrasait de plus en plus.

– Mais là tu nous écrases...

Fit le plus petit d'entre eux, commençant à s'étouffer sérieusement.

Un simple "Désolé" sortit de la bouche du garçon, tandis qu'il se releva pour les laisser de nouveau respirer.

– Alors, ces vacances ?

Interrogea le garçon aux cheveux bruns en remettant sa chemise en jean bleue correctement, regardant ses amis d'un air intrigué.

– Moi je suis allé en Allemagne voir de la famille.

Fit Jonas avec un sourire satisfait, encore content de ses vacances qui visiblement avaient l'air amusantes.

– Personnellement je suis allé à Paris et en Corse. Le fromage de chèvre Corse c'est de la tuerie !

Fit le plus grand des deux blonds, remontant les manches de sa veste noire.

Jonas regarda alors le brun, se tournant vers lui, et lui demanda timidement ;

– Et toi ça a été malgré le fait qu'il y ait eu ton beau-père ?

Il savait que c'était un sujet sensible, mais il voulait savoir. Le brun ne sut quoi dire, et regarda ses pieds avant de regarder de nouveau ses amis en souriant faussement.

– Franchement c'était cool. On est allé à la mer, et mon beau-père m'a laissé tranquille !

Fit le garçon, essayant de prendre un air le plus heureux possible pour que ses amis ne se rendent pas compte que c'était un mensonge et qu'ils ne s'inquiètent pas. La vérité c'est qu'il avait passé ses vacances d'été dans sa chambre à éviter son beau-père et à regarder des vidéos. En effet, il avait passé les pires vacances de sa vie.

– C'est pas que, mais il faudrait y aller. On sait toujours pas dans quelle classe on est.

Fit Hugo d'un air pressé en regardant ses camarades. Le brun ricana et tapa gentiment l'épaule de son ami.

– Pas la peine d'aller voir, on est en 5ème3 tous les trois. Lucas aussi, mais soit il est en retard, soit il était trop en avance.

– Lucas ? En avance ?

Dit le plus petit des deux blonds avant de laisser échapper un petit ricanement moqueur. C'est alors qu'une main vint lui mettre une calbote. (NDA : Petite claque derrière la tête) Cette main appartenait à un certain garçon dont les cheveux avaient la couleur d'une carotte, ce dernier prit alors la parole.

– Qu'est-ce que tu racontes, je ne suis pas en retard, c'est juste que je suis pas à l'heure !

Le petit groupe de trois comptait maintenant quatre personnes. Ces derniers parlèrent des vacances qu'ils avaient passées, et des derniers jeux sortis cet été. Ils se dirigèrent vers une classe lorsque la sonnerie annonçant l'heure des cours se fit entendre.

Tous les élèves étaient maintenant dans la salle de cours, le brun s'était assis le long du mur ni au fond ni devant. Il regardait le plafond distraitement alors que le professeur parlait. Le professeur principal était une nouvelle fois un professeur de sport. Ce dernier était vêtu d'un pantalon de marque de sport noir et d'un t-shirt blanc. Son crâne était tout ce qu'il y avait de plus chauve. Il était plutôt grand, la couleur de ses yeux était un mix entre du vert et du marron. Il possédait de légères rides au niveau du front, mais des pattes d'oie bien visible. Il était plutôt souriant.

Ce dernier répétait simplement les formalités de bienvenue comme le font les professeurs à la rentrée, beaucoup de blabla inintéressant en soi. C'est alors qu'il se mit à aborder un sujet qui avait l'air assez sérieux. Assez sérieux pour attirer l'attention du brun en tout cas.

«En raison de la hausse de harcèlement et de violence dans les établissements scolaires que le ministère de l'éducation nationale a relevée, nous vous mettons en garde, aucun harcèlement ne sera toléré. Si vous vous faites harceler ou autre, parlez-en à un professeur en qui vous avez confiance, à moi, à un surveillant, ou à la CPE. L'élément perturbateur sera alors directement renvoyé de l'établissement.»

Le brun avait un sourire sadique collé au visage. Le collège n'était pas le seul à punir le harcèlement, les bizutages et autres, lui aussi aimait le faire, mais à sa manière. Ses méthodes étaient quelque peu.... Violentes. Tandis que le professeur s'était remis à parler de choses inintéressantes pour le garçon, le brun leva les yeux vers le plafond blanc légèrement maculé de taches noires, et se perdit dans ses pensées une énième fois.

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