Epilogue 1 - Fin heureuse
Le temps passe ou plutôt il file !
Entre le nouveau pub et les préparatifs du mariage, je ne sais même plus où donner de la tête !
Concernant le pub, je sais que je peux m'en remettre à Becca, ma meilleure et fidèle amie mais pour mon mariage c'est une toute autre histoire.
Si j'écoute Adriel nous ferions ça juste accompagnés de nos témoins, en catimini mais ce n'est absolument pas l'idée que je m'en fais. Non je ne veux pas d'un mariage bourré d'hypocrites, de gens que je connais à peine mais ce n'est pas pour autant que j'ai l'intention de faire quelque chose de pour ainsi dire passé sous silence.
Après c'est censé être le plus beau jour de notre vie, alors pourquoi en priver tous les gens que nous aimons ?
Proche ou pas... Ce serait pratiquement égoïste au fond. De toute façon j'ai déjà accepté sa requête pour que cette union ait lieu en un laps de temps record, à savoir un mois, alors il ne va pas non plus régir le quota de personnes.
Non, non, non, la cérémonie, elle m'appartient !
Bon, clairement j'essaie de me donner bonne conscience face à la liste d'invités qui ne cesse de s'allonger mais tant pis !
Pour le meilleur et pour le pire, autant lui offrir une notion du pire tout de suite, lorsqu'il aura fait la connaissance de ma famille et quelques rares amis de Londres que j'ai invité malgré les contacts quasi inexistants depuis mon "immigration", il aura tout le loisir de me dire s'il le veut réellement ou pas !
D'un autre côté, cette liste interminable de convives est aussi là pour pallier à l'absence de sa famille encore inconnue autant pour moi que pour lui.
Peut-être devrais-je aborder ce sujet un de ces jours même si lui ne semble pas s'en préoccuper.
Une famille unie et aimante, quoi de plus normal pour évoluer dans ce monde sans dessus ni dessous. À mes yeux, c'est un miracle qu'il s'en soit sorti sans jusqu'à présent.
Mes pensées vagabondent loin. Dans une enfance avec un petit garçon aux cheveux noirs et aux yeux vert perçant qui, sans avoir rien demandé à qui que ce soit, se retrouve baguenaudé d'une famille à une autre, dans un centre regorgeant d'enfants aussi seuls, orphelins que lui.
Un raclement de gorge et sa main qui se promène à l'arrière de ma nuque me ramène à l'instant présent.
- Toujours dans ces fichus préparatifs ?
- Comment s'est passée ta journée ?
Inutile de tergiverser sur le sujet, je sais d'emblée qu'il se fiche que les robes de demoiselles d'honneur soient rose bonbon, verte à petits pois violet ou bleu lavande. Des futilités selon lui...
Il élude ma question d'un roulement d'yeux et en plongeant son nez dans mon cou. M'affirmant comme à chaque fois que je lui pose la question qu'il n'y a que lorsqu'il rentre qu'il a l'impression que sa journée commence vraiment. Pas pour un aspect de travail forcément mais plus sur un plan "sportif".
Cet homme est inépuisable et ça tombe bien car sur ce sujet, moi non plus !
- J'ai finalement choisi les Kala comme fleurs pour décorer l'église et la salle...
- Mm Mm, souffle t-il en m'embrassant de l'oreille jusqu'à l'épaule.
- Est-ce qu'il y a une musique en particulier que tu...
Sa bouche happe le lobe de mon oreille, sa langue passe juste derrière et m'arrache un soupir qui m'empêche de terminer ma phrase.
- Peut-être bien qu'il y en aurait une..., me répond-il l'air machiavélique.
Sous ses caresses et ses baisers qui ne tarissent pas, j'attends qu'il poursuive.
- Je devrais enregistrer tes gémissements et tes suppliques, ça le ferait non ? Et ça t'éviterait de te t'énerver sur ces foutues robes blanches toujours trop ou pas assez comme tu veux !
D'une tape sur l'épaule, je le fais taire et reprends où j'en étais dans mes longues listes de choses à faire, à penser, de personnes à inviter,...
- Dans trente minutes, tu dois partir travailler, tu es certaine de ne pas vouloir rentabiliser le temps autrement ?
- Tu m'as fait un superbe déclaration, une magnifique proposition, je n'ai pas l'intention de faire de ce mariage une petite fête à la sauvette mon cher ! Il fallait y penser avant et tout programmer si tu ne voulais pas que...
Sa bouche vient me faire taire en s'écrasant sur la mienne. Elle se moule parfaitement à la mienne, j'en reste toujours aussi stupéfaite.
L'avantage dans une relation qui dure depuis un certain temps est que le partenaire nous connaît tant et si bien que ça ne lui prend que quelques minutes pour vous combler de la manière la plus primitive mais aussi la plus exquise qu'il soit.
Un mois plus tard.
