Chapitre 4 : Le prénom
Jenelle se dirigea vers la grande penderie qui faisait face au lit. Toute de bois, elle se mélangeait au reste du décor. Quelques vêtements s'y trouvaient, d'hiver principalement. Ses propres habits humides avaient eu raison d'elle; et elle ne voulait pas être malade. Après tout, James lui avait bien dit de se servir. Et un peu de chaleur ne lui fera pas de mal. Elle en sortit ce qui ressemblait à un sweat, ainsi qu'une chemise épaisse à gros carreaux foncés. Son pantalon était déjà pratiquement sec sur elle, et elle n'allait pas risquer de se retrouver avec un bas bien trop grand pour elle. Après avoir vérifié que personne n'aurait l'intention d'entrer, la jeune femme se précipita dans la salle de bain.
Les vêtements, à n'en pas douter, devaient appartenir à l'un des garçons au vu de la taille différente. Elle s'en accommoderait. Le reste de ses vêtements reposaient sur les étendoirs prévus à cet effet dans la salle de bain. Elle espérait les récupérer rapidement. Elliott n'aimerait sûrement pas la voir porter ainsi les vêtements de leurs hôtes. Sortant de la salle bain, le regard de la jeune femme se posa sur la porte close de la chambre. Ses doigts recommencèrent à tripoter son pendentif - un cercle argenté en forme de boussole, se mordillant légèrement les lèvres.
Le grand lit lui faisait bien de l'oeil, mais serait-elle seulement capable de trouver le sommeil sachant qu'elle se trouvait dans une maison inconnue ? Elle vérifia son téléphone dans l'espoir d'y voir une notification lui annonçant qu'elle avait un message d'Elliott. Mais rien. Pas d'appel manqué non plus. Lui en voulait-il à ce point ? Elle se souvenait d'où se trouvait sa chambre; il lui serait facile d'aller le voir. Peut-être cela lui ferait-il plaisir ?
Au moment où elle passa la tête dans le couloir, la porte légèrement ouverte, Jenelle eut une sueur froide. James lui avait déconseillé de se balader dans les couloirs. Mais après tout, lui reprocherait-il d'avoir eu envie d'aller voir Elliott ? Si elle ne faisait aucun bruit, il n'y avait aucune crainte à avoir. S'engouffrant dans le couloir, la jeune femme referma le plus silencieusement sa porte. Aucun bruit, mis à part les voix des quatre garçons au loin qui ne dormaient visiblement pas. Quelle heure pouvait-il bien être ? Elle avait oublié de regarder, mais peut-être pas si tard étant donné que la nuit arrivait tôt. Elle se faufila dans les couloirs jusqu'à arriver à celui de la chambre d'Elliott. Elle s'y approcha en silence et, au moment où elle voulut toquer, ce fut ce bruit similaire qu'elle perçut de plus loin.
Quelqu'un venait de toquer à la porte du manoir.
La main suspendue, Jenelle se figea. Qui cela pouvait-il bien être à cette heure ? Les fameux vendeurs dont parlaient les garçons ? Ou bien... les individus qui les cherchaient ? Un terrible frisson lui parcourut le dos. Si c'était eux, elle ne donnait pas cher de leur crédibilité à Elliott et elle. Elle devait en avoir le coeur net. Au moins pour pouvoir avertir son compagnon. La jeune femme châtain aux reflets roux s'approcha doucement du haut de l'escalier menant au rez-de-chaussée. La lumière provenant du salon l'informa que les garçons étaient encore tous debout. Lentement, elle descendit les marches en se tenant à la rambarde, ses yeux parcourant ce qu'elle pouvait voir du salon. Elle perçut des paroles s'élever mais rien d'audible. Elle était presque en bas quand la voix résonna plus clairement.
- Pas de problème. Tout va bien.
Un frisson parcourut à nouveau Jenelle. De là où elle était, elle pouvait juste voir la silhouette de Louis debout devant la porte. Il la referma sans rien ajouter au moment où une seconde voix retentit à nouveau.
- Les gars, appela Dylan, on a de la compagnie.
La jeune femme sursauta et se tourna brusquement. Le jeune homme aux cheveux châtains se tenait debout derrière la table de la cuisine. Ce fut lui qui la remarqua en premier. Ses yeux chocolat au lait restèrent un instant braqués sur elle, avant que Jenelle ne le voit se détendre. Il agrippa sa boisson et contourna la table pour se diriger vers l'un des canapés du salon. Aussitôt sa phrase annoncée, toutes les têtes se tournèrent vers le bas des escaliers. Vers elle. Jenelle n'osa plus faire un seul mouvement. Tout ces regards posés sur elle étaient très intimidants. Celui qui la gêna le plus fut celui de Louis dont ses yeux la détaillèrent de bas en haut.
- Chérie ! S'exclama-t-il, ses yeux pétillants d'une joie nouvelle. On arrive pas à s'endormir ?
Il se passa une main dans les cheveux tandis que l'autre s'enfouissait dans la poche de son pantalon. Ses yeux reprirent leur course sur elle.
- Je savais que tu adorerais mes vêtements. J'ai vraiment bon goût, en toute modestie.
Son sourire se fit plus provocateur et Jenelle se sentit automatiquement rougir. Comment devait-elle prendre ça ?
- Arrête, tu vas lui faire peur. Intervint Hunter d'une voix quelque peu autoritaire.
