Kodaline - All i want

Un mois plus tôt :

C'est le genre de douleur qui vous dévaste de l'intérieur. Vidée et sans repères, même mes larmes ne coulent plus, il n'y a plus rien en moi. Je m'étais pourtant jurée de ne plus laisser un homme m'atteindre depuis Sam mais c'est encore pire.
Recroquevillée sur moi-même, je ferme les yeux et j'attends.
J'attends un déclic, des larmes, de la colère, peu importe, juste une émotion pour me rappeler que je ne suis pas encore morte...

Quelques jours plus tard :

Une fois de plus, je me lève la mort dans l'âme.
Une fois de plus, je dois sourire, faire comme si tout va bien et ravaler mes larmes.
Je me tiens droite et j'avance...
Je répète les gestes du quotidien méticuleusement, comme si rien n'avait changé mais mes journées sont remplies d'un vide que ma tête et mon coeur n'arrivent à combler que par des souvenirs tendres mais douloureux.
Je prends mon téléphone constamment ouvert sur un message vide à lui envoyer, je voudrais lui dire qu'il me manque, que j'ai besoin de lui mais à la place j'envoie balader mon portable sur le lit.
... Il a préféré me quitter, à quoi bon ...

≈ ≈ ≈ ≈ ≈ ≈ ≈ ≈

Biiip Biiip Biiip
Je me réveille en sursaut et coupe mon réveil. Habituellement, je hais l'entendre sonner mais ce matin je suis soulagée que ça ne soit "que lui" car dans mon rêve ou plutôt mon cauchemar, Sam me retenait de force dans ses bras, sussurant à mon oreille : "Tu m'appartiens, le temps de ta vie heureuse est écoulé biiip biiip biiip"

Je n'en peux plus, je suis à bout. La seule chose qui me tient encore debout, c'est mon travail et ceux qui s'y rapportent... Becca et Nathan. Il ne me reste peut-être qu'eux mais à eux seuls, ils m'ont aidée à traverser l'impensable et ils continuent jour après jour. Que se soit suite au décès de Maxine comme au retour de Sam.

Jours sans Max : 28
Jours sans Adriel : 32
Jours depuis que j'ai revu Sam la première fois : 23

On ne me fera pas croire au hasard, je ne l'aurais jamais cru capable de tuer quelqu'un mais les coïncidences sont trop grandes !
Lorsque j'en ai parlé à la police, ils n'ont plus rien voulu savoir du moment où ils ont su que je n'avais pas déposé de plainte à Londres. Je voulais les aider et me voilà la cinglée de l'histoire !

Bref, un jour de plus à me lever la peur au ventre.
Peur de le revoir, peur qu'il me parle, peur de tout ce qui émane de lui.
Je serais dans un un film, ce serait le moment où un bras puissant se poserait autour de moi et qu'un beau mec me dirait "ne t'en fais pas, je suis là, tout va bien se passer" sauf que je suis dans la vraie vie, le beau mec a pris les jambes à son cou et rien ne va bien.

Péniblement, je sors de mon lit, me prépare et pars travailler. Deuxième jour complet que je preste et si mes pieds me font un mal de chien, mon cerveau crie "encore". Le temps passé à bosser est du temps où je ne pense pas et où je suis -presque- en sécurité.
Ma libido et mon cerveau me répondent en coeur : "Et du temps à espérer qu'Adriel se pointe !" mais je les fais taire. S'il avait vraiment voulu me revoir, si je lui avais manqué même un peu, il serait déjà revenu !
Diantre que j'aimerais revenir un mois en arrière !
Mes larmes omniprésentes menacent dangereusement de couler, heureusement Becca arrive, resplendissante et au taquet comme d'habitude.
∼ Tu as eu des nouvelles de ton frère ? ∼
∼ Oui, il n'en revient toujours pas que j'ai préféré lui cacher mes problèmes avec Sam à l'époque mais il est bien décidé à revenir, il ne lui reste plus que quelques trucs à régler à Londres. J'ai insisté pour qu'il reste là-bas mais il n'en démord pas, je ne sais même pas où le faire dormir... ∼
∼ Ne t'en fais pas avec ça ! ∼ me rassure-t-elle.

J'essaie de lui faire comprendre qu'on ne tiendra jamais à trois chez elle, que même moi j'ai l'intention de me bouger pour ne plus profiter de sa gentillesse mais elle ne semble pas m'écouter.

∼ Elena, je sais ce que tu as enduré et ce que tu endures encore... Si je te dis qu'il y a une solution pour que tout s'arrête, tu es prête à me faire confiance ? ∼
∼Bien sûr, cent fois oui, par contre je ne vois pas vraiment quelle solution pourrait tout arranger... ∼
∼ Ca ne tient pas qu'à moi alors il faudra encore être patiente mais dis-toi que ce n'est plus qu'une question de jours. Le moment venu, garde l'esprit ouvert. ∼

Ok, c'est de plus en plus bizarre son histoire et quand je lui demande ce qu'elle veut dire par là, elle me certifie que je comprendrai au moment opportun...
Les heures passent, la fin de son service arrive en même temps que la pression me reprend d'assaut. Allez, ca va aller...

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