- La robe est trop longue ! Et regarde ces mèches ! Elles partent dans tous les sens, qu'est-ce que la coiffeuse m'a fait ? Merde je vais ruiner le travail de la maquilleuse ! Est-ce qu'il est encore temps de virer tout le monde et de faire ça en petit comité ?
- Preskovia Elena, est-ce de la lâcheté, de la panique ou une overdose d'émotions que je décèle ?! Tu.Es.Parfaite ma belle !
Forcément, Becca sait comment s'y prendre et quels mots utiliser pour me gérer.
À moins d'une heure de la cérémonie protocolaire à la mairie, si je ne m'autorise pas à paniquer un peu maintenant, je crois que je ne le me permettrai jamais et je vais finir cette journée avec un ulcère !
Moi qui riais toujours de ces nanas qui débordent de larmes dans pareilles circonstances dans les films.
Moi qui trouvais ces scènes surfaites, me voilà prise à mes propres critiques.
"Ressaisis-toi, tout va bien se passer. Il vient, vous partez ensemble, vous signez le papier devant le maire et la première étape sera faite !"
Exactement ce qu'il se passe.
Une énorme Bentley s'arrête pile devant l'entrée et l'homme le plus séduisant qu'il m'ait été donné de voir, le mien, vient sonner à la porte.
L'euphorie dans la maison, les mouchoirs déjà sortis et Anya, Rebecca et maman qui courent dans tous les sens provoquent l'hilarité de toutes les personnes qui entrent derrière mon futur époux.
Adriel et moi nous contentons de nous dévisager, sourire béat aux lèvres. Nous y sommes, nous allons le faire. C'est bien le jour de notre mariage !
Tenant tellement à ce que tout le monde soit présent, à l'heure et à leur place qu'en dehors de nos témoins, tout le monde avait l'ordre de se diriger directement à l'église pour nous y attendre.
Malgré quelques râleries, c'est ce qu'il fut fait.
Autant dire que le passage est plus qu'expéditif à la mairie. Plus impersonnel et formel à la fois serait improbable. Finalement laisser nos invités se joindre à nous n'aurait pas été une mauvaise idée. Dans l'instant, j'ai juste l'impression d'avoir fait une démarche administrative comme récupérer un papier de taxation ou autre.
J'ai beau vouloir garder le moindre souvenir de cette journée, cette phase sera celle que je me remémorerai le moins souvent !
Dans la voiture, entre stress et hâte, nous échangeons plus de rires nerveux que de mots Adriel et moi.
Vivement l'étape suivante, celle qui a monopoliser tout mon temps et mon attention depuis un mois.
Adriel est, évidemment le premier à sortir du véhicule pour prendre place et attendre mon arrivée.
Vient mon tour de m'extirper de la Bentley, ma robe s'accroche partout et l'espace d'une seconde, je me demande si je n'aurais pas dû opter pour un tailleur au lieu de tas de tissus encombrants. Non, la robe est plus jolie... Mais côté pratique vraiment...
Ma chérie, j'ai tout mon temps mais pendant que tu réfléchis, je pense qu'un jeune homme s'impatiente que tu le rejoignes, rigole mon père.
Nul doute qu'il évacue son émotion dans l'humour, et je ne le remercierai jamais assez des boutades chuchotées jusqu'à ce que nous atteignons les grandes portes. Dernier obstacle avant de retrouver mon mari.
L'allée bordée de fleurs et de tulle blanc, de personnes bienveillantes, m'accueille à bras ouverts mais pas autant que l'homme en costume gris, accompagné de maman qui s'est proposée pour remplacer celle qu'il n'a jamais eu, qui se trouve au bout de tout ça.
Nathan et Hayden se tiennent également près d'Adriel tandis que Rebecca et mon frère Fynn se tiennent à l'exact opposé pour m'attendre.
Nos regards soudés ne se lâchent dès qu'ils se rencontrent, mon corps aimanté au sien depuis le premier jour, accroché à celui de mon père, se remet en marche après plusieurs secondes non pas d'hésitation mais de satisfaction sur ce que je vois.
Au bout de la tirade du prêtre qui a duré, me semble t-il une éternité, l'échange tremblant de l'alliance, nous avons assez attendu et nous ruons l'un sur l'autre pour un baiser rempli d'émotion et de promesses débordantes.
Plus rien n'existe autour de moi, de nous, uniquement ses lèvres qui pressent sur les miennes. Sa langue qui apprivoise la mienne d'abord lentement puis avec plus d'urgence. La mienne s'adapte à la danse sensuelle, impérieuse, érotique de la sienne et c'est comme si nous faisions l'amour devant tout le monde. N'écoutant rien des commentaires ou des rires qui pourraient résonner dans l'église.
Seuls nos corps à présent collés l'un à l'autre, nos deux bouches toujours scellées, et nos coeurs unis face à l'assemblée, à d'importance.
Ainsi ce clos le chapitre d'une vie.
Ainsi débute celui d'une autre déjà parfaite à mes yeux.
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