Elena chapitre 6 - 4

La pression entre nous se fait de plus en plus tendue, il faut que je dise quelque chose...

~ Pourquoi tu es passé tout à l'heure ? ~
~ Je te l'ai dit, on n'a pas terminé notre discussion. ~
~ Il me semble que tu en as assez dit... ~
~ Elena qu'on soit d'accord. Je ne vais pas passer mon temps à te courir après, mais si tu décides de partir à nouveau, j'aimerais qu'au moins tu le fasses en sachant clairement ce que je pense et pas ce que tu crois comprendre ! ~

Son ton est détaché et cassant, il n'y a plus de trace de ce que nous pouvions ressentir cinq minutes plus tôt, voyant le malaise s'emparer de moi, il poursuit

~ J'aime le contrôle que j'ai sur moi, sur tout ce qui me touche et même si j'avais conscience que je te désire au delà de ce que j'avais déjà désiré une femme, ce que tu m'a fait ressentir m'oblige à revoir les limites que je me suis toujours fixé. J'aime avoir envie de te baiser tout le temps mais je ne sais juste pas encore comment gérer ça. Je n'ai peut-être pas eu les bons mots pour te l'expliquer mais toi tu as sauté sur l'occasion pour claquer la porte et me fuir... Encore... ~

Comme lors de notre première discussion, il paraît tellement sûr de lui que je n'arrive pas à croire au paradoxe de sa tirade et pourtant je comprends chacun de ses mots comme si je les avais formulés moi-même pour exprimer ce que je ressens.
L'oxygène semble s'être totalement dissipé dans l'habitacle, je voudrais trouver quelque chose d'intelligent à lui répondre mais en vérité, je ne sais pas plus que lui comment m'y prendre. Voilà ce qui se passe lorsque vous laissez votre corps parler à la place de votre tête et cette dernière n'étant toujours pas décidée à m'aider pour l'instant, je ne sais pas comment lui répondre à part, par une autre question ...

~ Je comprends on ne peut mieux ce que tu ressens... Mais en définitif, est-ce que ça doit nécessairement impliquer des changements à notre accord ? ~
~ Pas du tout, on veut garder nos libertés l'un comme l'autre donc on peut juste garder chacun nos vies mais lorsqu'on se voit en privé, arrêter de calculer tout ce qu'on est censés faire ou dire ? ~
~ En gros, être célibataire à deux... ~
~ Exactement, je veux que tu puisses fouiller ma salle de bain, errer chez moi ou te faire un café sans être mal à l'aise, je veux pouvoir venir au Madely, voir comme les autres te désirent en sachant que le soir c'est mon nom que tu vas crier, tout ce genre de choses ... ~
~ Ça peut être intéressant mais hors de question que ça déborde sur mon temps de travail ! ~

Comme avant hier, nous sommes garés devant chez lui, sauf que cette fois je sais précisément ce qui m'attend à l'intérieur, la discussion avait peut-être atténué mon désir sur le moment, mais il avait suffi qu'il rigole à ma dernière remarque pour que sa fossette super sexy ravive mon envie.

~ Si tu continues à penser aussi fort, on arrivera jamais jusque chez moi princesse ~

Durant le trajet, un tas de choses qu'il m'avait dit m'ont marquées mais ce dernier mot "princesse" reste ancré en moi plus profondément encore que tout le reste.
Il ne m'avait encore jamais donné de surnom, et ça me paraissait tout à fait normal vu la nature de notre "relation" cela dit, maintenant qu'il l'a fait, je sais que plus jamais ce mot ne pourrait me sembler plus beau qu'en sortant de sa bouche...
Je suis beaucoup plus sereine qu'il y a deux jours lorsque nous traversons le hall et empruntons l'ascenseur, les lieux me sont moins étrangers. Suffisamment pour appuyer moi-même sur le bouton de son étage, évitant ainsi la même illusion que la dernière fois.
Arrivés chez lui, rien n'a bougé, comme s'il n'y avait pas remis les pieds depuis que j'en étais sortie. Ma journée a été longue et j'ai chaud. J'ai besoin de me rafraîchir mais en dépit de tout ce qu'il vient de me dire, je ne me vois pas filer directement à la salle de bain me doucher comme si j'étais chez moi...

~ J'imagine que les toilettes n'ont pas changé de place ? ~
~ Toujours au bout du couloir, dans la salle de bain. Si tu veux ta serviette est toujours là aussi, tu veux sûrement te rafraîchir non ? ~
~ Oui, j'avoue. Je n'en ai pas pour longtemps... ~

Merveilleux, je n'ose même pas imaginer à quoi je dois ressembler après cette journée de folie !

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