Elena chapitre 8 - 4
Pour reprendre ce que mon frère m'a dit en rentrant plus tôt " je ne suis pas au bout de mes peines ! "
Alors que je m'attends à le trouver mort d'ennui et Becca à sa tâche, ils sont toujours à table, complètement hilares !
D'un petit signe de main, je leur signale que je vais (enfin) aux toilettes et cherche après Adriel en passant mais il n'est plus là.
Je contourne méticuleusement sa table puis prends le sombre et étroit escalier qui descends vers les sanitaires. Il ne m'était jamais apparu aussi raide, non, pas juste raide en fait, c'est comme si les marches bougeaient toutes seules. Mes jambes flageolent et mon cerveau embrumé me hurle de me raccrocher à n'importe quoi avant que ma vue se brouille. D'un seul coup, je suis épuisée et ni ma tête ni le reste de mon corps ne trouvent la force de lutter. Je me retiens à je ne sais quoi mais je sais que j'aimerais tellement que ce soit à Adriel que j'ai l'impression de sentir son odeur avant de m'écrouler par terre.
Une douleur lancinante à la tête et un appétit féroce m'oblige à émerger doucement de mon sommeil. J'ai l'impression d'avoir dormi pour la première fois depuis très longtemps mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir que mon estomac vide se fait entendre sous la douce torture des odeurs d'oeufs, de bacon et de cafés. Je me relève trop vite et retombe à la même vitesse. Des images d'hier me reviennent... Adriel et Anya, Hayden et Becca, puis les escaliers et le trou noir.
Et merde ! Comment je suis revenue ici ?
Je suis en sous-vêtements, ça c'est sûrement Max. Quelques courbatures ici et là mais sans plus, la chute n'a pas dû être si terrible. Mon estomac décide qu'il ne laisserait pas tomber de sitôt et sous ses suppliques, je me dirige vers la cuisine, il faut que je vois Hayden, qu'il m'explique ce qui s'est passé et comment il a réussi à me ramener...
Je me précipite dans la cuisine et rien au monde n'aurait pu me préparer au spectacle auquel j'ai droit ce matin : Adriel en train de préparer le brunch !
D'un seul coup, je ne sais plus exactement ce dont j'ai le plus faim et une question surplombe toutes les autres, mais qu'est-ce qu'il fait ici ?
∼ Il n'y a que toi et moi. Max a réussi à "le" convaincre de sortir pour une visite de la ville. ∼ me lâche-t-'il pendant qu'il se tourne vers moi, le"V", que j'aime tant, bien marqué entre ses sourcils.
Le problème quand on vit entre filles, c'est que se promener en t-shirt et culotte devient très vite un détail qui dans ce cas peut être assez embarrassant... Quoiqu'en regardant autour de moi, peut-être pas autant que notre décoration kitsch et complètement décalée...
Il faut que je me reprenne, je ne sais pas quoi lui dire, par où commencer. J'ai tellement à dire, j'ai tellement de questions aussi. Hier je le vois flirter et ce matin, il est chez moi et me prépare le petit-déjeuner. Je tombe sur un message ambigu, ensuite c'est l'expéditrice qui me remonte le moral, et ce fichu trou noir en fin de soirée !
Évidemment parler dans ma tête ne m'apporte pas beaucoup de réponses, autant commencer par le début :
∼ Je suis contente que tu sois là mais qui t'a demandé de me baby sitter ?! ∼
∼ Il me semble que tu as fait ça toute seule. Maintenant viens t'asseoir et mange. ∼ me répond-il en s'accoudant à la console de la cuisine
∼ Je quoi ?! ∼ je demande choquée
∼ Elena tu es tombée dans les escaliers, tu as de la chance que j'étais là pour te rattraper. Ton frère ne t'a pas vu manger une seule fois de la journée, on a supposé un coma glycémique. Tu as prononcé mon prénom plusieurs fois et j'ai voulu te ramener chez moi mais disons que j'ai fait la connaissance de Hayden qui s'y est fortement opposé et c'est pas Becca qui aurait tenu avec moi donc j'ai dû venir ici pour pouvoir te surveiller. Maintenant si tu veux connaître la suite, tu commences par manger ! ∼
Je ne sais plus où me mettre, mon visage s'empourpre alors j'opine en mâchant méticuleusement chaque bouchée ce qui me laisse le temps pour formuler au mieux tout ce que je veux lui dire
∼ Je suis désolée pour cette semaine... Je ne voulais pas que ça se passe comme ça... Je suis tombée sur un texto sur ton téléphone le matin de mon départ et je ne savais plus quoi... Ces six jours... Ça m'a tué... ∼
∼ AH OUI ? Et tu as cru quoi ? ∼ hurle-t-il avant de reprendre, parlant entre ses dents moins fort mais pas moins en colère au vu de sa veine qui gonfle dans son visage.
∼ Encore une fois, tu as cru comprendre quelque chose et ensuite tu as fui, encore ! La vérité c'est que les hommes ne sont pas tous les mêmes. JE ne suis pas Sam bordel ! ∼
Cette phrase, je l'ai entendue un million de fois mais jamais de cette si belle bouche que j'aurais pu vénérer jusqu'à ce que j'entende "ce" prénom. L'air se raréfie dans mes poumons et je vois qu'il regrette tout de suite le sujet qu'il vient d'évoquer malgré lui.
Une, deux, trois, six fois !
C'est le nombre d'allées et venues qu'il a fait entre moi et la porte d'entrée, se frottant le visage toujours plus fort comme pour effacer la contradiction des émotions qui lui déforme les traits.
Comment est-il au courant ?
J'ai fermé ce chapitre en venant ici, veillant à ne jamais en parler, et le pire matin de ma vie à Paris, il faut que tout ça ressorte. Quand tout ça finira-t-il par s'arrêter ?!
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