- C'était une façon de parler, Huntie ! Se défendit le châtain en roulant des yeux. Puis, qui prendrait peur devant un homme tel que moi ?
- N'importe qui... Marmonna Dylan, prenant place sur un canapé.
Louis leva un sourcil dans sa direction.
- Tu me provoques, Dylanou ?
La jeune femme porta sa main à son pendentif, détournant le regard. C'était elle ou Louis se comportait vraiment comme un enfant prétentieux ? Dans le genre de ceux à qui on ne peut jamais en vouloir ? Alors qu'une altercation fraternel commençait entre les deux jeunes hommes, Jenelle se rendit compte d'une chose : James ne l'avait pas quitté une seule seconde des yeux depuis qu'elle avait fait irruption. Elle déglutit. Oh, Elliott n'aimerait vraiment pas la voir là.
- Avance, n'ait pas peur. Incita le blond avec douceur.
Ne pouvant faire demi-tour, Jenelle obéit non sans timidité. Avait-elle bien fait de descendre ? Tandis qu'elle s'approchait du canapé, ses yeux se dirigèrent vers la porte par laquelle elle était elle-même entrée avec Elliott.
- Vous attendiez quelqu'un ? Demanda-t-elle, le plus innocemment du monde.
- Personne. Rassura James. Ce devait juste être un voisin. Tu veux rester un peu avec nous ?
- Oh oui, reste ! S'exclama soudain le châtain aux yeux bleu en faisant un bond pour se retourner. Une présence féminine ne serait pas de trop.
- Eh bien... Je suis un peu fatiguée et...
Jenelle commença à bafouiller. Ce n'était vraiment pas une bonne idée.
- Viens t'asseoir. Proposa James en tapotant la place libre à côté de lui sur le canapé.
La jeune femme regarda le canapé. Si elle ne restait pas, cela risquerait-il de les alarmer ?
- On ne mord pas. Encouragea Louis en souriant.
Cette fois, ce fut un véritable sourire amical qu'il lui lança. Ainsi, ce sourire rehaussait le bleu acier de ses yeux. La jeune femme força un sourire à son tour et vint prendre place à côté de James, proche de Louis.
- Quoi que, pour toi, je veux bien faire une exception. Confia le châtain en se penchant soudain vers elle.
Jenelle cilla, ses doigts se crispant sur le pendentif. Ce type n'était vraiment pas net.
- Tu penses vraiment toutes les choses que tu dis ?
Non, Jenelle, ne te fais pas remarquer.
La jeune femme regretta presque aussitôt ses paroles. Elliott n'aurait pas approuvé. Il savait qu'elle jouait mal la comédie.
- Absolument. Répondit Louis. T'en fais pas, je sais aussi être sérieux.
- Tu agis encore comme un enfant. Riposta Dylan, sans réelle méchanceté.
- Je détends l'atmosphère, contrairement à toi.
- Vous ennuyez notre invitée. Intervint Hunter, alors que Dylan allait reprendre la parole.
Jenelle tourna la tête vers celui aux cheveux noirs. Il semblait serein, pourtant quelque chose chez lui émanait du mystère. Il lui adressa un regard et la jeune femme détourna le sien. Les deux autres semblaient s'être calmés.
- J'ai une question pour changer de sujet. Intervint James, et Jenelle tira sur ses manches. On ne connaît toujours pas le prénom de notre chère invitée.
Si elle avait pu, Jenelle se serait enfoncée dans le canapé jusqu'à disparaître. Elliott serait furieux. Lui qui lui avait dit de rester discrète, de ne dire que le stricte minimum... Déjà, les visages se parèrent de sourire.
- C'est vrai, ça.
- Quel est ton nom, chérie ?
- Sois pas timide.
Sous tout ces regards, la châtain déglutit, portant de nouveau une main à son cou. Serait-ce une bonne idée d'en inventer un ?
- Pourquoi pas 'Mary' ? Proposa Louis.
- 'Mary' est trop banale, trop universel. Intervint Dylan en la scrutant.
- Essaie, puisque tu es si malin.
Tandis que Louis croisait les bras, Jenelle sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Les garçons échangèrent quelques Madyson, Kylie, Zoella; d'autres tentaient la persuasion. Mais elle ne les écoutait plus. Ce devait être Elliott qui tentait de la joindre.
- Est-ce que c'est un de ceux-là ? Demanda Dylan.
- Marie-Antoinette, sérieux, Lou ? Fit James, levant un sourcil.
Comment pourrait-elle s'éclipser maintenant qu'elle avait capté toute leur attention ? Son téléphone cessa soudain de vibrer. Elle devait absolument rappeler Elliott.
- Tu devrais te décider. Fit une voix proche de son oreille qui la fit sursauter. Ils vont finir par être déçus.
Jenelle n'avait même pas entendu Hunter se lever. Elle l'observa se rasseoir sans un mot, gardant juste ses yeux sur elle. Si elle voulait s'éclipser, elle n'avait pas d'autres moyens. Désolée, Elliott.
- Jenelle.
Aussitôt, des sourires se dessinèrent sur les visages. Alors que Louis et Dylan se relancèrent dans un débat sur les origines de son prénom, la jeune femme en vit là une occasion de s'en aller. Pourvu qu'Elliott ne soit pas trop fâché.
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